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dégoût

J’étais trop malade, j’étais pas assez instruit surtout à l’époque pour déterminer dessus de ma tête très bourdonneuse l’ignominie de leur comportement à mes vieux et à tous les espoirs, mais je sentais ça sur moi à chaque geste, chaque fois que je vais mal, comme une pieuvre bien gluante et lourde comme de la merde, leur énorme optimiste, niaise, pourrie connerie, qu’ils rafistolaient envers et contre toutes les évidences à travers les hontes et les supplices intenses, extrêmes, saignants, hurlants sous les fenêtres même de la pièce où nous bouffions, dans mon drame à moi dont ils n’acceptaient même pas toutes les déchéances puisque les reconnaître c’était désespérer un peu du monde et de la vie et qu’ils ne voulaient désespérer de rien envers et contre tout, même de la guerre qui passait sous les fenêtres de M. Harnache à pleins bataillons et qu’on entendait ronfler encore à coups d’obus et plein d’échos dans toutes les vitres de la maison.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Guerre

[ répulsion ] [ hypocrisie ] [ faux-jetons ] [ complaisants ]

 
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corporate attitude

En fait, le thème du "masque" est revenu plusieurs fois dans mes lectures de fond. Richard Sennett, par exemple, dans "The Corrosion of Character : The Personal Consequences of Work in the New Capitalism", ou Robert Jackall, dans "Moral Mazes" : The World of Corporate managers", font référence à plusieurs reprises aux "masques" que les employés d'entreprise doivent porter, comme les acteurs d'un drame de la Grèce antique. Selon Jackall, les dirigeants d'entreprise soulignent la nécessité d'exercer un contrôle de fer et de masquer toute émotion et intention derrière des visages publics fades, souriants et agréables.

Kimberly semble avoir perfectionné la fausseté requise et même si je ne l'aime pas, mon objectif est d'être accueilli dans la même culture d'entreprise qu'elle semble maîtriser, ce qui signifie que je dois "faire face" à ma répulsion et la surmonter. Mais en attendant d'atteindre ce point transcendant, je demeure comme coincée dans l'espace émotionnel qui ressemble à celui de mes quinze ans : Je te déteste ; s'il te plaît, aime-moi. 

Auteur: Ehrenreich Barbara

Info: Bait and Switch: The (Futile) Pursuit of the American Dream

[ comédie ] [ self-contrôle ] [ culture d'entreprise ] [ simulation ] [ capitalisme américain ]

 

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animal domestique

Moi qui adore la plupart des bêtes, j'ai toujours professé une ardente répulsion pour le chien, que je considère comme l'animal le plus abject de la création.
Le chien est le type de l'animal larbin, sans fierté, sans dignité, sans personnalité.
... Une dame pleurarde et sentimenteuse interrompit ma diatribe:
- Oh! Le bon regard humide des bons toutous! Larmoya la personne. Comme ça vous console de la méchanceté des hommes!
Il n'en fallut pas plus pour me mettre hors de moi.
Les bons toutous! Ah! Ils sont chouettes, les bons toutous!
Le chien est aimant et fidèle, dit-on, mais quel mérite à s'attacher au premier venu uniquement parce qu'il s'intitule votre maître, beau ou laid, drôle ou rasant, bon ou mauvais?
On a vu des chiens, dit-on encore, se faire tuer en défendant leur maître contre un bandit.
Parfaitement, mais le même chien aurait pu être aussi bien tué en attaquant l'honnête homme pour le compte du bandit, si ce bandit avait été son maître et si l'honnête homme avait détenu l'indispensable revolver.

Auteur: Allais Alphonse

Info: Le bec en l'air 1897

[ valet ]

 

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rêve lucide

Dans un de mes songes, je me retrouvai dans une salle de cours, au beau milieu d’une bagarre; les gens se lançaient des meubles et se bousculaient. Un colosse de trois mètres de haut m’avait agrippé et je me débattais afin de pouvoir fuir ce monstre. C’est à ce moment que je compris que je rêvais. Au milieu de la scène je me dis: "Qu’est-ce que j’ai créé là? Un monstre!"

Je constatai que c’était ma création, que j’en étais responsable, mais je voulais quand même m’enfuir. Je savais que la solution résidait dans l’acceptation et qu’il me suffisait de dire: "D’accord, tu es à moi" pour qu’il se transforme; je l’avais déjà fait au cours d’expériences antérieures. Mais, quand je le regardai, je sentis de la répulsion et je voulus tout simplement m’enfuir. Je réussis cependant à trouver de l’amour dans mon coeur et je dis des mots d’amour et d’acceptation à mon monstre. Je le sentis alors se fondre en moi et la bagarre disparut. Je m’éveillai en me sentant merveilleusement revivifié.

Auteur: LaBerge Stephen

Info: “Awake in Your Sleep,” (forthcoming, Tarcher, 1984).

[ cauchemar ]

 

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étiologie

Le corps d’un jumeau mono-amniotique mort peut évoluer différemment selon son âge. Jusqu’à la 12e semaine de gestation, sa dégradation par dissolution dans le liquide amniotique est complète. Il est courant, en effet, après avoir détecté l’existence de jumeaux par une échographie précoce, de ne retrouver aucune trace de l’un des deux fœtus lors de l’échographie suivante. Ce processus commence par le glissement du fœtus dans le bas de la poche amniotique et se poursuit par la décomposition de ses parties molles : tissus cutanés et musculaires, viscères et cordon ombilical. Des paillettes fines et luisantes se détachent, suivies par des bulles gélatineuses jaunes ou vert fluo de plus en plus consistantes. Ces déchets gluants et répugnants flottent dans le liquide amniotique et viennent se coller sur la peau du jumeau vivant en occasionnant des picotements, des irritations ou des brûlures. Ce contact, souvent insupportable, peut se traduire par de l’eczéma ou divers problèmes cutanés mais aussi par une répulsion aux matières molles, sales, trop grasses ou gélatineuses. Il prédispose également à de l’irritabilité chronique.

Auteur: Nicon Luc

Info: Dans "Tipi" pages 42-43

[ vie intra-utérine ] [ dé-gémellation ]

 

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pouvoir parapsychiques

[…] dans l’Inde, lorsqu’il arrive que ce que les spirites appellent médiumnité se manifeste spontanément (nous disons spontanément parce que nul ne chercherait jamais à acquérir ou à développer cette faculté), on considère que c’est là une véritable calamité pour le médium et pour son entourage ; les gens du peuple n’hésitent pas à attribuer au diable les phénomènes de cet ordre, et ceux mêmes qui y mêlent les morts dans une certaine mesure n’envisagent que l’intervention des prêtas, c’est-à-dire d’éléments inférieurs qui demeurent attachés au cadavre, éléments rigoureusement identiques aux "mânes" des anciens Latins, et qui ne représentent aucunement l’esprit. Partout, du reste, les médiums naturels ont toujours été regardés comme des "possédés" ou des "obsédés", suivant les cas, et on ne s’est occupé d’eux que pour s’efforcer de les délivrer et de les guérir ; il n’y a que les spirites qui aient fait de cette infirmité un privilège, qui cherchent à l’entretenir et à la cultiver, voire même à la provoquer artificiellement, et qui entourent d’une incroyable vénération les malheureux qui en sont affligés, au lieu de les regarder comme un objet de pitié ou de répulsion.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 49

[ malédiction ] [ contre-naturel ]

 

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religieux-civil

La liberté que Rome leur laisse, la plupart des catholiques ne s’en servent guère aujourd’hui. Dans le clergé, dans le bas clergé surtout, les idées libérales sont odieuses ou suspectes. L’esprit de réaction, fomenté dans son sein par la presse religieuse, a, depuis la révolution du 4 septembre [1870 : proclamation de la République] et les désillusions des dernières années, pris sur lui un nouvel ascendant. […] La faute en est-elle uniquement aux préventions de son éducation, étrangère au monde et isolée du siècle, aux conseils des feuilles qui, loin de l’éclairer sur une société qu’il ignore, persistent à le bercer de dangereux souvenirs et de décevantes espérances ? Non, pour n’être pas injuste, nous devons reconnaître que la faute en est en partie à d’autres, à ceux qui, se targuant du nom de libéraux ou de démocrates, arrêtent leur libéralisme à leurs amis et à leurs doctrines; à ceux qui, faussant cyniquement la notion de liberté, prétendent faire de l’intolérance religieuse la marque du libéralisme; à tous ceux, en un mot, dont l’exclusivisme sectaire entretient la répulsion des catholiques pour les libertés modernes et travaille à les dégoûter de la société contemporaine.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 271-272

[ antimoderniste ] [ antagonismes ]

 

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désir de complétude

Obsédé par la guérison du genre humain, Auguste Comte en arrive presque, génialement, à inventer une partie du freudisme cinquante ans avant Freud. En affirmant que l’activité du cerveau n’est pas isolable de celle de l’organisme. […] Au premier tome de sa Politique positive, on trouve une classification systématique des "dix-huit fonctions intérieures du cerveau". Il a passé trois ans, de 1846 à 1850, à y travailler. C’est son "tableau systématique de l’âme". L’ennui est que tout cela est présenté dans l’optique du rétablissement d’une harmonie originaire qui aurait été brisée mais serait restaurable. Cette Harmonie est fondamentale dans l’économie de l’organisation dixneuviémiste. Rien ne prouve, n’est-ce pas, qu’il y aurait à la base une béance, un manque, un trou. Pourquoi pas plutôt une Harmonie oubliée ? A tous les niveaux – poétique, politique, philosophique, idéologique – de la sublimation sexuelle, le 19e est mobilisé par le militantisme de l’Harmonie. Ce qui explique d’ailleurs en partie la répulsion générale, plus tard, pour l’intervention de Freud remettant le genre humain dans son ornière de castration. Réactualisant brusquement sous d’autres noms la dissonance qui constitue le sujet alors que celui-ci vient justement de se persuader qu’il était tombé d’une Harmonie indicible.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 78

[ positivisme ] [ psychanalyse ]

 

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invasion

Il y avait longtemps qu'ils préparaient leur coup et, un matin, ils passèrent à l'action. Tous en même temps.

Sortant de leur monde souterrain des égouts, les rats montèrent à l'assaut de la civilisation, en une seule gigantesque armée qui déferla dans les coulisses de la capitale. Les rats savaient où se diriger et ils le prouvèrent en commençant par saboter les centrales électriques pour couper le courant, vital pour l'homme, inutile pour eux. Ensuite ils envahirent tous les centres nerveux et commerciaux de l'alimentation, se livrant à un pillage impossible à réprimer. Ils n'étaient pas invincibles, mais ils avaient le nombre pour eux. Un rat mort était instantanément remplacé par dix autres rats agressivement en vie.

La panique des citadins tourna très vite à l'hystérie, avivée par l'épouvante et la répulsion.

Cela se passait par une journée caniculaire de juin qui faisait de toute la ville un gigantesque brasier de puanteur toxique, de merde bétonnée surchauffée, de pollution qui bouffait chaque centimètre cube d'air stagnant.

Le soir même, contre toute attente, on vit les rats regagner leurs égouts, titubants, à moitié asphyxiés, intoxiqués. Ils ne revinrent jamais à la surface du sol. Il fallait être un humain pour supporter, à l'air libre, de pareilles conditions de vie.

Auteur: Sternberg Jacques

Info: 188 contes à régler - les rats

[ homme-animal ] [ humour ]

 

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olfaction

Peut-être aussi trop de parfum est une façon de se faire une personnalité à peu de frais, autre manière de tromper l’autre et de se tromper soi-même. Il y a des parfums discordants, combien de femmes y sont piégées. C’est un peu comme si, à un enterrement, l’orchestre jouait un fox-trot, o comme si, devant une belle nature, la musique était une marche funèbre. Il y a des femmes et des hommes qui annulent leur vitalité personnelle en se parant d’un parfum contradictoire à l’attirance qu’ils provoqueraient sans lui.

L’odeur du corps dit l’angoisse, le travail, les besoins. Ça signalise, mais ce n’est pas signifiant du sujet. Il y a un narcissisme de l’odeur qui n’a pas été éduqué dans notre civilisation. Un être humain propre sent toujours bon pour qui l’aime. Mais, dans notre civilisation, pour beaucoup, l’odeur de propre serait une odeur bourgeoise : c’est bien dommage ! Si quelqu’un sent mauvais, c’est qu’il sent ce qui provoque l’angoisse chez l’autre. Alors que celui qui sent bon donne envie de s’approcher de lui. [...]

Le corps, c’est l’objet. Le sujet, c’est le psychisme. L’inter-psychisme n’est plus assez libre quand l’objet est d’emblée trop présent. La désodorisation est un processus d’humanisation à bon marché, c’est-à-dire sans pouvoir en payer le prix.

L’odeur, comme la voix et la vue, fait partie à notre insu de la sympathie que nous éprouvons les uns pour les autres.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Dans "Le féminin", éditions Gallimard, 1998, page 115

[ attrait ] [ répulsion ] [ inconscient ]

 

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