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bilan philosophique

Chez le premier Baudrillard, dans ses cinq premiers livres, on trouve un critique marxiste de la société capitaliste, comme société d’exploitation et plus encore comme société d’aliénation. Il ne renoncera jamais à cette critique-là, mais, chez le deuxième Baudrillard, et à partir de De la séduction, on se situe de plus en plus dans une analyse axée autour des simulacres et de la simulation, c’est-à-dire dans une déréalisation du réel au profit du simulacre. Baudrillard prolonge d’une certaine façon l’analyse de la société du spectacle de Guy Debord. Mais, chez Debord, derrière le spectacle, on trouve encore une trace du réel ; alors que, chez Baudrillard, au fil du temps, la notion de réel paraît de plus en plus absente. Il n’y a plus pour lui que du spectacle, comme il l’avoue explicitement. Le spectacle demeure quelque chose de très négatif à ses yeux. Il dit qu’il ne juge pas, mais il juge tout de même. En tout cas, cette déréalisation définit sa conception du monde contemporain. Mais il n’y pas vraiment ici d’analyse historique de la modernité comme on peut la trouver chez Marcel Gauchet ou d’autres auteurs. C’est une "critique" de la modernité, si vous voulez, mais sans que le vocable ne soit utilisé.

Auteur: Latouche Serge

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/03/21/baudrillard-serge-latouche-decroissance-castoriadis/

[ évolution ] [ résumé ]

 

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sociologie

Le courant philosophique qualifié par G. Durand de Nouvel Esprit Anthropologique est le résultat d’un croisement de tendances et d’idées extrêmement diversifiées. Disciple de Bachelard, G. Durand a suivi dans ses grandes lignes la théorie jungienne des archétypes de l’inconscient collectif, de même que les travaux d’historiens tels que M. Eliade et de G. Dumézil dont il intégrera la plupart des conceptions à ses propres publications. A cet ensemble d’influences, auxquelles il faudrait ajouter celles de A. Leroi-Gourhan et de R. Bastide, est venue parallèlement se joindre dès 1962 celle, absolument déterminante pour notre sujet, d’H. Corbin. Avec l’œuvre de ce dernier allaient en effet être introduites dans l’appareil conceptuel de l’anthropologie occidentale plusieurs notions clés de l’ésotérisme islamique, demeurées jusque-là presque totalement inconnues du monde universitaire contemporain.

Entièrement consacrés à l’étude de l’imaginaire, les écrits de G. Durand allaient donc apparaître comme le fruit d’une cohabitation difficile et problématique entre des doctrines foncièrement hétérogènes qui, au nom d’un certain pluralisme, se trouvaient désormais couplées selon une nouvelle logique de la "dualitude". L’ambiguïté majeure résultant de cette méthode était de situer sur un même plan ce que G. Durand nomme l’Imaginatif et ce que H. Corbin, traduisant de l’arabe une donnée fondamentale du soufisme, désigne par le monde Imaginal (alam al-khayâl).

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 71

[ syncrétisme ] [ résumé ]

 

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fordisme

Mais la rationalisation de Ford consiste non pas à travailler mieux, mais à faire travailler plus. En somme, le patronat a fait cette découverte qu’il y a une meilleure manière d’exploiter la force ouvrière que d’allonger la journée de travail.

En effet, il y a une limite à la journée de travail, non seulement parce que la journée proprement dite n’est que de vingt-quatre heures, sur lesquelles il faut prendre aussi le temps de manger et de dormir, mais aussi parce que, au bout d’un certain nombre d’heures de travail, la production ne progresse plus. Par exemple, un ouvrier ne produit pas plus en dix-sept heures qu’en quinze heures, parce que son organisme est plus fatigué et qu’automatiquement il va moins vite.

Il y a donc une limite de la production qu’on atteint assez facilement par l’augmentation de la journée de travail, tandis qu’on ne l’atteint pas en augmentant son intensité.

C’est une découverte sensationnelle du patronat. Les ouvriers ne l’ont peut-être pas encore bien comprise, les patrons n’en ont peut-être pas absolument conscience ; mais ils se conduisent comme s’ils la comprenaient très bien.

C’est une chose qui ne vient pas immédiatement à l’esprit, parce que l’intensité du travail n’est pas mesurable comme sa durée.

Auteur: Weil Simone

Info: "La condition ouvrière", Journal d'usine, éditions Gallimard, 2002, pages 317-318

[ organisation du travail ] [ principe ] [ résumé ]

 

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rupture épistémique

[…] le lien établi entre les concepts de fréquence et d’énergie était totalement inconnu dans la physique classique et lui aurait semblé irrationnel. (Je me rappelle encore très bien le choc émotionnel qu’ont provoqué en moi cette découverte et ses conséquences alors que j’étais encore étudiant. Il en a été de même pour la plupart des physiciens de ma génération et de la génération antérieure.) La science a eu besoin de pas moins de 27 ans pour élaborer un système conceptuel adapté à cette réalité paradoxale et cependant non contradictoire. Il s’est révélé que la source des contradictions auxquelles on se retrouve confronté quand on établit un lien entre l’énergie et la fréquence sans avoir aucunement recours à des images concrètes réside dans l’hypothèse suivante : l’énergie aurait à chaque instant précis une valeur bien déterminée. En fait, il est visiblement absurde de parler de la valeur d’une période temporelle en liaison avec une durée qui est elle-même inférieure à la période. Plus la durée disponible pour définir une période est longue, plus sa valeur est définie précisément. Une période parfaitement définie correspond au cas limite de sa validité au cours d’un intervalle de temps infiniment long. La découverte de la physique quantique est de monter qu’il en est exactement de même pour l’énergie.

Auteur: Pauli Wolfgang

Info: "Appendice 3 : essai non publié de Pauli" in "Correspondance 1932-1958", trad. Françoise Périgaut, éd. Michel Albin, Paris, 2000, page 267

[ résumé ] [ implications ] [ paradoxe source ]

 

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Shakespeare

Cinq siècles avant notre ère, Vil’âme Échec-pire-rien, un écrivain, alors méconnu, publia " Roméo et Juliette ", une tragédie très amorale qui ébranla l’Europe et choqua tous ses contemporains.

L’auteur y contait les aventures d’un couple d’amoureux issus de deux familles différentes : les Capulet et les Montaigu. Difficile d’imaginer aujourd’hui comment à cette période particulièrement puritaine, de telles abominations blasphématoires peuvent être publiées et distribuées au grand public. Une théorie avance qu’Échec-pire-rien avait fait chanter son éditeur, soupçonné de s’adonner à des pratiques interdites. L’objectif avoué de l’auteur était de rejoindre la postérité en racontant des visions cathartiques et sadomasochistes à ses contemporains.

La descriptions de cette relation contre nature brisait, pour la première fois dans l’histoire de la littérature, le tabou suprême : le fait que deux humains puissent oublier leur morale au point de se détourner de leurs parents respectifs pour vivre un amour obscène et animal.

Ce qui sauva le récit, c’est qu’heureusement le calvaire trouvait une conclusion logique et bienséante avec la libération par la mort des deux pêcheurs. La carrière d’Échec-pire-rien ne décolla pas vraiment, mais cet essai lui permit d’accéder à la postérité, car il donna son nom à la déviance morale et sexuelle consistant à forniquer avec une autre personne que son promis.

Auteur: Barbedette Yvan

Info: Éternel-22, 2019

[ résumé ] [ canevas ] [ futur antérieur ] [ uchronisé ]

 

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vision du monde

Rambam [Moïse Maimonide] était unique parmi nos sages à bien des égards, dit le rabbin. Ce prince de la déduction logique, le codificateur de nos lois, était la fois chirurgien, philosophe, homme de science et kabbaliste. Il intégra la sagesse profane de l’Europe et de l’Arabie, les conceptions religieuses des mahométans et des chrétiens ainsi que notre propre tradition. Il composa à partir du savoir qu’il avait accumulé et de ses visions des livres qui n’ont guère d’équivalents parmi les œuvres des autres mortels. Il consacra à la réalité un chapitre de son Guide des Egarés. Il affirme que l’univers est composé d’atomes. Qu’il existe du vide entre les atomes. Que le temps est composé d’atomes. D’atomes de temps. Que dans chaque atome de matière et chaque atome de temps résident des accidents nombreux, et qu’ils en sont inséparables. Que donc ni la matière ni le temps ne sont inséparables d’accidents nombreux. […] Selon Rambam, la nature de la matière et ses changements dans le temps sont une combinaison de processus aléatoires et de processus prédéterminés. Et cette caractéristique a été inoculée à la nature de la matière comme à celle du temps à leur niveau le plus fondamental, celui de leurs propres atomes. Il s’ensuit que toute création doit inclure le rationnel et le prévisible aussi bien que l’accidentel et l’irrationnel.

Auteur: Keve Tom

Info: Dans "Trois explications du monde", pages 191-192

[ résumé ] [ pléromatique ]

 
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vision du monde

Le pessimisme de Léopardi est un pessimisme intégral, à la fois métaphysique, moral, social. Léopardi nie tout et désespère de tout. " Notre vie, à quoi est-elle bonne ? Seulement à la mépriser. " Mais surtout Leopardi a en horreur une société qui réserve ses faveurs à la médiocrité brutale ou rusée et qui vilipende les hommes supérieurs en raison de leur mérite. Son mépris de l'humanité va jusqu'au dédain des jugements de la postérité. Leopardi exprime cette idée que l'appel à la postérité ne doit pas consoler l'homme supérieur malheureux. " Une ombre irritée fut-elle jamais apaisée par des sanglots, flattée par des discours ou par les offrandes d'une vile multitude ? Les temps se précipitent vers le pire : et l'on aurait tort de confier à nos descendants corrompus l'honneur des âmes illustres et la suprême vengeance des malheureux. " Léopardi se moque des utopies sociologiques de bonheur collectif. " La société humaine contient naturellement mille principes et mille éléments contraires et incompatibles: et quant à faire cesser ces discordes, l'intelligence et la puissance de l'homme n'y sont jamais par-venues depuis le jour où naquit notre race illustre; et de nos temps, aucune loi ne le pourra, ni aucun journal, si sages et si influents qu'ils puissent être. " Le pessimisme social de Léopardi engendre sinon l'individualisme proprement dit, du moins une disposition à fuir la société et à se réfugier dans un stoïque et farouche isolement.

Auteur: Palante Georges

Info:

[ personnalité ] [ résumé ] [ nihiliste ]

 
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insurrection

Quand la "Commune" […] prit des décisions gouvernementales, ce fut pour tenter, dans des conditions de ville cernée (par les versaillais et par les troupes ricanantes de Bismarck) et pour proclamer le premier gouvernement "fédéraliste" : un gouvernement du peuple de Paris par le peuple de Paris ; du peuple de Paris souverain : c’était, à l’échelle d’une ville, sans prétention sur les autres souverainetés urbaines, le souverain de Jean-Jacques ; ce n’était pas là une aberration. Ce gouvernement expérimental qui n’osa pas toucher au trésor de la Banque de France, par respect de "la propriété", suscita une panique sans précédent, que nourrit la rumeur : son principe parut menacer "la Propriété". […] La répression judiciaire fut à la mesure de la peur, s’étalant sur plusieurs années ; la répression immédiate, sauvage et aveugle, extermina au fusil et au "moulin à café" (la nouvelle mitrailleuse) des milliers d’hommes […]. On éteignit la Commune et les répressions des communards dans l’apologie de Thiers "achetant" (5 milliards) la "libération du territoire" : voir les manuels d’histoire de la IIIe République. On purifia la colline de Montmartre avec un Sacré-Cœur blanc. C’était bien le peuple de Paris, présent dans la commune, qu’il fallait punir pour de longues années (la ville, pendant un siècle, n’eut pas le droit, reconnu aux autres villes de France et à toutes les capitales du monde, d’élire un Maire : elle eut une préfecture de police. 

Auteur: Bellet Roger

Info: Préface de "L'Insurgé", Librairie Générale française, 1986, pages 9-10

[ résumé ]

 

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astronomie

Johannes Kepler (1571-1630) est un exemple particulièrement éloquent pour illustrer cette relation entre les représentations archétypales et les théories scientifiques car on peut voir dans ses idées une sorte d’étape intermédiaire entre la description antérieure de la nature d’ordre magique et symbolique et la perspective postérieure, quantitative et mathématique. […]

C’était un véritable descendant spirituel des pythagoriciens, fasciné par la vieille idée de la musique sphérale, et il cherchait partout des proportions harmonieuses qui étaient pour lui la source de toute la beauté. La géométrie dont les énoncés "existent depuis une éternité dans l’esprit de Dieu" faisait partie à ses yeux des valeurs suprêmes. Il avait pour principe : "Geometria est archetypus pulchritudinis mundi" (La géométrie est l’image originelle de la beauté du monde).

Après avoir décrit brièvement la vie de Kepler, nous nous intéresserons de plus près à la hiérarchie que Kepler établissait entre ses relations archétypales. C’est la divinité chrétienne invisible de la Trinité qui occupe la place la plus haute. L’image la plus belle représentant la forme d’existence propre à Dieu est pour Kepler la sphère tridimensionnelle. Dans ses écrits de jeunesse, il dit déjà : "On trouve dans la sphère le reflet du Dieu de la Trinité, avec au centre le Père, à la surface le Fils et entre le point et la circonférence l’Esprit-Saint." Cela établit un lien entre la Trinité et la tridimensionnalité de l’espace.

Auteur: Pauli Wolfgang

Info: "Appendice 6 : compte-rendu sur les deux conférences tenues le 28.02.48 et 06.03.48 au Club Psychologique de Zurich" in "Correspondance 1932-1958", trad. Françoise Périgaut, éd. Michel Albin, Paris, 2000, pages 295-296

[ résumé ] [ vision du monde ] [ historique ]

 

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philosophie antique

Pyrrhon était l’apôtre d’un scepticisme intégral. Selon lui, quel que soit le point de vue que nous envisageons, nous devons prendre soin de comprendre le point de vue opposé, afin de cerner la pertinence de chacune des perspectives en conflit – ou du moins leur pertinence apparente – et de nous tenir en retrait de toute croyance ou conviction. Le sceptique radical évite d’accorder un trop grand crédit aux idées, même en relation à un contexte donné, et préfère se ranger à la "tranquillité heureuse". Chacun se rappelle la formule latine : "In dubio abstine" ("Dans le doute, abstiens-toi"). Au lieu de nous rendre malheureux à force de chercher la vérité, résignons-nous à ne rien connaître ; et, au lieu de lutter contre les conventions établies, choisissons de nous y soumettre avec calme. […] Même le fait de s’obstiner à dire que rien n’est vrai et que nul ne peut rien connaître du monde constitue pour Pyrrhon un attachement excessif à la recherche de la vérité et trouble notre quiétude, que les Grecs qualifiaient d’ "ataraxie".
Cette démarche philosophique est exclusivement morale : elle porte sur l’attitude subjective à adopter face au monde et ne dit rien sur la nature objective du réel. Elle refuse par principe de porter un quelconque jugement de connaissance, y compris pour affirmer que l’Être paraît inconnaissable. Le seul jugement qu’elle porte est éthique : l’homme tranquille se garde de chercher la vérité.

Auteur: Isabel Thibault

Info: Dans "Manuel de sagesse païenne", éd. Le passeur, 2020, pages 43-44

[ résumé ]

 
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