Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 3901
Temps de recherche: 0.0396s

autosatisfaction

Emilio se déshabilla et se mit sous la douche. Il aimait sentir l'eau sur son corps. Il aimait son corps. Il soulevait encore de la fonte un jour sur deux à la caserne. Il sortit de la baignoire, s'admira dans le miroir en pied vissé au dos de la porte de la salle de bains. Ses muscles et sa bite étaient toujours plus impressionnants dans la glace, même si, Dieu sait, il n'avait pas besoin de ça pour être impressionnant. Il avait gardé le physique qui lui avait valu le titre de Monsieur New-York, vingt-deux ans plus tôt, aussi bien que pouvait le faire un homme de quarante-huit ans. Quatre-vingt de tour de taille, cent-dix-neuf de tour de poitrine, le biceps à quarante-cinq en contraction et la queue à vingt-deux cinq, fluctuant entre vingt et vingt-cinq. Il connaissait des gars tout en muscles qui avaient des zobs comme son petit orteil. Ça manquait pas. Lui, non. Il était monté comme un âne. Il se massa le sexe pour le faire durcir, raidit ses muscles, fit jouer ses biceps, regarda ses cuisses onduler sur l'ordre de son cerveau. Il fit rouler ses pectoraux sous la peau et son érection s'intensifia : au moins vingt-cinq centimètres.

Auteur: Price Richard

Info: Les seigneurs

[ ego ] [ image ]

 

Commentaires: 0

désintéressement

Je m’en fous. C’est quoi, l’argent? De l’argent, rien de plus. Franchement, je ne me suis alors jamais dit que ma vie était foutue ou que j’avais bossé pour rien. Tout cela était au-dessus de ma tête. (…) Le RC Lens, c’est ma famille et j’ai nourri ma famille. En fait, quand je me suis retrouvé sans rien, ce sont les gens qui avaient de la compassion pour moi. Plus que moi. C’était touchant"...

Mais je n’ai aucun regret d’avoir perdu tout mon argent pour le foot. Je suis tellement confiant que seul l’avenir m’intéressait. Le passé, je m’en fous. Si vous passez votre temps à regarder dans le rétroviseur, vous êtes sûr de rentrer dans le derrière de la voiture qui est devant vous! On m’a prêté une vieille Renault Vel Satis alors que, quelques années avant, je roulais en Jaguar. Cette vieille voiture, je l’appelais ma diligence. J’étais bien dedans. Je ne suis pas matérialiste, vous savez. J’étais heureux dans cette voiture. Franchement, je n’allais pas pleurer d’avoir perdu de l’argent pour un club qui rendait les gens heureux. On me redirait de faire la même chose de ma vie avec la même fin, je le ferais quand même.

Auteur: Martel Gervais

Info: https://www.beinsports.com, après avoir perdu l'ensemble de sa fortune, en la dépensant pour le club nordiste :

[ altruisme ] [ philanthropie ] [ allocentrisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

amitié

Banga, la langue pendante et la respiration courte, se coucha aux pieds de son maître. La joie qui brillait dans ses yeux signifiait que l'orage - la seule chose au monde que craignit l'animal intrépide - était fini, et aussi qu'il était de nouveau là, près de cet homme qu'il aimait, respectait et considérait comme l'homme le plus puissant de la terre, grâce à quoi le chien concluait qu'il devrait être lui-même un être extraordinaire, supérieur et privilégié. Cependant, alors qu’il ne regardait même pas son maître, mais le jardin qui s’estompait dans le soir, le chien sentit tout de suite que l’homme était malheureux. Aussi, changeant de position, il se leva, se plaça à côté, et posa ses pattes de devant et sa tête sur les genoux du procurateur, maculant légèrement de sable mouillé les pans du manteau. Cette attitude de Banga signifiait sans doute qu’il voulait consoler son maître, et qu’il était prêt à partager son malheur. Il essaya également d’exprimer cela par ses yeux, levés vers le visage de son maître, et par le frémissement de ses oreilles dressées. Et c’est ainsi que tous deux, l’homme et le chien, pleins d’amour l’un pour l’autre, accueillirent la nuit de fête, sous le péristyle.

Auteur: Boulgakov Mikhaïl

Info: Dans "Le Maître et Marguerite", trad. Claude Ligny, Editions Laffont, Paris, 1968, page 422

[ langage muet ] [ homme-animal ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

ange gardien

Regardons maintenant le démon personnel. [...] La plupart des hommes - et certains dont on ne s’y attendrait pas - le cachent sous un pseudonyme qui varie selon leurs connaissances littéraires ou scientifiques. Le mien vint à moi très tôt; alors que j'hésitais, perplexe, entre plusieurs idées, il me dit: "Prends celle-ci, et pas une autre". J’obéis et j’en fus récompensé. [...]

Après cet incident, j'appris à compter sur lui et à reconnaître les signes de son approche. Si jamais je dissimulais la moindre chose de moi-même, à la façon d’Ananias dans la Bible, et même si je devais l’expulser plus tard, j’étais toujours puni, car il manquait alors quelque chose à mon conte, et je savais quoi. [...]

Mon démon était avec moi dans Les livres de la jungle, dans Kim et dans les deux Puck et je prenais grand soin de marcher tout doucement de peur qu’il ne se retire. Je sais qu’il ne le fit pas, car lorsque ces livres furent terminés, ils me le dirent eux-mêmes en émettant presque le "clic" du robinet qu’on ferme. [...] Prenez bien note de ceci: lorsque votre démon prend le commandement, n’essayez pas de penser consciemment, laissez-vous dériver, attendez et obéissez.

Auteur: Kipling Rudyard

Info: Something of Myself (New York: Double-day).

[ inspiration ] [ écriture ] [ création ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

judaïsme

Lorsque nous examinons les reproches adressés par les antisémites à ce qu’ils appellent le capitalisme juif, une chose nous frappe : c’est que l’antisémitisme aboutit à une sorte d’anticapitalisme, et par suite à une sorte de socialisme. Sur ce terrain, les antisémites donnent la main aux socialistes ; ils arrivent à la même conclusion, avec cette différence que les socialistes, plus logiques, étendent leurs attaques contre le capitalisme à tous les capitalistes, tandis que l’inconséquence des antisémites s’en prend seulement aux juifs, aux protestants, qu’ils regardent comme des demi-juifs, ou à ceux des catholiques qu’ils désignent du nom singulièrement élastique de judaïsants.

L’antisémitisme aboutit ainsi au socialisme, socialisme de droite, si vous le voulez, socialisme soi-disant conservateur ; mais socialisme illogique, socialisme bâtard, socialisme sans idéal, socialisme qui n’est même pas nimbé d’une auréole de fraternité. Ce socialisme antisémite est celui des hommes qui n’ont pas réussi dans leurs affaires […]. Pour les hommes mécontents de leur sort, pour ceux qui trouvent que la fortune n’a pas répondu à leurs espérances, pour tous ceux dont les revenus sont inférieurs aux appétits, il est précieux d’avoir, comme cible vivante, un groupe restreint sur lequel on puisse diriger, avec ses rancunes et ses jalousies, les colères des masses.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, pages 138-139

[ critiques ] [ limites ] [ envie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

méta-moteur

Ainsi, tout en regardant le Lincoln qui, par degrés, arrivait à établir une relation avec ce qu'il voyait, je compris quelque chose : à la base de la vie, il n'y a pas l'avidité d'exister, ni un désir d'aucune sorte. Il y a la Peur. Celle que j'avais sous les yeux. Et même, ce n'était pas la peur. C'est bien pis. C'est l'épouvante absolue. Une épouvante si paralysante qu'elle débouche sur l'apathie. Pourtant, le Lincoln remuait, s'en extirpait. Pourquoi ? Parce qu'il le devait. L’étendue de son épouvante impliquait, et le mouvement, et l'action. Cet état, de par sa nature propre, était insupportable.

Toute activité de la vie en lui était un effort qui tendait à le soulager de cet état. Une tentative pour adoucir la condition dans laquelle nous le voyions, en cet instant.

J'en déduisis que naître n'est pas une partie de plaisir. C'est pire que mourir. On peut philosopher sur la mort. Et vous ne vous en priverez certainement pas, comme chacun de nous. On ne peut philosopher sur la naissance, ni en adoucir la condition. Et le diagnostic est terrible : tous vos actes, vos exploits, vos pensées ne font que vous imbriquer encore plus profondément dans la vie.

Auteur: Dick Philip K.

Info: Le bal des schizos, 1985

[ frousse ] [ crainte ] [ frayeur ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

littérature

Par un matin de pierre dure, au temps de Pâques, entre avril et mars, si tu peux rester debout sur le balcon de Notre-Dame-de-la-Garde, quand souffle le mistral et que l'équinoxe joue à la balle avec les bateaux sur la mer, tu fais, sans quitter le roc, la traversée de la tempête la plus sèche qui soit au monde. Regarde Marseille sortir du sommeil, secouer la première paresse qui suit le réveil, et se ruer à la vie de nouveau. Tiens-toi ferme à la rampe. Tu es sur le pont du plus haut bord entre tous les navires; tu n'as peut-être pas ton bon sens si tu te crois à l'ancre. le ciel craque. La grande haleine éparpille le soleil en poudre d'or; elle vibre; jamais elle n'est tarie, jamais elle ne retombe; elle se tisse elle-même en rayons qui dansent. Et les trombes blanches de la poussière se poursuivent dans les rues et les chemins, comme si la terre secouait sa farine. L'air blanc est de pierre; de pierre blanche, la ville. Au loin, les Accoules en pierre rose ont un air de laurier en fleurs; et tout est pris dans l'étau de la mâchoire en pierre bleue du ciel et de la mer.

Auteur: Suarès André

Info:

[ Gaule ]

 

Commentaires: 0

décalage générationnel

Dans les fermes où on se fait la guerre entre vieux et jeunes, c'est dur pour l'ouvrier qui se trouve sans savoir de quel côté se tourner quand l'un a dit blanc et l'autre noir. Joseph en a séparé des pères et des fils, ou des frères, ça s'empoignait au fond de l'étable ou à la grange, juste à côté de la trappe ouverte sur un escalier bien raide, il a reçu des coups perdus et ensuite on l'a regardé de travers parce qu'il avait vu ce qui doit rester caché dans le secret des familles. C'est la boisson qui est le pire. Tant que les parents sont là et en bonne santé pour aider, ils ont leur mot à dire et le fils continuera le fromage, le saint-nectaire, parce que la ferme est dans la zone d'appellation contrôlée, juste à la limite mais encore dans la zone ; dans une ferme organisée comme celle-là, on a besoin d'un ouvrier comme lui pour aider et on peut le payer uniquement si on transforme le lait ; mais tout le monde sait ce que le fils pense ; le fils pense qu'ils travaillent pour payer l'ouvrier, à cause des charges, et que c'est un système périmé.

Auteur: Lafon Marie-Hélène

Info: Joseph

[ campagne ] [ paysan ] [ rapports humains ] [ tensions ]

 

Commentaires: 0

chronos

Le temps

ne bouge pas

il est comme un mulet

assis

au milieu

d’un carrefour

je lui donne des coups de pied

je le tire

par son licou

je le pousse

il ne bouge pas

et pour autant

autour

de cet animal

noir et obtus

tout file

s’écoule

circule

s’agite

je me mets au lit

désespéré

après une journée

immobile

comme

un garde-fou

je m’endors

imaginant

que pendant que je dors

le mulet

se lève

et s’en va

l’aube arrive

je regarde

le mulet

il est toujours là

au milieu

de la chaussée

il n’a pas bougé

toujours là

avec sa tête

penchée

prisonnière

de ses œillères

énormes

avec ses narines

ourlées

de mouches

avec son ventre

gonflé

de foin

sur lequel

aux endroits plus clairs

serpentent

de dégoûtantes

veines

proéminentes

avec ses pattes

pelées

et écorchées

par ses sabots

encombrants.



 

Auteur: Moravia Alberto

Info: L’homme nu et autres poèmes, préfacé par René de Ceccaty

[ poème ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

capitalisme

Je parle de décadence, dit-il, jusqu'à quel point une société peut-elle être décadente ? Voyons les choses sous cet angle. Ce pays est probablement la capitale mondiale de la psychiatrie et de la psychanalyse. Le vieux Freud lui-même n'aurait jamais rêvé d'un groupe de disciples plus dévoués que la population des États-Unis - n'est-ce pas ? C'est la nouvelle religion, c'est le sucre d'orge intellectuel et spirituel de tout le monde. Et pourtant regarde ce qui se passe quand un homme devient vraiment dingue. On appelle les gendarmes, on le met vite hors de vue, on l'emmène et on l'enferme avant qu'il ne réveille les voisins. Pour l'amour de Dieu, dès qu'il ya confrontation on est encore au Moyen Âge. C'est comme si tout le monde avait passé un accord tacite pour vivre dans un état d'auto-illusion totale. Au diable la réalité ! Ayons tout un tas de jolies petites routes sinueuses et de jolies petites maisons peintes en blanc, rose et bleu bébé ; soyons tous de bons consommateurs, très solidaires, et élevons nos enfants dans un bain de sentimentalité - et si la vieille réalité surgit un jour et dit "Booouuuu", nous nous activerons tous un peu plus et ferons comme si rien ne s'était passé.

Auteur: Yates Richard

Info: Revolutionary Road

[ sur son erre ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel