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hasard

Au cours de l'évolution, les organismes s'adaptent plus ou moins aux évènements qui surviennent dans l'environnement. Cette adaptation a lieu même lorsque les modifications de l'environnement sont imprévisibles. Le processus d'adaptation réside dans la sélection d'organismes présentant les variantes qui s'avèrent les plus aptes en moyenne, et ce qui les rend tels ne provient d'aucune information explicite a priori (ou "instruction") sur la nature des nouveautés survenant dans l'environnement. Les modifications sélectives de l'environnement sont, en général, indépendante de la variabilité existant au sein de la population d'organismes, bien que la sélection résultant de ces modifications puisse contribuer à la variabilité. En somme, aucun transfert explicite d'information entre l'environnement et les organismes n'est là pour amener la population à se modifier de façon à accroitre son niveau d'adaptation. L'évolution opère par sélection, et non par instructions. Il n'y a pas de cause finale, pas de téléologie guidant le processus global ; les réponses surviennent a posteriori dans chaque cas.

L'idée est étonnante. Elle me rappelle cette dame, dans un livre de E.M. Forster, qui disait : "Comment pourrais-je savoir ce que je pense avant d'avoir vu ce que je dis ?"

Auteur: Edelman Gerald Maurice

Info: Biologie de la conscience

[ pratique-théorie ] [ inné-acquis ] [ réflexivité ] [ acclimatement ] [ verbalisation ]

 

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spiritisme

[...] il est plutôt exceptionnel que les réponses ou les "communications" obtenues dépassent sensiblement le niveau intellectuel du médium ou des assistants ; le spirite qui, possédant quelques facultés médiumniques, s’enferme chez lui pour consulter sa table à propos de n’importe quoi, ne se doute pas que c’est tout simplement avec lui-même qu’il communique par ce moyen détourné, et c’est pourtant ce qui lui arrive le plus ordinairement. Dans les séances des groupes, la présence d’assistants plus ou moins nombreux vient un peu compliquer les choses ; le médium n’en est plus réduit à sa seule pensée, mais, dans l’état spécial où il se trouve et qui le rend éminemment accessible à la suggestion sous toutes ses formes, il pourra tout aussi bien refléter et exprimer la pensée de l’un quelconque des assistants. D’ailleurs, dans ce cas comme dans le précédent, il ne s’agit pas forcément d’une pensée qui est nettement consciente au moment présent, et même une telle pensée ne s’exprimera guère que si quelqu’un a la volonté bien arrêtée d’influencer les réponses ; habituellement, ce qui se manifeste appartient plutôt à ce domaine très complexe que les psychologues appellent le "subconscient.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 104

[ perception extra-sensorielle ] [ explication naturelle ] [ porosité mentale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

néant

Je me suis étendu sur la couverture, le buste adossé à la tête du lit, et Irène s’est tournée vers moi, allongée sur le flanc, une main sous son visage. Je lui ai dit : "J’ai l’impression que rien n’existe, que tout n’est qu’une illusion de mon esprit." Ces mots énormes, trop grands, trop abstraits, ont à eux seuls commencé à faire dégonfler l’angoisse. Adressés à quelqu’un, ils semblaient presque grotesques. J’insistai tout de même : "Mais toi, tu es sûre qu’il y a quelque chose, tu es sûre que j’existe là, devant toi ?"

Je ne me souviens plus exactement de ce qu’après un bref instant de silence, en prenant ma main, elle a répondu à mon interrogation. Quelques mots presque maladroits mais simples, pleins – et prononcés par quelqu’un.

Et, précisément, je n’avais pas besoin d’une réponse, d’une démonstration, ni surtout d’un repli supplémentaire dans la conscience. Seule l’évidence d’une autre présence humaine était bienfaisante. Je me suis affaissé, un peu soulagé, et suis resté un moment immobile, les yeux ouverts, à écouter la respiration d’Irène qui se rendormait lentement, sentant l’épaisseur et la chaleur de sa main autour de la mienne.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, pages 94-95

[ matérialité réconfortante ] [ surmentalisation ] [ parler ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

superstition

J’ai oublié de vous dire, mesdames, que, lorsque les Serbes soupçonnent quelqu’un de vampirisme, ils évitent de le nommer par son nom ou de le désigner d’une manière directe, car ils pensent que ce serait l’évoquer du tombeau. Aussi, depuis quelque temps, Georges, en parlant de son père, ne l’appelait plus que le vieux.

Il se passa quelques instants de silence. Tout à coup, l’un des enfants dit à Sdenka, en la tirant par le tablier :

– Ma tante, quand donc grand-papa reviendra-t-il à la maison ?

Un soufflet de Georges fut la réponse à cette question intempestive.

L’enfant se mit à pleurer, mais son petit frère dit d’un air à la fois étonné et craintif :

– Pourquoi donc, père, nous défends-tu de parler de grand-papa ?

Un autre soufflet lui ferma la bouche. Les deux enfants se mirent à brailler et toute la famille se signa.

Nous en étions là quand j’entendis l’horloge du couvent sonner lentement huit heures. À peine le premier coup avait-il retenti à nos oreilles que nous vîmes une forme humaine se détacher du bois et s’avancer vers nous.

Auteur: Tolstoï Alekseï Konstantinovitch

Info: La famille du Vourdalak

[ spectres ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

déprime

C'est drôle ce sentiment de vide en moi, comme si le monde qui m'entoure n'avait plus de couleurs, les fruits plus de saveurs. Quand je regarde autour de moi, rien à changer. Les fleurs fanent et les arbres jaunissent, mais je sais que tout renaîtra au printemps. Les gens courent toujours après leur routine, se disputent de temps à autre pour pimenter leurs soirées, font des projets qui n'aboutiront pas, croient en un monde meilleur alors qu'ils passent leur vie à le détruire. Et moi, je suis là perdue au milieu de toutes ces choses qui m'échappent, de toutes ces questions sans réponses, et de cette attente qui n'en finit pas. Parfois, je me demande ce que je fais sur cette planète, je n'arrive plus à distinguer le bon chez les gens, comme s'ils avaient oublié d'où ils venaient, quand je les vois asphyxier la Terre qui les as vus naître et qui leur permet d'exister. Je ne me posais pas tant de questions avant. Cette séparation m'a anéanti au point de remettre en cause toute mon existence. Toute l'existence. Je m'aperçois avec désespoir que je n'ai plus de rêves à réaliser. Morts comme notre amour.

Auteur: Cordier Maud

Info: Quand le ciel descend sur la Terre, tome 1

[ désenchantement ] [ rupture ]

 

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intérêts

Les travaux de Nordhaus préconisent un objectif de réduction des températures bien inférieur à ce que demandent les experts du GIEC aujourd'hui. Pour Nordhaus, si la température globale grimpe de 2 degrés, on ne perd que 1% de PIB mondial. Dans ses dernières publications, en 2016, il évalue à 3.5 degrés le réchauffement global optimal afin de concilier croissance économique et réponse au défi environnemental. Cela ne correspond pas du tout à l'objectif de 1.5 degré défendu par le GIEC, qui explique qu'au delà de 2 degrés, les conséquences seront catastrophiques.
[...]
Avec son modèle, Nordhaus a cherché à faire une analyse coûts / bénéfices du changement climatique, avec d'un côté les pertes de productivité causées par le réchauffement, et de l'autre, les montants qu'il fallait investir pour réduire ce réchauffement, en faisant une transition énergétique vers un système décarboné. Avec ce modèle, Nordhaus vise bel et bien une réduction des émissions de gaz à effet de serre mais son objectif reste de maintenir une croissance économique via un réchauffement optimal, pas de changer le modèle et pour cela, il est critiqué par d'autres économistes ou par les écologistes qui demandent des changements drastiques.

Auteur: Pottier Antonin

Info: https://www.franceculture.fr/economie/le-nobel-deconomie-veut-reconcilier-ecologie-et-economie

[ court terme ] [ capitalisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

thérapies

Quand on venait quérir dans son officine quelque médicament et qu’on expliquait son mal, il restait silencieux un instant, comme s’il n’avait point de réponse à fournir, prenait un air absorbé, presque distant, puis il disparaissait dans son laboratoire et revenait enfin avec une préparation dont il ne disait souvent rien mais qui, toujours, apportait au patient toute satisfaction. La scène, inlassablement, se jouait dans un silence théâtral. Plus d’une fois on le vit corriger discrètement le diagnostic d’un illustre médecin – bien que cela fût rigoureusement interdit par les maîtres de la profession – et proposer à ses visiteurs une cure différente de celle préconisée par le supposé savant, et alors, dit-on, jamais il ne se trompait. On raconte même qu’il soigna bien des pauvres âmes que la médecine avait depuis longtemps abandonnées et qu’il ne se privait jamais de faire payer davantage ses clients les plus aisés pour assurer, sans la moindre ostentation, la gratuité aux démunis. Cela, encore, contredisait le serment prêté par les maîtres pharmaciens, mais l’homme était un iconoclaste et faisait passer la santé de ses semblables avant le respect de sa confrérie, ce qui lui valut, comme on le découvrira, quelques mésaventures.

Auteur: Loevenbruck Henri

Info: L'apothicaire

[ personnalisées ]

 

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ambivalence

Il baisse les yeux, considère le tatouage sur son poignet : deux palmiers sur une dune. Hommage à son grand-père, à son histoire : enfant, il avait vu le mot OASIS sur l'avant-bras du vieillard, demandé la raison du mot tatoué et la réponse avait été, tu vois, Aby, mon grand, l'oasis, cela signifie l'eau au coeur du désert, c'est un lieu de paix et de partage, alors je l'ai fait tatouer quand j'avais 20 ans, parce qu'il symbolise l'espoir d'une nouvelle vie ici après la guerre, c'est un porte-bohneur, tu comprends, Aby, ein Glückspringer. Le petit Aby avait répété le mot : Glückspringer, et cela fascine encore le dessinateur que l'allemand n'ait qu'un seul mot pout bohneur et pour chance : le malheur, c'est peut-être seulement un méchant manque de pot. Le jour des onze ans d'Aby, son grand-père lui avait appris que non, le mot tatoué n'était pas l'OASIS qu'il avait cru lire, à l'envers, que c'était 51540, son numéro de déporté à Auschwitz. Au lendemain de mort du vieil homme, Aby a fait dessiner sur sa peau, au même endroit, cette oasis dont lui seul connait le secret et où il trouvait de la force.

Auteur: Le Tellier Hervé

Info: L'Anomalie, pp 254,255

[ chiffres ] [ lettres ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

commotion psychique

Le contraste avec les scanners des dix-huit patients souffrant d'un syndrome de stress post-traumatique chronique et ayant subi de graves traumatismes au cours de leur enfance est saisissant. Il n'y avait pratiquement pas d'activation des zones du cerveau liées à la perception de soi : Le MPFC, le cingulaire antérieur, le cortex pariétal et l'insula ne s'allumaient pas du tout ; la seule zone qui montrait une légère activation était le cingulaire postérieur, qui est responsable de l'orientation de base dans l'espace. Ces résultats ne peuvent s'expliquer que d'une seule manière : En réponse au traumatisme lui-même, et pour faire face à l'effroi qui persiste longtemps après, ces patients avaient appris à fermer les zones du cerveau qui transmettent les sentiments et les émotions viscérales qui accompagnent et définissent la terreur. Pourtant, dans la vie de tous les jours, ces mêmes zones cérébrales sont responsables de l'enregistrement de toute la gamme des émotions et des sensations qui constituent le fondement de notre conscience de soi, de notre identité. Ce dont nous avons été témoins ici est une adaptation tragique : En essayant de se débarrasser de sensations terrifiantes, ils ont également affaibli leur capacité à se sentir pleinement vivants.

Auteur: van der Kolk Bessel A.

Info: The Body Keeps the Score : Brain, Mind, and Body in the Healing of Trauma (Le corps garde le score : le cerveau, l'esprit et le corps dans la guérison des traumatismes).

[ choc neurologique ] [ impact ] [ dégradation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réel-symbolique-imaginaire

[...] qu’y a-t-il en premier, le signifiant ou une impasse dans le Réel ? Parfois, Lacan présente comme un fait premier la colonisation traumatique du corps vivant par un Ordre symbolique parasite : c’est l’intervention du symbolique qui fait dérailler et sortir de ses gonds la mécanique bien équilibrée de l’organisme naturel, en transformant les instincts naturels en pulsions monstrueuses qui ne peuvent jamais être pleinement satisfaites puisqu’elles sont condamnées au retour éternel et à une immortalité obscène. Ailleurs et à d’autres moments, sur un mode plus mythico-spéculatif, Lacan semble être à la recherche d’une sorte d’excès ou de déséquilibre naturel, d’un mauvais fonctionnement ou d’un déraillement monstrueux ; il conçoit alors l’Ordre symbolique comme une in(ter)vention secondaire destinée à "civiliser" cet excès monstrueux et à résoudre son impasse. Il est tentant de soutenir que c’est ici, entre ces deux versions, que se trace la ligne de partage entre matérialisme et idéalisme : la primauté de l’Ordre symbolique est clairement idéaliste, ce n’est en dernier ressort qu’une nouvelle version de l’intervention divine dans l’ordre de la nature ; alors que la deuxième version – l’apparition de l’Ordre symbolique comme réponse à un excès monstrueux dans le Réel – est la seule solution vraiment matérialiste.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 133-134

[ oscillation ] [ langage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson