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enfance

Pas un pissenlit en vue ici, les pelouses sont soigneusement épilées. J'ai la nostalgie d'un pissenlit, un seul, poussé au hasard, dans son insolence d'ordure, difficile à éliminer et perpétuellement jaune comme le soleil. Gai et plébéien et brillant pareillement pour tous. Nous en faisions des bagues, et des couronnes et des colliers, nous tachant les doigts de son lait amer. Ou j'en tenais un sous son menton : "Est-ce que tu aimes le beurre?" A les sentir, elle se mettait du pollen sur le nez. Ou montés en graine : je la vois, courant à travers la pelouse, brandissant un pissenlit comme une allumette japonaise, petite baguette de feu blanc, et l'air se remplit de minuscules parachutes. "Souffle, et tu pourras savoir l'heure". Toutes ces heures envolées dans la brise d'été. C'étaient les marguerites pour lire l'amour, et nous les effeuillions à l'infini.

Auteur: Atwood Margaret

Info: La Servante écarlate

[ souvenirs ]

 

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contemplation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées;

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides,
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins;

Celui dont les pensées, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!

Auteur: Baudelaire Charles

Info: In Élévation, 3e poème de la section "Spleen et Idéal" du recueil Les Fleurs du mal, 1857

[ poème ] [ évasion ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

ésotérisme

L'humain est un petit monde, un microcosme à l'intérieur du grand univers. Comme un fœtus, il est suspendu, par ses trois esprits, dans la matrice du macrocosme ; et tandis que son corps terrestre est en sympathie constante avec sa terre mère, son âme astrale vit à l'unisson avec l'anima mundi sidérale. Il est en elle, comme elle est en lui, car l'élément qui imprègne le monde remplit tout l'espace et est l'espace lui-même, seulement sans rivage et infini. Quant au troisième esprit, le divin, n'est-il qu'un rayon infinitésimal, l'une des innombrables radiations qui procèdent directement de la Cause la plus haute, la Lumière spirituelle du monde ? C'est la trinité de la nature organique et inorganique - le spirituel et le physique, qui sont trois en un, et dont Proclus dit que "la première monade est le Dieu éternel ; la seconde, l'éternité ; la troisième, le paradigme, ou modèle de l'univers" ; les trois constituant la Triade intelligible.

Auteur: Blavatsky Helena Petrovna

Info: Isis dévoilée

[ triade intégrée ] [ hermétisme ] [ mysticisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Miri m'avait dit un jour qu'il n'y a que quatre questions importantes concernant un être humain.  Comment remplit-il son temps ? Que ressent-il sur cette manière d'utiliser son temps ? Qu'aime-t-il ? Comment réagit-il à ceux qu'il perçoit comme inférieurs ou supérieurs à lui ?

" Si tu fais ressentir aux gens un sentiment d'infériorité, même involontairement ", avait-elle dit, me fixant de ses yeux noirs intenses, " ils seront mal à l'aise. Dans cette situation, certains t'attaqueront. D'autres te ridiculiseront pour " te remettre à ta juste place ".  Et puis d'autres t'admireront et apprendront de toi.  D'un autre côté si tu donnes au gens le sentiment qu'ils te sont supérieurs, il y en a qui réagiront en te rejetant. Certains parce qu'ils ont plus ou moins le pouvoir de le faire.  Alors que d'autres seront portés à te protéger et à t'aider. Tout ça est aussi valable pour un groupe de gamins que pour un cénacle gouvernemental.


Auteur: Kress Nancy

Info: Mendiants et Choosers

[ complexes ] [ attraction ] [ répulsion ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

dieu

Parce que nous ne permettons plus ni à la pensée abstraite, ni au principe de la raison d'occuper la conscience, mais qu'au lieu de tout cela, nous tournons toute la puissance de notre esprit vers l'intuition. Lorsqu'on s'y engloutit tout entier et que l'on remplit toute sa conscience d'un objet naturel actuellement présent, arbre, paysage, architecture etc.. ; du moment qu'on oublie son individualité, sa volonté, et qu'on ne subsiste que comme sujet pur, comme clair miroir de l'objet, de telle façon que tout se passe comme si l'objet existant seul sans que personne le perçoive, qu'il soit impossible de distinguer le sujet de l'intuition elle-même, et que celle-ci comme celui-là se confondent en un seul être, en une seule conscience entièrement occupé et rempli par une vision unique, intuitive ; lorsque enfin l'objet s'affranchit de toute relation avec la volonté, alors ce qui est ainsi connu, ce n'est plus la chose particulière, en tant que particulière, c'est l'idée, la forme éternelle.

Auteur: Trinh Xuan Thuan

Info: Le chaos. op. cit. imperfection p. 25

[ zen ] [ complétude ]

 

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motivation

L'écriture, acte de panique. Comme la recherche désespérée de l'air sur une planète à l'atmosphère raréfiée. Un spasme et un grincement de chaque instant. Une apparition au sang embrasé, aux lèvres gercées d'une soif sans répit. L'impossibilité de trouver une pensée qui ne brûle pas, une image qui ne soit en même temps blessure sur la rétine. L'impossibilité de l'idée de confort. Notre cœur est pétri dans la terre du Japon aux séismes perpétuels. Une pensée est un cataclysme, elle nous traverse en consumant toute possibilité de repos, elle remplit de sable brûlant le moindre soupçon d'oasis. Notre vie est embrasée de conflits. Notre principe moteur, une lucidité corrosive, intente constamment des procès sévères au monde extérieur comme à nous-mêmes. Notre exaspération est pure : exaspération contre tout ce qui existe, exaspération contre tout ce qui n'existe pas. Exaspération contre soi. Exaspération contre l'exaspération. Exaspération contre toute chose à laquelle nous devons nous soumettre, exaspération contre toute chose dont nous triomphons, dans un tumulte ravageur. 

Auteur: Bogza Géo

Info: extrait de "L'Exaspération créatrice (j'écris parce que la vie m'exaspère)", 1931, traduit du roumain par Șerban Cristovici

[ écrire ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

épistémologie

Le danger majeur qui, selon Schrödinger, menace la représentation scientifique du monde est alors la tentation d'en opérer la clôture ici et maintenant, de pervertir le rêve mobilisateur d'un accomplissement toujours à venir par l'accomplissement toujours prématuré du rêve. Une tentation d'autant plus difficile à combattre qu'elle ne cesse de changer de masque selon l'époque et les circonstances, et qu'elle peut se vêtir tour à tour d'oripeaux théologiques ou de respectabilité scientiste. Dans un cas, elle se nomme la finalité, et dans l'autre la vérité. La finalité confère à ce qui apparaît le statut d'un texte dans lequel se déchiffre la perfection tautologique du divin. Par là, elle remplit la première mission que les religions lui assignent : "clore l'ouverture déconcertante d'une vision acquise par la seule expérience" *. La vérité pour sa part, constitue la version scientiste de la clôture ; elle hypostasie la simple adéquation d'un modèle en validité pérenne ; elle menace d'immobiliser le dynamisme d'un "programme de recherches" (au sens de Lakatos **) par la croyance en un système auto-producteur sans faille.

Auteur: Bitbol Michel

Info: "Esquisses, forme et totalité (Schrödinger et le concept d'objet)", in "Erwin Schrödinger, philosophy and the birth of quantum mechanics", éd. Frontières, p.56. * E. Schrödinger, "La nature et les grecs". ** Imre Lakatos (1922-1974) : logicien et épistémologue hongrois

[ quête infinie ] [ illusions théoriques ] [ citation philosophique ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

psychiatrie

...La loi est enfin votée puis promulguée le 30 juin 1838 : chaque département sera désormais tenu d'avoir un asile d'aliénés. L'autorité publique exercera la direction des établissements publics et la surveillance des établissements privés. Les placements seront soumis à une réglementation précise dans laquelle les certificats médicaux, avant et après internement, figurent en bonne place.
Cet avènement du personnage médical se trouve salué comme il convient par Jean-Pierre Falret, l'un des grands aliénistes du moment, qui proclame que les dispositions de la loi de 1838 sont "applicables à tous les temps et à tous les pays, aussi indélébiles que l'aliénation mentale elle-même".
Dans l'une des nombreuses circulaires d'application qui vont suivre, une petite phrase presque cachée a surgi au détour d'un article sur les dépenses : "Les aliénés dont l'état mental ne compromettrait point l'ordre public ou la sûreté des personnes y seront également admis..." C'est pour lors que le "grand renfermement" va commencer. C'est le dix-neuvième siècle et non l'Ancien Régime qui institue les asiles d'aliénés, les construit et les remplit. La loi de 1838 est son prophète.

Auteur: Quétel Claude

Info: Analectes Loi de 1838 discussions des députés et des pairs

[ société ] [ historique ]

 

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obèse

La masse de la patronne remplit un grand fauteuil d'osier auquel chacun de ses mouvements arrache des gémissements douloureux.
Elle est vêtue d'une simple combinaison beige qui déborde par tous les orifices de son tablier à fleurs. Par-devant, les boutons, acculés à l'extrémité de la bride, contiennent vaillamment les amas indistincts de son ventre et de ses mamelles.
La peau de ses jambes et de ses bras est si distendue qu'elle en est transparente. On voit, à travers, une chair rosâtre alvéolée de blancheurs, qui ressemble à du hachis à saucisse.
Elle n'a plus ni poignets ni chevilles.
Ses pantoufles tuméfiées, dont la languette de molleton inversée s'étale comme l'appendice d'un étranglé, contiennent à grand-peine la plante de ses pieds.
Depuis longtemps, la graisse est venue à bout de tous ses membres.
Il ne restait que le visage. Des détachements luisants de fraîcheur se sont lancés à l'assaut de la gorge, du menton, des joues déjà en pleine déconfiture. Seuls, le nez, le front et, retranchés au fond des orbites, les petits yeux pétillants lui échappent encore, et ils émergent de ce fatras adipeux comme les vestiges d'un empire éboulé.

Auteur: Job Armel

Info: Baigneuse nue sur un rocher

[ littérature ]

 

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féminisme

- Revenons-en aux faits ! Toute civilisation a le devoir de remédier à l’inégalité de la nature. Selon les informations dont je dispose, c’était le point de départ de votre cours, mademoiseau Tapinois. Qu’est-ce que cela signifie ? Vous semblez avoir oublié l’enseignement de votre jeunesse. L’inégalité de la nature repose sur l’incapacité de l’homme à accoucher, à donner naissance à des enfants. Ne pas avoir ce privilège signifie à son tour que l’homme a une fonction purement subordonnée dans la création de la vie fumaine. L’aventure d’un soir que nous avons connue vous et moi, elle y a de cela une éternité, illustre d’ailleurs ce propos à merveille. Nous pouvons l’affirmer sans peine et elle convient de le souligner. Au risque de me répéter : l’homme remplit une fonction tout à fait subordonnée. Si on se place du côté de la nature, l’homme n’a aucune prédisposition naturelle pour donner vie à la Femme, tout comme il ne peut ni préserver, ni maintenir, ni protéger cette vie. C’est sa destinée biologique, mademoiseau Tapinois. Et c’est aussi votre destinée. Libre à vous de vous plaindre d’être né homme. Mais ni vous ni moi ne pouvons rien y changer.



 

Auteur: Brantenberg Gerd

Info: Les filles d'Égalie

[ hommes-par-femme ] [ inférieurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel