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morale

Je vis un jour dans un bois un essaim de vilains petits insectes, qui avaient entouré de leurs filets une jeune plante et suçaient ses pousses vertes avec un si laid caractère de parasitisme que cela faisait répugnance. J'eus un instant l'idée de les détruire. Puis je me dis : "Ce n'est pas leur faute s'ils sont laids ; c'est une façon de vivre". Il est d'un petit esprit, me disais-je de moraliser la nature et de lui imposer nos jugements. Mais maintenant je vois que j'eus tort ; j'aurais dû les tuer ; car la mission de l'homme dans la nature, c'est de réformer le laid et l'immoral.

Auteur: Renan Ernest

Info: L'Avenir de la science, Pensées de 1848, 1890, GF 765 Flammarion 1995 <note 182 p.523>

 

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désengagement

Je suis hautement sociable, de façon hautement négative. Je suis l'être le plus inoffensif qui soit. Mais je ne suis pas davantage; je ne veux pas, je ne peux pas être davantage. J'ai à l'égard de tout ce qui existe une affection visuelle, une tendresse de l'intelligence -rien dans le coeur. Je n'ai foi en rien, espoir en rien, charité pour rien. J'exècre, effaré et écoeuré, les sincères de toutes les sincérités et les mystiques de tous les mysticismes, ou plutôt, et pour mieux dire, les sincérités de tous les sincères et les mysticismes de tous les mystiques. Cette nausée devient presque physique lorsque ces mysticismes sont actifs, qu'ils prétendent convaincre l'esprit des autres ou commander à leur volonté, trouver la vérité ou réformer le monde.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info:

[ neutralité ] [ inhumain ] [ distanciation ]

 

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humilité

Quand votre montre s’arrête, vous la démontez, puis vous la portez chez l’horloger ; quand votre auto est en panne, vous levez le capot et vous tripotez dans le moteur, puis vous allez chercher un mécanicien. Avec n’importe quoi au monde, on peut faire quelque chose ; on peut tout arranger, tout réformer, mais, contre le temps, on ne peut rien entreprendre. Ni le zèle, ni l’ingéniosité, ni la curiosité, ni les jurons n’y peuvent rien ; les bourgeons s’ouvrent et les germes lèvent lorsque leur temps est venu et quand le veut leur loi. C’est ici que l’on prend pleinement conscience de l’impuissance de l’homme ; c’est ici que l’on comprend que la patience est la mère de la sagesse. Du reste, il n’y a pas autre chose à faire.

Auteur: Capek Karel

Info: L'année du jardinier

[ incontrôlable ] [ limites naturelles ] [ condition humaine ]

 

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dualité

Si Marx avait lu Sade, il n'aurait pas commis une lourde faute : ne pas avoir vu que toute l'économie est aussi une affaire passionnelle et pulsionnelle. Si Marx avait lu Sade, le monde en aurait été changé. Nous aurions évité la création de monstres froids que furent les économies socialistes tenant pour suspecte toute passion, sauf celle pour le chef. Nous n'aurions pas eu cette division hautement dommageable entre Marx d'un côté pour l'économie des biens et Freud de l'autre pour l'économie libidinale - scission fautive dès le départ qu'aucun freudo-marxisme, fût-ce celui de l'école de Francfort, n'a jamais pu régler. Si Marx avait lu Sade, nous aurions pu disposer d'une économie générale des passions. Le monde aurait pu se réformer autrement. Nous aurions évité la captation et le fourvoiement des esprits rétifs à la théodicée smithienne dans ces fausses alternatives au capitalisme que furent les économies socialistes, qui ne pouvaient conduire qu'au plus lamentable des fiascos.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: La cité perverse

[ rationnel ] [ irrationnel ] [ science molle ]

 
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précision terminologique

Je n’avois pour objet lorsque j’ai entrepris cet ouvrage, que de donner plus de développement au Mémoire que j’ai lu à la séance publique de l’Académie des Sciences du mois d’Avril 1787, sur la nécessité de réformer & de perfectionner la Nomenclature de la Chimie.

C’est en m’occupant de ce travail, que j’ai mieux senti que je ne l’avois, encore fait jusqu’alors, l’évidence des principes qui ont été posés par l’Abbé de Condillac dans sa logique, & dans quelques autres de ses ouvrages. Il y établit que nous ne pensons qu’avec le secours des mots ; que les langues sont de véritables méthodes analytiques ; que l’algèbre la plus simple, la plus exacte & la mieux adaptée à son objet de toutes les manières de s’énoncer, est à-la-fois une langue & une méthode analytique ; enfin que l’art de raisonner se réduit à une langue bien faite. Et en effet tandis que je croyois ne m’occuper que de Nomenclature, tandis que je n’avois pour objet que de perfectionner le langage de la Chimie, mon ouvrage s’est transformé insensiblement entre mes mains, sans qu’il m’ait été possible de m’en défendre, en un Traité élémentaire de Chimie.

Auteur: Lavoisier Antoine-Laurent de

Info: Traité élémentaire de chimie. Discours préliminaire. 1789

[ incipit ] [ historique ] [ mathématiques ]

 

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pouvoir

Il est significatif qu'aucun de ces intellectuels n'a proposé de programme cohérent pour réformer les institutions. La seule question qui les préoccupe est de savoir si un noble "philosophe" peut conserver une activité sous le règne d'un "tyran". A cet égard, le dialogue fictif qu'imagine un peu plus tard Épictète entre le stoïcien Helvidius Priscus et Vespasien est éclairant. A l'empereur qui, craignant ses interventions corrosives, lui fait dire de ne pas assister aux séances du sénat, le philosophe répond:
- C'est en ton pouvoir de ne pas me permettre d'être un sénateur, mais, tant que je le suis, je dois assister aux délibérations.
- D'accord, mais alors garde le silence!
- Si tu ne me demandes pas mon opinion, je me tairai.
- Mais je dois te la demander.
- Et moi, je dois répondre ce qui me semble juste.
- Mais si tu réponds, je te mettrai à mort.
- Est-ce que je t'ai jamais dit que j'étais immortel? Toi, tu joueras ton rôle et moi, le mien: le tien, c'est de mettre à mort, le mien, de mourir sans trembler, le tien, c'est d'exiler, le mien de partir sans me plaindre.

Auteur: Salles Catherine

Info: La Rome des Flaviens : Vespasien, Titus, Domitien

[ philosophie ] [ menace ] [ historique ]

 

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catholicisme

Contre les mauvais prêtres, les chrétiens blasphémateurs, les hérétiques, les Juifs, les païens, on pressent que Philippe Auguste, Louis VIII et saint Louis soutinrent fidèlement la cause de la foi. Ils intervinrent dans les questions de discipline, s'inquiétèrent de faire réformer les églises et les monastères où le culte divin était négligé, et saint Louis demanda au pape Alexandre IV qu'on ne l'empêchât point de sévir contre les clercs mariés ou criminels. Philippe Auguste faisait jeter à l'eau les blasphémateurs. Saint Louis se montra si dur pour eux que Clément IV intervint, conseilla au roi de déterminer, de concert avec ses barons et ses prélats les peines temporelles qui pourraient leur être infligées, "sans aller jusqu'à la mutilation ou la mort." Saint Louis essaya, sans grand succès, de convertir des juifs. Les rabbins essayèrent en vain de défendre le Talmud, dont le pape avait ordonné la destruction ; le (...) roi fit anéantir tous les exemplaires qu'ont pu découvrir. Il n'aimait pas les discussions, alors à la mode, entre théologiens chrétiens et israélites et il défendait aux laïques de s'y mêler, de crainte qu'ils eussent le dessous ; la seule façon de faire, disait-il, pour un laïque qui entend médire de la loi chrétienne par un Juif, c'est de tirer son épée et d'en "donner parmi le ventre dedans, tant comme elle y peut entrer".

Auteur: Petit-Dutaillis Charles

Info: La Monarchie féodale en France et en Angleterre (Xe - XIIIe), 541. Evolution de l'humanité n°29, p. 266-267

[ Gaule ] [ historique ]

 

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christianisme

On y connaît que l’objet principal des Jésuites n’est pas proprement de corrompre les mœurs des chrétiens, ni aussi de les réformer ; mais de s’attirer tout le monde par une conduite accommodante. Qu’ainsi comme il y a des personnes de toutes sortes d’humeur, ils ont été obligés d’avoir des maximes de toute façon pour les satisfaire ; et parce qu’ils ont été par là engagés d’avoir des opinions contraires pour contenter tant d’humeurs contraires, il a fallu qu’ils aient changé la véritable règle des mœurs, qui est l’Evangile et la tradition, parce qu’elle conserve partout un même esprit, et qu’ils y aient substitué une autre qui fût souple, diverse, maniable à tout sens, et capable de toutes sortes de formes, et c’est ce qu’ils appellent la doctrine de la probabilité.

Cette doctrine consiste en ce point, qu’une opinion peut être suivie en sûreté de conscience, lorsqu’elle est soutenue par quatre docteurs graves, ou par trois, ou par deux, ou même par un seul, et qu’un docteur, étant consulté, peut donner un conseil tenu pour probable par d’autres, encore qu’ils croie certainement qu’il soit faux, quamvis ipse doctor ejusmodi sententiam speculative falsam esse certo sibi persuadet, comme dit Layman, jésuite, et qu’ainsi pouvant conseiller les deux opinions opposées, il agira prudemment de donner celle qui sera la plus agréable à celui qui le consulte : Si haec illi favorabilior seu exoptatior sit. 

Auteur: Nicole Pierre

Info: Avertissement sur les " Provinciales " de Blaise Pascal, éditions Gallimard, 1987, page 32

[ critique ] [ démagogie ] [ casuistique ] [ relativisme ] [ laxisme ]

 

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justice

Intelligence artificielle : des robots à la place des juges ?
L’intelligence artificielle va-t-elle bientôt remplacer l’humain en matière judiciaire ? Les tribunaux seront-ils confiés à des robots qui feront office de magistrats ?
Ces questions peuvent prêter à sourire. Pourtant, en France, les cours d’appel de Rennes et de Douai ont participé, d’avril à juin 2017, à une expérimentation menée par le ministère de la Justice. Une dizaine de magistrats s’étaient portés volontaires pour tester la plate-forme de la société française Predictice, qui se targue d’être capable de prévoir l’issue d’un jugement grâce à l’intelligence artificielle. L’outil, basé sur un algorithme, est déjà utilisé par des cabinets d’avocats et des directions juridiques de grandes entreprises comme Axa ou Orange.
En scannant la jurisprudence des cours d’appel et de cassation, soit des centaines de milliers de documents, le logiciel en tire des statistiques qui permettent d’établir les chances de succès d’un dossier judiciaire et d’évaluer le montant des indemnités financières en cas de divorce, licenciement, troubles de voisinage, etc.
Cependant, les essais des cours d’appel de Rennes et de Douai n’ont pas été considérés concluants.
Mais on teste un peu partout en Europe des logiciels destinés à suppléer, voire remplacer les juges dans les affaires supposées les plus simples.
Il y a quelques jours, en Belgique, parmi les pistes pour réformer la justice, les experts consultés ont là-aussi remis au ministre un rapport évoquant la "justice prédictive" et expliquant que des algorithmes bien alimentés pourraient à l’avenir rendre des décisions lors de certains contentieux. La "robotisation de la justice" permettrait notamment de faire des économies et de tendre vers une plus grande efficacité, affirment ces experts.
Le juge-machine ne ferait pas intervenir sentiments, opinions et préjugés mais serait parfaitement neutre, lit-on encore.
Et certainement terriblement inhumain, devrait-on ajouter.Intelligence artificielle : des robots à la place des juges ?

Auteur: Internet

Info: Média presse info, Société, Depauw Pierre-Alain, 4 mars 2018

[ homme-machine ] [ impartialité ]

 

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déresponsabilisation politique

(IT) - Certaines des technologies que vous qualifiez de "solutionnistes" sont utiles à de nombreuses personnes. Par exemple, des gadgets d'autosurveillance qui encouragent les gens à faire de l'exercice, à surveiller leur tension artérielle ou à les prévenir de leurs habitudes de conduite pour réduire leurs primes d'assurance.

(EM) - Les gens qui commencent à s'auto-surveiller ont du succès et n'ont rien à perdre. Si vous pouvez vous auto-suivre et prouver que vous êtes meilleur que la moyenne des gens - que vous êtes en meilleure santé ou que vous conduisez plus prudemment - vous pouvez obtenir une meilleure offre et réclamer certains avantages. Et là nous finirons par arriver au point où les gens qui décident de ne pas s'auto-suivre seront vus comme des gens qui ont quelque chose à cacher. Alors ils n'auront d'autre choix que de commencer à le faire. Très souvent, les gens de la Silicon Valley qui font la promotion de ces technologies disent que nous avons le choix, que nous avons une autonomie complète, et je dis que c'est un mythe.

(IT) - Mais ça peut quand même résoudre des problèmes ?

(EM) - Très souvent, les solutions d’auto-suivi sont commercialisées comme moyens de résoudre un problème. Vous pouvez surveiller combien de calories vous consommez, combien d'électricité vous utilisez. Ce qui semble bien en théorie, mais je crains que beaucoup de décideurs politiques préfèrent utiliser l'option de l’auto-suivi comme alternative à la réglementation de l'industrie alimentaire plutôt qu'engager des réformes plus structurelles, pour le changement climatique par exemple.

Toutes les solutions ont un coût. Le transfert d'une grande partie de la responsabilité à l'individu est une approche très conservatrice qui vise à préserver le système actuel au lieu de le réformer. Avec l’auto-suivi, nous finissons par optimiser notre comportement dans le cadre des contraintes existantes plutôt que de modifier les contraintes au départ. Tout ceci nous met dans une position de consommateurs plutôt que citoyens. Je crains que les décideurs politiques ne trouvent qu'il est beaucoup plus facile, moins cher et plus sexy d'inviter des gens comme Google à s'engager dans la résolution de certains de ces problèmes plutôt que de faire quelque chose de beaucoup plus ambitieux et radical.

Auteur: Morozov Evgeny

Info: "Auteur : Réfléchissez à deux fois à " l'Internet ". Entretien avec Ian Tucker, www.theguardian.com, 9 mars 2013

[ sociologie ] [ conformité assurantielle ] [ big brother assuranciel ]

 

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