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décrochage

Le vent fait virevolter un sac de plastique bleu autour de nos pieds. Je cligne des yeux. A nouveau, la rue vacille, s’incurve, tourne et se retourne sur elle-même jusqu’à former un cercle. Sous mes paupières, dans une voiture à l’arrêt, une enfant au visage livide hurle tandis qu’on la roue de coups. Je secoue la tête. Je promène mes yeux alentour. Personne n’a l’air de savoir que j’ai disparu dans un pli du sac de plastique qui vient de s’écraser dans une flaque froide. L’enfant que j’ai mise au monde me dévisage. Je pense Si elle est là, et que tu la vois te regarder, et que puisque tu la vois te regarder c’est qu’elle te voit, c’est donc que du temps a passé et que tu n’es pas un sac de plastique, et que tout ce qui a eu lieu auparavant est fini et bien fini et ne recommencera plus jamais. Le vent se faufile le long de nos jambes.

Auteur: Chiche Sarah

Info: Dans "Les enténébrés" page 83

[ répétition ] [ lignes temporelles ] [ vertige ]

 
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couple

Les plus fins parmi ses camarades comprenaient qu’il fût las à l’idée de reprendre à zéro une relation, de tout recommencer, de se relancer dans une conquête ou du moins une rencontre. Faire connaissance, se raconter, donner une bonne image de soi, écouter l’autre et s’intéresser à sa vie, s’imaginer y trouver une place. Faire preuve de curiosité, taire ses inquiétudes, dépasser ses doutes, courtiser ou se laisser charmer. Avoir des idées de soirées attrayantes, faire assaut de politesse, d’élégance, d’esprit, de virilité même, donner le change quand on n’y croit pas vraiment. Ce qu’il faut livrer de soi en vue d’une relation amoureuse est énorme et incertain. Et il n’y a pas d’autre façon pour se caser. C’est toujours un peu la même chose, les mêmes regards, les mêmes rires, les mêmes rites du cinéma, du restaurant, du verre dans un bar, sans oublier de payer évidemment, et le concert qu’on aurait séché, l’exposition de peinture à laquelle on n’irait jamais seul.

Auteur: Ferney Alice

Info: L'Intimité

[ efforts ] [ conventions sociales ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dialogue

Je me hisse sur la pointe des pieds et pose délicatement ma bouche sur la sienne. Je le sens maladroit, sa main effleure mon bras, il n’ose pas écarter les lèvres.

C’est un timide.

- Moi aussi, j’ai passé une excellente soirée.

Il est tout pâle.

Un grand timide.

- Appelez-moi.

Il acquiesce machinalement, puis je le vois pencher légèrement la tête.

- Pour quelle raison devrais-je vous appeler ?

La question me désarçonne.

- Au cas où vous auriez envie que... qu’on dîne à nouveau ensemble.

- On a déjà dîné ensemble. Pourquoi recommencer ?

J’écarquille les yeux, un peu déroutée.

- Je vous ai eue !

Et il éclate de rire.

- Si vous aviez vu votre tête.

Un à zéro. Il m’a bien eue, effectivement. Sa blague est gentiment ringarde, mais elle a fonctionné.

Auteur: Patterson James

Info: La villa rouge

[ séduction ] [ jeu ] [ humour ] [ drague ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j'éprouve le besoin de remplir un dernier devoir: adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m'a procuré, ainsi qu'à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j'ai appris à l'aimer davantage et nulle part ailleurs je n'aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l'Europe, s'est détruite elle-même. Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d'errance. Aussi je pense qu'il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde. Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux.

Auteur: Zweig Stefan

Info:

[ suicide ]

 

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théâtre

Le souffleur a sa légende dans l'histoire comique des accidents de la scène. On jouait à Lunéville la Mélanide de La Chaussée. L'acteur qui représentait Darviam manqua de mémoire à tel point, au moment de la déclaration d'amour, que le souffleur fut obligé de réciter toute la tirade à haute voix. Lorsqu'il eut fini, Darviam se tourna, sans se déconcerter, vers l'actrice : " Mademoiselle, reprit-il, comme monsieur vous a dit... " etc., en montrant le souffleur. On peut juger de l'hilarité du parterre à ce beau sang-froid. Un autre, dans le même cas, dit naïvement au souffleur, assez haut pour être entendu : " Taisez-vous! Laissez-moi rêver un moment. Morbleu ! je le savais si bien ce matin. "
Un des principaux acteurs de la Comédie Française s'arrête court, dans une tragédie, à ce passage : J'étais dans Rome alors... Il eut beau recommencer deux ou trois fois, il ne trouvait pas la suite. Voyant que le souffleur, distrait ou déconcerté, ne le tirait pas d'embarras : " Eh bien, maraud, lui dit-il avec dignité, que faisais-je dans Rome ?

Auteur: Fournel François-Victor

Info: Curiosit. théàtr.

[ anecdote ]

 

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routines

Plus sérieusement, je me demande quelle est la prison intérieure des gens en général. Je connais des personnes qui passent pour parfaitement normales, qui vont travailler le matin, restent au bureau le soir jusqu'à je ne sais quelle heure, puis prennent le métro, rentrent chez elles, regardent la télé pendant une heure, se font à manger, se couchent, avant de recommencer le lendemain. Quand on entame une conversation avec elles, il y a peut-être deux ou trois sujets à aborder, et en dix secondes on est déjà parvenu au bout de leurs convictions. Par exemple, elles soutiennent tel ou tel club de foot, votent pour tel ou tel parti. Quand on essaie de leur demander pourquoi, elles répondent: mais tu vois bien que l'autre, c'est un imbécile! Lui, il va gagner, c'est évident, vous avez vu comme l'autre est nul! Ces gens-là sont considérés comme normaux et libres. Si on prend la peine de regarder honnêtement les personnes avec autisme, je crois qu'elles manifestent pour beaucoup, sur un bon nombre de points, une plus grande souplesse que ces autres personnes.

Auteur: Schovanec Josef

Info: Je suis à l'Est !

[ simplifications ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

commerce

Peu m'importe si tu m'aimes, telle est, à la fin de Mauvaise passe, la devise de Pierre (Daniel Auteuil), alors qu'il a auparavant quitté sa femme, son fils et son métier de prof de littérature française pour aller vivre à Londres, puis pratiqué la prostitution masculine de haut vol. Pierre aura écrit son roman à succès mais continuera de se faire payer pour quelques passes d'amour. Michel Blanc fait preuve d'un curieux cynisme dans cette allégorie à peine déguisée du statut de l'artiste. L'argent y est source de liberté (je baise, tu payes, nous sommes quittes), l'amour source de contraintes (je ne veux pas recommencer avec toi la vie de couple que j'ai fuie). Mais peut-être s'agit-il aussi d'un Français pris de la fièvre libérale (la liberté chère aux économistes néolibéraux). Easy money et vie facile contre exigences de couple et poids de la culture (la littérature française), voilà une alternative que certaines sirènes libérales, dans le microcosme du cinéma français, ne manqueront pas de relever. Michel Blanc et son personnage adhèrent à l'idée qu'un livre, un film, l'amour sont de purs produits commerciaux. Dès lors, peu m'importe si tu m'aimes...

Auteur: Chauvin Jean-Sébastien

Info: critique de Mauvaise passe de Michel Blanc, Les Cahiers du cinéma novembre 1999

[ consumérisme ] [ transaction ] [ rapports humains ]

 

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corps-esprit

Vous pouvez facilement renforcer l'intention et atténuer ainsi vos douleurs. Le principe est inspiré d'une pratique chamanique :

1. Prenez une grande inspiration par le nez et imaginez que l'expiration sorte a l'endroit de la douleur, comme si l'air passait par la partie en souffrance et la nettoyait.

2. Faites cet exercice au moins dix fois de suite, en vous concentrant sur la visualisation et le souffle, et n'hésitez pas à recommencer tant que la douleur n'a pas disparu. Vous verrez cela fonctionne !

3. Vous pouvez également utiliser une autre technique chamanique : pensez à une espèce animale que vous aimez. Un lion, un éléphant, un tigre, un aigle, un loup, un écureuil... Imaginez que cet animal prenne la taille d'un atome. Tenez-le entre vos doigts et glissez-le dans votre bouche. Amenez-le mentalement à l'endroit de votre douleur, puis imaginez ce qu'il pourrait faire pour vous aider : il lèche l'endroit pour enlever l'inflammation, il soulage les muscles froissés, recoud des déchirure, tient chaud à votre gorge... Il est votre allié et reste à l'intérieur de vous tant que nécessaire. Pensez à le remercier.

 

Auteur: Calestrémé Natacha

Info: La clé de votre énergie, Protocole 4, Renforcer l'intention. Chapitre 7- L'auto-guérison - p.81

[ thérapie ] [ focalisation ]

 

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écriture

Un livre est comme une vie, disait-il. Quand nous commençons à devenir conscients de nous-mêmes, il y a de nombreuses directions dans lesquelles la plupart d'entre nous pensent pouvoir aller et chacune d'elle semble également pertinente. En même temps nous sommes toujours confiants que le temps est avec nous et que si nous nous rendons compte après quelques années que nous sommes sur la mauvaise voie, nous pouvons toujours faire marche arrière et recommencer. Dès le milieu de notre vie, disait-il, nous ne sommes que trop conscients d'avoir pris le mauvais tournant ou un certain nombre de mauvais tournants mais nous sommes allées trop loin pour faire autre chose qu'aller obstinément de l'avant. Mais lorsque nous nous approchons de la fin de notre vie, disait-il, et lorsque nous sentons qu'il ne reste plus beaucoup de temps, nous comprenons que toutes les étapes doivent maintenant être les bonnes parce qu'à présent nous n'aurons pas droit à une seconde chance. En même temps, disait-il, il ne faut pas paniquer, car la panique ne peut que nous paralyser, nous devons continuer à faire le mieux possible les choses que nous savons pouvoir faire et les choses que nous savons devoir faire. C'est la même chose pour un roman, disait-il.

Auteur: Josipovici Gabriel David

Info: Moo Pak

[ souffle ]

 

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temps libre

Quand je suggère qu'il faudrait réduire à quatre le nombre d'heures de travail, je ne veux pas laisser entendre qu'il faille dissiper en pure frivolité tout le temps qui reste. Je veux dire qu'en travaillant quatre heures par jour, un homme devrait avoir droit aux choses qui sont essentielles pour vivre dans un minimum de confort, et qu'il devrait pouvoir disposer du reste de son temps comme bon lui semble. Dans un tel système social, il est indispensable que l'éducation soit poussée beaucoup plus loin qu'elle ne l'est actuellement pour la plupart des gens, et qu'elle vise, en partie, à développer des goûts qui puissent permettre à l'individu d'occuper ses loisirs intelligemment. Je ne pense pas principalement aux choses dites "pour intellos". Les danses paysannes, par exemple, ont disparu, sauf au fin fond des campagnes, mais les impulsions qui ont commandé à leur développement doivent toujours exister dans la nature humaine. Les plaisirs des populations urbaines sont devenus essentiellement passifs : aller au cinéma, assister à des matchs de football, écouter la radio, etc. Cela tient au fait que leurs énergies actives sont complètement accaparées par le travail ; si ces populations avaient davantage de loisir, elles recommenceraient à goûter des plaisirs auxquels elles prenaient jadis une part active.

Auteur: Russell Bertrand

Info: Éloge de l'oisiveté

[ avenir ] [ autonomie ] [ servitude ] [ otium ]

 
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