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perdu

Croire au village, c'est donner une limite à sa vie ; c'est lui croire un sens, et elle n'en a pas. C'est un peu sot de s'imaginer que nous avons une raison d'être là plutôt qu'ailleurs. Continuer nos pères, pour quoi faire ? Ils ne savaient pas. La feuille a une attache qui lui suffit. Le cerveau est nomade. Pas de petite patrie. Une fuite résignée. Être n'importe où, ne jamais consentir à se fixer comme si un point dans l'univers nous était réservé. N'ayons pas d'orgueil ! Au premier éclair de lucidité nous verrions que nous sommes dupes, et nous serions pleins de pitié pour nous-mêmes. Livrons-nous à l'universelle loi d'éparpillement. Ne pas être un homme qui regarde son village avec une loupe. Rappelons-nous que ce monde n'a aucun sens.

Auteur: Renard Jules

Info: Journal, Robert Laffont, Bouquins 1990 <3 novembre 1906 p.854>

 

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fuite

Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé pour l'arrêter comme trop prompt : si imprudents, que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C'est que le présent ordinaire nous blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu'il nous afflige; et s'il nous est agréable, nous regrettons de le voir s'échapper. Nous tachons de le soutenir par l'avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n'avons aucune assurance d'arriver.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les Pensées

[ . ]

 

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autolyse humaine

Gabriel Chardin, dans un esprit plus critique, s'est employé à calculer la durée d'une civilisation planétaire affectée d'un taux de croissance annuel de 2% de la consommation des ressources en général, c'est à dire le taux de croissance du PIB qu'ont connu au maximum les anciens pays industriels de 1870 à 1920, avant d'y revenir récemment. Rappelons que sur Terre (sic), avant 1820, la croissance s'élevait en moyenne à 0,06 % par an. Une telle civilisation détruirait la Terre est l'univers entier si elle ne s'effondrait d'abord. Un taux de croissance de 2% de la consommation des ressources, dont l'énergie "grillerait" en quelques centaines d'années la Terre et en 5 000 à 6 000 ans l'univers observable, soit dans un rayon de 10 milliard d'années-lumière... Une perspective qui devrait relativiser le déni moderne de toute dignité du donné naturel* !

Auteur: Bourg Dominique

Info: Une nouvelle Terre. *tout ce qui se trouve à l'état de nature avant transformation et marchandisation par l'homme : minerais, énergies fossiles, terres arables, etc.

[ impasse consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

homme-animal

Michel Tournier raconte que les animaux sauvages qui n'ont jamais vu l'homme ne fuient pas à son approche et qu'au contraire ils l'observent avec curiosité.
J'ai déjà raconté cet épisode, alors que j'avais une dizaine d'années, lors d'un canular genre "guerre des mondes" de la TV Suisse organisé à Genève. A un moment un type, visiblement déstabilisé, est sorti de la foule, a franchi le cordon de sécurité pour se ruer sur la pseudo entité sortant de la pseudo soucoupe et se mettre à la frapper. Jeune môme halluciné, absorbé à cent pour cent par une scène à laquelle je croyais, je n'avais ressenti que la peur de l'agresseur, qu'il m'avait communiquée en quelque sorte.
Ces interrogations, sur l'attitude de l'homme en cas de "rencontre" sont passionnantes. En tous les cas un sacré miroir de notre culture de dominateurs avides et frustrés. Rappelons nous des conquistadors.

Auteur: Mg

Info: 30 mars 2016

[ sérénité ] [ extraterrestres ] [ tranquillité ] [ impavidité ]

 

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homme-robot

Rappelons-en le critère décisif [de la différence entre un vrai homme et un automate d’une extrême perfection] : soumise à toute une série de sollicitations variées, notamment verbales, la machine finira toujours par ne pas répondre, ou par répondre de manière non pertinente, là où chaque homme, y compris parmi "les plus hébétés", répondra peu ou prou "au sens de tout ce qui se dira [ou fera] en sa présence". Nous l’avons vu cependant, la pertinence de la réponse au sens n’est pas fonction de son caractère attendu. Bien que cette réponse soit toujours réponse à une certaine attente, il faut qu’elle soit, à un certain degré, inattendue, donc surprenante et considérée comme originale, que ce soit dans sa forme (dans sa matérialité) ou dans sa substance (dans ce qu’elle exprime). La surprise, ici, peut tenir à un usage inventif des facultés de l’esprit, mais elle peut aussi tenir à un usage défectueux (ou à un défaut d’usage).

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, page 283

[ imprévisible ] [ défaillance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mémoire

Un jour après les avoir vus pour la première fois, j'étais déjà si bien habitué à eux [les ravisseurs indiens du narrateur] que mes compagnons, le capitaine et les vaisseaux me semblaient être les restes épars d'un rêve dont on se souvient mal, et je crois que ce fut à ce moment-là qu'il me vint pour la première fois à l'esprit - à quinze ans déjà - une idée qui depuis m'est devenue familière : le souvenir d'un fait n'est pas une preuve suffisante de son avènement véritable, pas plus que le souvenir d'un rêve que nous croyons avoir fait dans le passé, plusieurs années avant le moment où nous nous le rappelons, n'est une preuve suffisante ni de ce que le rêve ait eu lieu dans un passé lointain et non la nuit précédent le jour où nous nous le rappelons ni de ce qu'il ait pu survenir juste avant l'instant précis où nous nous le représentons comme déjà passé.

Auteur: Saer Juan José

Info: L'ancêtre

[ temps ] [ illusion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

L'IA ne saurait se réduire à une simple évolution linéaire de la technique informatique ; elle porte en elle un potentiel révolutionnaire de tout ce que nous connaissons et de tout ce que nous sommes. En ce sens, faisant écho à Freud, qui voit dans les avancées de la science trois blessures narcissiques portées à l'humanité, le philosophe Mark Alizart en entrevoit une quatrième avec l'émergence de ces machines pensantes en mesure de nous dépasser.

Rappelons les trois premières pour saisir l'ampleur de la menace. La première faille narcissique fut la découverte pour l'Homme de ne pas être au centre de l'Univers, grâce à Copernic. La deuxième faille narcissique fut la découverte pour l'Homme de ne pas être une espèce à part dans le règne du vivant, mais seulement le fruit de l'évolution, grâce à Darwin. La troisième faille fut la découverte pour l'Homme, ou plus précisément pour le moi, de ne pas être maître dans sa propre maison, selon la célèbre formule de Freud.

Auteur: Bertolucci Marius

Info: L'Homme diminué par l'IA

[ évolution ] [ humilité ] [ anthropocentrique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sécularisation

La diffusion des concepts psychanalytiques dans le monde philosophique a eu notamment pour conséquence le total remodelage de l’herméneutique traditionnelle. Celle-ci avait déjà subi une série de transformations importantes depuis la Réforme, puis à l’époque romantique. Rappelons que l’exégèse protestante s’était engagée dans la recherche d’un unique sens historique des Ecritures et cela au détriment des semper mysteria tractat : les sens spirituels du texte sacré, reconnus par l’antique méthode de lecture des Pères. De son coté, le Romantisme, surtout avec Schleiermacher, développera une technique d’interprétation fondée sur l’étude psychologique et grammaticale des œuvres, refoulant ainsi l’ancienne dimension ésotérique d’écrits comme ceux de la Kabbale juive ou de Platon. On sait par exemple au sujet de ce dernier que Schleiermacher fut au XIXe siècle l’un des principaux opposants à l’idée d’une doctrine platonicienne cachée et réservée, seulement véhiculée par l’oralité. D’une manière générale, cette tendance psychologique exerça sur la psychanalyse une réelle influence, notamment du fait de l’importance accordée chez certains romantiques au contenu "inconscient" du discours.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 35

[ sciences profanes ] [ historique ] [ prémisses ]

 

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humains carnivores

Tuer l’animal, c’est mal, manger de la viande, c’est destructeur. Car les études montrent que la consommation de viandes est corrélée au cancer. Sauf que ces études ont été principalement menées aux Etats-Unis et en Chine, où l’on consomme bien plus de viande, encore plus gavée d’hormones et d’antibiotiques, encore plus transformée. Quant aux études démontrant la longévité supérieure des végétariens qui - rappelons-le - consomment des produits animaux, lait et œufs, et dépendent donc de l’élevage, elles sont biaisées par le constat que ces publics consomment aussi très peu de produits transformés, peu de sucres, ils font du sport, boivent peu, ils ont une bonne assurance sociale, etc. Quelle est la responsabilité des légumes dans leur bonne santé ? Difficile à dire ! Ce qui importe, c’est le régime alimentaire et le mode de vie équilibrés. En comparaison, manger végan, l’absolu des régimes "sans", c’est se condamner à ingurgiter beaucoup de produits transformés, c’est-à-dire des assemblages de molécules pour mimer ce qu’on a supprimé. Sans omettre d’ajouter la précieuse vitamine B12 à son alimentation. Car sans elle, comme le montrent de nombreux témoignages d’ex-végans, ce régime ultra-sans détruit irrémédiablement la santé, à commencer par celle de l’esprit.

Auteur: Ariès Paul

Info: https://www.liberation.fr/debats/2018/03/18/pourquoi-les-vegans-ont-tout-faux_1637109

[ statistiques ] [ erreurs ] [ phénomène de société ] [ relativité ]

 
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écrivains

[...] la religion gigantale est plus proche de la religion érasmienne, interprétée littéralement et sans curiosités exagérées, que de la religion réformée. Par son souci de la morale, nous l’avons vu. Par sa profonde humanité. Par son optimisme et sa répudiation de tout ascétisme, de toute violence faite à la nature. Et pour le détail, rappelons-nous : toutes les railleries, toutes les critiques, toutes les attaques de Rabelais contre les théologiens, les moines, les nonnes, les abus et les pratiques : elles sont dans Erasme, elles sont même d’Erasme, si elles sont également dans les écrits et dans les pensées des "Evangéliques" et des Réformés de ce temps. Le catéchisme des Géants ? Ses articles essentiels, Erasme les contresignerait avec autant d’empressement que les Evangéliques et les Réformés. Il les a, pourrait-on dire, contresignés d’avance... Et des deux critères à adopter pour savoir si une doctrine est ou non pleinement "réformée" : l’un, le recours à l’Evangile comme à la source unique de la religion, s’applique à la fois à Luther, à Erasme et à Rabelais ; l’autre, la justification par la foi, cet apport personnel de Luther qui passera de lui à Calvin, ne s’applique ni à Erasme ni à Rabelais.

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, page 302

[ influence ] [ protestantisme ]

 
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