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continuité de sens

Nous ne sommes pas nés avec le seul besoin d’être rassasiés, mais avec le "besoin second" de pourvoir à ce rassasiement. Il ne nous est pas seulement insupportable de vivre sans nourriture ; il nous est également insupportable de vivre sans travailler à nous la procurer. [...] notre vie à tous est doublement aliénée : elle n’est pas seulement faite de travail sans fruit mais aussi de fruits obtenus sans travail. [...]

Cette seconde aliénation du travail par rapport à ses "fruits" est la véritable souffrance que nous inflige notre pays de cocagne. Il n’est donc pas étonnant qu’y surgisse la soif de l’effort, le besoin de savourer ne serait-ce qu’une fois un fruit que l’on a soi-même cultivé, celui d’atteindre un but vers lequel on a soi-même marché, celui d’utiliser une table que l’on a soi-même construite, la soif d’une résistance et de l’effort physique nécessaire à la vaincre.

C’est cette soif qui apaise l’homme contemporain. Et il le fait d’une manière artificielle : en effet, afin de surmonter des résistances et de pouvoir jouir de les avoir surmontées, il produit volontairement des résistances, ou plutôt les fait produire pour lui. Les résistances sont aujourd’hui devenues des produits.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 228-229

[ nature laborieuse ] [ absurdité ] [ dépossession ] [ frustration ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

rêve occidental

C’est un cauchemar de voir des gens bien rassasiés regarder à la télévision les Somaliens mourir de faim, puis revenir à leur match de football. Mais c’est aussi, du point de vue le plus bassement réaliste, une attitude à terriblement courte vue. On ferme les yeux, et on les laisse crever. Mais à la longue ils ne se laisseront pas crever. L’immigration clandestine augmente au fur et à mesure que la pression démographique s’élève, et il est sûr qu’on n’a encore rien vu. Les Chicanos traversent pratiquement sans obstacle la frontière mexicano-américaine – et bientôt ce ne sera plus seulement des Mexicains. Aujourd’hui, pour l’Europe c’est, entre autres, le détroit de Gibraltar. Et ce ne sont pas des Marocains ; ce sont des gens partis de tous les coins d’Afrique, même d’Éthiopie ou de la Côte d’ivoire, qui endurent des souffrances inimaginables pour se trouver à Tanger et pouvoir payer les passeurs. Mais demain, ce ne sera plus seulement Gibraltar. Il y a peut-être quarante mille kilomètres de côtes méditerranéennes bordant ce que Churchill appelait "le ventre mou de l’Europe". Déjà, des fugitifs irakiens traversent la Turquie et entrent clandestinement en Grèce. Puis il y a toute la frontière orientale des Douze. Va-t-on y installer un nouveau mur de Berlin, de trois ou quatre mille kilomètres de long, pour empêcher les Orientaux affamés d’entrer dans l’Europe riche ?

Auteur: Castoriadis Cornelius

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/04/30/cornelius-castoriadis-ecologie-politique/

[ société fantasmée ] [ hégémonie capitaliste ] [ raisons ] [ nord-sud ]

 

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