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totalitarisme

Je suis né en dictature.

J’ai vécu en dictature jusqu’à l’âge de vingt-six ans.

Je sais ce que c’est. Je sais comment ça s’installe. C’est très simple, quoique pensent les optimistes irrécupérables. Étonnamment simple. Et quand elle est là, on ne la chasse pas en écrivant des articles - aussi brillants, aussi virulents soient-ils. D’ailleurs, il y a un temps où les articles, on ne les écrit plus que pour soi-même.

Interdictions absurdes et obligations humiliantes sont faciles à imposer.

On vous laisse vivre ; on vous défend seulement d’exister. Tout est dans cette nuance tragique.

Vous n’êtes plus qu’un dossier dans lequel s’accumulent résolutions et notes informatives. La bureaucratie répressive étend son ombre sur vous, vous contrôle, mais vous ne pouvez rien contre elle.

Mais elle peut prendre d’autres formes, elle peut même, en décorant joliment sa vitrine, faire semblant de ne pas être ce qu’elle est. Cela ne change rien à sa substance misérable. Il y a tant de manières d’écraser les gens !

Les temps derniers, ce que j’ai vécu se retrouve de plus en plus dans ce que nous vivons. Autrement, mais pareil.

Auteur: Portocala Radu

Info: Publication facebook du 06.01.2022

[ témoignage ] [ répétition historique ] [ tyrannie sanitaire ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

portraits de Napoléon

Le premier, maigre, sobre, d'une activité prodigieuse, insensible aux privations, comptant pour rien le bien être et les jouissances matérielles, ne s'occupant que du succès de ses entreprises, prévoyant, prudent, excepté dans les moments où la passion l'emportait, sachant donner au hasard, mais lui enlevant tout ce que la prudence permet de prévoir; tenace dans ses résolutions, connaissant les hommes, et le moral qui joue un si grand rôle à la guerre; bon, juste, susceptible d'affection véritable et généreux envers ses ennemis.

Le second, gras et lourd, sensuel et occupé de ses aises, jusqu'à en faire une affaire capitale, insouciant et craignant la fatigue, blasé sur tout, indifférent à tout, ne croyant à la vérité que lorsqu'elle se trouvait d'accord avec ses passions, ses intérêts et ses caprices, d'un orgueil satanique et d'un grand mépris pour les hommes, comptant pour rien les intérêts de l'humanité, négligeant dans la conduite de la guerre les plus simples règles de la prudence, comptant sur la fortune, sur ce qu'il appelait son "étoile", c'est à dire sur une protection toute divine. Sa sensibilité s'était émoussée, sans le rendre méchant; mais sa bonté n'était plus active, elle était toute passive. Son esprit était toujours le même, le plus vaste, le plus étendu, le plus profond, le plus productif qui fût jamais; mais plus de volonté, plus de résolution, et une mobilité qui ressemblait à de la faiblesse. Le Napoléon que j'ai peint d'abord a brillé jusqu'à Tilsitt: c'est l'apogée de sa grandeur et l'époque de son plus grand éclat. L'autre lui a succédé, et le complément des aberrations de son orgueil a été la conséquence de son mariage avec Marie-Louise.

Auteur: De Broc Hervé

Info: La Vie en France sous le Premier Empire.

[ personnage historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

communisme

Lénine meurt en 1924. La lutte pour sa succession s’engage presque aussitôt entre les deux bureaucrates les mieux placés : Staline et Trotsky [Trotski]. Ce dernier, doctrinaire et tribun, jouit d’une énorme popularité. Malheureusement pour lui, il s’appuie sur les couches inférieures du Parti, sur les cellules de base, les ouvriers d’usines, prouvant ainsi qu’il n’a rien, rien compris aux événements. Staline, lui, a vu clair. Il sait qu’en régime "socialiste", la réalité du pouvoir appartient, non au peuple, ni à la classe ouvrière, non pas même au Parti, dans son ensemble, mais aux sept ou huit membres qui constituent le Bureau politique du comité central. Il en est, mise sur eux, joue et gagne. Trotsky part en exil. Plus tard, il sera assassiné.

Staline est au pouvoir. C’est le premier "grand patron" du parti communiste qui soit vraiment un homme du peuple. Comme tel, il méprise le peuple, et vomit les idéologues, ces petits-bourgeois bavards et prétentieux qui, pendant des années, lui ont barré la route, l’ont regardé de haut en bas, l’ont abreuvé de citations de Marx... Lui, c’est un politique pur. Son but est simple : agrandir le pays, le faire craindre et respecter, et constituer enfin le Grand Empire panslave. Son instrument sera la bureaucratie, devenue classe dominante : ses ennemis : les ouvriers, les paysans et les intellectuels. 

Dès le début de son règne, il transforme les usines en casernes, réprime l’absentéisme, se sert des syndicats pour faire voter des résolutions "spontanées" visant à augmenter la production sans augmenter les salaires. Les militants serviles et arrivistes comme seuls peuvent l’être des révolutionnaires, entrent immédiatement dans le jeu. L’ouvrier russe, trahi par les siens, livré pieds et poings liés à l’État-patron, accusé, s’il proteste, de faire le jeu des ennemis du peuple, se résigne et se console toutes les fois qu’il le peut, en faisant de la reprise individuelle, c’est-à-dire en volant le matériel.

Il n’en est pas de même dans les campagnes, où Staline rétablit au profit de l’État bureaucratique, le régime féodal. Il prend la terre aux paysans, les encaserne dans les kolkhozes, et refait d’eux des serfs de la couronne. Les paysans prennent les armes, massacrent le bétail, provoquent la famine. C’est une véritable guerre. Bilan : sept millions de morts, d’après les évaluations les plus modérées...

Le reste va tout seul : les artisans, les femmes, sont prolétarisés de gré ou de force. Les écrivains eux-mêmes, les artistes, les penseurs, deviennent des agitateurs, des crétiniseurs à gages, des valets du régime. Ceux qui n’acceptent pas ce rôle sont immédiatement supprimés. Ceux qui l’acceptent se déshonorent, s’enivrent ou se suicident.

Enfin, pour couronner le tout, Staline organise les procès de Moscou, au cours desquels sont condamnés les anciens compagnons de Lénine. Il les accuse de trahison. Ce sont, bien entendu, des traîtres puisqu’ils sont léninistes, mais l’humour de Staline consiste à leur faire avouer qu’ils sont également traîtres au "socialisme". Ce qu’ils font, semble-t-il, avec une sorte de volupté. Après quoi ils vont à la mort au milieu de l’indifférence complète de la population car, au début des années 30 du siècle, le peuple russe est, de beaucoup, le plus dépolitisé d’Europe.

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, pages 49-50

[ histoire ] [ chronologie ] [ totalitarisme ]

 

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