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hyperactivité

Ce n’est plus le temps où l’on s’étendait sous un arbre à regarder le ciel entre deux orteils, mais le temps où l’on produit. Quand on veut être actif, on n’a plus le droit d’être affamé ni de rêvasser : il faut manger des beefsteaks, et se remuer. C’est exactement comme si l’ancienne humanité inactive s’était endormie sur une fourmilière, et que la nouvelle, en s’éveillant, eût senti les fourmis dans ses jambes, de sorte qu’elle se voit forcée d’accomplir les mouvements les plus violents sans jamais pouvoir se défaire de ce sentiment d’une activité purement animale qui la démange comme vermine. 

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, page 63

[ moderne ] [ paresse interdite ] [ fuite en avant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

Parfois, on aimerait pouvoir s'échapper dans une autre partie du livre. On arrête de lire et on tourne les pages vers l'avant, entrevoyant fugitivement l'histoire qui se déroule, non pas au-dessus du monde, mais à travers lui, à travers les forêts et les complications, à travers le chaos des intentions et des villes. À l'approche des dernières pages, tu accéléres le rythme de ta lecture, jusqu'à te retrouver plongé dans un enchevêtrement d'inquiétudes. Puis, soudain, ton pouce se détache et tu flottes hors de l'histoire pour revenir à toi. Le livre redevient un vaisseau fragile fait de tissu et de papier. Tu as été partout et nulle part.

Auteur: Wharton Thomas

Info: Salamander

[ digressions ] [ errements ] [ rêvasserie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femme

Il devint une présence fugace dans sa vie. Elle fantasmait sur lui plus ou moins tous les jours, en général pendant qu'elle passait l'aspirateur. Elle gagnait sa vie comme femme de ménage et la rêvasserie constituait une part vitale du bonheur que lui procurait ce job. Ne sachant rien de lui en dehors de son goût pour la drogue et les livres de la bibliothèque, elle pouvait laisser libre cours à ses rêveries. Elle lui prêtait un accent espagnol, un brevet de pilote, un talent dans le maniement des mots. Elle le costumait de différentes manières uniforme UPS, blouse de laboratoire, cuir moto - et lui inventait des monologues intéressants.

Auteur: Beagin Jen

Info: On dirait que je suis morte. P. 12, Buchet-Chastel, 2019

[ phantasmant ] [ rêvassant ] [ s'attachant ] [ gambergeant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

laisser-aller

Qui n'a jamais tué une heure ? Pas par hasard ou sans réfléchir, mais avec soin :  prémédité meurtre du temps. Violence issue d'une combinaison d'abandon, de désintérêt et de résignation : passer outre est tout ce qu'on peut espérer accomplir. Alors on tue l'heure. Sans travailler, sans lire, ni rêvasser. Si on dort, ce n'est pas par besoin de dormir. Et quand tout est enfin terminé, ne reste aucune preuve : ni arme, ni sang, ni corps. Le seul indice pourrait être une ombre sous les yeux ou cette ligne si fine près du coin de la bouche, qui indiquent que quelque chose a été enduré, que dans l'intimité de cette vie on a perdu quelque chose et que cette perte est bien trop creuse pour être partagée.

Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: House of Leaves

[ abandon ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rêvasser

(tu fais quoi à ton âge

quand il fait beau ?

je fais du jardinage :

j'arrose les fleurs de peau)



je rêvaisonne jour et nuit

entre ce temps qui désunit

car le chaos est de saison

entre le rêve et la raison



je rêvaisonne les yeux ouverts

avec l’amour à découvert

entre la faille et le dessert

quand l’espérance se met au vert



je rêvaisonne en noir et blanc

quand tous les autres font semblant

quand tout le monde est au volant

je rêvaisonne en cerf-volant



je rêvaisonne sans but précis

comme dans une belle anesthésie

quand le futur se rétrécit

en endeuillant la poésie

Auteur: Radu Bata

Info: Le fou rire de la pluie, rêvaison, p 86

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

être humain

Les peuples qui vivent dans des conditions proches de la nature du type Papous, Jivaros, ne connaissent pas le mot "ennui". On ne peut pas le traduire dans leurs langues. Il ajoute: "Lorsqu'on voit les Massaï rester pendant 5h à rêvasser en regardant leurs vaches paitre, ils ne s'ennuient pas. Ils font quelque chose en ne faisant rien. Les extrême-orientaux ont trouvé la solution avec les activités non utiles comme la méditation ou le yoga. Ce sont des ennuis sublimés!" Et de conclure: "L'ennui vient des conditions artificielles de vie en dehors d'un milieu naturel." C'est pourquoi, selon lui, les animaux peuvent eux aussi s'ennuyer lorsqu'ils sont placés en cages. "Dans les zoos, on voit des ours et des éléphants - des animaux intelligents- se balancer interminablement. Ce sont des signes d'ennui."

Auteur: Lemoine Patrick

Info: S'ennuyer, quel bonheur !

[ inquiétude ] [ homme-animal ]

 

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rêvasser

Trouver du sens. Distinguer la mélancolie de la tristesse. Sortir se promener. Pas nécessairement une promenade romantique dans un parc, au printemps à son moment le plus spectaculaire, avec des fleurs, des odeurs et des images poétiques exceptionnelles qui nous transportent en douceur dans un autre monde. Pas nécessairement une ballade qui apportera son lot de découvertes sur la vie et fera apparaître des choses qu'aucun autre cerveau n'a jamais réussi à percevoir. N'aie pas peur de passer du temps de qualité en solitaire. Trouve un sens ou ne le trouve pas, mais " dérobe " du temps pour le consacrer librement et exclusivement à toi-même. Opte pour l'intimité et la solitude. Ça ne signifie pas que tu sois asocial ou que tu rejettes le reste du monde. Mais tu as besoin de respirer. Tu as besoin d'être.

Auteur: Camus Albert

Info: Carnets 1951-1959

[ temps pour soi ] [ marcher ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femmes

Il suffit de poser la main sur la nuque ou le cou des femmes avec la tendresse d’un hypnotiseur et elles renversent la tête en arrière comme des chevaux, découvrent leurs dents et mouillent à tel point que de l’écume jaillit par tous leurs orifices. Nul ne les voit rêvasser à leurs amours défuntes. Mais tout le monde les voit aspirer à un nouvel amour que voici déjà. Quelle chance que j’aie tout de même pris la voiture. Ô voiture japonaise de classe moyenne et de couleur claire que l’on a vue sur les lieux du crime ! La langue pointe hors de la bouche ouverte, elle veut être matraquée par une autre langue, où est la limite ? Les lèvres veulent encore s’attarder longtemps à l’endroit où la chose s’est produite et échanger encore davantage de caresses, à croire que cela se passe comme dans un petit roman à l’eau de rose ; du fer-blanc contre des chaînes en or, des bagues et des bracelets, de même que l’on a donné de l’or pour du fer, où est la limite ?

Auteur: Jelinek Elfriede

Info: Avidité

[ question ] [ excitation sexuelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

langage

Je traduis des extraits, principalement de l'anglais ou de l'allemand, vers le français. Internet est très amusant pour ce faire, si l'on part du point de vue que le matériel de base est correct !. En traduisant, fréquemment avec l'aide de dictionnaires, voire à l'occasion d'un traducteur en ligne, je découvre pleins de nouveaux mots.
Comme tout le monde je retiens beaucoup mieux les mots que je peux associer à une situation vécue. Et comme ici ces mots sont découverts/appris de manière purement cérébrale sur un écran d'ordinateur, j'en déduis que cette situation existe, sous jacente, dans mon vécu, comme en attente d'y relier ce mot nouveau. On apprend pas autrement une langue que par l'expérience d'un réel ou d'une circonstance.
J'en déduis que le temps n'a aucune importance.
Mais discerne aussi, l'âge aidant, un de ses effets... La durée s'allongeant certains de ces mots/phrases symboles, axiomes de nos raisonnements, se modifient.
Une fois fixés par quelque instant "mémorable", les voilà qui, chacun son rythme, prennent leur essor hors de la réalité... pour meubler notre esprit/songes, comme les chauves-souris viennent s'agglutiner petit à petit à l'aube de leur grotte, esquissant des motifs au plafond de la caverne... groupes-formes qui, au gré de notre attention ou notre état d'esprit, changent de signification... Comme ces nuages qu'on rêvasse au chaud de l'été. Et voilà ce nuage "continent africain" devenu "fourmi" dodue le temps d'un détournement d'attention.

Auteur: MG

Info: 21 octobre 2009

[ mémoire ] [ sélective ] [ métamorphose ]

 

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couple

L'amour est masochiste. Ces cris, ces plaintes, ces douces alarmes, cet état d'angoisse des amants, cet état d'attente, cette souffrance latente, sous-entendue, à peine exprimée, ces mille inquiétudes au sujet de l'absence de l'être aimé, cette fuite du temps, ces susceptibilités, ces sautes d'humeur, ces rêvasseries, ces enfantillages, cette torture morale où la vanité et l'amour-propre sont en jeu, l'honneur, l'éducation, la pudeur, ces hauts et ces bas du tonus nerveux, ces écarts de l'imagination, ce fétichisme, cette précision cruelle des sens qui fouaillent et qui fouillent, cette chute, cette prostration, cette abdication, cet avilissement, cette perte et cette reprise perpétuelle de la personnalité, ces bégaiements, ces mots, ces phrases, cet emploi du diminutif, cette familiarité, ces hésitations dans les attouchements, ce tremblement épileptique, ces rechutes successives et multipliées, cette passion de plus en plus troublée, orageuse et dont les ravages vont progressant, jusqu'à la complète inhibition, la complète annihilation de l'âme, jusqu'à l'atonie des sens, jusqu'à l'épuisement de la moelle, au vide du cerveau, jusqu'à la sécheresse du coeur, ce besoin d'anéantissement, de destruction, de mutilation, ce besoin d'effusion, d'adoration, de mysticisme, cet inassouvissement qui a recours à l'hyper irritabilité des muqueuses, aux errances du goût, aux désordres vaso-moteurs ou périphériques et qui fait appel à la jalousie et à la vengeance, aux crimes, aux mensonges, aux trahisons, cette idolâtrie, cette mélancolie incurable, cette apathie, cette profonde misère morale, ce doute définitif et navrant, ce désespoir, tous ces stigmates ne sont-ils point les symptômes mêmes de l'amour d'après lesquels on peut diagnostiquer, puis tracer d'une main sûre le tableau clinique du masochisme ?

Auteur: Cendrars Blaise

Info: Moravagine, p.61, Livre de Poche, no 275, Paris, 1960

[ voyage ]

 

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