Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 124
Temps de recherche: 0.0441s

orient

Suivre un rivage, en pays inconnu, atteindre la porte d'une ville, là une sentinelle, vieux troupier aussi, les grosses moustaches du vieux Tweedy, appuyée sur une longue espèce de lance. Flâner par des rues ombragées de bannes. Des figures passent enturbannées. Cavernes sombres où on vend des tapis, un hercule, Turco le Terrible, assis les jambes croisées, fumant une pipe serpentine. Cris de vendeurs dans les rues. Eau parfumée au fenouil, sherbets. Errer à l'aventure tout le jour. Rencontrer peut-être un voleur ou deux. Eh bien, va pour la rencontre. Voilà le crépuscule qui approche. Les ombres des mosquées le long des piliers ; Imam avec son parchemin roulé. Un frisson dans les arbres, signal, le vent du soir. Je continue. Ciel d'or qui se fane. Mère aux aguets sur sa porte. Elle rappelle ses enfants dans son idiome obscur.

Auteur: Joyce James

Info: In "Ulysse", t. 1, Gallimard-folio, p. 85 - trad. Auguste Morel

[ voyage ] [ rêve éveillé ] [ imaginaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

littérature

Il y avait des jours de sa vie qu'en dépit de leur manque apparent d'intérêt, Alexandra se rappelait pour avoir été particulièrement heureuse ; des jours où elle se sentait proche des friches sans relief qui l'entouraient, où elle ressentait pour ainsi dire dans son propre corps la joyeuse germination du sol. Il y avait aussi des jours qu'Emil et elle avaient passés ensemble et qu'elle aimait infiniment à se remémorer. Tel, par exemple, le jour où ils étaient descendus près de la rivière. Un canard sauvage esseulé nageait, plongeait et se lissait les plumes, s'amusant, tout heureux dans la lumière pommelée. Nul être vivant n'avait paru si beau à Alexandra que ce canard sauvage. Des années ayant passé, elle ne pouvait s'empêcher de penser que le canard était toujours au même endroit, à nager et plonger, toujours tout seul, sans la lumière du soleil, comme une espèce d'oiseau enchanté sur lequel ni le temps ni le changement n'avaient aucune prise.

Auteur: Cather Willa

Info: Pionniers

[ symbiose ] [ nature ] [ rêve ]

 

Commentaires: 0

gamberge

- Tu te souviens des vieux dessins animés du Coyote, dit-il, quand le coyote se précipitait d'une falaise et qu'il continuait à courir jusqu'au moment où il baissait les yeux et réalisait qu'il cavalait dans le vide?
- Ouais
- Eh bien, je me suis toujours demandé ce qui lui serait arrivé s'il n'avait pas regardé en bas. Est-ce que l'air serait resté solide sous ses pieds jusqu'à ce qu'il ait atteint l'autre bord du précipice? Je pense que oui, et je pense qu'on est tous comme ça. On s'élance pour traverser le canyon, le regard fixé droit devant soi vers les choses vraiment importantes, mais quelque chose, la peur ou un sentiment d'insécurité, nous fait regarder en bas. Alors, on s'aperçoit qu'on marche sur du vide, on panique, on fait demi-tour et on pédale à toute vitesse pour retrouver la terre ferme. Mais si on ne baissait pas les yeux, on arriverait sans problème de l'autre côté. Là où les choses sont vraiment importantes.

Auteur: Tropper Jonathan

Info: Le livre de Joe

[ entrave ] [ rêve ] [ enfance ] [ question ]

 

Commentaires: 0

rapports humains

Même dans un entretien non hypnotique, ou dans les événements de vie quotidienne, le thérapeute apprendra à observer les signes de comportements minimaux chez une personne entrant dans une transe commune* [...]. C'est dans de tels moments que la plupart d'entre nous recevons beaucoup de notre conditionnement inconscient, pendant que nous sommes en contact avec le monde environnant, en lui répondant d'une manière semi-automatique. Nous avons fréquemment de petites amnésies pour ces périodes de transe légère tout au long de la journée (correspondant à un cycle nycthéméral de quatre-vingt dix à cent-vingt minutes et c'est ce qui fait que nous ne pouvons pas comprendre ensuite comment nous avons pu faire ou dire telle ou telle chose. Ce facteur apparaît particulièrement important dans la compréhension des relations inter-personnelles. Les parents et les enfants, les professeurs et les étudiants, les hommes et les femmes, pourraient tous développer énormément leurs interactions grâce à une attention plus soigneuse l'un pour l'autre, lors de ces périodes de conscience externe émoussée et de sensibilité exacerbée au monde intérieur.

Auteur: Rossi Ernest Lawrence

Info: Commentaire dans L'hypnose thérapeutique de Milton Erickson. *Aussitôt que notre attention se déplace en dehors de l' "ici et maintenant", nous sommes dans un état de "transe commune" très similaire à celui de l'hypnose.

[ phénomène physiologique naturel ] [ inattention ] [ rêverie ] [ lecture immersion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

hallucination

Il advint en octobre de l’année 1913, alors que j’effectuais un voyage seul, que je fus soudain, en plein jour, assailli par une vision : je vis un flot immense recouvrir tous les pays de plaine septentrionaux, situés entre la mer du Nord et les Alpes. Les flots s’étendaient de l’Angleterre à la Russie, et des côtes de la mer du Nord presque jusqu’aux Alpes. Je vis les vagues jaunes, les débris flottants et la mort de milliers et de milliers de personnes.

Cette vision dura deux heures environ ; elle me troubla et me donna des nausées. J’étais incapable de l’interpréter. Deux semaines s’écoulèrent, puis la vision se reproduisit, avec encore plus de violence que la première fois. Et une voix intérieure me dit : "Regarde bien, c’est tout à fait réel, et il en sera ainsi. Tu ne peux en douter." Je me battis à nouveau deux heures environ avec cette vision, mais elle ne me lâcha pas. Elle m’abandonna épuisé et troublé. Et je pensai que mon esprit était tombé malade. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans le "Livre Rouge", trad. Béatrice Dunner, La Compagnie du Livre rouge, Paris, 2012, page 145

[ prophétique ] [ grand rêve ] [ témoignage ] [ accès psychotique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

songe matriochka

Bonjour,
J'aimerai partager avec vous une expérience. Et si certains ont des explications je suis preneuse.
Durant ma sieste aujourd'hui, j'ai pris conscience que je rêvais à l'intérieur de mon rêve. C'est un peu étrange mais c'est ça. Une personne (que je connais) me questionnais sur mon plan stratégique dans un dossier dans lequel elle est impliquée. Je lui fournissais les réponses qui sont déjà prévues mais dont elle ignore l'existence. Tout d'un coup j'ai réalisé que c'était un rêve puisqu'il était impossible que cette personne soit dans ma chambre et je me suis réveillée dans mon rêve.
Par la suite, j'ai entendu un bruit assourdissant provenant de l'extérieur de la maison. En regardant par la fenêtre j'ai constaté qu'il y avait des chasseurs capturant des oiseaux. Ce sont ces oiseaux pris dans des sacs qui faisaient cet énorme bruit avec leurs ailes et leurs cris. Là encore j'ai réalisé qu'il s'agit d'un rêve et je me suis réveillée dans mon rêve.

En réalité jamais je ne me suis réveillée en vrai sauf à la fin de ma sieste.

Auteur: Internet

Info: Myriam Gaïa. 6 avril 2020, 9 h. Sur le blog de Marc Auburn, explorateurs du réel

[ rêves gigognes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

genèse

Lorsque Dieu a procédé au partage de l’univers, le paysan a pris la terre, le pêcheur le lac, le chasseur la forêt, le jardinier les vergers et le marchand des étalons de poids ainsi que la balance. Et ainsi de suite. Pendant ce temps-là, le poète s’attardait dans la forêt où le rossignol le charmait de son chant et les arbres lui susurraient dans l’oreille maints secrets des bois... Mais les yeux – les yeux du poète – ne parvenaient pas à se détacher des genoux de la lavandière et de la planche de blanchisseuse qu’elle tenait à la main. C’est ainsi que le troubadour a perdu toute notion de l’heure et s’est présenté en retard. Et quand il est arrivé, l’univers avait déjà été partagé. De sorte que Dieu ne disposait plus à son intention que des nuages, des arcs-en-ciel, des roses et des oiseaux d’été. En revenant, il n’a même plus retrouvé la lavandière. Elle s’était fait engager quelque part comme nourrice... — Puisque tu as de l’imagination, lui dit l’Eternel, eh bien ! Tu n’as qu’à te créer des univers toi-même!

Auteur: Peretz Isaac Leib

Info: Les oubliés du shtetl. Yiddishland

[ conte ] [ fable ] [ professions ] [ rêveur ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

fondu-enchaîné

Ici, la forêt s'étendait plus loin ; mais plus on avançait, plus les arbres étaient rudimentaires, pour finir par ne plus ressembler du tout à des arbres. Bientôt ils devinrent approximatifs, à peine une vague idée de ce que doit être un arbre : un tronc gris-brun en bas, et, en haut, un barbouillage verdâtre tenant lieu de feuilles. Peut-être que l'autre mère ne s'intéressait-elle pas beaucoup aux arbres ; ou alors, elle ne s'était pas donné la peine de façonner correctement cette partie de la propriété parce que personne ne s'était jamais aventuré aussi loin. Coraline continua à marcher. Alors la brume apparut. Ce n'était pas une brume humide, comme la brume ou le brouillard normaux. Et elle n'était ni tiède ni froide. En fait, Coraline avait la sensation d'avancer dans le néant. "Je suis une exploratrice, songea-t-elle. Et il faut que je m'en aille d'ici par tous les moyens. Alors je continue à avancer." Autour d'elle il n'y avait plus qu'un vaste rien du tout, comme une feuille de papier vierge ou une très, très grande pièce vide toute blanche. Ni température, ni odeur, ni texture, ni goût - rien.

Auteur: Gaiman Neil

Info: Coraline

[ rêve ] [ onirisme ] [ littérature ]

 

Commentaires: 0

tours du destin

Un vieillard craintif avait un fils unique plein de courage et passionné pour la chasse ; il le vit en songe périr sous la griffe d’un lion. Craignant que le songe ne fût véritable et ne se réalisât, il fit aménager un appartement élevé et magnifique, et il y garda son fils. Il avait fait peindre, pour le distraire, des animaux de toute sorte, parmi lesquels figurait aussi un lion. Mais la vue de toutes ces peintures ne faisait qu’augmenter l’ennui du jeune homme. Un jour s’approchant du lion : "Mauvaise bête, s’écria-t-il, c’est à cause de toi et du songe menteur de mon père qu’on m’a enfermé dans cette prison pour femmes. Que pourrais-je bien te faire ?" A ces mots, il asséna sa main sur le mur, pour crever l’œil du lion. Mais une pointe s’enfonça sous son ongle et lui causa une douleur aiguë et une inflammation qui aboutit à une tumeur. La fièvre s’étant allumée là-dessus le fit bientôt passer de vie à trépas. Le lion, pour n’être qu’un lion en peinture, n’en tua pas moins le jeune homme, à qui l’artifice de son père ne servit de rien.

Auteur: Ésope

Info: Fable "Le fils et le lion peint"

[ oracle ] [ ironie ] [ rêve ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

velléités

Il pensa très généralement aux désirs et aux idées que l’on contemple sans les mettre en pratique, il pensa aux pulsions qui, privées d’expression, sèchent et se dissipent sèches, songea que d’une certaine manière cela avait un rapport avec lui, avec les circonstances et avec ce qui, si cette éreintante ultime orgie à laquelle il se préparait ne résolvait pas le problème, devait être sûrement appelé son problème, mais il n’eut pas le temps de concevoir en quoi l’image de pulsions desséchées se dissipant par dessiccation se rapportait à lui ou à l’insecte, qui était rerentré dans le trou du support anguleux, parce que, à ce moment précis, son téléphone et le buzzer de l’interphone retentirent simultanément, si sonores, si cruels, si abrupts qu’ils percèrent un petit trou dans le grand ballon de silence coloré à l’intérieur duquel il attendait assis, et il alla d’abord vers la console téléphonique, puis vers le bouton de l’interphone, puis tenta plus ou moins d’aller vers les deux à la fois, si bien qu’il demeura planté, jambes écartées bras en croix comme si quelque chose avait été jeté, écrabouillé et enseveli entre les deux sonorités, la tête vide de toute pensée.

Auteur: Wallace David Foster

Info: L'infinie comédie

[ rêverie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel