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sororité

Chaque fin de mois, une douzaine de femmes se réunissaient dans notre cour, sous le grand tamarinier. Maman organisait une tontine. Chacune des femmes mettaient deux mille cinq cents francs CFA au pot commun, qui etait ensuite attribué à l'une d'entre elles. Le mois suivant, c'était une autre qui en bénéficiait, et l'opération se répétait ainsi jusqu'à ce que chacune ait eu le droit à sa part. L'argent récolté permettait à certaines de développer des petites activités, comme la vente, l'élevage, la teinture, voir la restauration. La pratique de la tontine est trés courante en Afrique. Elle fait partie de ces mille et une manières simples et pratiques qu'ont les populations démunies de compenser, comme elles peuvent, les grands déséquilibres de l'économie mondiale.

Auteur: Ouedraogo Roukiata

Info: Du miel sous les galettes

[ solidarité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

Il était resté à distance des choses, n'avait jamais vraiment approfondi un sujet. Touche-à-tout bricoleur il prétendait de fait se dissocier de la perfection de produits finis et glacés auxquels il ne croyait pas, y voyant là un des plus grands défauts de l'homme, à savoir une quête de la perfection qui ne conduit nulle part. Il répétait sans arrêt des phrases comme : où il y a de la vie y'a de la merde... ou : quand on voit où en est l'homme aujourd'hui je n'ai aucune honte à conchier sa quête égocentrée du parfait, car on sait bien qu'il n'y a là qu'une volonté anthropocentrique inconsciente de se rassurer. L'homme, cet imbécile, ne pense qu'à lui-même.... et utilise tout le reste pour son confort propre.

Auteur: Mg

Info: 22 juillet 2012

[ stupide ] [ bêtise ] [ misanthrope ]

 

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dénombrement

Une journée à compter sans penser, à peine distrait par la fontaine à eau, qui continue à exciter mes collègues. Je compte pour ne plus les entendre, je compte pour ne pas me laisser embarquer par les réminiscences chimériques, je compte pour attendre le coucher du soleil, je compte parce que c'est mon métier. En fin de journée, pour profiter de ma lancée, je compte les stations de métro : seize. Je compte le nombre de passagers dans mon wagon : trente-deux. Je compte le nombre de baguettes posées verticalement derrière la boulangère : quatorze. Je compte le nombre d'événements surprenants qui se sont produits depuis ce matin : zéro. Mon rêve était bien mieux que cette journée. Comme me le répétait mon grand-père, la réalité est un peu surfaite.

Auteur: Marchand Gilles

Info: Une bouche sans personne

[ marotte ] [ manie ] [ refuge. obsession ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

idiome naturel

A cette époque, j'avais déjà acquis certaines convictions sur la littérature : elle "voulait dire" quelques chose, et cette signification était liée à la compétence linguistique, à cette "loi d'airain" que Chomsky définit comme "les intuitions du locuteur de langue maternelle". ("Toi, tu sais vraiment parler anglais", me répétait ma mère, admirative, lorsque nous discutions littérature). C'est sans doute la raison pour laquelle je me suis lancée dans les études de linguistique en entrant à la fac ; l'idée d'étudier la littérature ne m'effleurait même pas. Je croyais dur comme fer que l'inspiration et la matière première dont on tirait les meilleurs romans provenaient uniquement de la vie, pas de la  littérature.

Moi qui aspirais à devenir romancière, je devais donc veiller à ne pas lire de romans.

Auteur: Batuman Elif

Info:

[ pensée source ] [ écriture ] [ première main ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pragmatisme

- Il n'y a pas besoin d'amour, Gusti, répétait l'ami Koch. Il n'y a pas besoin d'amour, écoute-moi. Dans notre stupidité, c'est ça que nous attendons toujours. L'Amour. Etre aimé, elle est bien bonne ! Après des siècles de haine et d'errance, qu'on nous aime d'un coup. Aime ton prochain plus que toi-même ? Le prochain ! Hum ! oui, je comprends… mais même le prochain ne peut être aimé autant qu'on aime sa propre petite peau. Un mensonge. Jamais plus que soi ! Ce n'est pas possible. Et si c'est possible, c'est trop. Pourquoi nous aimer ? Sommes-nous meilleurs, plus beaux ? Parfaits ? Nous ne le sommes pas. Donc : qu'on nous laisse tranquilles. C'est tout, c'est tout ! Tu m'entends ? C'est tout ! Qu'on cesse de nous demander d'être meilleurs, plus beaux, parfaits. C'est tout ! Il n'y a pas besoin d'amour, Gusti.

Auteur: Manea Norman

Info: La tanière

[ espérance inutile ] [ espoir redondant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

chanson française

Il arrivait que l’on parle musique dans ma famille.
Mon cousin Jean-Jacques préférait Sylvie Vartan à Sheila parce qu’elle avait un plus beau cul.
Ma mère avait le béguin pour Julio Iglesias et Sacha Distel. En revanche, elle ne supportait pas Mireille Mathieu, maniérée et mal fagotée.
Mon père aimait bien Gilbert Bécaud. À chacune de ses apparitions télévisuelles, il répétait : " Il a toujours sa cravate à pois ! " ou alors : " Tiens, c’est rare de le voir sans sa cravate à pois ! "
Ma grand-mère détestait Johnny Hallyday : " Il ne chante pas, il gueule ! "
Mon grand-père, lui, ne comprenait pas cette génération de chanteurs " tous infoutus de passer à la télé sans qu’une ribambelle de nègres se dandine autour d’eux ".
Leurs avis s’harmonisent concernant le classique et l’opéra, regroupés sous le terme de grande musique : tous trouvaient ça chiant.

Auteur: Romand Éric

Info: Mon père, ma mère et Sheila, pp 18-19, Stock, 2017

[ vingtième siècle ] [ variétés ] [ musique ]

 

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renaissance

D'abord, ce fut comme un étourdissement ; elle voyait les arbres, les chemins, les fossés, Rodolphe, et elle sentait encore l'étreinte de ses bras, tandis que le feuillage frémissait et que les joncs sifflaient.
Mais, en s'apercevant dans la glace, elle s'étonna de son visage. Jamais elle n'avait eu les yeux si grands, si noirs, ni d'une telle profondeur. Quelque chose de subtil épandu sur sa personne la transfigurait.
Elle se répétait : "J'ai un amant ! un amant !" se délectant de cette idée comme à celle d'une autre puberté qui lui serait survenue. Elle allait donc posséder enfin ces joies de l'amour, cette fièvre du bonheur dont elle avait désespéré. Elle entrait dans quelque chose de merveilleux où tout serait passion, extase, délire ; une immensité bleuâtre l'entourait, les sommets du sentiment étincelaient sous sa pensée, et l'existence ordinaire n'apparaissait qu'au loin, tout en bas, dans l'ombre, entre les intervalles de ces hauteurs.

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Madame Bovary

[ aventure ] [ transfiguration ] [ adultère ] [ emportement ] [ éprise ]

 
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Ajouté à la BD par Neshouma

diversion

Il y avait des récalcitrants, par exemple l'excellent Lemoine, mathématicien et organisateur des soirées musicales qui portent son nom. C'était un petit vieillard sautillant et instruit, rempli de calembours et de coq-à-l'âne. Ayant apprivoisé une chouette, il répétait volontiers : "rien n'est chouette comme l'idem." Cela n'était rien, mais ne s'était-il pas mis en tête de nous faire connaître son "point de Lemoine" qui se trouve, parait-il, dans le triangle ? A peine avait-il commencé, pour la dixième fois, sa démonstration, que Hecq s'écriait : "Allons bon, il y a un fou grimpé sur le toit de l'hôtel." Tous les yeux se dirigeaient de ce côté et le théorème était interrompu. Ou bien : "Avez-vous senti cette odeur de brûlé ? faisait Hecq, la mine inquiète. Il y a certainement le feu quelque part." Tout le monde cherchait aussitôt l'origine de cette problématique incendie. Jamais le bon Lemoine ne put parvenir à nous expliquer son point.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs, Robert Laffont, Bouquins 1992 <p.252>

[ digressions ]

 

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fonctionnaire

Et d’abord, j’y vis M. le Percepteur lui-même. Il est bien sûr qu’il était pourvu de la quantité nécessaire de cheveux, de dents, de doigts, dont il se servait dans le privé à la façon de tout le monde. Une fois derrière son pupitre, il devenait une machine. Sa femme elle-même se fût présentée, qu’elle eût été, je crois, comme les autres : un contribuable. Ces contribuables se partageaient en deux classes : les uns qui réglaient leur compte et c’était bien ; les autres qui se faisaient tirer l’oreille et c’était mal. Il connaissait pourtant quelques êtres d’exception, non contribuables, qu’il dénommait : les Contrôleurs. Vis-à-vis des contrôleurs, il était un peu pleutre. Il nous répétait :  
- Ils m’en veulent et cherchent à me casser. Je compte sur vous, mes amis, évitons les erreurs : nous marchons la main dans la main.
Cela me faisait sourire. Je ne me voyais pas du tout marcher main dans la main de ce bonhomme.

Auteur: Baillon André

Info: Le perce-oreille du Luxembourg

[ larbin ] [ fisc ]

 

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discours scientifique

[...] la science, dont il est manifeste qu’elle ne progresse que par la voie – c’est sa méthode, c’est son histoire, c’est sa structure – que par la voie de boucher les trous. Elle y arrive, elle y arrive toujours. "Elle y arrive toujours", ça veut dire quand elle y arrive. Comme me disait une charmante amie que j’avais en un temps, qui n’était pas une lumière mais qui était une femme très charmante ; elle était vaudoise : "Rien n’est impossible à l’homme, me répétait-elle, avec sa modulation vaudoise, ce qu’il ne peut pas faire, il le laisse". C’est la même chose pour la science. Elle y arrive toujours, et c’est ce qui la rend sûre ; c’est qu’elle n’authentifie quoi que ce soit que quand elle en est sûre ; et là où elle n’est pas sûre, elle n’authentifie rien. Ça la fait sûre pour tout le monde. Moyennant quoi on ne peut pas dire que ça lui donne plus de sens.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Intervention à la Grande Motte

[ sélectivité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson