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songe

J'étais assis en train d'écrire sur mon cahier, mais le travail n'avançait pas ; mes pensées étaient ailleurs. J'ai approché ma chaise du feu et me suis assoupi. De nouveau, les atomes gambadaient devant mes yeux. Cette fois, les petits groupes se tenaient modestement à l'arrière-plan. Mon œil mental, rendu plus aigu par les visions répétées de ce genre, pouvait maintenant distinguer des structures plus grandes aux confirmations multiples : de longues rangées, parfois plus étroitement ajustées les unes aux autres, toutes s'enroulant et se tordant dans un mouvement semblable à celui d'un serpent. Mais regarde ! Mais qu'est-ce que c'est ? Un de ces serpents s'était emparé de sa propre queue, et la forme tourbillonnait de façon moqueuse devant mes yeux. En un éclair je me suis réveillé et, cette fois encore, j'ai passé le reste de la nuit à élaborer le reste de l'hypothèse. Apprenons à rêver, messieurs, peut-être trouverons-nous alors la vérité... Mais gardons-nous de publier nos rêves tant qu'ils n'ont pas été testés par la compréhension à l'état de veille.

Auteur: Kekulé ​​​​​​​Friedrich August

Info: Kekulé à Benzolfest dans Berichte (1890), 23, 1302.

[ inspiration ] [ molécules ] [ atomes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

frustration

Si les "identifications projectives*" ne trouvent pas un espace où être accueillies et transformées, et se heurtent à une rêverie négative […], elles sont renvoyées en arrière amplifiées : elles restent à l’état d’émotions dinosaures, d’émotions-fusées.

*Selon Mélanie Klein : passage obligé et provisoire de la mise en place de la psyché de l'enfant relativement à l'objet primaire, associé au mécanisme de projection - introjection qu'elle décrit. "Il s'agit de décrire le monde fantasmatique de l'enfant (son imaginaire), sur la valeur structurante de l'image maternelle."
En général l'enfant garde schématiquement en lui ce qui est bon, et projette dans l'image maternelle ce qui est mauvais. Une deuxième étape suivant la projection est l'identification à ce qui a ainsi été projeté, c'est l'identification projective qui aboutit donc, dans le développement normal, à la réintégration de ce qui a été projeté. Pour W. Bion l'idée est que l'identification projective est un mécanisme structurant autorisant la capacité de penser. L'identification projective peut devenir pathologique si elle n'est plus transitoire mais un moyen de déni de la réalité.

Auteur: Ferro Antonino

Info: Facteurs de maladie facteurs de guérison.

[ inconscient ] [ explosion latente ]

 

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règne machinal

Une des perspectives les plus fascinantes ainsi ouvertes est celle de la conduite rationnelle des processus humains, de ceux en particulier qui intéressent les collectivités et semblent présenter quelque régularité statistique, tels les phénomènes économiques ou les évolutions de l'opinion. Ne pourrait-on imaginer une machine à collecter tel ou tel type d'informations, les informations sur la production et le marché par exemple, puis à déterminer, en fonction de la psychologie moyenne des hommes et des mesures qu'il est possible de prendre à un instant déterminé, quelles seront les évolutions les plus probables de la situation ? Ne pourrait-on même concevoir un appareillage d'État couvrant tout le système des décisions politiques, soit dans un régime de pluralités d'États se distribuant la terre, soit dans le régime, apparemment beaucoup plus simple, d'un gouvernement unique de la planète ? Rien n'empêche aujourd'hui d'y penser. Nous pouvons rêver à un temps où la machine à gouverner viendrait suppléer - pour le bien ou pour le mal, qui sait ? - l'insuffisance aujourd'hui patente des têtes et des appareils coutumiers de la politique.

Auteur: Dubarle Dominique

Info: "Une nouvelle science, la cybernétique", Le Monde, le 28 décembre 1948

[ intelligence artificielle ] [ masses ] [ collecte des données ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

- Pourquoi tu m'aimes?
- Parce que quand tu traverses un passage piéton, tu sembles faire l'amour à la rue entière... et parce que tu sens le croissant chaud en te réveillant le matin...(...)parce que je me sens bien avec toi... parce que tu me fais rire... et que tu me respectes et que tu me fais pas chier aussi...parce que tu me stimules... que tu as de l'esprit...que tu es honnête... que j'aime tes yeux, ton cul, toucher le bas de ton visage et ta nuque, ton ventre, tes mains rêches, l'inclination de tes sourcils... parce que tu es la seule personne avec laquelle je ne joue pas un jeu... parce que tu es cochonne et impudique... forte et fragile... que tu te poses les bonnes questions... que tu me fais rêver à un monde idéal... que tu me donnes l'impression d'être quelqu'un de bien...et parce que contrairement à ce que tu crois, de toutes les les personnes que je connais, tu es la plus douée pour la vie...

Auteur: Peeters Frederik

Info: Pilules bleues

[ couple ]

 

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création

Ce que j'aime dans l'écriture, c'est plutôt la rêverie qui la précède. L'écriture en soi, non, ce n'est pas très agréable. Il faut matérialiser la rêverie sur la page, donc sortir de la rêverie. Parfois, je me demande comment font les autres ? Comment font ces auteurs qui, comme Flaubert le faisait au XIXe siècle, écrivent et réécrivent, refondent, reconstruisent, condensent à partir du premier jet dont il ne reste finalement rien ou presque rien dans la version finale du livre ? Ça me semble assez effrayant. Personnellement, je me contente d'apporter des corrections sur un premier jet, qui ressemble à un dessin qui aurait été fait d'un seul trait. Ces corrections sont à la fois nombreuses et légères, comme une accumulation d'actes de microchirurgie. Oui, il faut trancher dans le vif comme le chirurgien, être assez froid vis-à-vis de son propre texte pour le corriger, supprimer, alléger. Il suffit parfois de rayer deux ou trois mots sur une page pour que tout change. Mais tout ça, c'est la cuisine de l'écrivain, c'est assez ennuyeux pour les autres.

Auteur: Modiano Patrick

Info: Entretien Télérama N° 3377, octobre 2014

[ écrire ]

 

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enfance

Parfois, les enfants sont pris de joie à se sentir échapper à la pesanteur. Avec une témérité folle, ils sautent du mur. le plus haut et, tels des chats, ils atterrissent en douceur sur les mains et sur les pieds. Ils dansent, ils tournent sur eux-mêmes toujours plus vite jusqu'à être pris de vertige et tomber.
Ils jouent à la princesse et aux brigands, et la princesse vole d'un épais buisson à l'autre pour se cacher des brigands. Si elle est quand même prise, les brigands se changent en Peaux-Rouges qui attachent leur victime au poteau et tirent sur elle arcs et flèches. Le jeu est dangereux mais c'est cela qu'elle veut. On lui bande les yeux. On allume un feu si près de ses vêtements qu'ils commencent à brûler. On lui tire les cheveux, on la pince, on la boxe. Pas une plainte ne s'échappe de ses lèvres. Elle souffre en silence, perdue dans des rêveries masochistes où les idées de vengeance et de représailles n'ont pas de place. La souffrance et les douleurs lui font plaisir.

Auteur: Unica Zürn Nora Berta Ruth

Info: Sombre printemps

[ jeux ] [ fantasme ]

 

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théâtre

Le souffleur a sa légende dans l'histoire comique des accidents de la scène. On jouait à Lunéville la Mélanide de La Chaussée. L'acteur qui représentait Darviam manqua de mémoire à tel point, au moment de la déclaration d'amour, que le souffleur fut obligé de réciter toute la tirade à haute voix. Lorsqu'il eut fini, Darviam se tourna, sans se déconcerter, vers l'actrice : " Mademoiselle, reprit-il, comme monsieur vous a dit... " etc., en montrant le souffleur. On peut juger de l'hilarité du parterre à ce beau sang-froid. Un autre, dans le même cas, dit naïvement au souffleur, assez haut pour être entendu : " Taisez-vous! Laissez-moi rêver un moment. Morbleu ! je le savais si bien ce matin. "
Un des principaux acteurs de la Comédie Française s'arrête court, dans une tragédie, à ce passage : J'étais dans Rome alors... Il eut beau recommencer deux ou trois fois, il ne trouvait pas la suite. Voyant que le souffleur, distrait ou déconcerté, ne le tirait pas d'embarras : " Eh bien, maraud, lui dit-il avec dignité, que faisais-je dans Rome ?

Auteur: Fournel François-Victor

Info: Curiosit. théàtr.

[ anecdote ]

 

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nature

Qui n'a rêvé devant un arbre au printemps ? Qui n'a ressenti son calme épanouissement comme une invite ? Même l'homme moderne, qui a perdu la faculté de s'émerveiller, sauf peut-être et pour un temps devant les inventions nées de son cerveau, ne peut y rester insensible. Mais que l'on imagine que l'humain des temps anciens, vivant au sein de la nature, pour qui l'alliance avec elle n'était point soumission, comme on veut nous le faire croire, mais harmonie, ou, mieux encore, que l'on pratique la méditation, alors une telle rêverie retrouve son utilité première, elle redevient ce qu'elle était, authentique, vitale, elle constitue un mode d'être, le plus authentique, le plus clairvoyant qui soit. Ainsi, au pied de l'arbre, rêve le Bouddha, et il s'éveille du trop humain cauchemar. Durant la méditation devant le figuier sacré, surgit du tréfonds de l'être la compréhension intuitive de l'univers dont l'individu cesse d'être séparé, celle de la place qu'il y occupe, du rôle qu'il doit y jouer, compréhension spontanée, nécessaire et suffisante, que possède tout vivant et qui n'est refusée qu'à l'homme, ou plutôt que l'homme seul se refuse.

Auteur: Brosse Jacques

Info: Mythologie des arbres

[ contemplation ]

 

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lâcher prise

La rêverie n’est pas toujours et de bout en bout matérielle, liée qu’elle est, comme le pense Gaston Bachelard (elle l’est sans doute le plus souvent) à l’emprise de quelque génie élémentaire qui s’éveillerait dans la matière comme son cœur noir. La rêverie fascinée — la plus exclusive, la plus obsédante de toutes — conduit sans doute par un chemin descendant, selon une pesanteur spécifique, vers ces régions frontières où l’esprit se laisse engluer par le monde, et presque intégrer dans un de ses règnes. Mais il existe une autre rêverie, plus rare, à laquelle sont liés d’autres privilèges et que signale presque toujours le sentiment de liberté, et souvent d’ubiquité foudroyante qui s’attache aux plus beaux rêves de vol : rêverie ascensionnelle tendant, non vers l’Indistinction finale et vers la sécurité de l’élément, mais plutôt vers la totale liberté d’association qui remet sans trêve dans le jeu les significations et les images : son climat exclusif est la vitesse, et son trajet d’élection le court-circuit. Une légèreté irréelle, un certain sentiment de bonheur aussi dans la légèreté auquel rien ne ressemble, dès qu’on s’y engage s’empare de l’esprit.

Auteur: Gracq Julien

Info: Les eaux étroites, p 46-47

[ flottement ] [ indétermination ] [ voyage ] [ hypnagogie ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

biographie

Je ne m’intéresse pas à l’enfance de Spinoza. Sans doute parce qu’il me semble qu’il n’a pas eu d’enfance, petit garçon sérieux trop vite devenu un adolescent révolté qui ne supporte plus l’enseignement de l’Ecole talmudique ou plutôt qui a hâte d’en appliquer la méthode de lecture à d’autres choses qu’à l’absurdité des Ecritures Saintes, qui refuse tous les compromis, qui n’éprouve plus pour ses vieux parents qu’une affection condescendante et ne s’est jamais entendu avec ses sœurs – quelle rancœur d’ailleurs chez ces dernières lorsqu’à la mort du père elles se sentent autorisées par la loi rabbinique à refuser à Spinoza d’avoir part à son héritage ! Elle ne s’explique que par la jalousie d’avoir vu ce gamin trop précoce être le favori du père.
L’enfance n’a d’autre intérêt que celui que lui accorde l’homme mûr à la recherche de ses racines, de l’origine de ses angoisses et de ses désirs. Elle n’a visiblement aucune valeur aux yeux de Spinoza, comme s’il ne naissait en vérité que lorsqu’il naissait à la vérité et donnait congé aux rêveries, aux songes, aux mensonges qui avaient peuplé les premières années de sa vie.

Auteur: Rödel Patrick

Info: Dans "Spinoza, le masque de la sagesse", page 25

[ jeunesse ] [ insignifiante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson