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bipolarité

La pensée et l'art, me disais-je essaient d'explorer ce que nous sommes, ils révèlent notre infinie variété, ambigüe et contradictoire, ils cartographient ainsi notre nature: Shakespeare et Dostoievski, me disais-je, éclairent les labyrinthes de la morale jusque dans leurs derniers recoins, ils démontrent que l'amour est capable de conduire à l'assassinat ou au suicide et ils réussissent à nous faire ressentir de la compassion pour les psychopathes et les scélérats; c'est leur devoir, me disais-je, parce que le devoir de l'art (ou de la pensée) consiste à nous montrer la complexité de l'existence, afin de nous rendre plus complexes à analyser les ressorts du mal pour pouvoir s'en éloigner, et même du bien, pour pouvoir peut-être l'apprendre.

Auteur: Cercas Javier

Info: L'Imposteur, p.18

[ littérature ]

 

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musique

Recoins de ma vie.
Souvent, je regrette d'être venu moi-même en ce bas monde; non pas que je haïsse le monde. Non.... J'aime le monde, le grand monde et même le demi-monde, étant personnellement une sorte de demi-mondain.
Mais que je suis venu faire sur cette Terre si terrestre et si terreuse?
Y ai-je des devoirs à remplir? Y suis-je venu pour accomplir une mission - une commission?
M'y a-t-on envoyé pour m'amuser? pour me distraire un peu?... pour oublier les misères d'un au-delà dont je ne me souviens plus? N'y suis-je pas importun?
Que répondre à toutes ces questions?
Croyant bien faire, presque à mon arrivée, ici-bas, je me suis mis à jouer quelques airs avec des accords que j'inventai moi-même....
Tous mes ennuis sont venus de là...

Auteur: Satie Erik

Info: Écrits réunis par Ornella Volta, Éditions Champ Libre, 1981, p. 176

[ ils ont dit ] [ Personnel ]

 
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travail

John Milton avait vraiment un boulot de merde. Tout le monde n'arrêtait pas de le lui dire. Les couvreurs qui goudronnaient les toitures en plein mois de juillet à Miami le lui disaient. Les vidangeurs de fosses septiques aussi. Et les types chargés de réparer les lignes à haute tension rompues par temps de pluie. Et les gars qui fouillent les petits recoins dans les aéroports. Et les membres de l'équipe qui accompagne les Harlem Globetrotters et doit faire semblant d'avoir une chance. Et l'acteur incarnant le personnage de Star Treck qui n'a aucune réplique à dire et qui doit descendre sur la planète hostile avec Kirk, Spock et Bones... Tous lui répétaient la même chose : "John, t'as vraiment un boulot de merde !"
John était professeur suppléant dans l'enseignement public.

Auteur: Dorsey Tim

Info: Triggerfish Twist

[ enseignement ] [ dénigrement ]

 

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conscience

La vérité palpite, subjuguée et silencieuse. Dissimulée dans les recoins les plus sombres de son esprit, oubliée dans d'anciennes archives judiciaires, recouverte par les confus rapports oraculaires ou simplement prisonnière de la répression ou de l'ignorance, comme s'il s'agissait de l'un de ces animaux qui hibernent longtemps sans se manifester, mais qui même dans cet état restent vivants. (...)
La vérité. Cette chose si désirée et en même temps si redoutée. Parfois par méchanceté, d'autres fois par douleur ou simplement parce que le temps a étendu dessus son voile fatal pour la dissimuler, elle gît, opprimée, d'autant plus forte qu'elle est cachée. Parce qu'elle ne sait pas mourir. Elle a beau pouvoir être réduite au silence, dissimulée ou oubliée, elle n'en crie pas moins, à sa façon, pour se faire remarquer, pour rappeler son existence.

Auteur: Rolon Gabriel

Info: La maison des belles personnes

[ exactitude ]

 

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couple

Aimer quelqu'un, c'est comme emménager dans une maison, disait Sonja. Au début, on tombe amoureux de la nouveauté. On s'étonne chaque matin que tout cela ne vous appartienne, comme si on craignait qu'on n'annonce qu'il y a eu méprise, que nous ne sommes en réalité pas autorisés à habiter une si belle demeure. Puis les années passent et la façade se ternit, le bois se fissure par endroit, et on commence à aimer la maison moins pour sa perfection que pour ses imperfections. On apprend par coeur chacun de ses coins et recoins ; comment éviter de coincer la clé dans la serrure quand il fait froid ; quelles lattes du parquet ploient quand on marche dessus ; comment ouvrir la penderie sans faire grincer la porte. Ce sont tous ces petits secrets qui font que c'est notre maison.

Auteur: Backman Fredrik

Info: Vieux, râleur et suicidaire : La vie selon Ove

[ temps ] [ complicité ] [ littérature ] [ analogie ]

 

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hypersensibilité

Mais c'étaient surtout les images imperceptibles de mon esprit, les rares syllabes que je prononçais qui me faisaient peur. Il suffisait d'une pensée que je ne parvenais pas même à fixer, d'un simple frétillement de signification violacé, un hiéroglyphe vert de mon cerveau, pour que le malaise réapparaisse et que la panique croisse en moi. Qu'en certains recoins de la maison revinssent des ombres trop drues, humides, avec leurs murmures, les mouvements rapides de masses sombres et j'étais saisie d'épouvante. Alors, je me surprenais à allumer et à éteindre mécaniquement la télévision, rien que pour me tenir compagnie, à chantonner une berceuse dans le dialecte de mon enfance, ou l'écuelle vide d'Otto près du réfrigérateur me causait une souffrance insupportable, ou bien, en proie à une somnolence immotivée, je me retrouvais étendue sur le divan, occupée à me caresser les bras non sans les marquer du tranchant de mes ongles.

Auteur: Ferrante Elena

Info: Les Jours de mon abandon

[ angoisse ] [ déclic ]

 

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corniche basque

Saint-Jean-de-Luz conserve encore quelques recoins charmants, quelques tranquilles et honnêtes petites rues, empreintes du cachet local : toits débordants ; façades peintes à la chaux, où s'entrecroisent des poutres vertes ou rouges ; grands arbres passant par-dessus des clôtures de jardins ; échappées de vue sur la mer bleue ou les Pyrénées brunes ; paix et silence, entre des murs blancs, sur un pavage de galets marins...

Mais l'horreur des constructions modernes va se multipliant chaque jour. Pas un bout de plage, pas une gentille colline que ne déshonore à présent quelque grande bâtisse coûteuse, conçue par des rastaquouères extravagants, par des snobs en délire...

Quand ce serait si simple, mon Dieu, pour ne pas défigurer ce pays, de bâtir des maisons basques, comme certains rares artistes ont eu le bon goût de le faire !...

Hélas ! hélas ! qui nous sauvera de la pacotille moderne, du faux luxe, de l'uniformité et des imbéciles !...

Auteur: Loti Pierre

Info: Figures et choses qui passaient, 1898

[ urbanisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

homme-animal

Portée par de jeunes militants anticapitalistes et petit-bourgeois, l'idéologie antispéciste m'apparaissait délirante parce qu'en abolissant la pratique de l'élevage, elle prétendait mettre fin à une histoire liant l'homme à l'animal depuis dix mille ans, depuis la domestication de la chèvre dans la région du croissant fertile. Dépasser la révolution néolithique constituait un objectif pour le moins ambitieux, on pouvait laisser cela à ses promoteurs végétaliens, généralement des étudiants en sciences humaines ayant perdu tout lien à la terre et son travail.

Je me souviens qu'à l'école primaire, dans le cadre d'un cours de sciences naturelles, le maître avait tué puis disséqué une grenouille face à un parterre de garçons et de filles ricanant, plus ou moins intéressés ou dégoûtés : une telle leçon de choses serait-elle possible aujourd'hui, sans que les réseaux sociaux ne s'embrasent ?

Étrange monde dans lequel on s'apitoie sur le sort d'une oie gavée en détournant le regard des greniers à foin, recoins où se balancent les corps pendus et déjà assaillis de mouches des paysans endettés.

Auteur: Sansonnens Julien

Info: Septembre éternel

[ ségrégation ] [ discrimination ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

création

Je n'ai pas besoin de dire à mes confrères que je me trouvais maintenant au moment le plus intéressant de la vie d'un auteur: les heures et les jours qui suivirent furent comme une parenthèse de fièvre créatrice et de joie sans mélange. (...) Mais je dois renoncer hélas à faire sentir au lecteur ce que fut mon bonheur: ce sont des joies à ce point immatérielles, évanescentes, que les mots peuvent à peine les décrire. Tapies dans les recoins secrets de l'esprit, accompagnées ou suscitées par d'infinitésimales variations de trame, elles ont pourtant un si grand empire sur l'auteur et peuvent remplir le corps d'un tel bien-être que ni l'appétit ni la vertu, ni l'admiration ou la vanité, ou l'amour, ne peuvent leur être comparés dans l'échelle des bonheurs humains. Les scènes se déroulent avec une évidence si forte devant l'oeil intérieur, les personnages s'avancent sur la scène si humainement, avec une telle puissance et une telle compréhension que le créateur en ces instants a le sentiment d'habiter et de se mouvoir dans les êtres qu'il crée.

Auteur: Stevenson Robert Louis

Info: A propos du Maître de Ballantrae, Essais sur l'art de la fiction

 

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quête

Si l'on veut tenter d'élargir les bases de notre connaissance de la nature, on est obligé de se risquer dans les recoins les plus obscurs et de trouver le courage de faire violence aux préventions de notre actuelle compréhension du monde. Quand Galilée découvrit à l'aide de sa lunette astronomique les satellites de Jupiter, il se heurta lui-même aussitôt violemment aux préjugés du monde savant de son temps. Personne ne savait ce qu'était cette lunette, ni quel en était le pouvoir. Jamais personne encore n'avait parlé de satellites de Jupiter. Bien entendu, chaque époque pense que toutes celles qui l'ont précédée avaient eu des préjugés, et aujourd'hui plus que jamais on pense la même chose avec tout aussi peu de raison que jamais. Que de fois a-t-on vu déjà condamner la vérité ! Il est triste mais vrai que l'homme n'apprend rien de l'histoire. Ce fait nous causera les pires difficultés, car si nous nous disposons à collecter un matériel empirique en vue de faire quelque lumière sur un sujet aussi ténébreux, nous pouvons être tout à faits sûrs de le trouver là où toutes les autorités nous ont assuré qu'il n'y avait rien à chercher.
Il est peu profitable de raconter quelques cas isolés et bizarres, si bien attestés soient-ils ; cela conduit tout au plus à faire prendre le narrateur pour un homme crédule.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Synchronicité et Paracelsica

[ ouverture ] [ obscurantisme ]

 

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