science-fiction
Dans cet ultime village désert, l'immense Cactus leur parla de lui. Il était djai'unt - ce que tous ensemble ils parvinrent à traduire par retardé. Une anthropofloristique ésotérique faisait conserver aux Cactacés du veldt quelques-uns de leurs bulbes, qu'ils maintenaient dans le coma plusieurs mois après la date où ils auraient dû naître. Tandis que leurs frères et soeurs rampaient par terre en braillant, les djai'unt tardifs continuaient de dormir et de grandir dans leur chorion. Leurs corps se distendaient pendant que les techniques occultes les empêchaient de naître. Lorsqu'ils s'éveillaient pour émerger enfin, ils étaient monstrueux. Et prodigieux. Leur déviance était douloureuse, leurs os ligneux, gauchis, leur peau, d'écorce, et bouillonnant d'excroissances. Ils souffraient sous l'effet de leurs sens élargis. Ils constituaient les gardiens, les combattants vigiles de leurs villages. Ils étaient tabous. Proscrits et révérés. Ils n'avaient pas de prénoms.
Auteur:
Mieville China Tom
Années: 1972 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: auteur de romans qui mêlent SF, horreur et fantastique
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
Le Concile de Fer
[
fantastique
]
[
littérature
]
DMT
Donc, je l'ai fait et... il y avait quelque chose, comme une fleur, une sorte de chrysanthème orange et jaune comme en train de tourner, tourner, puis j'ai eu l'impression d'être poussé par derrière et je suis tombé au travers des chrysanthème dans un autre endroit qui ne semblait pas être un état (??) d'esprit, mais un autre lieu. Dans cette place, en dehors d'un éclairage indirect adouci avec goût et d'hallucinations géométriques qui rampaient le long de murs en forme de dôme, il y avait beaucoup d'entités, que j'appellerai des elfes bio-mécaniques métamorphiques. Un peu comme si des ballons de basket ruisselant de bijoux s'auto dribblaient dans ma direction. Et s'ils avaient eu des visages ils auraient été souriants, mais ils n'avaient pas de visages. Ils m'ont assuré qu'ils m'aimaient et ils m'ont dit de ne pas être surpris et de ne pas céder à l'étonnement.
Auteur:
McKenna Terence
Années: 1946 - 2000
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, orateur public, métaphysicien, psychonaute, philosophe, ethnobotaniste, historien de l'art, et anarchiste
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Alien Dreamtime
[
drogue
]
[
onirisme
]
[
vie bouillonnante
]
émerveillement
Nous suivions un sentier étroit sur lequel rampaient en tout sens de petits serpents rouges qui se tortillaient sous nos pieds. Le silence qui régnait alentour engendrait une somnolence rêveuse. À notre suite se mouvaient lentement de noirs troupeaux de nuages. Se fondant ensemble, ils eurent bientôt couvert tout le ciel derrière nous, alors que, devant, il restait dégagé. Mais déjà des lambeaux de nuages nous dépassaient en fuyant vivement vers l'horizon. Quelque part au loin le tonnerre grondait, sa rumeur bougonne se faisait de plus en plus proche. Il tombait des gouttes. L'herbe fut parcourue d'un frou-frou de métal.
Aucun abri ne s'offrait. Soudain tout s'assombrit et le bruissement de l'herbe devint plus sonore, comme apeuré. Le tonnerre gronda, les nuées frissonnèrent, parcourues d'une flamme bleue… Une pluie drue se mit à tomber à torrents, et les coups de tonnerre commencèrent à se succéder sans interruption sur la steppe déserte. L'herbe ployée par les bourrasques de vent et de pluie se couchait à terre. Tout tremblait, remuait. Des éclairs aveuglants déchiraient les nues. Dans leur éclat bleuté apparaissait au loin la chaîne de montagnes, argentée et froide, où étincelaient des feux d'un bleu plus foncé ; quand les éclairs s'éteignaient, elle s'évanouissait, comme engloutie par l'abîme de ténèbres. Tout grondait, frissonnait, répercutait les sons et les suscitait. C'était comme si le ciel, trouble et courroucé, se purifiait par le feu de la poussière et de toutes les immondices qui lui étaient venues de la terre. Et la terre semblait trembler d'effroi devant sa colère.
Chakro grognait comme un chien apeuré. Moi, en revanche, j'étais en joie : devant ce tableau sombre et puissant d'un orage dans la steppe je me sentais soulevé au-dessus de l'ordinaire. Ce merveilleux chaos m'exaltait, m'empoignait l'âme de sa terrible harmonie et l'accordait à un mode héroïque.
L'envie me prit alors de participer à la symphonie, d'exprimer à ma façon la jubilation qui débordait de mon âme à la vue de cette puissance. La flamme bleue qui embrasait le ciel me sembla brûler aussi dans ma poitrine : comment manifester mon émoi sublime et mon enthousiasme ? Je me mis à chanter, à pleine voix, de toutes mes forces. Le tonnerre rugissait, les éclairs étincelaient, l'herbe chuintait, et moi, je chantais, je me sentais en étroite communion avec tous les sons… J'avais perdu l'esprit, mais c'était pardonnable, car je ne faisais de tort à personne qu'à moi-même. La tempête sur la mer et l'orage sur la steppe ! Je ne connais pas de phénomènes plus grandioses dans la nature.
Auteur:
Gorki Maxime
Années: 1881 - 1936
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Russie
Info:
Mon Compagnon. Chapitre VII.
[
fusion
]
[
intempéries
]