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femmes-hommes

Le visage d'une jeune fille, d'une femme, est forcément pour un homme un objet extrêmement variable; le plus souvent, il n'est qu'un miroir où se reflète tantôt une passion, tantôt un enfantillage, tantôt une lassitude, et qu'il s'évanouit aussi facilement qu'une image dans une glace, que donc un homme peut perdre plus facilement le visage d'une femme parce que l'âge y modifie les ombres et la lumière, et que des modes nouvelles l'encadrent différemment. Les résignées, voilà celles qui ont la véritable science de la vie.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Lettre d'une inconnue, p.128, in Amok, Livre de Poche no 6996

[ femmes-par-hommes ] [ sagesse ]

 

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slaves

Les Russes sont tous atteints à des degrés divers par cette torpeur métaphysique. Les Européens de l’Ouest, eux, ont oublié ce qu’ils doivent au stoïcisme, à Marc-Aurèle, à Epictète. Ils méprisent ce penchant à l’inertie. Ils lui donnent le nom de fatalisme, font la moue devant la passivité slave et repartent vaquer à leurs occupations, les manches retroussées et les sourcils froncés. L’Europe de Schengen est peuplée de hamsters affairés qui, dans leur cage de plastique tournant sur elle-même, ont oublié les vertus de l’acceptation du sort.

Auteur: Tesson Sylvain

Info: S’abandonner à vivre, éditions Gallimard, 2014

[ résignés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vacherie

Un écrivain comme Dostoïevski a gâté des gens comme Gide, comme Duhamel. C'est de la littérature de malade, d'épileptique, de taré. C'est une hygiène intellectuelle de s'en tenir éloigné, de ne pas vouloir la connaître. C'est de la littérature de cabanon, bien faite pour les Russes, ces cerveaux malades, faibles, résignés, fatalistes, fuyants. Cette littérature est à fuir, pour un esprit clair, hardi, libre. Non seulement à fuir, mais à détester. Il n'y a à mon avis, ou à mon goût, que deux littératures : la littérature française, la littérature anglaise.

Auteur: Léautaud Paul

Info: 18 juillet 1935 II p.1505

[ dénigrement ]

 

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littérature

Le résultat du mélange d'une vérité et d'un mensonge est toujours un mensonge, sauf dans les romans où c'est une vérité. Marco a confondu de façon volontaire les romans et la vie : il aurait dû mélanger des mensonges et des vérités dans un cas mais pas dans l'autre ; il aurait dû écrire un roman. S'il avait écrit un roman, il n'aurait peut-être pas fait ce qu'il a fait. Peut-être est-il un romancier frustré. Ou peut-être ne l'est-il pas et ne s'est-il pas résigné à écrire un roman parce qu'il a voulu le vivre. Marco a fait un roman de sa vie.

Auteur: Cercas Javier

Info: L'Imposteur, p 195

 

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malédiction

Quand les personnalités officielles prétendent ne chercher qu'à "servir", la population considère cette affirmation, à juste titre, comme le plus gros de tous les mensonges. Elle se soumet, certes, aux règles de la vie en société, mais uniquement parce que la soumission représente habituellement la dernière ligne de résistance, et pas du tout parce qu'elle croit au caractère juste des règles ou aux bonnes intentions de ceux qui les ont promulguées. Le public tient pour acquise l'idée selon laquelle le pouvoir corrompt tous ceux qui l'exercent ; il ne la considère pas même pas avec indignation, mais plutôt comme le sentiment résigné de son inéluctabilité.

Auteur: Lasch Christopher

Info: Un refuge dans ce monde impitoyable : La famille assiégée

[ puissance ]

 

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perdu

Croire au village, c'est donner une limite à sa vie ; c'est lui croire un sens, et elle n'en a pas. C'est un peu sot de s'imaginer que nous avons une raison d'être là plutôt qu'ailleurs. Continuer nos pères, pour quoi faire ? Ils ne savaient pas. La feuille a une attache qui lui suffit. Le cerveau est nomade. Pas de petite patrie. Une fuite résignée. Être n'importe où, ne jamais consentir à se fixer comme si un point dans l'univers nous était réservé. N'ayons pas d'orgueil ! Au premier éclair de lucidité nous verrions que nous sommes dupes, et nous serions pleins de pitié pour nous-mêmes. Livrons-nous à l'universelle loi d'éparpillement. Ne pas être un homme qui regarde son village avec une loupe. Rappelons-nous que ce monde n'a aucun sens.

Auteur: Renard Jules

Info: Journal, Robert Laffont, Bouquins 1990 <3 novembre 1906 p.854>

 

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pouvoir gouvernemental

Mais dans l’intervalle, alors qu’il s’entretient avec Paul Reynaud au ministère de la Guerre, survient un incident caractéristique : le général Weygand, faisant irruption dans la pièce sans avoir été convoqué, annonce que la bataille est perdue et qu'il faut capituler. Lors de la discussion qui s’ensuit entre Weygand et Reynaud, de Gaulle intervient pour faire remarquer qu'"il y a d’autres perspectives". Weygand demande alors, "d'un ton railleur" : "Avez-vous quelque chose à proposer ?" À quoi le nouveau sous-secrétaire d'Etat à la Guerre répond sèchement : "Le gouvernement n'a pas de propositions à faire, mais des ordres à donner. Je compte qu'il les donnera." En une seule réplique, il résume deux décennies de ses écrits militaires, allant à contre-courant de vingt années d'abandon résigné des civils face à l’emprise des militaires.

Auteur: Kersaudy François

Info: De Gaulle

[ politique-militaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Depuis très jeune il avait noté combien le regard du croyant, très souvent chrétien, manque de flamme. Comme une certitude résignée, un peu à l'image exprimée par Bernanos dans Sous le soleil de Satan : "Son extérieur est d’un saint, et quelque chose en lui, pourtant, repousse, met sur la défensive… Il lui manque la joie…".
Il voyait dans l'oeil et l'attitude de ces gens quelque chose d'émollié, un déficit de folie joyeuse. Une autre formule adéquate l'avait frappé un jour : "Le rock chrétien, c'est comme la bière sans alcool". Bref il avait toujours "senti" cette catégorie de calotins et autres bondieusards.
Et puis il y avait ceux perçus comme au-delà de ce sentiment, individus avec quelque chose d'encore plus morne et insipide dans les yeux. Beaucoup s'étaient suicidés. Avec les années il devait en convenir, son ange intérieur jugeait impitoyablement.

Auteur: Mg

Info: 2 mai 2020

[ estimation ] [ appréciation ] [ auto-évaluation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

rencontre

Nous fîmes l'amour pendant plusieurs heures dans l'appartement de Zimmer où baissait la lumière de fin d'après-midi. C'était sans aucun doute l'une des choses les plus extraordinaires que j'eusse jamais vécues, et à la fin je pense que j'en ai été fondamentalement transformé. Je ne veux pas parler que du sexe ni des permutations du désir, mais d'un écroulement spectaculaire de parois intérieures, d'un tremblement de terre au coeur de ma solitude. Je m'étais si bien habitué à être seul que je n'imaginais pas qu'une telle chose fût possible. Je m'étais résigné à un certain mode de vie et puis, pour des raisons d'une obscurité totale, cette belle jeune Chinoise s'était posée devant moi, descendue comme un ange d'un autre univers. Il aurait été impossible de ne pas en tomber amoureux, impossible de n'être pas transporté par le seul fait de sa présence.

Auteur: Auster Paul

Info: Moon Palace

[ émerveillement ]

 

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inquiétude

La chose affreuse c'est que personne ne résiste. Les gens sont résignés à l'ordre existant.
Le pire c'est qu'à cause du confort matériel qu'il génère ils y croient, sans s'apercevoir que cet ordre en marche, comme personne ne s'y oppose réellement, a totalement pris la place de la réflexion et des interactions "humaines".
Soit vous êtes dans le jeu et vous appliquez et respectez la règle hiérarchique au pied de la lettre sans état d'âme ni marge de tolérance. Soit vous êtes en dehors et là, gare à vous.
Nous n'en sommes pas du tout à ce point en Suisse, au contraire, mais il faut bien réaliser que c'est exactement ce mécanisme qui s'est appliqué avec les camps d'extermination en Allemagne. La verticalité du pouvoir s'est mise en oeuvre avec une efficacité fantastique, effrayante.
Et l'esprit qui domine ici est bien celui-ci : germain.

Auteur: Mg

Info: 14 niv. 2014

[ helvète ]

 

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