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médias

Parlant des journalistes de son pays, un syndicaliste américain a observé: "Il y a vingt ans, ils déjeunaient avec nous dans des cafés. Aujourd'hui, ils dînent avec des industriels." En ne rencontrant que des "décideurs", en se dévoyant dans une société de cour et d'argent, en se transformant en machine à propagande de la pensée de marché, le journalisme s'est enfermé dans une classe et dans une caste. Il a perdu des lecteurs et son crédit. Il a précipité l'appauvrissement du débat public. Cette situation est le propre d'un système: les codes de déontologie n'y changeront pas grand-chose. Mais, face à ce que Paul Nizan appelait "les concepts dociles que rangent les caissiers soigneux de la pensée bourgeoise", la lucidité est une forme de résistance.

Auteur: Halimi Serge

Info: Les nouveaux chiens de garde

[ compromission ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Islam

Le mariage est une sorte de petite mort. Pendant les premiers jours qui le suivent, la famille de la mariée est endeuillée comme lors d'un enterrement. On a perdu, vendu ou donné une fille. C'et surtout les mères qui portent le deuil, elles qui ont toujours tout su sur leur fille, où elle allait, qui elle rencontrait, ce qu'elle mangeait. Elles ont passé la plus grande partie de chaque journée ensemble, elles se sont levées en même temps, ont balayé la maison ensemble, ont cuisiné ensemble. Après le mariage, la fille disparaît, elle passe d'une famille à l'autre. Complètement. Elle ne vient pas rendre visite à sa famille quand bon lui semble, mais uniquement quand son mari l'y autorise, et sa famille non plus ne peut pas se rendre chez elle sans y être invitée.

Auteur: Seierstad Asne

Info: Le Libraire de Kaboul

[ Asie ] [ femmes-par-femmes ] [ séparation ]

 

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projection altruiste

"Vraiment il y a progrès sensible, se disait-il le lendemain ; à voir exactement les choses, je n’avais presque aucun plaisir hier à être dans son lit ; c’est curieux, je la trouvais même laide." Et certes, il était sincère, mais son amour s’étendait bien au-delà des régions du désir physique. La personne même d’Odette n’y tenait plus une grande place. Quand du regard il rencontrait sur sa table la photographie d’Odette, ou quand elle venait le voir, il avait peine à identifier la figure de chair ou de bristol avec le trouble douloureux et constant qui habitait en lui. Il se disait presque avec étonnement : "C’est elle", comme si tout d’un coup on nous montrait extériorisée devant nous une de nos maladies et que nous ne la trouvions pas ressemblante à ce que nous souffrons.

Auteur: Proust Marcel

Info: A la recherche du temps perdu, tome 1, 2ème partie : Du Côté de chez Swann II : Un amour de Swann

[ rapports humains ] [ incarnation fantasmée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sagesse

La seule invention véritable est de déchiffrer le présent sous ses aspects incohérents et son langage contradictoire. Mais si tu te laisses aller aux balivernes que sont tes songes creux concernant l’avenir, tu es semblable à celui-là qui croit pouvoir inventer sa colonne et bâtir des temples nouveaux dans la liberté de sa plume. Car comment rencontrerait-il son ennemi et, ne rencontrant point d’ennemi, par qui serait-il fondé ? Contre qui modèlerait-il sa colonne ? La colonne se fonde, à travers les générations, de son usure contre la vie. Ne serait-ce qu’une forme, tu ne l’inventes point mais tu la polis contre l’usage. Et ainsi naissent les grandes œuvres et les empires. 

Il n’est jamais que du présent à mettre en ordre. À quoi bon discuter cet héritage ? L’avenir, tu n’as point à le prévoir mais à le permettre. 

Auteur: Saint-Exupéry Antoine de

Info: Citadelle, éditions Gallimard, 1948

[ tradition ] [ continuité ] [ pragmatisme ] [ discernement ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

musique

...En 1938 je suis sorti à Tulsa, Oklahoma pour voir Bob Wills and the Texas Playboys jouer. Après le set, un groupe de musiciens était assis et je me rappelle avoir vu ce jeune gars noir se tenir là. Il est venu et a demandé si j'avais un médiator à lui prêter. Je lui en ai donné un, alors il m'a demandé un autographe. Je lui ai demandé s'il jouait. Il a dit oui et a commencé à jouer. Je n'oublierai jamais ce que j'ai dit - 'mon Dieu, tu es trop bon!' c'était la première fois que je rencontrai Charlie Christian. Comme guitariste Charlie était simplement le meilleur... il avait une manière d'attraper une note et de la conduire droit au sol. J'imaginais que pour être grand et reconnu, il fallait jouer beaucoup de notes, eh bien non ? Pas Charlie - il jouait une note et il la possédait...

Auteur: Paul Les Lester William Polfuss dit

Info:

[ guitare ] [ jazz ]

 

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au revoir

Une certitude affreuse lui avait serré le cœur tout d’un coup : Pauline allait mourir, peut-être ne passerait-elle pas la nuit. […]
Cependant, la nuit se termina sans catastrophe. Deux journées passèrent encore. Mais, à présent, il y avait entre eux un nouveau lien, la mort toujours présente. Elle ne faisait plus aucune allusion à la gravité de son état, elle trouvait la force de sourire ; lui-même parvenait à feindre une tranquillité parfaite, un espoir de la voir se lever d’une heure à l’autre ; et, pourtant, chez elle comme chez lui, tout se disait adieu, continuellement, dans la caresse plus longue de leurs regards qui se rencontraient. La nuit surtout, lorsqu’il veillait près d’elle, ils finissaient l’un et l’autre par s’entendre penser, la menace de l’éternelle séparation attendrissait jusqu’à leur silence. Rien n’était d’une douceur si cruelle, jamais ils n’avaient senti leurs êtres se confondre à ce point.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 12 : La Joie de vivre

[ mort ] [ séparation définitive ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

portrait

Macron est le premier président d’après la fin de la politique : Il n’était pas inscrit dans les textes eschatologiques. Pourquoi ? Parce qu’il n’a pas d’âme. Avec sa gueule de pauvre type, il aurait presque pu jouer Le Roi des Cons de Wolinski, sauf que Le Roi des Cons est encore un homme. Macron n’est ni un con ni un homme : c’est Le Roi des Morts. C’est le premier président sans âme. Il n’a même pas une âme noire ou ténébreuse. Il a un algorithme. Il avance comme le petit lapin rose des piles Duracel. On lui dit quelque chose et il trouve toujours ça intéressant – même s’il n’écoute pas. Même si le monde meurt à côté de lui, il reste calme et il avance. Même devant le président américain, il se prend pour le chef du monde. Il voudrait diriger les extraterrestres si il les rencontrait. C’est le premier robot président.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: http://www.pacomethiellement.com/corpus_texte.php?

[ vacherie ] [ métaphore filée ] [ amplification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

politique

Un député me racontait en 1837 que, la veille de son élection, ayant offert une prise de tabac à un paysan électeur influent, le naïf agriculteur répondit sans vergogne : " Non pas une prise, un bureau ! "
Un banquier de Paris, qui, bien que banquier, ne tenait pas à l'argent, se présentait aux électeurs dans un département.
Un des meneurs, qui avait presque l'élection dans la main, lui refuse d'abord son concours, et le banquier le rencontrant quelques jours avant le scrutin : " Je vais, lui dit-il, repartir pour Paris, tant je suis certain de ne pas réussir ici, puisque vous me refusez absolument votre appui.
- Vous avez peut-être tort de quitter la place, lui répond cet électeur influent. - Eh bien! tenez, réplique le banquier, je vous parie 20,000 francs que je ne serai pas élu. - Je les tiens. "
Le banquier obtint la majorité, et paya gaiement la somme perdue.

Auteur: Véron Louis-Désiré

Info: Mémoires d'un bourgeois de Paris

[ élections ] [ astuce ] [ anecdote ]

 

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sérendipité

La fonction de bibliothèque est fondée sur un malentendu, à savoir qu’on irait à la bibliothèque pour chercher un livre dont on connaît le titre. […] mais il n’y a rien de plus révélateur et de plus passionnant que d’explorer des rayons […] et de trouver à côté du livre qu’on était allé chercher un autre livre qu’on ne cherchait pas et qui se révèle être fondamental (Umberto Eco, De Biblioteca - L'échoppe- 1986).

Ainsi je me souviens très bien que, cherchant un livre de Gary, j’ai découvert Sylvie Germain. C’était à la librairie Compagnie, dans cet antre magnifique occupé par Mme Josette Vial. Une autre fois, voulant racheter un exemplaire des Maximes, mon œil rencontra non le noble patronyme du duc de La Rochefoucauld, mais le nom aquatique de la romancière Linda Lê. La chose advint cette fois-ci à la Terrasse de Gutenberg à l’heure de la fermeture, dans cette belle librairie du faubourg Saint-Antoine tenue par une autre Circé, Michelle Farradou.

Auteur: Ladjali Cécile

Info: Ma bibliothèque : Lire, écrire, transmettre

[ littérature ] [ citation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

commerce

- Le fleuve s'appelle le Niger. Je ne connais pas son prénom.

- Et que faisiez-vous là-bas ? s'inquiète le gendarme-chef.

- Je leur racontais l'histoire de Louise.

- Pourquoi pas ? dit Louise, qui n'en croit rien.

- Et vous faisiez la quête après ? s'intéresse le gendarme-chef.

- Certainement, dit Brossard, et ils me donnaient ce qu'ils avaient de plus précieux : des boîtes de sardines vides et bien d'autres récipients du même genre. Vous ne me demandez pas ce que j'en faisais ?

- Si, répond la cantonade.

- Eh bien, dit Brossard, quand j'ai eu assez de boîtes vides, je les ai chargées sur mon âne et je me suis éloigné du fleuve. Or, plus je quittais le fleuve, plus je rencontrais des populations dépourvues de boîtes de conserves vides. J'échangeais donc les miennes contre des masques ou des totems. Voilà.

- Avez-vous interrogé ces populations ?

- Non. Je ne voulais pas tout leur prendre.

Auteur: Dumayet Pierre

Info: "Brossard et moi", éd. Verdier, p.56-57

[ dialogue ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama