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humour

"On me renvoya d'abord mon exemplaire avec une note : "Veuillez appeler dès que possible concernant la représentation des Cosaques comme des monstres primitifs." Il s'avérait que mon exemplaire manquait de sensibilité culturelle à l'égard des Cosaques. J'ai tenté d'expliquer que, loin de traiter les Cosaques de monstres primitifs, suggérant simplement que d'autres avaient considéré les Cosaques comme tels. Le coordinateur me répondit que c'était là mon erreur : les autres ne considéraient pas les Cosaques comme des monstres primitifs ; en fait, "les Cosaques ont une image plutôt romantique."

J'ai alors envisagé de lui citer l'entrée Cosaques dans le Dictionnaire des idées reçues de Flaubert : "Mangent de la chandelle" ; mais alors la charge de la preuve m'incomberait à nouveau afin de démontrer que les chandelles sont une forme primitive d'alimentation. Au lieu de cela, j'ai adopté la ligne selon laquelle la probabilité qu'un cosaque assiste à l'exposition était très faible. Mais le rédacteur en chef rétorqua que ce n'était pas la question, "et de toute façon on ne sait jamais en Californie".

Auteur: Batuman Elif

Info: The Possessed: Adventures With Russian Books and the People Who Read Them

[ embrouillaminis sémantiques ] [ représentations prisons ] [ politiquement correct ] [ kafkaïennes verbalisations ]

 

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mise en garde

L'un des moments les plus troublants de Ceux de 14, presque surnaturel, est celui où Genevoix est sauvé de la mort par un mourant. Un soldat, sans doute paralysé par une balle reçue dans la moelle épinière, est étendu sur d'autres cadavres en travers du boyau où s'est engagé l'officier. Par la seule intensité de son regard, où s'est concentré ce qui lui reste de vie, le blessé prévient Genevoix de la balle qui l'attend au créneau où lui vient d'être abattu, dans l'axe de tir au bout duquel le guerrier allemand embusqué guette sa prochaine cible. Ce qui relie alors le mourant à celui qui conserve la vie grâce à lui est inexprimable, sauf par Ceux de 14. Il faut aller voir comment c'est dit et comment est dit l’effort d’expression muette du mourant, puis le soulagement dans ses yeux quand il sait qu'il a été compris, qu'il a sauvé la vie de l'inconnu qui passe, ce soldat français, son camarade. Le regard de cet homme - qui était-il ? - a sauvé le sous-lieutenant Genevoix devenu, pour toujours, leur regard à tous.

Auteur: Bernard Michel

Info: Pour Genevoix

[ yeux messagers ] [ alerte ] [ agonie ]

 
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éducation

... A propos de l'enfance, un thème me fascine depuis toujours. Nous mettons vingt ans à tout apprendre et nous passons le reste de notre vie à nous débarrasser des tabous, des préjugés, des règles collectives, des idées reçues, pour conquérir une vérité individuelle. Il nous faut lutter toute la seconde partie de notre vie pour réparer les dégâts causés par l'éducation obtuse, fanatique, traditionnelle, les règles de morale reçues dans l'ambiance sacro-sainte de la famille, à un âge où il nous est impossible de refuser cet enseignement.

...Prends, par exemple, le mariage : dès notre jeunesse, on nous a habitués au conte qui se termine par "et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants…" C'est un but dans la vie que l'on nous met en tête. Alors que ce n'est que le point de départ. Le début et non la fin. On nous propose le premier chapitre comme conclusion. On arrive au mariage absolument ignorant parce que cet événement nous a été présenté d'une façon mythique, inexacte. Il devient une source de désillusions, de névroses…

Je suis sûr que tout changera un jour…..

Auteur: Fellini Federico

Info: Parlant de son film "Juliette des esprits"

[ déprogrammation ]

 

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existence

... A propos de l'enfance, un thème me fascine depuis toujours. Nous mettons vingt ans à tout apprendre et nous passons le reste de notre vie à nous débarrasser des tabous, des préjugés, des règles collectives, des idées reçues, pour conquérir une vérité individuelle. Il nous faut lutter toute la seconde partie de notre vie pour réparer les dégâts causés par l'éducation obtuse, fanatique, traditionnelle, les règles de morale reçues dans l'ambiance sacro-sainte de la famille, à un âge où il nous est impossible de refuser cet enseignement.

...Prends, par exemple, le mariage : dès notre jeunesse, on nous a habitués au conte qui se termine par " et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants…"  C'est un but dans la vie que l'on nous met en tête. Alors que ce n'est que le point de départ. Le début et non la fin. On nous propose le premier chapitre comme conclusion. On arrive au mariage absolument ignorant parce que cet événement nous a été présenté d'une façon mythique, inexacte. Il devient une source de désillusions, de névroses…

Je suis sûr que tout changera un jour…

Auteur: Fellini Federico

Info: Interviewé sur son film "Juliette des esprits"

[ programmation - déprogrammation ] [ grandir ]

 

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femmes-hommes

- Qu'est-ce que vous faites, vous travaillez, vous étudiez ? demanda-t-il de nouveau.
La jeune fille leva la tête. Blokhine découvrit de légères taches de rousseur pâles sur le nez et le front, une très petite bouche vermeille, des yeux purs transparents et, dans ces yeux, un monde à elle, étranger pour lui, une vie à elle, inconnue de lui, et qui lui était inaccessible.
- Je travaille, répondit-elle avec confiance. Comme contrôleuse. Sur l'autre rive... Je me suis présentée à l'École supérieure, je n'ai pas été reçue... J'avais travaillé comme une folle pour préparer l'examen, et voilà, tout ça pour rien.
- Et maintenant, vous vous ennuyez ?
- Pendant la journée, au travail, ça va. Le soir, je m'ennuie beaucoup. Toujours seule, seule. Je sors rarement, seulement au cinéma de temps en temps. Maman n'aime pas rester seule. Et je brode, vous voyez... Ah ! Comme c'est bien que vous ayez loué une chambre chez nous, je déteste les pièces vides ! Je craignais que vous ne vous plaisiez pas ici. C'est un trou perdu... Qu'est-ce qui peut bien plaire chez nous ?
Elle enveloppa la cuisine d'un regard hostile. Ses yeux s'étaient un peu assombris.
" C'est vous qui m'avez plu ", aurait voulu dire Blokhine, mais il se tut.

Auteur: Kazakov Iouri

Info: La Petite Gare, et autres récits, La maison sous la falaise, chapitre II

[ rencontre ] [ retenue ] [ littérature ]

 

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inconscient

Chacun de ces moments où nous avons été profondément conscients, chaque moment au cours duquel nos perceptions furent claires, intenses et authentiques, est marqué pour toujour du sceau indélébile du détail des formes et sensations dont l'expérience fut reçue. Et le retour de toute forme ou sensation similaire peut superposer ce souvenir sur le présent et amener ainsi le passé à revenir et revivre. Alors, si à l'instant de cette résurrection, au lieu d'oblitérer le présent nous pouvions continuer à en être conscient, si nous pouvions retenir le sens entier de notre identité et en même temps revivre pleinement ce moment  que nous avions cru effacé pour toujours, alors, et  alors seulement, nous sommes enfin  en pleine possession du temps perdu et atteignons en nous-même l'essence la plus profonde de notre être, très éloignée de cette personnalité superficielle que nous considérons en général comme étant nous-même. L'entièreté de notre temps est stocké dans la série des souvenirs authentiques qui se sont accumulé aux cours de nos expériences et notre vraie vie est seulement possible lorsque nous cessons d'en être séparé. C'est seulement alors que notre essence propre, qui reste elle inchangée, inchangeable, et par conséquent indépendante des loi du temps, peut revenir à la surface. Cette part de notre être, bibliothèque du passé et qui vit encore, cette part de nous qui  par conséquent est intemporelle, est du coup une réalité entièrement étanche et imperméable à tout changement.

Auteur: Leon Derrick Lewis

Info: *Introduction to Proust: his life, circle and his work. Published by Kegan Paul, Trench, Trubner 1940.

[ mémoire sélective ] [ réminiscence ] [ moi ] [ ego ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

Frère, notre territoire était grand et le vôtre était petit. Vous êtes maintenant devenus un grand peuple, et il nous reste à peine l'espace pour étendre nos couvertures. Vous avez notre pays, mais cela ne vous suffit pas. Vous voulez nous forcer à épouser votre religion. Frère, continue à écouter. Tu te dis envoyé ici pour nous apprendre à rendre le culte au Grand Esprit d'une manière qui lui soit agréable. Et tu prétends que si nous n'adoptons pas la religion que vous les Blancs vous prêchez, nous serons malheureux ici-bas. Tu dis être dans le vrai et que nous sommes perdus. Comment pourrions-nous vérifier la vérité de tes paroles? (...) Frère, tu dis qu'il n'y a qu'une seule façon d'adorer et de servir le Grand Esprit. Si il n'y a qu'une religion, pourquoi le peuple blanc est-il si partagé à ce sujet? Nous savons que votre religion est écrite dans un livre. Pourquoi n'êtes-vous pas tous d'accord, si vous pouvez tous lire le livre? Frère, nous ne comprenons pas ces choses. On nous dit que ta religion a été donnée à tes ancêtres, et s'est transmise de père en fils. Nous aussi nous avons une religion que nos ancêtres ont reçue et nous ont transmise, à nous, leurs enfants. Nous rendons le culte de cette manière. Il nous apprend à être reconnaissants pour toutes les faveurs que nous recevons, à nous aimer les uns les autres et à être unis. Nous ne nous querellons jamais à propos de religion parce que c'est un sujet qui concerne chaque homme devant le Grand Esprit.

Auteur: Red Jacket Otetiani Sagoyewatha Sa-go-ye-wa-tha

Info: sagesse amérindienne

[ usa ]

 

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potentialité

[...] les termes puissance et acte [...] sont, dans l'ordre de l'universalité des choses, le pendant des termes matière et forme dans l'ordre des choses corporelles, même à prendre ces termes au sens du langage usuel. 

Avant que le bloc de marbre, matière de la statue de César, eût reçu la forme de César, il pouvait la recevoir ; s'il n'avait pu la recevoir, il ne l'aurait jamais reçue. Mais, s'il pouvait recevoir la forme de César, puisqu'il l'a reçue, il pouvait en recevoir bien d'autres, une infinité d'autres. Le même bloc de marbre, en effet, au lieu de devenir une statue de César, aurait pu devenir la statue de Napoléon, ou de n'importe qui. Même après qu'il a reçu la forme de César, il pourrait en recevoir d'autres, si on le modifiait : il cesserait d'être la statue de César, et deviendrait la statue d'autre chose.

C'est ce qu'on veut signifier, quand on dit que le bloc de marbre était ou est encore en puissance à telle ou telle chose, à telle ou telle forme, à tel ou tel être accidentel. Quand, au contraire, il est devenu, dans l'ordre de l'être accidentel, cette chose ou cette autre, ayant reçu sa forme, on dit qu'il est cette chose en acte. Par où l’on voit que ces termes puissance et acte se disent en fonction du fait d'être. Ce qui n’est pas encore, mais peut être est dit être en puissance. Ce qui est en fait est dit être en acte. Le mot acte ne se prend donc pas, ici, dans le sens d'action, mais dans le sens d'être.

Auteur: Pègues Thomas

Info: Dans "Aperçus de philosophie thomiste et de propédeutique", pages 70-71

[ définis ] [ aristotélisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-machine

Nous sommes enfermés-enfumés-désorientés dans le bla bla de l’infobésité, des idées reçues et autres médiatiquement correct/convenable du moment, ressassés ad nauseam par des mammifères (blanc occidentaux décisionnaires encore) parait-il évolués, qui ont bien peine à gérer, tant au niveau subjectif qu’objectif (j’en suis un autre) le gouffre existant entre la rapidité de la pensée articulée (grosso modo le langage consensuel) et la lenteur des processus socio-macro-évolutifs.

Ceci étant, ce qui peut agacer dans tout ce binz, c’est que deux sujets centraux ne sont que trop peu abordés.

a) Le surpeuplement/vieillissement des populations et donc une discussion sur les manières d’aborder/gérer la problématique.

b) Les habitudes de luxe et autres "idées reçues" de bcp d’individus, déresponsabilisés par la démagogie des politiciens aux commandes de démocraties-états-providences, la France étant un exemple frappant. Et autres blanc occidentaux post-coloniaux, ici majoritaires (encore).

Sujets centraux qui, couplés au problème climatiques global, sont directement liés aux diverses emmerdes migratoires.

Tous paramètres qui devraient être au centre d’une réflexion peut-être trop complexe pour qu'on la laisse à des êtres instables, peu sûrs d’eux, limités, intéressés à leur survie propre et donc non neutre.

Ce que certain, comme Paul Jorion tendent à espérer venant d’une AI bien gérée.

En faisant gaffe à ce que peuvent générer les solutions. Que ce soit le modèle chinois, avec son système cybernetico big-brother. Ou Suisse, (attractive encore ?) qui, ne cessant de voir sa population augmenter sur un espace non extensible (la croissance, mais oui, encore et toujours ma chère), génère petit à petit un système cybernetico-organisationnel qui ressemble toujours plus à une sur-organisation auto-étouffante… kafkaïenne, incompréhensible, etc…

Auteur: Mg

Info: 23 juin 2023

[ macroéconomie ] [ question ] [ glocalisation ] [ intelligence artificielle ] [ surpopulation ]

 

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parlêtre

L’existence de tout organisme vivant a pour corrélat dans le monde un ensemble singulier d’objets présentant un certain style. Mais s’agissant de l’homme, cet ensemble est d’une diversité surabondante, luxuriante. De plus, l’objet humain, le monde des objets humains, reste insaisissable comme objet biologique. Or, ce fait se trouve dans cette conjoncture devoir être étroitement, voire indissolublement, mis en relation avec la soumission, la subduction de l’être humain par le phénomène du langage.

[...] ce qui est saisissable au niveau du discours concret, se présente toujours, par rapport à l’engendrement du sens, dans une position d’ambiguïté, étant donné que le langage est tourné vers des objets qui incluent déjà en eux-mêmes quelque chose de la création qu’ils ont reçue du langage même. C’est ce qui a pu faire l’objet de toute une tradition, voire de toute une rhétorique philosophique, celle de la critique dans le sens le plus général, qui pose la question – que vaut ce langage ? Que représentent ces connexions par rapport à celles auxquelles elles paraissent aboutir, qu’elles se posent même pour refléter, et qui sont les connexions du réel ?

C’est en effet la question à quoi aboutit une tradition philosophique dont nous pouvons définir la pointe et le sommet par la critique kantienne, qui peut s’interpréter comme la plus profonde mise en cause de toute espèce de réel, pour autant que celui-ci est soumis aux catégories a priori non seulement de l’esthétique, mais aussi de la logique. C’est là un point-pivot, d’où la méditation humaine est repartie pour retrouver ce qui n’était point aperçu dans cette façon de poser la question au niveau du discours logique et d’interroger la correspondance entre le réel et une certaine syntaxe du cercle intentionnel en tant qu’il se ferme dans toute phrase.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, page 50

[ circularité ] [ recherche d'une sortie ] [ idiomes interfaces ] [ signes transcodés ]

 

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