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métaphysique

Mais cette grave question du "retour de l'ignorance", rebaptisé "retour du spirituel", dépasse le propos de ce petit livre.

Auteur: Baudet Jean-C.

Info: Curieuses histoires des dames de la science

[ rationalisme ] [ sciences ]

 

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langage

C'est pas un nom pour mourir ça, Königsberg. Ça vous racle la gorge, on dirait un crachat puis un rot s'ensuivant. Je suis bien reconnaissante à Staline qu'il a rebaptisé ça Kaliningrad par la suite. Maintenant c'est à Kaliningrad qu'il est mort mon Victor, ça sonne quand même plus joli, non ? Kaliningrad... on dirait des clochettes d'enfant qui résonnent dans la forêt. On doit y reposer tranquille et en douceur, il me semble...

Auteur: Deloffre Virginie

Info: Léna

[ musique ]

 

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littérature

De la conquête coloniale, il nous reste des livres, Loti ou Peyré, des mémoires, Lyautey ou Brazza, des images. Et ce musée, rebaptisé, mais dont on se souvient qu'il a été bâti pour l'Exposition coloniale de 1931. On venait voir les négresses à plateau, les crocodiles qu'on ne connaissait qu'à l'état de souliers ou de sac, les boas constrictors et les missionnaires barbus qui évangélisent les sauvages à coups de crucifix sur le crâne. Tarzan rencontre Jane dans la jungle, le docteur Schweitzer joue du Bach persuadé que c'est plus harmonieux que les tam-tams de Lambaréné, King-Kong s'échappe et terrorise le monde blanc, Tintin et Milou bouclent leur valise pour le Congo.

Auteur: Enard Jean-Pierre

Info: Un bon écrivain est un écrivain mort, Le musée des colonies, p.32-33

[ colonialisme ]

 
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mégapole

Dans son enfance, la capitale vivait à un rythme lent et provincial. Mais au cours de ces dix dernières années, il avait vu la métropole s'étendre comme les tentacules d'une pieuvre, vers l'est et le sud, avec toujours plus de routes, de centres commerciaux, d'immeubles sortant de terre en quelques jours, tels des champignons après la pluie. Cette prospérité vertigineuse attirait des millions de miséreux analphabètes et non qualifiés, venus des Etats pauvres du nord de l'Inde. L'explosion démographique - la capitale comptait désormais plus de seize millions d'habitants - s'accompagnait d'une augmentation considérable de la criminalité. La conurbation d'Old Delhi, de New Delhi et de ses nombreuses banlieues s'appelait Territoires de la capitale nationale, ou, comme les journaux l'avaient facétieusement rebaptisée, Territoires du crime national.

Auteur: Tarquin Hall

Info: L'homme qui exauce les voeux 10/18, p.17

[ évolution ] [ inde ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

historique

L'ordre des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon avait été fondé en 1118 de l'ère chrétienne, après la première croisade. Les chevaliers templiers formaient un ordre militaro-religieux de moines-mercenaires mandaté par le pape pour protéger le royaume de Jérusalem contre les tribus musulmanes voisines et sécuriser le passage de pèlerins européens en Terre sainte. Ils étaient célèbres, craints pour les tactiques de combat meurtrières et pour leur serment fanatique de ne jamais battre en retraite sur le champ de bataille même au prix de leur vie. Les templiers avaient conservé le contrôle du Mont du Temple jusqu'à leur massacre par une armée musulmane conduite par Saladin à la bataille de Hattin au XIIème siècle. Ils avaient même utilisé le Dôme du Rocher comme quartier général et l'avaient rebaptisé du nom latin de Templum Domini. (le Temple du Seigneur).

Auteur: Byrnes Michael

Info: Le secret du dixième tombeau

[ religion ]

 

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paranormal

Ils annonçaient clairement la couleur puisqu’il y avait écrit en gros sur la première page : "RELIGION RAÉLIENNE". J’avais déjà entendu parler de cette secte : elle était dirigée par un certain Claude Vorilhon, ancien chroniqueur sportif dans un journal local – "La Montagne" de Clermont-Ferrand, je crois. En 1793, il avait rencontré des extraterrestres lors d’une excursion dans le cratère du puy de Lassolas. Ceux-ci se faisaient appeler les Elohim ; ils avaient créé l’humanité en laboratoire, bien des millions d’années auparavant, et suivaient de loin l’évolution de leurs créatures. Naturellement ils avaient délivré un message à Claude Vorilhon, celui-ci avait abandonné son métier de chroniqueur sportif, s’était rebaptisé Raël et avait créé le mouvement raélien dans la foulée. Une des missions qui lui avaient été confiées était de bâtir l’ambassade qui servirait à accueillir les Elohim lors de leur prochain passage terrestre.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Lanzarote", Librio, 2021, page 34

[ historique ] [ fondateur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

socialisme

[Claude Henry de] Saint-Simon a voyagé en Amérique et en Espagne. La Révolution l’a converti, il a changé brusquement de nom, s’est rebaptisé Claude-Henri Bonhomme. Et "Citoyen" bien entendu pour effacer la particule, cette surenchère du passé dans l’individuation que représentait la particularisation. Purification, a-t-il dit, par un baptême républicain de la "tache de son péché originel" qui le détachait de l’indistinct, de l’ensemble indéterminé des hommes. Il a donc dépouillé le vieil homme pour revêtir le bonhomme…
La Révolution a failli, lui aussi, comme tant d’autres, le dévorer. Onze mois de prison sous la Terreur. Une nuit de son incarcération, l’ombre de Charlemagne lui est apparue. Autant dire le spectre de son nom refoulé puisque chez les Saint-Simon, on a toujours raconté qu’on descendait de Charlemagne.
"Mon fils, a dit le vieil Empereur, tes succès comme philosophe égaleront ceux que j’ai obtenus comme militaire et comme politique. "
Ainsi lui parla Charlemagne.
J’abrège ses inventions, ses trafics. Sous le Directoire, il imagine un jeu de cartes où le Génie, la Liberté et l’Egalité remplacent les Rois et les Valets. Inégalitarisme des cartes à jouer, s’indigne-t-il brusquement. Il faut que la justice sociale passe aussi dans le hasard des cartes.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 130-131

[ précurseur ] [ anecdotes ] [ histoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

culture

L'appauvrissement du vocabulaire et de la pensée qui a démarré il y a une cinquantaine d'années, et ne reviendra sans doute pas en arrière avant des lustres, est entériné par la simplification quand ce n'est pas la vulgarité des médias naguère les plus respectés. L'absence d'humour et de distance faisant partie de la règle éditoriale un peu partout, de même que cette légèreté intellectuelle que procurait une bibliothèque mentale bien garnie, un François Mauriac aurait aujourd'hui un mal fou à placer son "Bloc-Notes", pour ne prendre qu'un exemple en France, oecuménique de surcroît. La vraie vie va-t-elle se réfugier dans les revues académiques ? Il y a dans l'air comme une organisation mondiale de l'insignifiance, à laquelle chacun est ravi d'apporter chaque matin sa petite collaboration en travaillant à se montrer le moins profond, le moins subtil et le moins savant possible. Tout à l'heure on avait Donald, voici maintenant Simplet. Cette orchestration de l'existence par l'importance donnée à la marchandise idiote et au relationnel basique ne pouvait évidemment que faciliter l'entrée en scène de ce qui a toujours été en coulisses prêt à remplir le vide des esprits : la religion, elle aussi gadgétisée en ses signes extérieurs et rebaptisée "spiritualités" par le marketing...

Auteur: Polastron Lucien Xavier

Info: Livres en feu : Histoire de la destruction sans fin des bibliothèques, p. 321, Les nouveaux biblioclastes

[ décadence ]

 

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post-darwinisme

Internet et l’informatique en général ont joué un rôle permanent dans l’histoire de la mémétique, par exemple en faisant accepter l’idée que des codes non biologiques (typiquement, les virus informatiques) puissent avoir une reproduction autonome. La résolution de problèmes industriels a rebaptisé mémétiques les algorithmes génétiques. Mais surtout, le tissu social de l’internet, plus maillé de jour en jour, constitue une deuxième couche de lien social, d’interactions et de contenu. Il prend une telle épaisseur qu’il abrite sa propre faune. Des contenus – humoristiques, effrayants ou engagés – prolifèrent à une vitesse telle qu’on ne pourrait plus les contrôler sans "fermer" Internet. On appelle cela Internet memes parce que, depuis le début, la mémétique et la web culture sont consanguines. Le court-circuit linguistique ne s’est pas fait attendre, bien que personne ne l’ait anticipé : les "mèmes Internet" sont devenus mèmes par la grâce simplificatrice des médias grand public. Le nom sans objet a fusionné avec l’objet sans nom. Malheureusement, on se polarise trop sur les contenus sémantiques d’Internet, alors que l’on devrait aussi s’intéresser à la structure procédurale qui les sous-tend, en étudiant par exemple les puissants mèmes aux implications politiques et sociétales lourdes que sont Share (partagez du contenu), Like (dites que vous aimez) et Report (signaler un abus) !

Au fil des années, la communauté des méméticiens avait commencé à "tuer le père" en se détachant progressivement de Dawkins, de son analogie trop simple, éloquemment nommée "camisole intellectuelle" (Wallace, 2013). Mais voici qu’au festival de Cannes 2013, le succès des Internet memes fait sortir du bois "l’athée le plus célèbre du monde", avec un vidéo-clip taillé selon les codes visuels de YouTube. La nouvelle "petite phrase" de Dawkins est un pied de nez à toute la science sérieuse : "L’idée même de mème a elle-même muté et évolué dans une nouvelle direction".

Le jeu de mot "mutations are designed not random" (les mutations sont créées, pas aléatoires) est délibérément contestable : il ouvre une conception nouvelle du rapport entretenu par les variantes culturelles avec le terrain humain. La créativité et l’intention de l’artiste y font partie des conditions de naissance de la solution créative, sont le générateur de hasard.

Si exaspérant soit-il, Dawkins joue son rôle de diva en "levant des fonds" : il utilise le modèle économique de demain, celui qui convertit l’attention captée en revenus. Grâce aux Internet memes, il fait d’une pierre trois coups. Car pour une nouvelle science, il ne faut pas seulement de nouvelles lunettes et beaucoup de temps de cerveau, mais aussi un nouveau champ de données, une espèce inconnue, un nouveau continent. Autrement, on se heurte au reproche classique : "mais pourquoi aurait-on besoin de vos nouvelles lunettes, alors que celles que nous fabriquons déjà fonctionnent très bien ?" L’ennui, c’est que les vieilles lunettes ne voient pas bien ce qui est en train de se passer parce que cela va trop vite.

Une autre forme de science est nécessaire pour demain

On sait dire aujourd’hui "à quelle question la mémétique apporte une réponse". Les questions apparaissent chaque jour un peu plus clairement : pourquoi les phénomènes de société échappent-ils à toute prévision et plus encore à tout contrôle ? Pourquoi même les bonnes nouvelles sont-elles surprenantes ? Qu’est-ce qui influence les influenceurs ? Jusqu’où tel bouleversement va-t-il se propager ? Est-il normal que les objets nous utilisent et communiquent entre eux ? Aujourd’hui, la difficulté de prévoir, l’irruption permanente et encouragée de la nouveauté, voire de la disruption, ainsi que l’explosion des données massives (big data) appellent les compétences sociocognitives des "tendanceurs". Pensée rapide, échanges en réseau, erreur autorisée, remise en cause permanente et preuve par l’action. La mémétique rejoint cet arsenal des chasseurs de tendances parce qu’elle voit le monde avec d’autres lunettes, des lunettes qui savent que l’on regarde du vivant autoorganisé et non plus du "construit par l’homme selon des plans". Du coup ces lunettes nous rendent davantage capables de voir ce qui change rapidement et d’en percevoir les évolutions possibles. Aujourd’hui, la mouvance de l’économie collaborative se propose de mettre en partage le "code source" d’innovations citoyennes directement prêtes à être  expérimentées. 

Il devient impossible de penser seul ou en petits groupes centrés sur l’allégeance à un seul paradigme. Les sujets d’études offerts aux sciences de l’homme par le monde contemporain affolent par leur nombre, leur diversité et leur vitesse de renouvellement. De même, la connaissance se fabrique partout en même temps, dans un tissu ouvert constitué de personnes et de machines. La conscience même du sujet connecté n’est plus la même que celle du sujet isolé. La mémétique peut fournir un ensemble de métaphores agissant à la manière de passerelles interdisciplinaires, telles que la vision des solutions comme chemins entre états instables, celle du stockage partiel des souvenirs dans les objets, ou celle de l’ADN organisationnel comme fonctionnement implicite partagé des collectifs.

Une première condition est le recentrage indispensable de l’observation, du mème abstrait vers la solution concrète que l’on voit se reproduire et évoluer.

Une autre serait de mettre en lien souplement, autour de ce concept général de solutions, toutes les observations et réflexions – sans aucune contrainte disciplinaire – sur la manière dont nos actions s’inspirent et se déclenchent à partir des corps, des lieux et des objets, se répètent, sont bien ou mal vécues en commun, sont mémorisées, fabriquent des structures, produisent des récits…

Mais avant tout, la plus importante est de reconnaître la mémétique pour ce qu’elle est : un projet collaboratif, spontané, a-disciplinaire, mondial, qui nous équipe d’un regard neuf sur ce que la vie humaine est en train de devenir… un regard qui change jusqu’à notre conception de nous-mêmes. La mémétique ne mourra pas tant que ce travail restera à faire. Elle ne s’effacera pas, si ce n’est dans un projet plus grand qui réponde aux mêmes nécessités et partage la même ouverture.

Auteur: Jouxtel Pascal

Info: In Cairn infos, reprenant Hermès, La Revue 2013/3 (n° 67), pages 50 à 56

[ distanciation ] [ recul épistémologique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel