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vin

Si l'on me demandait quel est le bien le plus précieux de la Terre, je répondrais c'est la vigne.

Auteur: Caton l'Ancien

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[ précieux ]

 

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recherche psychanalytique

On pourrait me demander si et dans quelle mesure je suis moi-même convaincu des hypothèses que j’ai développées ici. Je répondrais que je ne suis pas moi-même convaincu et que je ne demande pas aux autres d’y croire. Ou plus exactement : je ne sais pas dans quelle mesure j’y crois. Il me semble qu’ici le facteur affectif de la conviction ne doit pas du tout entrer en ligne de compte. On peut bien s’abandonner à une ligne de pensée, la poursuivre aussi loin qu’elle mène et ceci par simple curiosité scientifique ou, si l’on veut, en se faisant l’avocat du diable ; ce qui ne signifie pas pour autant qu’on ait vendu son âme au diable.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 142-143

[ démarche ] [ honnêteté intellectuelle ] [ sens critique ] [ remise en question ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

inconscient

[...] l’image de Dieu est l’expression d’une expérience sous-jacente de quelque chose que je ne peux pas atteindre avec des moyens intellectuels, c’est-à-dire par la connaissance scientifique, à moins de me livrer à une transgression irresponsable [...] Lorsque je dis que je n’ai pas besoin de croire en Dieu parce que je "sais", je veux dire par là que je sais ce qu’il en est des images de Dieu en général et en particulier. Je sais qu’il y va d’une expérience universelle et, dans la mesure où je ne suis pas moi-même une exception, je sais que j’ai moi aussi une telle expérience que je peux appeler Dieu… Cette étrange force qui se manifeste pour ou contre mes mouvements conscients m’est bien connue. C’est pourquoi je dis : "Je Le connais" Mais pourquoi devriez-vous appeler ce quelque chose "Dieu" ? Je répondrais : "Pourquoi pas ?" On l’a toujours appelé "Dieu".

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans sa "Correspondance", tome V, page 138

[ religion ] [ archétype ] [ mot-valise ] [ Éternel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

auto-description

Sais-tu ce que je répondrais à quelqu'un qui me demanderait une description de moi-même, en vitesse ? Ceci :

? ? ! !

Parce que ma vie est de fait un perpétuel point d'interrogation : ma soif de livres, mes observations des gens, tout cela tend à satisfaire un grand et immense désir de savoir, de comprendre, de trouver une réponse à un million de questions. Et peu à peu, des réponses se révèlent, beaucoup de choses sont expliquées, et surtout, beaucoup de choses sont nommées et décrites, en ce cas mon anxiété s'estompe. Je deviens alors une personne expansive, qui applaudit les innombrables surprises que le monde réserve, et qui passe d'une extase à l'autre. J'ai l'habitude d'observer, de fouiller, d'écouter et de chercher, d'être curieuse et en attente. Mais j'ai aussi comme un réflexe d'être surprise, une habitude d'émerveillement et de satisfaction chaque fois que je tombe sur quelque chose de remarquable. Ma première tendance pourrait faire de moi une philosophe, une cynique ou peut-être une humoriste. Mais la seconde en détruit toutes les fondations délicates, et je découvre chaque jour que je ne suis finalement... qu'une femme !  

Auteur: Nin Anaïs

Info: The Early Diary of Anaïs Nin, Vol. 2 : 1920-1923

[ autoportrait ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

autocritique

Quand je considère ce que je suis, ce que j'ai toujours été, je trouve ceci, que j'écris sans ostentation, comme pour moi seul uniquement : je n'ai jamais eu aucune ambition, je n'ai jamais rien désiré, je ne me suis jamais cru aucun talent, les compliments me font rire, je ne me suis jamais déplacé sans, aussitôt arrivé, me demander ce que j'étais venu faire là, je ne me suis jamais rien acheté sans, aussitôt, le voyant chez moi, me demander pourquoi je m'en étais embarrassé, où que je sois allé, j'ai toujours trouvé que tout se ressemble, je n'ai jamais rien connu, goûté, senti, entendu d'agréable complètement, jamais rien ne m'a enlevé au-dessus du train-train des jours toujours pareils. Je le dis souvent : "On viendrait me dire demain voici cinquante mille francs que nous voulons dépenser pour vous. Quoi vous ferait plaisir ? Que désirez-vous ?" Je répondrais: "Rien." Pourtant, l'homme le plus gai, le plus amusant avec les gens, plein d'entrain, de traits, de boutades, de moqueries, de franchises malicieuses, la physionomie aussi vive que les paroles. Nature humaine ? Auteur gai, homme triste. Acteur comique, homme triste. Clown bouffon, homme triste. Homme d'esprit homme triste.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal 1937, Lundi 25 Janvier

[ littérature ]

 

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argent roi

Il y a déjà un demi-siècle, Arthur Koestler diagnostiqua ce mal dans une interview qu'il avait accordée au New York Times, peu après son installation aux Etats-Unis (l'installation s'avéra d'ailleurs de courte durée, et l'interview fut en grande partie censurée). Ses observations étaient tellement pertinentes qu'elles méritent d'être citées au long :

"Plus je vis ici, plus j'ai le sentiment que la vie littéraire américaine est radicalement vidée. [...]. Si l'on me demandait ce que devrait être l'ultime ambition d'un écrivain, je répondrais avec une formule : l'ambition d'un écrivain devrait être d'échanger cent lecteurs d'aujourd'hui contre dix lecteurs dans dix ans, et contre un lecteur dans cent ans.

Mais l'atmosphère générale de ce pays oriente l'ambition de l'écrivain dans une autre direction [...], vers le succès immédiat. La religion et l'art sont deux domaines totalement non compétitifs de l'activité humaine, et ils découlent l'un et l'autre de la même source. Mais le climat social de ce pays a transformé la création artistique en une entreprise essentiellement compétitive.

Sur les listes de best-sellers — cette malédiction de la vie littéraire américaine —, les auteurs sont cotés comme des actions en Bourse. Pouvez-vous concevoir toute l'horreur de cette situation ?"

Auteur: Leys Simon Pierre Ryckmans

Info: Protée et autres essais

[ mammon ] [ beaux-arts industriels ] [ ploutocrates ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Je me lave les dents, j'enlève ma robe et mon soutien-gorge, je garde juste mon string pour ne pas avoir la sensation d'être nue (un truc que seule une femme peut comprendre, n'est-ce pas ?). Je regarde ma robe : trempée. Je renifle : beurk, j'ai renversé du rosé dessus, ça pue ! Je la mets en boule dans le lavabo avec mon soutien-gorge et je laisse couler l'eau. On verra demain. En attendant, je me traîne dans la chambre et je m'écroule au milieu du lit. La chambre tourne, tourne, tourne de plus en plus vite. C'est horrible mais, heureusement, je sombre aussitôt dans un sommeil sans rêve. Qui dure environ deux minutes.
- Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Qu'est-ce que tu fous là ?
Un dragon est entré dans la pièce et parle directement à l'intérieur de ma tête, c'est forcément ça. Oh putain, ma tête... J'ouvre un oeil sans plus trop savoir qui je suis ni encore moins où je suis et, dans un mince filet de lumière qui me vrille le cerveau, je vois Julien, éberlué, au pied du lit.
J'articule une suite de syllabes qui doit à peu près ressembler à "Qu'est-ce que... fous... ma chambre ?"
- Ta chambre ? Ma chambre, oui !
- Hein ?
Je me redresse un peu trop vite. Aïe, ça tourne.
- Quelle heure il est ?
- 2 heures, mais je ne vois pas ce que ça change !
- J'ai pas de chambre ! Enfin, je l'ai perdue.
- Alors tu t'es dit que la mienne serait parfaite ? Je me doutais que tu avais des vues sur moi, mais on a connu des techniques de drague plus subtiles, dit-il avec un sourire qui me semble de plus en plus bizarre.
- Je te répondrais si j'avais pas autant envie de vomir. Mais bon, si tu veux me virer, OK, je préfère dormir dehors avec des chacals !
Je me lève (pour me souvenir trop tard que je suis en string) et retombe sur le lit, non pas gracieusement comme dans un bon film romantique, mais juste comme une merde pleine de rosé.
- Oh là, dit Julien. Vu ton état, je ne te laisse aller nulle part. Je ne voudrais pas être responsable d'une chute dans l'escalier.
- Y a pas d'escalier, dis-je dans un demi-sommeil.
- Justement, fait-il en ricanant. Je te préviens, je ne dors pas sur le canapé, alors tu te pousses. Ma bonne éducation a des limites, moi aussi je suis crevé. Et désolé, mais je ne vais pas te toucher !
- T'es vraiment un gentleman...
Waouh, super dur à prononcer, ce mot !
- Ta gueule, dors et ne ronfle pas.
- Connard...
- Alcoolique...
C'est le dernier mot gentil que j'entends avant de sombrer dans un léger coma éthylique réparateur...

Auteur: Chomin Cécile

Info: Hot Love Challenge

[ biturée ] [ pensée-de-femme ]

 

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diatribe anti-institutionnelle

Je sais les noms des responsables de ce qui est appelé putsch (et qui est en réalité une série coups d'État organisée en système de protection du pouvoir).

Je sais les noms des responsables du massacre de Milan du 12 décembre 1969.

Je sais les noms des responsables des massacres de Brescia et de Bologne des premiers mois de 1974.

Je sais les noms du "sommet" qui a opéré, autrement dit, soit les vieux fascistes organisateurs des coups d'État, soit les néofascistes auteurs matériels des premiers massacres, soit, enfin, les "inconnus" auteurs matériels des massacres plus récents.

Je sais les noms de ceux qui ont géré les deux différentes, et même opposées, phases de la tension : une première phase anticommuniste (Milan 1969), et une seconde phase antifasciste (Brescia et Bologne 1974).

Je sais les noms du groupe de puissants qui, avec l'aide de la Cia (et en deuxième ligne des colonels grecs et de la mafia), ont d'abord créé (du reste pauvrement en échouant) une croisade anticommuniste, pour déconsidérer 1968, et, ensuite, toujours avec l'aide et la direction de la Cia, ils se sont reconstitué une virginité antifasciste, pour rattraper le désastre du référendum.

Je sais les noms qui, entre une messe et l'autre, ont donné les moyens et ont assuré la protection politique à de vieux généraux (tenus en réserve, pour l'organisation d'un potentiel coup d'État), à des jeunes néofascistes, même à des néonazis (pour créer réellement la tension anticommuniste) et enfin aux criminels communs, jusqu'à présent, et peut-être pour toujours, sans nom (pour créer la successive tension antifasciste).

Je sais les noms des personnes sérieuses et importantes qui sont derrière des personnages comiques comme ce général de la Forestière qui passait à l'action, en héros d'opérette, à Città Ducale (pendant que les bois brûlaient), ou derrière des personnages gris et purement opérationnels comme le général Miceli.

Je sais les noms des personnes sérieuses et importantes qui sont derrière les garçons tragiques qui ont choisi les atrocités fascistes suicidaires et derrière les malfaiteurs communs, siciliens ou non, qui se sont mis à leur disposition, comme assassins et tueurs à gages.

Je sais tous ces noms et je sais aussi tous ces faits (attentats aux institutions et massacres) dont ils se sont rendus coupables.

Je sais. Mais je n'en ai pas les preuves. Je n'ai même pas d'indices.

Je sais car je suis un intellectuel, un écrivain, qui cherche à suivre tout ce qui se passe, à connaître tout ce qui s'écrit, à imaginer tout ce qu'on ne sait pas ou qu'on tait ; qui relie des faits même éloignés, qui remet ensemble les pièces désorganisées et fragmentaires d'un ensemble cohérent du cadre politique, qui rétablit la logique là où semblent régner l'arbitraire, la folie et le mystère. Tout cela fait partie de mon métier et de l'instinct de mon métier. Je crois en outre qu'il est difficile que mon "projet de roman" soit erroné, qu'il n'ait pas de rapport avec la réalité, et que ses références à des faits et personnes réelles soient inexactes. Je crois en outre que beaucoup d'autres intellectuels et romanciers savent ce que je sais moi comme intellectuel et romancier. Car la reconstruction de la vérité à propos de ce qui s'est passé en Italie après 1968 n'est finalement pas si difficile…

Probablement les journalistes et les politiciens ont même des preuves, ou au moins, des indices. Alors, le problème est celui-ci : les journalistes et les politiciens, tout en ayant sans doute des preuves et certainement des indices, ne donnent pas de noms.

À qui donc revient-il de donner ces noms ? Évidemment à celui qui a non seulement le courage nécessaire, mais en même temps n’est pas compromis dans sa relation avec le pouvoir et, en outre, par définition, n’a rien à perdre : c’est-à-dire un intellectuel.

Donc un intellectuel pourrait très bien rendre publics ces noms, mais lui n’a ni preuves ni indices.

Le pouvoir, et avec lui le monde qui, même en n’étant pas au pouvoir, entretient des rapports pratiques avec le pouvoir, a exclu les intellectuels libres – justement par la manière dont il est fait – de la possibilité d’avoir des preuves et des indices.

On pourrait m'objecter que moi, par exemple, en tant qu’intellectuel, et inventeur d’histoires, je pourrais entrer dans ce monde explicitement politique (du pouvoir ou autour du pouvoir), me compromettre avec lui, et donc jouir du droit d’avoir, avec une certaine probabilité élevée, des preuves et des indices.
Mais à pareille objection je répondrais que ceci n’est pas possible, car c’est justement à la répugnance à entrer dans un tel monde politique que s’identifie mon courage intellectuel potentiel à dire la vérité : c’est-à-dire à donner les noms.

Le courage intellectuel de la vérité et la pratique politique sont deux choses inconciliables en Italie.

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Corriere della Sera, 14 novembre 1974. Io so

[ dénonciation publique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel