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influence

C'est excités par un article de Charles Maurras, qui protestait dans L'Action française contre la liberté selon lui indue dont jouissait un "magnat impuni de la ploutocratie juive", que, le 6 février 1944, des miliciens assassinèrent le banquier Pierre Worms, père de Roger Stéphane, le futur écrivain, journaliste et homme de télévision, fondateur, en 1950, de L'Observateur, l'hebdomadaire bien connu, intitulé plus tard France-Observateur puis, en 1964, Le Nouvel Observateur. Devant de telles conséquences sanglantes, les intellectuels perdent le droit de se réfugier sous l'abri douillet de la liberté d'expression. C'est pourquoi, durant les "années de plomb" du terrorisme des Brigades rouges, la justice italienne retint à juste titre le principe de la responsabilité de prétendus "théoriciens", comme Toni Negri, professeur à l'université de Padoue. Ces fanatiques, sans avoir commis d'attentats de leurs propres mains, avaient inculqué une croyance préconisant la violence à des jeunes gens influençables, qui commirent ensuite sous cette impulsion des assassinats terroristes. Puisqu'il plaît tant aux intellectuels de se susciter des disciples, qu'au moins ils aient la décence d'avouer tous ceux qu'ils ont marqués de leur pensée ou de ce qui leur en tient lieu.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Mémoires, Plon p.133

[ . ]

 

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culture

L'appauvrissement du vocabulaire et de la pensée qui a démarré il y a une cinquantaine d'années, et ne reviendra sans doute pas en arrière avant des lustres, est entériné par la simplification quand ce n'est pas la vulgarité des médias naguère les plus respectés. L'absence d'humour et de distance faisant partie de la règle éditoriale un peu partout, de même que cette légèreté intellectuelle que procurait une bibliothèque mentale bien garnie, un François Mauriac aurait aujourd'hui un mal fou à placer son "Bloc-Notes", pour ne prendre qu'un exemple en France, oecuménique de surcroît. La vraie vie va-t-elle se réfugier dans les revues académiques ? Il y a dans l'air comme une organisation mondiale de l'insignifiance, à laquelle chacun est ravi d'apporter chaque matin sa petite collaboration en travaillant à se montrer le moins profond, le moins subtil et le moins savant possible. Tout à l'heure on avait Donald, voici maintenant Simplet. Cette orchestration de l'existence par l'importance donnée à la marchandise idiote et au relationnel basique ne pouvait évidemment que faciliter l'entrée en scène de ce qui a toujours été en coulisses prêt à remplir le vide des esprits : la religion, elle aussi gadgétisée en ses signes extérieurs et rebaptisée "spiritualités" par le marketing...

Auteur: Polastron Lucien Xavier

Info: Livres en feu : Histoire de la destruction sans fin des bibliothèques, p. 321, Les nouveaux biblioclastes

[ décadence ]

 

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adversité

Il y en a beaucoup qui, au premier échec, se découragent et s’arrêtent. Cependant, l’homme ne peut pas toujours prendre le chemin qu’il désire (Jr 10, 23). Il appartient seulement à Dieu d’accorder l’aide de sa grâce quand il veut, autant qu’l veut, à qui il veut et comme il veut.

Des imprudents se sont perdus en voulant faire plus qu’ils ne pouvaient, ne mesurant pas leur faiblesse, mais répondant à leur impulsion plutôt qu’à l’appel de la raison. Et parce qu’ils ont entrepris, dans leur présomption, plus qu’il ne plaisait à Dieu, ils ont aussitôt perdu son soutien.

Les voilà tout à coup pauvres et délaissés, eux qui avaient bâti leur demeure au ciel ! C’était pour apprendre, dans l’humiliation et le dénuement, à ne plus voler de leurs propres ailes, mais à se réfugier sous les miennes.

Ceux qui sont encore débutants et sans expérience dans la "voie de Dieu", s’ils ne règlent pas leur conduite selon les conseils de personnes prudentes, peuvent aisément se tromper et se briser sur le premier obstacle.

S’ils persistent à suivre leur propre sentiment plutôt qu’à se fier à l’expérience des autres, s’ils s’obstinent dans leur propre opinion, malheur à eux !

Auteur: Hemerken Thomas a Kempis

Info: Dans "L'imitation du christ", traduction du latin de Dominique Ravinaud SSP revue et mise à jour par Marcel Driot osb, Médiaspaul éditions, Paris, 2012, pages 126-127

[ leçon ] [ humilité ] [ juste mesure ] [ permission divine ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

état d'urgence

Si une "dictature" sauve des vies pendant qu’une "démocratie" pleure ses morts, la bonne attitude n’est pas de se réfugier dans des positions de principe, mais de s’interroger sur les moyens concrets, à la fois techniques et juridiques, de concilier efficacité et respect de nos valeurs.

[...]

Le présent rapport propose donc de recourir bien plus fortement aux outils numériques dans le cadre de la gestion des crises sanitaires ou des crises comparables (catastrophe naturelle, industrielle, etc.), notamment en vue de contrôler au niveau individuel le respect des mesures imposées par la situation, et y compris si cela implique d’exploiter des données de manière intrusive et dérogatoire.

[...]

Le présent rapport propose donc non pas de collecter une multitude de données sensibles à l’utilité hypothétique, mais tout simplement de nous mettre en capacité de le faire, pour ainsi dire en appuyant sur un bouton, si jamais les circonstances devaient l’exiger.

Concrètement, cela implique de mettre en place une plateforme sécurisée spécifique, qui ne serait activée qu’en temps de crise. Celle-ci permettrait de centraliser les données nécessaires à la réponse des pouvoirs publics, permettant de faire remonter les informations immédiatement, et de les redistribuer ensuite aux acteurs concernés pour remplir leurs missions.

Auteur: Sénat

Info: Enregistré à la Présidence du Sénat le 3 juin 2021

[ protection des données individuelles ] [ traçage ] [ surveillance sociale ] [ postulat de bonne intentionnalité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfance

Le quatrième enfant de Paul et d’Émilie fut tout de suite plein de santé : c’était un garçon aux cheveux blonds, à la charpente robuste, tout le portrait de son père. Assez curieusement, une fois certains que le petit Carl [Jung] allait vivre, les parents se sentirent si soulagés qu’ils le traitèrent avec indifférence et retournèrent à l’apathie qu’ils manifestaient en présence l’un de l’autre. Émilie paraissait faire de temps à autre quelques tentatives pour être ce que dans le milieu rural on appelait une bonne mère. Tout passait après l’ordre et la discipline, à commencer par les démonstrations d’affection. Pendant les premières années de Carl, tantôt elle s’efforçait d’assumer les tâches quotidiennes, tantôt elle retournait à sa solitude, s’enfermant toujours plus longtemps dans sa chambre. elle ne semblait véritablement heureuse que lorsqu’elle racontait à quelques-unes des paroissiennes comment, la nuit, les esprits et les fantômes venaient hanter les couloirs du presbytère, ou encore lorsqu’elle écoutait leurs histoires de revenants croisés sur le chemin qui menait au lac. Pendant ce temps, Paul s’occupait de l’enfant avec la gentillesse et l’attention qu’il accordait à ses paroissiens. Il était d’une grande douceur, mais dérouté par ce solide petit gaillard qui trottait dans tout le presbytère, il le laissait souvent seul ou sous la surveillance inquiète de leur unique domestique, et courait se réfugier dans le calme de son bureau.

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 39

[ cadre de vie ]

 

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vision du monde

Le pessimisme de Léopardi est un pessimisme intégral, à la fois métaphysique, moral, social. Léopardi nie tout et désespère de tout. " Notre vie, à quoi est-elle bonne ? Seulement à la mépriser. " Mais surtout Leopardi a en horreur une société qui réserve ses faveurs à la médiocrité brutale ou rusée et qui vilipende les hommes supérieurs en raison de leur mérite. Son mépris de l'humanité va jusqu'au dédain des jugements de la postérité. Leopardi exprime cette idée que l'appel à la postérité ne doit pas consoler l'homme supérieur malheureux. " Une ombre irritée fut-elle jamais apaisée par des sanglots, flattée par des discours ou par les offrandes d'une vile multitude ? Les temps se précipitent vers le pire : et l'on aurait tort de confier à nos descendants corrompus l'honneur des âmes illustres et la suprême vengeance des malheureux. " Léopardi se moque des utopies sociologiques de bonheur collectif. " La société humaine contient naturellement mille principes et mille éléments contraires et incompatibles: et quant à faire cesser ces discordes, l'intelligence et la puissance de l'homme n'y sont jamais par-venues depuis le jour où naquit notre race illustre; et de nos temps, aucune loi ne le pourra, ni aucun journal, si sages et si influents qu'ils puissent être. " Le pessimisme social de Léopardi engendre sinon l'individualisme proprement dit, du moins une disposition à fuir la société et à se réfugier dans un stoïque et farouche isolement.

Auteur: Palante Georges

Info:

[ personnalité ] [ résumé ] [ nihiliste ]

 
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adolescents

Pour les jeunes qui ne sont pas sportifs, pour ceux qui aiment la lecture, ceux qui sont gays, ceux qui commencent à être révoltés par les injustices sociales, "afficher sa différence" est à la fois une découverte de soi et de l'autodéfense. Lors des grands rassemblements avant une compétition sportive, ils vous crèvent le coeur. Blottis les uns contre les autres, tout en haut des gradins, dans leurs impers trop grands et leurs vêtements de l'Armée du Salut, ils contemplent d'un air malheureux la consécration des élèves les plus populaires, approuvée par l'institution scolaire. Ils subissent des brimades, ces gosses - surtout ceux qui refusent de raser les murs. On leur fait des croche-pieds dans les couloirs, on les pousse contre les casiers aux vestiaires, on les bombarde de mie de pain au réfectoire. Leurs bourreaux sont pour la plupart extrêmement malins. Un prof accaparé, sortant des bureaux de l'administration ou se hâtant vers le photocopieur entre deux cours lancera peut-être un regard noir ou laissera tomber sèchement un "Ça suffit !", mais il ne s'arrêtera sans doute pas pour autant. Et si une petite brute sans finesse dépasse les bornes et se fait pincer, il y a de fortes probabilités pour que le CPE soit un ex-sportif et un ex-bourreau - quelqu'un qui comprend ce mode de fonctionnement, réprimande la petite brute et la renvoie en cours. Les marginaux savent où se réfugier : à la bibliothèque, au club de théâtre, au cours d'arts plastiques ou dans les ateliers d'écriture.

Auteur: Lamb Wally

Info: Le chagrin et la grâce, p. 51-52

[ Etats-Unis ] [ culture des vainqueurs ] [ école ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mousson

Cet été-là, je l'avais passé à ruisseler de sueur sous un soleil de plomb, écartant les herbes et les feuilles dans les rigoles des rizières ou les ruisseaux, à la recherche de grenouilles. A bout de souffle, je m'arrêtais un moment pour regarder le ciel, le vent traversait les rizières, soufflant au-dessus de ma tête dressée au milieu de la mer des épis verdoyants. Le bruit des vagues résonnait lourdement dans ma tête vide de pensées.

Si un orage me surprenait, j'allais m'abriter sous un arbre et je regardais la rizière éclairée par la lumière verdâtre des éclairs. La forêt d'un vert dense où s'enchevêtraient les feuillages bruissait sous le vent mêlé de pluie, comme un être étrange tremblant de tous ses membres verts. J'étais trempé jusqu'aux os, les grenouilles s'agitaient dans leur boîte en plastique. Je savais bien que si le tonnerre grondais, je devais m'éloigner des arbres, mais je n'avais aucun autre endroit où me réfugier. La seule chose que je pouvais faire était d'essayer de me protéger.

Les souvenirs que j'avais oubliés se bousculaient dans ma mémoire. Cependant, ils ne se recoupaient pas avec le paysage qui s'offrait à mes yeux. Ils flottaient dans le cosmos, je ne savais plus moi-même où je me trouvais. En fait de nostalgie, mon coeur se serrait jusqu'à éclater. Les larmes m'ont assailli. Il n'y avait personne pour me voir mais je me suis accroupi pour cacher mon visage en larmes, j'ai mis la main sur mes yeux. Un long moment, je suis resté à sangloter sans bruit, à cause du paysage disparu à jamais.

Auteur: Izumi Shiga

Info: Quand le ciel pleut d'indifférence

[ nocturne ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psychologie

La régression du point de vue jungien se confond parfois avec la dépression dont il faut rappeler l’étymologie deprimere ("presser de haut en bas") pour mieux comprendre le rapprochement. Dans les deux cas, il y a bien un mouvement de descente, de reflux vers la source. La dépression se produit lorsque la libido, c’est-à-dire l’énergie psychique de l’âme, se détourne du conscient pour se réfugier vers l’inconscient. Elle perd son intérêt pour le monde extérieur et se replie dans l’obscurité de l’âme.
Selon Jung, la dépression se produit lors d’un déséquilibre psychique prolongé causé par l’unilatéralité du fonctionnement conscient, par son refus de prendre en compte les manifestations que lui adresse l’inconscient. Ce mouvement irait croissant chez l’homme occidental qui, après deux millénaires de christianisme et plusieurs siècles de capitalisme, de scientisme et d’industrialisation, continue à nourrir le mythe d’une richesse de l’avoir plutôt que de l’être, de l’extériorité plutôt que de l’intériorité (Jung considère que le socle chrétien sur lequel s’est constituée notre société repose sur des principes qui réfèrent au type de l’extraversion - la relation du sujet avec l’objet est primordiale - alors que les sociétés fondées sur le socle hindouiste par exemple reposent sur des principes qui sont plus majoritairement ceux de l’introversion - exclure la relation du sujet avec le monde pour éviter la souffrance et le malheur). Seul le conscient est reconnu d’autorité, le conscient qui calcule, qui prévoit et qui organise. "La conscience est impensable sans un moi"*, pense l’esprit occidental ; il n’empêche que la dynamique inconsciente de la psyché n’en existe pas moins mais elle est projetée sur un dieu extérieur dont la forme varie au cours du temps.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Expérience de mort imminente : L'approche jungienne, pp 44,45. *JUNG C. G., Psychologie et orientalisme, trad. Par Paul Kessler, Josette Rigal, Rainer Rochlitz, Paris, Albin Michel, 1984, p. 140.

[ Asie-Occident ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

agglomérations

Ils commencent par se construire un toit, un petit coin, une place à eux. Comme ces migrants n'ont pas d'argent, puisqu'ils sont justement partis en ville pour en gagner - le village traditionnel africain ignore la notion de l'argent -, ils ne peuvent se réfugier que dans les bidonvilles. L'architecture de ces quartiers est invraisemblable. Le plus souvent , les autorités de la ville affectent aux pauvres les terrains les plus mauvais : des marécages, ou bien des terres nues et sablonneuses. C'est là qu'on installe la première cabane. A côté d'elle vient s'installer une deuxième. Puis une troisième. Spontanément surgit une rue. Quand cette rue en rencontre une autre, cela forme un croisement. Puis ces rues commencent à se séparer, tourner, se ramifier. C'est ainsi que naît un quartier. Mais comment se procurent-ils les matériaux ? C'est la grand mystère. En creusant le sol ? En décrochant les nuages ? En tout cas il est sûr et certain que cette foule de miséreux n'achète rien. Sur la tête, sur les épaules, sous le bras, ils transportent des morceaux de tôle, de planches, de contreplaqué, de plastique, de carton, de carrosserie, de cageot, puis ils assemblent, montent, clouent, collent ces pièces en un ensemble qui tient de la cabane ou de la hutte et forme un collage multicolore improvisé. En guise de couche, ils tapissent la terre d'herbe à éléphant, de feuilles de bananiers, de rafia ou de paille de riz, car souvent le sol est boueux ou pierreux. Faites de bric et de broc, ces architectures monstrueuses en papier mâché sont infiniment plus créatives, imaginatives, inventives et fantaisistes que les quartiers de Manhattan ou de La Défense à Paris. La ville entière tient sans une brique, sans une poutre métallique, sans un mètre carré de verre !

Auteur: Kapuscinski Ryszard

Info: Ebène - Aventures africaines

[ favelas ] [ auto-organisation ] [ débrouile ]

 

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