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rapports humains

Le portier répond en écartant les bras juste ce qu’il faut pour indiquer la résignation. Mais il sait bien que, pour ces nouvelles générations, la résignation n’existe pas. Ou vainqueurs immédiats du trophée, ou abjects perdants. Ou le ricanement arrogant du triomphe, ou les pleurnicheries rageuses de la déception.

C’est à lui, Oreste Nava, qu’il incomberait d’expliquer que la résignation n’est pas une vieillerie à l’usage des curés et des bonnes femmes, mais l’art infiniment délicat de se mouvoir entre les rudes extrêmes du tout et du rien, le seul yoga capable de développer l’intelligence, le seul karaté permettant de mûrir, et donc de poursuivre au milieu des coups de bâton qui de toute façon vous pleuvront sur le dos le long du chemin. Et en outre de regarder le moment venu la mort, sans vraiment, de terreur, faire dans son pantalon.

Mais ce sont là des concepts complexes, ramifiés, qui, traduits en mots par Oreste Nava, auraient à ses propres oreilles un son bien peu persuasif : celui d’un sermon confus de vieux gâteux.

Auteur: Fruttero Carlo

Info: L'amant sans domicile fixe

[ décalage ] [ renoncement ] [ abnégation ] [ limitation sémantique ] [ jeune-vieux ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humainss

Une étude suggère que notre vie sociale est plus en rapport avec notre expérience physique que ce que l'on croit, des chercheurs ont utilisé l'IRM fonctionnel pour voir les régions du cerveau qui répondent à des émotions telles que l'envie ou la schadenfreude (plaisir éprouvé face au malheur d'autrui).
Hidehiko Takahashi, du National Institute of Radiological Sciences à Inage-ku au Japon, et ses collègues ont effectué deux études par IRMf de 19 sujets humains sains pour étudier leur réponse neurale à ces deux émotions sociales dans différents contextes. Les chercheurs ont démontrés que le sentiment d'envie stimulait le cortex cingulaire antérieur dorsal, la même région est associée à la douleur physique, tandis que la schadenfreude activait le striatum ventral, chargé de traiter la gratification.
Ils ont aussi observé que les signaux "gratifiants" étaient plus forts lorsque la personne enviée par le sujet rencontrait des problèmes. Ces résultats démontrent pour la première fois la relation dynamique existant entre douleurs et plaisirs sociaux et suggèrent aussi que le cerveau humain pourrait traiter les expériences sociales abstraites comme des expériences physiques beaucoup plus que ce que l'on croyait jusqu'à maintenant.

Auteur: Internet

Info:

[ frustration ] [ sadisme ] [ science ]

 

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réciprocité

C'est "dans" la chose donnée que se trouve la "force" qui contraint le récipiendaire à redonner. C'est un concept de chez nous les maoris de Nouvelle Zélande qui est de portée générale : les choses échangées, les taongas, y sont dotées d'un esprit, le hau. Loin d'être inertes, c'est d'elles que vient l'obligation qui pèse sur le donataire.

Le hau est la force des choses, qui explique que je dois te donner la chose (taonga) que l'on m'a donnée en échange de celle que tu m'avais préalablement donnée : "Cette taonga qui m'est offerte par un tiers, c'est le hau des taongas qui m'avaient été donnés par toi auparavant." 

Le hau est comme une obligation de rendre en dehors de tout "marché", sans "prix fixé". Le hau n'est donc pas une contrepartie fixée à l'avance comme lors d'un contrat chez les occidentaux. Ce qui est fixé, c'est qu'il faut une contrepartie de la chose donnée. Le hau comporte une dimension de justice et de sanction. "Si je ne conservais ce deuxième taonga que pour moi, il pourrait m'en venir du mal, sérieusement, même la mort".

Auteur: Ranapiri Tamati

Info: Extrait de l'Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques de Marcel Mauss,  via l'analyse qu'en fait Nicolas Olivier dans "Le hau  : de l'esprit à la contrepartie"

[ rapports humains ] [ potlatch ] [ superstition ] [ tribalisme ] [ troc spirituel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

obscurité

Nous, nous vivons tout le temps au milieu de la lumière. La nuit nous est en somme véhiculée sur un ruisseau de néon. Mais imaginez que jusqu’à une époque relativement récente […], la nuit était la nuit. […] Quand on est dans le noir, on est vraiment dans le noir. C’est là qu’on ne reconnaît pas la personne qui vous touche la main.

Pour prendre ce qui se passe encore au temps de Marguerite de Navarre, L’Heptaméron est rempli d’histoires qui reposent sur le fait qu’à cette époque-là, quand on se glisse dans le lit d’une dame la nuit, il est considéré comme une des choses les plus possibles qui soient, à condition de la fermer, de se faire prendre pour son mari ou pour son amant. Et cela se pratique, semble-t-il, couramment. Evidemment, ce que j’appellerai, en un tout autre sens, la diffusion des lumières, change beaucoup de choses à la dimension des rapports entre les êtres humains. La nuit n’est pas pour nous une réalité consistante, ne peut pas couler d’une louche, faire une épaisseur de noir. Cela nous ôte certaines choses, beaucoup de choses.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 41

[ potentiel dramatique ] [ abus sexuels ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

commerce

Peu m'importe si tu m'aimes, telle est, à la fin de Mauvaise passe, la devise de Pierre (Daniel Auteuil), alors qu'il a auparavant quitté sa femme, son fils et son métier de prof de littérature française pour aller vivre à Londres, puis pratiqué la prostitution masculine de haut vol. Pierre aura écrit son roman à succès mais continuera de se faire payer pour quelques passes d'amour. Michel Blanc fait preuve d'un curieux cynisme dans cette allégorie à peine déguisée du statut de l'artiste. L'argent y est source de liberté (je baise, tu payes, nous sommes quittes), l'amour source de contraintes (je ne veux pas recommencer avec toi la vie de couple que j'ai fuie). Mais peut-être s'agit-il aussi d'un Français pris de la fièvre libérale (la liberté chère aux économistes néolibéraux). Easy money et vie facile contre exigences de couple et poids de la culture (la littérature française), voilà une alternative que certaines sirènes libérales, dans le microcosme du cinéma français, ne manqueront pas de relever. Michel Blanc et son personnage adhèrent à l'idée qu'un livre, un film, l'amour sont de purs produits commerciaux. Dès lors, peu m'importe si tu m'aimes...

Auteur: Chauvin Jean-Sébastien

Info: critique de Mauvaise passe de Michel Blanc, Les Cahiers du cinéma novembre 1999

[ consumérisme ] [ transaction ] [ rapports humains ]

 

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rapports humains

J'ai souvent remarqué que nous avons tendance à attribuer à nos amis le genre de stabilité que les personnages littéraires acquièrent dans l'esprit du lecteur. (...) Quelle que soit l'évolution de tel ou tel personnage populaire dans un bouquin, son destin se fixe dans notre esprits et nous attendons pareillement de nos amis qu'ils suivent tel ou tel modèle logique et classique que nous leur avons attribué. Ainsi X ne composera jamais la musique immortelle qui entrerait en conflit avec les symphonies de deuxième ordre auxquelles il nous a habitués. Y ne commettra jamais de meurtre. En aucun cas Z ne peut nous trahir. Tout est arrangé dans notre esprit, et moins nous voyons une personne en particulier, plus il est satisfaisant de vérifier à quel point elle se conforme à cette conception que nous avons d'elle chaque fois que nous en entendons parler. Toute déviation dans ces destins par nous ordonnés semble non seulement insolite, mais contraire à l'éthique. Nous aurions préféré ne pas connaître notre voisin, ou le vendeur retraité du stand de hot-dogs, s'il s'avère qu'il vient de produire le plus grand livre de poésie de sa génération.

Auteur: Nabokov Vladimir

Info: Lolita

[ imagination ] [ personnages assignés ] [ représentations ]

 

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rapports humains

Pour ma part je préfère être carrément un grossier personnage plutôt qu'un plaignant. Les plus grossiers sont tout aussi bien les plus fins, bien souvent. Les plaignants sentent cela et ne pardonnent pas aux grossiers le solide emballage qui protège le trésor de leur délicatesse. Les raffinés recouvrent leurs grossièretés d'une couche de finesse. L'habit des grossiers se laisse moins facilement transpercer, il est mieux cousu, il tient plus longtemps, mais finalement cela revient au même, et il est peut-être permis de se dire qu'en fait de grossièreté et de finesse, éducation et milieu mis à part, nous nous ressemblons diablement. Mais il faut d'abord avoir fait pour cela l'expérience de la dispute, cela me semble être le point essentiel dans cette histoire de grossièreté et de finesse. Le brigand aimait bien les gens grossiers. Les finesses le poussaient aux grossièretés et à l'égard des grossiers il savait être charmant, conventionnel et à l'aise, et par conséquent très fin. Il avait le don de s'adapter et un certain besoin d'équilibre. Avait-il affaire à un délicat, il sentait aussitôt qu'il n'avait pas de surcroît à l'être lui-même, sans quoi ce serait vraiment trop pareil...

Auteur: Walser Robert

Info:

[ types psychologiques ] [ interactions ] [ paradoxes ] [ caractères ] [ adaptation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

évolution

Un aspect négligé de la question, enfin. Tu te demandes ce qui a fait tomber en désuétude le message amoureux, et tu en rends responsable la médicalisation des souffrances. Est-ce vraiment tout ? A mon sens, c’est aussi une affaire de technologie. La poésie amoureuse s’effondre au XXe siècle, quand l’écrit, sa lenteur d’acheminement et le caractère partiel de sa représentation du réel sont concurrencés par les communications instantanées (le téléphone) et l’image exhaustive (la photographie). Du moment où l’instantané est redevenu écrit, nous avons recommencé à nous érotiser les uns les autres par messages textuels. L’omniprésence des autres sur le réseau redonne une place paradoxale à la lyrique amoureuse. De fait, la surprésence virtuelle aboutit à un sentiment d’absence impossible à apaiser. L’espace de ce qu’il y a à dire à l’autre grandit sans cesse, avec la réduction des
écarts temporels de communication. Il est certain que les messages ne remplacent pas les corps. L’absence prend juste un nouveau tour, et la manière de s’en plaindre, et la manière d’en souffrir. Il y a un sophisme torturant au coeur des technologies numériques : puisque nous pouvons communiquer tout le temps, comment pourrions-nous nous manquer ?

Auteur: Lucbert Sandra

Info: La Toile

[ rapports humains ] [ trop-plein ] [ téléphone ]

 

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miroir

Le point de départ : ce visage d'autrui qui me fait face. Hegel s'en inquiétait à juste titre : fragile, dérisoire devant l'écrasante puissance du monde, il n'en est pas moins ce qui excède toute totalité, brise l'unicité du monde, ruine toute prétention au Système. Simple chose en ce monde, il ne serait rien de plus qu'une masse de viande que je pourrais, comme toute chose, posséder, maîtriser, connaître. Mais précisément : regarder autrui, c'est éprouver d'abord qu'il n'est pas seulement cette bouche, ce nez, ces chairs que le temps déjà commence de meurtrir, mais un regard, qui me fait face - et qu'est-il, celui-là, sinon la manifestation de la présence dans mon monde, d'un " autre monde ", qui le dépasse infiniment ? Ces yeux devant moi, ne seront jamais miens, je n'épouserai jamais leur vision, en eux sont des espaces qui toujours m'échapperont, un univers à jamais inviolable, un autre monde, par rapport au mien incommensurable - cette " vie intérieure " qui, seule, fait d'une masse de chair ce visage par lequel un être, échappant à sa forme, se présente à nous dans son identité... .. voir un visage, c'est déjà entendre " tu ne tueras point ".

Auteur: Le Bris Michel

Info: René Guénon

[ univers ] [ rapports humains ] [ physionomie ] [ singularités ]

 

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rapports humains

"Tu me le paieras !" disait une fille à son père qui l'avait empêchée de se marier à un soupirant trop bien peigné. Et elle se tua. Mais le père n'a rien payé du tout. Il adorait la pêche au lancer. Trois dimanches après, il retournait à la rivière, pour oublier, disait-il. Le calcul était juste, il oublia. A vrai dire, c'est le contraire qui eût surpris. On croit mourir pour punir sa femme, et on lui rend la liberté. Autant ne pas voir ça. Sans compter qu'on risquerait d'entendre les raisons qu'ils donnent de votre geste. Pour ce qui me concerne, je les entends déjà : "Il s'est tué parce qu'il n'a pu supporter de..." Ah ! cher ami, que les hommes sont pauvres en invention. Ils croient toujours qu'on se suicide pour une raison. Mais on peut très bien se suicider pour deux raisons. Non, ça ne leur entre pas dans la tête. Alors, à quoi bon mourir volontairement, se sacrifier à l'idée qu'on veut donner de soi ? Vous mort, ils en profiteront pour donner à votre geste des motifs idiots, ou vulgaires. Les martyrs, cher ami, doivent choisir d'être oubliés, raillés ou utilisés. Quant à être compris, jamais.

Auteur: Camus Albert

Info: La Chute

[ relatifs ] [ projections ] [ autodestruction ] [ malentendus ] [ méprises ] [ idées fausses ]

 

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Ajouté à la BD par miguel