Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 37
Temps de recherche: 0.045s

signes sonores

On estime l'âge des proto-langages à près d'un million d'années (époque d'homo erectus), tandis que les premières langues remonteraient à environ 100 000 ans, en gros à l'avènement d'homo sapiens. Dans les deux cas, il s'agirait de langues uniquement orales, les systèmes d'écriture datant, eux, de 6 à 10 000 ans avant notre ère. Là encore, l'incertitude règne : les traces que nous avons découvertes (comme la fameuse pierre de Rosette ou, plus anciennes, les tablettes d'argiles mésopotamiennes et autres kudurrus - stèles de donation de terre - tels que le caillou Michaux, kudurru découvert en Mésopotamie par le botaniste André Michaux (1746-1802) et ramené en France en 1786) sont celles qui ont résisté aux ravages du temps. Une écriture plus ancienne a pu exister, utilisant des supports périssables comme des peaux ou des morceaux de bois.

Auteur: Landragin Frédéric

Info: Comment parler à un alien ?

[ historique ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

pandémie

- Le monde tout entier fourmillait d'hommes. Le grand recensement de l'an 2010 avait donné huit milliards pour la population de l'univers. Huit milliards ou huit coquilles de crabes... Ce temps ne ressemblait guère à celui où nous vivons. L'humanité était étonnamment experte à se procurer de la nourriture. Et plus elle avait à manger, plus elle croissait en nombre. Si bien que huit milliards d'hommes vivaient sur la terre quand la Mort Ecarlate commença ses ravages. J'étais, à ce moment, un jeune homme. J'avais vingt-sept ans. J'habitais Berkeley, qui est sur la baie de San Francisco, du côté qui fait face à la ville. Tu te souviens, Edwin, de ces grandes maisons de pierre que nous avons rencontrées un jour, dans cette direction... Par là.... Voilà où j'habitais, dans une de ces maisons de pierre. J'étais professeur de littérature anglaise.

Auteur: London Jack

Info: La peste écarlate, pp 27-28, Librio, 2018. The Scarlet Plague 1912

[ science-fiction ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

santé

J’ai dormi par bribes mais enfin bien (sauf asthme qui me restait) et tout étonné de me réveiller sans apercevoir devant moi la désolation. J’en ai profité pour rester douze heures dans mon lit, mon pouls est tombé de 120 à 76 et j’ai pu hier aller dîner chez Durand avec Brancovan sans avoir de crise ni pendant le dîner, ni après, ni cette nuit, ce qui est une nouveauté depuis mes soirées quotidiennes. Bien plus, moi qui ces jours-ci faisais des ravages de poudre (ayant été repris de mon asthme), j’ai fumé à peine vers cinq heures du matin en me mettant au lit et plus une seule fois jusqu’à huit heures ce soir, c’est-à-dire infiniment moins que quand j’étais couché. J’ai refait douze heures de lit et je me suis levé pour dîner vers huit heures, mais mes ennuis sont un peu repris, hélas.

Auteur: Proust Marcel

Info: Lettre à Jeanne Proust (sa mère), 18 août 1902

[ fragile ] [ état maladif ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

valeurs morales

Le monde moderne n’est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu’un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie. Elles ont viré à la folie parce qu’on les a isolées les unes des autres et qu’elles errent indépendamment dans la solitude. Ainsi des scientifiques se passionnent-ils pour la vérité, et leur vérité est impitoyable. Ainsi des "humanitaires" ne se soucient-ils que de la pitié, mais leur pitié (je regrette de le dire) est souvent mensongère.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Orthodoxie (1908), trad. Lucien d’Azay, éd. Flammarion, collection Climats, 2010, p. 50

[ manque de discernement ] [ jugement individuel ] [ anarchie ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

libéralisme sociétal

Voici donc venue l'ère de la pilule et de l'assignation à jouissance. Fin du droit de réserve sexuelle. Il faut que les femmes aient saisi qu'on les dépossédait de quelque chose d'essentiel pour qu'elles aient tellement résisté, par tout le spectre des actes "manqués", à l'adoption "rationnelle" de la pilule. Même résistance que celle des générations entières à l'école, à la médecine, à la sécurité, au travail. Même intuition profonde des ravages de la liberté, de la parole et de la jouissance sans entraves : le défi, l'autre défi n'est plus possible, toute logique symbolique est exterminée au profit du chantage à l'érection permanente (sans compter la baisse tendancielle du taux de jouissance lui-même ?)  La femme "traditionnelle" n'était ni refoulée ni interdite de jouissance : elle était tout entière dans son statut, nullement passive, et ne rêvant pas forcément de sa "libération" future. Ce sont les bonnes âmes qui voient rétrospectivement la femme de tout temps aliénée, puis libérée dans son désir. Et il y a un profond mépris dans cette vision, la même qu'envers les masses dites "aliénées" qu'on suppose n'avoir jamais été capable d'un cheptel mystifié.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: de la séduction (1988, 246 p., folio essais) p. 34, 35

[ société post 68 ] [ société de consommation ] [ émancipation néfaste ]

 

Commentaires: 0

être humain

Pour ce qui est de la condition humaine, nous avons accompli de réels progrès au cours des toutes dernières décennies, avec la régression de la famine, des épidémies et de la guerre. Mais la situation des autres animaux se dégrade plus rapidement que jamais, et l'amélioration du sort de l'humanité est trop récente et fragile pour qu'on en soit assurés.
En outre, malgré les choses étonnantes dont les hommes sont capables, nous sommes peu sûrs de nos objectifs et paraissons plus que jamais insatisfaits. Des canoës nous sommes passés aux galères puis aux vapeurs et aux navettes spatiales, mais personne ne sait où nous allons. Nous sommes plus puissants que jamais, mais nous ne savons trop que faire de ce pouvoir. Pis encore, les humains semblent plus irresponsables que jamais. Self-made-dieux, avec juste les lois de la physique pour compagnie, nous n'avons de comptes à rendre à personne. Ainsi faisons-nous des ravages parmi les autres animaux et dans l'écosystème environnant en ne cherchant guère plus que nos aises et notre amusement, sans jamais trouver satisfaction.
Y a-t-il rien de plus dangereux que des dieux insatisfaits et irresponsables qui ne savent pas ce qu'ils veulent ?

Auteur: Yuval Noah Harari

Info: Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

[ évolution ] [ historique ] [ perdu ]

 

Commentaires: 0

personnage

À trente ans, Ophélie Labourette supplantait dans la mocheté et la disgrâce les culs de cynocéphales les plus tourmentés. Elle était intensément laide de visage et de corps, et le plus naturellement du monde, c'est-à-dire sans que jamais le moindre camion ne l'eût emboutie, ni qu'un seul virus à séquelles déformantes n'y creusât jamais ses ravages.
Jaillissant de sa tête en poire cloutée de deux globules aux paupières à peine ouvrables, elle imposait un pif patatoïde qu'un duvet noir séparait d'une fente imprécise qui pouvait faire illusion et passer pour une bouche.
Le corps était court et trapu, sottement cylindrique, sans hanches ni taille, ni seins, ni fesses. Une histoire ratée, sans aucun rebondissement. De ce tronc morne s'étiraient quatre maigrelettes ; les membres inférieurs, plus particulièrement, insultaient le regard. Rien ne permettait de discerner la jambe de la cuisse. L'un et l'autre affûtées dans le même moule à bâtons, s'articulaient au milieu par la protubérance insolite d'un galet rotulien trop saillant. Un trait, un point, un trait, c'étaient des jambes de morse. Moins affriolantes que bien des prothèses. Avec, pour seul point commun avec des jambes de femmes, une certaine aptitude à la marche.

Auteur: Desproges Pierre

Info: Chroniques de la haine ordinaire 1985

[ humour ] [ mocheté ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

accélération technologique

On prépare donc le réseau téléphonique 5G. Activement. Avec frénésie et impatience ! Pour un temps de latence un peu amoindri et la certitude que les vidéos YT seront visibles "outdoor" sans la moindre interruption, nous allons déployer d'innombrables antennes, détruire les précédentes, tout renouveler - sans doute en de multiples exemplaires, opérateurs disjoints obligent ...
Voila l'archétype de ce qui mène au désastre. Notre incapacité structurelle à dire "ça suffit, nous n'avons pas besoin, pas envie, de cette débauche insensée ; nous refusons cette idée létale suivant laquelle tout ce qui est technologiquement possible doit être effectivement réalisé, pour la jouissance mortifère de la consommation pure."
La question n'est PAS de savoir s'il faut construire des centrales nucléaires ou des éoliennes pour alimenter tout cela. Elle consiste à comprendre comment endiguer cet hubris suicidaire de création de besoins matériels qui prévalent sur les ravages insensés que leur mise en acte induisent nécessairement sur le vivant. Même avec une source d'énergie parfaitement "propre", l'effet du déploiement serait dramatique.
La 5G tue. Non pas à cause des effets des ondes sur la santé humaine. Mais en tant que création artificielle d'un besoin arbitraire aux conséquences dévastatrices. On ne PEUT PLUS continuer à faire "comme si" ces folies n'avaient pas de conséquences. Nous avons DEJA tué 70% du vivant (avec presque aucun réchauffement climatique). Préfère-t-on la vie ou le débit du réseau téléphonique ? C'est (presque) aussi simple que cela.

Auteur: Barrau Aurélien

Info: Publication facebook du 10.03.19

[ simplicité volontaire ] [ hyperconnectivité ] [ vente forcée ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

L'amour est masochiste. Ces cris, ces plaintes, ces douces alarmes, cet état d'angoisse des amants, cet état d'attente, cette souffrance latente, sous-entendue, à peine exprimée, ces mille inquiétudes au sujet de l'absence de l'être aimé, cette fuite du temps, ces susceptibilités, ces sautes d'humeur, ces rêvasseries, ces enfantillages, cette torture morale où la vanité et l'amour-propre sont en jeu, l'honneur, l'éducation, la pudeur, ces hauts et ces bas du tonus nerveux, ces écarts de l'imagination, ce fétichisme, cette précision cruelle des sens qui fouaillent et qui fouillent, cette chute, cette prostration, cette abdication, cet avilissement, cette perte et cette reprise perpétuelle de la personnalité, ces bégaiements, ces mots, ces phrases, cet emploi du diminutif, cette familiarité, ces hésitations dans les attouchements, ce tremblement épileptique, ces rechutes successives et multipliées, cette passion de plus en plus troublée, orageuse et dont les ravages vont progressant, jusqu'à la complète inhibition, la complète annihilation de l'âme, jusqu'à l'atonie des sens, jusqu'à l'épuisement de la moelle, au vide du cerveau, jusqu'à la sécheresse du coeur, ce besoin d'anéantissement, de destruction, de mutilation, ce besoin d'effusion, d'adoration, de mysticisme, cet inassouvissement qui a recours à l'hyper irritabilité des muqueuses, aux errances du goût, aux désordres vaso-moteurs ou périphériques et qui fait appel à la jalousie et à la vengeance, aux crimes, aux mensonges, aux trahisons, cette idolâtrie, cette mélancolie incurable, cette apathie, cette profonde misère morale, ce doute définitif et navrant, ce désespoir, tous ces stigmates ne sont-ils point les symptômes mêmes de l'amour d'après lesquels on peut diagnostiquer, puis tracer d'une main sûre le tableau clinique du masochisme ?

Auteur: Cendrars Blaise

Info: Moravagine, p.61, Livre de Poche, no 275, Paris, 1960

[ voyage ]

 

Commentaires: 0

principe de précaution

Un point semble acquis depuis que la canicule, en août dernier, a fait les ravages que l’on sait : notre société doit se doter de toute urgence d’outils susceptibles d’anticiper les situations à risque, de les repérer, de les renifler, de les identifier si possible avant même qu’elles ne se connaissent elles-mêmes. 

L’idéal serait d’écraser le serpent dans l’œuf avant que l’œuf ne soit pondu. Avant que le serpent ne songe à le pondre. Avant que le serpent n’existe. Avant la Genèse, en somme. Avant le monde, cet amas infernal d’aléas de toutes sortes, de dangers toujours nouveaux, toujours en devenir et toujours surprenants, et qui ne veulent pas dire leur nom avant de se manifester dans toute leur ampleur dévastatrice. [...] On a fait sévèrement grief au gouvernement de ne pas avoir reconnu le risque alors qu’il était encore incertain. Et aux autorités sanitaires d’avoir fait montre, les premiers jours, d’un déficit flagrant de réactivité par rapport à un phénomène encore relativement invisible. Mais aussi aux municipalités et aux conseils généraux, qui auraient pu trouver sans grande difficulté les moyens et les énergies nécessaires pour organiser des actions préventives et anticipatrices de prophylaxie et de contraception si seulement ils avaient pensé à penser à la canicule avant que tout le monde y pense. Mais ils n’ont pas pensé à y penser. D’où les dysfonctionnements dont on les accuse et dont ils essaient tant bien que mal, plutôt mal que bien, de se disculper.

Mais on ne les y reprendra plus. Ils vont travailler désormais sur toutes les menaces et suspensions. Sur les prochaines canicules, bien entendu, et sur les inondations, sur les orages, sur les incendies, sur les ouragans, sur les tremblements de terre, sur les tempêtes de grêle, sur les marées noires. Sur les épidémies en projet et sur les intentions de pandémies. Sur le vent, sur la pluie, sur la neige. Sur les déluges et sur les crues. Sur les giboulées de feu, les inondations de vent, les fournaises de neige. Sur le cyanure qu’un dingue injectera un de ces jours dans les yaourts des supermarchés. Ou dans les petits pots de bébé.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1720

[ sécurité ] [ absurde ] [ pouvoir prophétique ] [ peur ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson