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fausse individuation

Le côté sentimental de la pratique analytique fait oublier cet aspect "psychotique", et celle-ci ainsi prise, c’est-à-dire méprise, constitue une pratique de l’eros et de la relation à l’anima. Souvenez-vous : sa personnalisation, sa subjectivité et sa sensibilité sont toutes des qualités archétypales ; elles nécessitent un filtrage au travers de la fonction sentiment et il ne faut pas les prendre au pied de la lettre. Sans cela, nous en prenons possession et nous nous identifions à elles, avec la croyance qu’en devenant plus intimement personnel, plus profondément subjectif, et plus sensible, nous sommes, encore, sur la voie de l’intégration de l’anima, alors qu’en fait nous l’avons laissée s’emparer de notre sentiment, le rendant ainsi faux, car une imitation du sien. L’imitatio animae est ce que l’on fait de mieux en pseudo-subjectivité, pseudo-sensibilité et pseudo-profondeur. Du fait qu’elle est archétypale, elle augmente la dimension de ce sentiment ; il est trop riche, trop raffiné, et cela se sent. Pour employer une expression populaire, c’est de la guimauve.

Auteur: Hillman James

Info: Dans "Anima et Animus", page 188, à propos des impressions produites par l'anima

[ parodie ] [ amalgames ] [ sentimentalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

colonialisme

À ce stade, toute la planète est enfermée, figurativement, dans une pièce qui représente l'équivalent socioculturel d'Hannibal Lecter. Quelqu'un de raffiné et de grand goût, imprégné d'une grâce et d'un charme indélébiles, qui distrait ses victimes par l'éclat de son intelligence tout en affinant sa lame. Il peut donc dîner, solitaire, en mangeant leur foie, festin invariablement éclairé aux chandelles et accompagné de grande musique et de bon vin. Un rituel répété sans cesse, toujours caché, toujours nié, afin de pouvoir le perpétuer. La pathologie de Lecter est si parfaite que du plus profond du mépris qu'il a pour les inférieurs dont il se nourrit, il s'avance comme leur sage et leur thérapeute, incomparablement doué d'une capacité à expliquer leurs sentiments les plus intimes, professant être leur sauveur. Son succès a besoin d'être compris et exalté par ceux quil déguste. En bref, tant que Lecter est capable de conserver son masque de gentillesse omnipotente, il est impossible de l'arrêter. L'esprit d'Hannibal Lecter est donc au cœur d'une "civilisation" européenne expansionniste qui a englouti la planète.

Auteur: Churchill Ward LeRoy

Info: A Little Matter of Genocide: Holocaust & Denial in the Americas 1492 to the Present

[ nord-sud ] [ analogie ]

 

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solitude

Encore que la fillette les ignorât, ces pensées, elle habitait en elles, tout comme les algues ignorent la mer et les oiseaux le ciel. Du reste, pas une seule fois elle ne s’était approprié une idée qui lui fut étrangère pour ourdir quelque machination contre la vie. Elle se tenait tranquille, ignorante d’elle-même, tel un pur agrégat de particules mentales, sans la moindre intelligence. En flânant ainsi dans cette forêt de fantaisies funestes qu’elle avait suscitées autour d’elle, elle avait inventé la violence, la torture, le suicide. Avec les incendies et les alluvions, dont elle avait eu vent on ne sait où, elle s’était forgé des extases et des enfants. Elle vivait désormais de ce sexe inconnu qui l’étourdissait. L’odeur capiteuse qui se dégageait d’elle la poussait à entonner des psaumes, on l’eût dite alors environnée d’un nuage d’encense ; elle chantait son propre imaginaire et s’ingéniait à suivre un système très raffiné de sensations qui lui vaudraient d’amères déceptions : sitôt qu’elle y renoncerait, comme il lui arriverait plus tard, on l’obligerait à faire preuve d’une idiotie héroïque.

Auteur: Masino Paola

Info: Dans "La Massaia", page 29

[ mystique ] [ pouilleux ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-femmes

Me regardant avec compassion, elle soupira : "Les belles fleurs ne durent pas longtemps..." Craignant de m'avoir attristée, elle me raconta comment, à vingt ans, elle était allée à Suzhou admirer les fleurs de prunier. "Au troisième mois, quand Harbin n'est encore que neige et glace, on sent déjà là-bas la caresse d'un vent printanier." Quand Léna baignait dans cette mer de neige parfumée, il était justement tombé une averse de neige. Elle s'était dit que le Ciel trouvait les jardins en fleurs trop discrets ; il avait donc semé de grandes fleurs blanches à profusion. Parmi cette mer de fleurs, les plus éclatantes étaient les rouges, semblables à des lampions ; les plus raffinées étaient les violettes, semblables aux broderies sur les vestes des femmes ; mais les plus touchantes, c'étaient encore les blanches. Aux yeux de Léna, les fleurs de prunier blanches étaient les plus proches de l'âme.
Quand elle parlait des fleurs de prunier, je ne sais pourquoi, les yeux de Léna s'embuaient. Les histoires de fleurs dont parlent les femmes sont la plupart du temps teintées de nostalgie.

Auteur: Zijian Chi

Info: Bonsoir, la rose

[ beauté ] [ simplicité ] [ émotion ]

 

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le réel et son double

La dialectique de la vie carcérale est toutefois un peu plus raffinée. La prison me détruit réellement. Mais elle n’exerce son emprise totale sur moi que parce que je ne consens pas tout à fait à ma condition de prisonnier et que je maintiens une sorte de distance intérieure à son égard, en imaginant que la "vraie vie est ailleurs", en ne cessant de penser en rêve à la vie du dehors, à toutes les belles choses qui m’attendent après ma libération ou mon évasion. C’est de cette façon que le sujet se laisse prendre dans le cercle vicieux du fantasme ; c’est de cette façon que, une fois libéré, la dissonance grotesque entre le fantasme et la réalité le conduit à l’effondrement. La seule issue, en vérité, consiste donc à accepter totalement les règles de la prison et à inventer, au sein de l’univers gouverné par celles-ci, les manières d’en triompher. Bref, c’est la distance intérieure, les rêves éveillés et l’idée d’un Ailleurs qui me rivent réellement à la prison, alors que la reconnaissance totale du fait d’être réellement prisonnier de ses règles ouvre un espace pour un espace réel.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 213-214

[ tiers exclu ] [ emprisonnement duel ] [ souffrance ] [ issue de secours ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

Pour ma part je préfère être carrément un grossier personnage plutôt qu'un plaignant. Les plus grossiers sont tout aussi bien les plus fins, bien souvent. Les plaignants sentent cela et ne pardonnent pas aux grossiers le solide emballage qui protège le trésor de leur délicatesse. Les raffinés recouvrent leurs grossièretés d'une couche de finesse. L'habit des grossiers se laisse moins facilement transpercer, il est mieux cousu, il tient plus longtemps, mais finalement cela revient au même, et il est peut-être permis de se dire qu'en fait de grossièreté et de finesse, éducation et milieu mis à part, nous nous ressemblons diablement. Mais il faut d'abord avoir fait pour cela l'expérience de la dispute, cela me semble être le point essentiel dans cette histoire de grossièreté et de finesse. Le brigand aimait bien les gens grossiers. Les finesses le poussaient aux grossièretés et à l'égard des grossiers il savait être charmant, conventionnel et à l'aise, et par conséquent très fin. Il avait le don de s'adapter et un certain besoin d'équilibre. Avait-il affaire à un délicat, il sentait aussitôt qu'il n'avait pas de surcroît à l'être lui-même, sans quoi ce serait vraiment trop pareil...

Auteur: Walser Robert

Info:

[ types psychologiques ] [ interactions ] [ paradoxes ] [ caractères ] [ adaptation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

science-fiction

Au-delà de la banalité du mécanisme observé, cette race était étonnante.Vraiment.

En quelques générations les cerveaux-nez des spyrlouins avaient perdu trois quart de leur volume.

Un engrenage perdant-gagnant puisque cette régression physiologique - résultat  de leurs raffinées annexes technos destinées à fuir la réalité - mena petit à petit vers un abrutissement qui apporta une amélioration imprévue. Cette décroissance du nombre de neurones - due à des stimuli artificiels beaucoup trop étriqués par rapport à ceux de leur réalité source - facilita justement l'accès à cette dernière.

Dans ces univers vibratoires moyens-inférieurs, le temps, interminable, pèse lourd. Ainsi toute vitesse excessive des idées et des réflexions des secondéités locales - par rapport à leur monde décor - augmente leur souffrance. Tel était le cas des spyrlouins .

Le surprenant était de constater ce processus avec des êtres vivants : par la diminution du différentiel entre efficacité/vitesse de la pensée personnelle des indigènes avec la rapidité des interactions standards du réel d'où ils étaient issus, se produisait cet inattendu ré-équilibrage.

Qui amena une grosse diminution des déprimes et des maladie psycho-somatiques. 

Ces bestiaux fonctionnaient comme des robots.

Auteur: Mg

Info: 4 février 2021

[ monde astral ] [ psycho-sociologie ]

 
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développement personnel

[...] on constate que les méthodes du management parviennent à se loger au cœur de l’être pour en faire un sujet gouvernable, prédictible, calculable, classifiable, réflexif et responsable. C’est pourquoi le "management de soi" peut aussi bien être défendu par des responsables des ressources humaines soucieux du bon fonctionnement des entreprises que par des "coachs de vie" soucieux d’optimiser les qualités de leurs clients en mal d’épanouissement. Avec ce dispositif, la société n’a plus besoin de s’appuyer sur toute une série d’institutions répressives (écoles, asiles, prisons, etc.) pour domestiquer les sujets et les intégrer au parc humain – comme le croyait encore Michel Foucault. Au contraire, il lui suffit de mettre en avant la liberté individuelle pour que chaque sujet se transforme en un "moi-projet", isolé et interchangeable avec tous les autres, qui réussit l’exploit de se gouverner et de se contrôler lui-même en fonction de paramètres intériorisés. "La liberté de pouvoir-faire, écrit Byung-Chul Han, engendre même davantage de contraintes que le devoir-faire disciplinaire avec ses commandements et ses interdictions". En définitive, cette forme raffinée d’exploitation de soi par soi, entre un "ego manageant" et un "ego managé", constitue un modèle parfait de servitude volontaire.

Auteur: Internet

Info: https://idiocratie2012.blogspot.com/2019/05/management-de-soi-la-servitude.html?

[ conformisation ] [ égoïsme participatif ] [ fabrication du consentement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

extraterrestre

Face à l'étude d'une civilisation d'organiques intelligents non fixés au sol, donc potentiellement intéressants, le Liide faisait systématiquement confectionner quelques automates dotés des mêmes plages sensorielles que la race en question afin d'évaluer au mieux son univers. Aussi, pour reconstituer un humain équilibré standard, les services avaient arrêté une perception des vibrations sonores allant de 20 à 20 000 Hertz, installé des terminaisons électroniques représentant une plage sensitive étendue de tous les dégradés de l'acide au basique. Avec en parallèle d'innombrables senseurs pour le froid et le chaud. Et, une étude poussée l'avait déterminé, pour imiter les perceptions des saveurs nasales et buccales il avait fallu mettre en place un entrelacs très raffiné de nano détecteurs modélisant une olfaction à large spectre. Olfaction calibrée sur une reproductrice moyenne de l'espèce (plus sensibles et fiables en ce domaine que les mâles). Finalement l'automate avait été doté d'un réseau de micro récepteurs simulant une acuité visuelle sise entre 380 et 780 nanomètres. Toutes mensurations données ici telle que la terminologie humaine les définit.
Des automates d'études bien entendu dotés d'une puissante mémoire fractale brute, divisée elle-même en trois pans intriqués capables de s'auto programmer : mémoire récitative, mémoire émotionnelle et mémoire procédurale.

Auteur: Mg

Info: 6 aout 2015. Trio B, première partie

[ science-fiction ] [ robot humain ]

 

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vanité

De bonne heure, je me suis éveillé au sentiment de l'universelle précarité. Les uns s'éveillent au Durable; les autres au Précaire. Tel fut mon cas: en tout, je n'ai perçu que ce qui ne peut pas durer. Je me suis éveillé à l'Insubsistant. De bonne heure, l'Insubsistant fut mon idole. J'étais ivre de précarité, et le suis encore. Je savais que rien n'était appelé à durer, j'en souffrais et m'en délectais en même temps. Même le granit est décevant, comme tout ce qui a commencé. Toutes proportions gardées, Diogène était aussi détaché de la vie que le Bouddha. (Ou plutôt: Diogène était un Bouddha cabotin, un Bouddha numéro. Fondamentalement, il était aussi attaché aux apparences que le sage hindou.) On décèle chez le cynique des velléités de sauveur, il voulait effectivement l'amélioration des hommes. Ses extravagances n'étaient pas gratuites. La foule le sentait bien, et les raffinés aussi. On l'aimait et on le redoutait. Sa supériorité sur le Bouddha est de n'avoir pas eu une doctrine cohérente, élaborée, d'avoir voulu rendre les hommes libres et rien d'autre. Libres, et non libérés. (La libération n'est peut-être qu'une chaîne de plus, la plus subtile en apparence, la plus lourde en fait, car on ne s'en débarrassera jamais.)

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Extrait de "Cahiers 1957-1972"

[ instructeurs spirituels ]

 

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