Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 72
Temps de recherche: 0.0552s

langues comparées

Le ciel et le soleil. Le Himmel allemand était léger comme un souffle de brise et lumineux comme un jour sans nuage ; le Sonne y brillait joyeusement faisant scintiller ses rayons d'or, répandant une lumière douce. Au contraire, le Kök des Kirghizes était rond et trapu comme le couvercle d'un chaudron tatar qui se refermerait sur les hommes - essayez seulement d'en sortir - avec un Kün cramoisi fiché dedans tel un clou rougi au soleil. Pouvait-on s'étonner, après, que le visage des gens qui parlaient dans cette langue âpre conservait son empreinte austère ? Quoique, peut-être, les Kirghizes voyaient tout cela autrement, et que l'allemand compliqué gênait leur oreille habituée à des sons simples et tranchés.

Auteur: Iakhina Gouzel

Info: Les enfants de la Volga

[ visions du monde ] [ idiomes ] [ sonorités ] [ mélodies ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

couple

Le journal intime de Marie reposait sur la table, ouvert en son milieu, la pointe du stylo semblant désigner mon délit, au sommet d'une page dont trois lignes étaient noircies. Ma femme le laissait traîner régulièrement, de manière insidieuse ; se débrouillant toujours pour que je le reçoive comme une gifle commandée à l'avance, différée, dont elle prendrait plaisir à distance, m'imaginant le lire pour prendre de plein fouet ce qui serait la vérité. Je ne supportais pas de voir cet objet un peu partout, me narguant aux entournures. Lorsque je le trouvais, je me contentais de le refermer et de le consigner là où j'avais décidé qu'il devait se trouver, c'est-à-dire dans le tiroir consacré à la collection de Marie.

Auteur: Llorca Élodie

Info: La correction, p. 69

[ tension ]

 

Commentaires: 0

portrait

D’un autre côté, on a un autre type d’homme, qui sème le grain et cultive de nouveaux champs, mais il sera déjà parti ailleurs quand viendra le temps de la récole, c’est le type intuitif, qui se sent constamment menacé de se trouver pris dans ce qu’il vient de créer : il flaire les possibilités mais il a toujours peur d’un piège. Il a vu le couvercle ouvert au-dessus de sa tête, et ça pourrait bien risquer de se refermer sur lui, alors mieux vaut ne pas achever le travail, et hop ! d’un bond il sort de la boîte, se donne du champ, et il part créer une autre boîte, répétant le même scénario tout pareil, pour s’en échapper encore une fois.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Analyse des visions", conférence du 18 octobre 1933

[ fuite en avant ] [ typologie ] [ psychologie analytique ] [ réussite-échec ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

mère-enfant

Le désir de la mère n’est pas quelque chose qu’on peut supporter comme ça, que cela vous soit indifférent. Ça entraîne toujours des dégâts. Un grand crocodile dans la bouche duquel vous êtes — c’est ça, la mère. On ne sait pas ce qui peut lui prendre tout d’un coup, de refermer son clapet. C’est ça, le désir de la mère. Alors, j’ai essayé d’expliquer qu’il y avait quelque chose qui était rassurant. Je vous dis des choses simples, j’improvise, je dois le dire. Il y a un rouleau, en pierre bien sûr, qui est là en puissance au niveau du clapet, et ça retient, ça coince. C’est ce qu’on appelle le phallus. C’est le rouleau! qui vous met à l’abri, si, tout d’un coup, ça se referme.

Auteur: Lacan Jacques

Info: L'envers de la psychanalyse, 1969-1970, Seuil, page 129

[ dévorante ] [ signe du désir ] [ sauvé ] [ monstre maternel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

contemplation

Les couleurs ternes de l'aube renaissent en peu de temps et le ciel s'illumine de lilas et de jonquilles, superposant les couleurs dans les nuages comme des édredons jetés sur un lit. D'autres oiseaux carillonnent dans l'air du matin : le onk nasillard d'une sittelle se combine au croassement d'un corbeau et au murmure d'une fauvette verte à gorge noire dans les branches au-dessus du mandala. Alors que les couleurs s'estompent peu à peu sous le regard féroce de leur mère soleil, une grive des bois complète le chœur du levant de son chant stupéfiant. On dirait qu'il émerge d'un autre monde, apportant avec lui clarté et aisance, me purifiant pendant quelques instants de sa grâce. Puis la strille s'en va, le voile se referme, abandonnant quelque braises mémorielles.

Auteur: Haskell David George

Info: The Forest Unseen: A Year's Watch in Nature

[ nature ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

élitisme

Un des ressorts majeurs de ce processus est à rechercher dans la nouvelle stratification éducative de la société, engendrée par l'augmentation très significative de la proportion de diplômés du supérieur. Pour Emmanuel Todd, cette situation a abouti au fait que, "pour la première fois, les "éduqués supérieurs" peuvent vivre entre eux, produire et consommer leur propre culture. Autrefois, écrivains et producteurs d'idéologies devaient s'adresser à la population dans son ensemble, simplement alphabétisée, ou se contenter de parler tous seuls. L'émergence de millions de consommateurs culturels de niveau supérieur autorise un processus d'involution. Le monde dit supérieur peut se refermer sur lui-même, vivre en vase clos et développer, sans s'en rendre compte, une attitude de distance et de mépris vis-à-vis des masses, du peuple et du populisme qui naît en réaction de ce mépris."

Auteur: Fourquet Jérôme

Info: L'archipel français

[ sociologie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

rédemption

Une fois, il avait observé à la dérobée le visage de Simms Purdew, le seul homme au monde qu'il détestait. Il avait d'abord vu la mâchoire épaisse, veule, mal rasée, s'ouvrir et se refermer pour émettre une raillerie obscène..., et puis, tout d'un coup, il n'avait plus vu les traits de cet être abominable. Il avait vu, en quelque sorte, le visage d'un petit garçon - celui que Simms Purdew avait été jadis -, un petit garçon aux cheveux d'un blond fauve, aux yeux bleus éclatants de gaieté, et dont la bouche souriait innocemment au milieu des taches de rousseur. Durant cette brève vision, Adam avait entendu une voix dire en lui : Je ne dois pas le détester, je ne dois pas le détester sinon je mourrai. Son coeur s'était ouvert à la joie.

Auteur: Robert Penn Warren

Info: La Grande Forêt, p 172

[ rapports humains ] [ tolérance ]

 

Commentaires: 0

double codage

Mais le rapport du langage à la peinture est un rapport infini […] Ils sont irréductibles l'un à l'autre : on a beau dire ce qu'on voit, ce qu'on voit ne loge jamais dans ce qu'on dit, et on a beau faire voir, par des images, des métaphores, des comparaisons, ce qu'on est en train de dire, le lieu où elles resplendissent n'est pas celui que déploient les yeux, mais celui que définissent les successions de la syntaxe. Or le nom propre, dans ce jeu, n'est qu'un artifice : il permet de montrer du doigt, c'est-à-dire de passer subrepticement de l'espace où l'on parle à l'espace où l'on regarde, c'est-à-dire de les refermer commodément l'un sur l'autre comme s'ils étaient adéquats […] Peut-être y a-t-il, dans ce tableau de Velázquez, comme la représentation de la représentation classique, et la définition de l'espace qu'elle ouvre.

Auteur: Foucault Michel

Info: Les mots et les choses, introduction

[ philosophie ] [ écriture ] [ peinture ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

lectures

Ils offraient matière à s’émerveiller, ces romans, car ils possédaient aucune espèce de saveur distinctive. Henry les assimilait dans son esprit à des tasses de thé versé d'une théière où l'on avait par inadvertance omis de mettre des feuilles de thé, et servies à des personnes qui étaient trop polies pour se permettre une remarque, ou en réalité qui n'aimaient pas le thé. La théière et les tasses étaient d'un modèle irréprochable, l'eau avait la température parfaite, et coulait librement du bec de la théière, mais le breuvage était absolument incolore et insipide. C'étaient des romans faits pour ceux qui aimaient en avoir toujours un sous la main, mais n'avaient guère le goût de la lecture en soi. On pouvait les refermer aussi facilement qu'on les ouvrait, et cinq minutes après en avoir fini un, on ne se souvenait pas d'un traitre mot. Bien entendu il n'avait jamais communiqué cette opinion à Norris.

Auteur: Lodge David

Info: L'Auteur ! L'Auteur !  p 406

[ fades ] [ ternes ] [ clichés ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Jehan était si décontenancé devant elle qu'il n'ose émettre un son. Cependant, il se dit qu'il est sot, qu'il va lui demander sur-le-champ si elle tiendra sa promesse. Il ouvre la bouche pour parler, puis la referme car, dans un tel moment, tous les vrais amoureux sont pris de peur. Cependant, à la fin, ces mots, mêlés de soupirs, sortent de sa bouche : "Dame, ne vous souvient-il pas d'une promesse que vous m'avez faite quand j'étais malade et pour laquelle vous m'avez rendu la santé ? - Bien sûr, Jehan, je me la rappelle très bien, mais je l'ai faite pour votre bien. Vous étiez par votre folie près de mourir ; n'y revenez pas aujourd'hui. J'ai voulu vous guérir : par cette promesse, je vous ai rendu la santé, car vous étiez hors de votre bon sens. Soyez désormais plus maître de vous ; efforcez-vous de bien me servir, c'est par là que vous tirerez le plus grand profit ; mais surtout, n'allez pas croire que je puisse vous donner mon coeur, ce serait trop gravement m'abaisser."

Auteur: Rémi Philippe de sire de Beaumanoir

Info: Le Roman de Jehan et Blonde

[ promesse ] [ thérapie ] [ moteur ]

 

Commentaires: 0