stratégie capitalistique
De l'enfance à l'adolescence, de celle-ci à l'âge adulte. L'enfant doit être un pseudo-adulte. L'adolescent infantile. Et l'adulte un éternel adolescent. Tel est le processus de l'infantilisation d'une société : faire de l'immaturité un adulte irresponsable. Par la médiation de l'adolescence, d'une contestation qui n'est qu'une voie d'accès à la consommation mondaine. Pour cela, produire un enfant à la coule, un usager averti et difficile. Écarter de l'éducation les conduites d'apprentissage du procès de production. Ainsi que toutes les valeurs qui s'y rattachent. Ne proposer que les conduites de consommation ludique et marginale, libidinale.
Pour que l'adolescent reconduise cet univers ludique dans la société adulte. En tant qu'immaturation devenue irresponsabilité civique. Mais, nous l'avons vu, irresponsabilité prise en charge par le système : irresponsabilité programmée du consommateur, lequel ne fait qu'accomplir le plan du néo-capitalisme qui conquiert ainsi un immense et nouveau marché.
Auteur:
Clouscard Michel
Années: 1928 - 2009
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: sociologue, athlète, penseur politique de gauche
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Le capitalisme de la séduction (1981, 340 p., éditions delga, 2006)
humanisme
La jeune épouse d'un émigré s'était retirée à Augsbourg avec un enfant. A l'approche des Français, en 1809, elle prend son fils dans ses bras pour s'enfuir, se trompe de porte, et tombe dans nos avant-postes; en reconnaissant son erreur, elle s'évanouit. Le général Lecourbe lui fait donner une sauvegarde, et ordonne qu'on la reconduise dans la ville prochaine, où elle voulait se retirer. Son enfant fut oublié, et la mère, dans son égarement, s'aperçut trop tard de la perte qu'elle venait de faire. Un grenadier recueillit cet enfant, il s'informa du lieu où l'on avait conduit la mère, et, ne pouvant de suite lui rendre ce dépôt précieux, il fit faire un sac de cuir dans lequel il le portait toujours. Toutes les fois qu'il fallait combattre, il le cachait à l'entrée d'un bois, dans un trou qu'il creusait lui-même, ou bien dans des broussailles, dans un buisson, qu'il était bien sûr de reconnaître, et, aprèsla bataille, il venait le reprendre. On conclut enfin un armistice; le grenadier fit une collecte qui rapporta vingt-cinq louis; il les mit dans la poche de l'enfant, et alla le rendre à sa mère.
Auteur:
Nougaret Pierre-Jean-Baptiste
Info:
Beaux traits de la révolution française, in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard