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onanisme

Les premières mentions d'un interdit de la masturbation se rencontrent au tout début du XVIIIe siècle dans l'Europe du Nord. Sous l'influence d'un prédicateur luthérien, qui professe ensuite en Angleterre, c'est d'abord un interdit protestant.
Le message apocalyptique passe des mains des naturalistes à celles des réformistes, particulièrement stricts en ce qui concerne la morale sexuelle. La nouvelle se propage ainsi de Hollande en Angleterre puis en Suisse calviniste. L'oeil strict de la Réforme se penche sur le sexe en solitaire.
[...]
Ce tableau apocalyptique va servir pendant plusieurs siècles à effrayer les adolescents et leur interdire l'outil naturel d'initiation sexuelle.
[...]
[Ce n'est que] dans la deuxième moitié du XXe siècle que la sexologie moderne en montrera toutes les vertus. La masturbation est un élément central de la construction érotique, elle permet la maturation sexuelle et l'entretien du désir au cours de la vie. Elle est indispensable aux femmes comme aux hommes. C'est certainement par une prescience de son importance que la masturbation a été autant persécutée.

Auteur: Brenot Philippe

Info: Sex story, p. 119-124

[ historique ]

 

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océanique

Et parmi ces espèces vivant aujourd'hui issus d'ancêtre aquatiques et dotés de parties dures, plusieurs sont retournées à leur environnement maritime. Les reptiles ichtyosaures (nageurs) de l'ère mésozoïque se sont développés sur terre et plus tard, soumis à une différente conjoncture de pressions sélectives, ils sont retournés à l'océan. De même les phoques et les otaries que l'on admire dans les aquariums ne sont, au vrai sens du terme, rien de plus que des "chiens de mer", bien différents des poissons du point de vue de l'évolution, les précurseurs des phoques, des otaries, des dauphins et des baleines ont tous évolués comme quadrupèdes terrestres. Tous les organismes terrestres, l'homme compris, dérivent en fin de compte d'ancêtres aquatiques. Le processus de fécondation trahit l'ascendance aquatique commune des tous les animaux humains vivants. L'acte essentiel de la création d'un animal continue toujours de se produire dans l'eau. Qu'il provienne de la mer, d'une rivière, d'une mare ou des fluides sécrétés par les tissus de l'organisme, spermatozoïdes et ovules se rencontrent toujours dans un environnement humide.

Auteur: Margulis Lynn

Info: L'univers bactériel, p 202 .

[ évolution ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mathématiques

Méthodes pas fixées, symboles insuffisants. Les signes + et – se rencontrent sans doute en 1489 dans l’arithmétique commerciale de Jean Widman, d’Eger – mais comme abréviations, non comme symboles d’opérations. En 1484, le Parisien Nic. Chuquet, travaillant à Lyon pour les marchands, utilisait encore dans son Triparty les notions p et m pour abréger plus et minus. Au vrai, Viète est le premier auteur vraiment connu qui ait utilisé ces signes de façon constante, à partir de 1591, et peu à peu lancé leur emploi. Le signe d’égalité = introduit en 1557 par Robert Recorde dans un traité longtemps demeuré manuscrit, ne fut d’usage courant, lui aussi, qu’au XVIIe siècle. Le "multiplié par" X, employé par Oughtred en 1631, ne l’emporta pas tout de suite ; Leibniz désigne encore la multiplication par le signe ᵔ ; quant au signe : (divisé par) il date lui aussi de 1631. Faut-il ajouter que les logarithmes ne furent inventés qu’en 1614 par Neper – et que, de tout cela, les contemporains de Rabelais n’avaient pas le plus léger soupçon ?

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, page 364

[ calcul ] [ historique ] [ renaissance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Nous, il faut que nous sachions - oui, même cela - que la pénétration est un moment étrange, un moment unique ; celui où nos corps, que les lois sans nombre condamnaient à vivre dans l'isolement (c'est pire : à l'extérieur les uns des autres), pour une fois s'y rencontrent. Ils font plus : chacun d'eux se met à éprouver l'autre, et à l'éprouver comme il a eu lieu : du dedans. Et c'est un choc, si l'âme est là pour le voir, qui n'a pas eu d'autre exemple dans le reste de nos vies. Jusqu'ici le baiser, seul le baiser avait pu nous y préparer ; mais il n'était encore qu'une image en miroir. Tout à coup l'homme est dans la femme : il ne la voit plus, il, la vit. Il vit quelque chose qui n'est plus simplement lui. Et pour la femme, l'homme n'est déjà plus cet étranger absolu ; ce bloc posé là dans le monde en face d'elle. Désormais, chacun va vivre ses sensations, mais aussi celles de l'autre. S'ils ne croient pas que cela soit possible, c'est qu'ils sont distraits, emportés et c'est qu'ils n'ont pas encore appris à faire l'amour dans la lumière.

Auteur: Lusseyran Jacques

Info: Conversation amoureuse

[ fusionnant ] [ sexe ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sociologie

La foule, c'est le mensonge. Et je me prendrais à pleurer, en tout cas à soupirer après l'éternité en songeant à la misère de notre temps, même si on le compare simplement à l'immense détresse de l'antiquité, quand je vois la presse quotidienne et anonyme accroître cette démence grâce au "public", l'abstraction proprement dite, qui se prétend le tribunal de "la vérité" ; car les assemblées qui émettent cette prétention ne se rencontrent certes pas ; quand je vois qu'un anonyme peut faire dire par la presse jour après jour (et même en matière intellectuelle, éthique et religieuse) tout ce qu'il veut des choses dont il n'aurait peut-être nullement le courage de faire, personnellement, la moindre mention en tant qu'Individu ; quand je vois que, chaque fois qu'il ouvre — je ne saurais dire sa bouche, mais sa gueule, en s'adressant en une seule fois, mille fois à mille personnes, il peut avoir dix mille fois dix mille personnes pour répéter ce qu'il a dit — sans que nul n'ait de responsabilité ; je soupire quand je vois qu'à la différence de l'Antiquité où elle ignorait relativement le repentir, la foule est cet être tout-puissant, mais absolument dénué de repentir, qu'on appelle : personne ; qu'on a un être anonyme pour auteur, qu'un résidu anonyme constitue le public, parfois même composé d'abonnés anonymes, c'est-à-dire de personne.

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info: Lignes, remaniées et bcp augmentées, écrites pour accompagner la dédicace "À l'Individu" in : Discours édifiants à divers points de vue, Cop., printemps 1847. (Cf. OC XIII 8 ; jusqu'alors, Kierkegaard dédiait ses discours religieux à la mémoire de son père.)

[ bêtise collective ] [ stupidité communautaire ] [ auto-allumage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely se rencontrent à Paris en 1955, dans l'effervescence artistique de l'après-guerre. Ils ont 25 et 30 ans, sont tous les deux mariés et deviennent amis. Il leur faudra cinq ans pour tomber amoureux et décider de créer et de vivre ensemble. Durant quarante ans, ce couple nomade n'a pas fait d'enfants mais des sculptures, monumentales de préférence, partout dans le monde. De l'Europe au Japon, leurs oeuvres ont su convertir un public immense, enchantant petits et grands avec de sacrées machines et des créatures multicolores.
Elle est aristocrate ; lui, prolo et anarchiste. Elle est dépressive ; lui, une force de la nature. Elle est subjuguée par son côté ferrailleur inspiré créant de merveilleux objets inutiles, il décèle en elle un potentiel poétique qui la sauvera de la déprime. Elle exalte la force et la plénitude de la féminité féconde, il est le Vulcain de la poutrelle d'acier. Une alchimie des contraires. Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely constituent, bien au-delà des Bonnie and Clyde de l'art des années 1970, un couple énergique se défiant dans une corrida permanente, une transe, une urgence, à travers laquelle chacun cherche à hisser l'autre toujours plus haut. Ils se définissent tous les deux comme mégalos et égoïstes, mais se retrouvent dans une utopie commune : rendre les gens heureux. Sans dépendre de personne.

Auteur: Mérigaud Bernard

Info:

[ couple ] [ femmes-hommes ]

 

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déclaration d'amour

Je ne sens plus rien, l'amour, l'ardent amour a tout dévoré ; il a réuni en un seul point toutes les parties sensibles de mon être, et il y a placé ton image en mon coeur : c'est là le temple où je te recueille, où je t'adore en silence quand tu es loin de moi ; mais si j'entends le son de ta voix, si tu fais un mouvement, si mes regards rencontrent tes regards, si je te presse doucement sur mon sein... alors, ce n'est plus seulement mon coeur qui palpite, c'est tout mon être, c'est tout mon sang, qui frémissent de désir et de plaisir ; quand un torrent de volupté sort de tes yeux, il vient inonder toute mon âme, tout mon corps.
(...)
Rempli de ton image adorée, je n'ai plus d'autre sentiment que l'amour et l'adoration de tes perfections ; toute autre pensée que la tienne s'évanouit. Perdu d'amour et de tendresse, je sens que tout moi s'élance vers toi. Je voudrais te couvrir de baisers, recevoir ton haleine, te tenir dans mes bras, sentir ton coeur battre contre mon coeur, et m'abandonner avec toi dans un océan de bonheur et de vie : Je t'aime.
(...)
Plus tu es loin de moi, et plus mon coeur a besoin de t'aimer, et de jouir de ta tendresse. Reviens-moi, tu me manques tant, je veux vivre au plus tôt ces instants qui te ramèneront dans mes bras.

Auteur: Cottin Sophie

Info: Claire d'Albe 1798

 

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rétrocausalité

Ce que nous appelons "réalité" est en fait l’objectivation de nos formations de pensées antérieures. J’ai lu le Livre des morts tibétain à la fin des années 1950 ou au début des années 1960 et j’ai senti que c’étaient en fait notre monde, notre condition qui y étaient décrits, et non un monde, une condition qui suivent la "vie". Les êtres du Bardo Thödol n’ont pas conscience de se trouver dans cet état précis : ils ignorent que les bons et les mauvais esprits (événements, êtres, choses) qu’ils y rencontrent sont leurs propres idéations (antérieures) projetées sur un pseudo-monde, et que contrairement aux apparences, ils peuvent créer, modifier et abolir la réalité future (et non pas présente, puisqu’il y a un décalage).

Avant de lire le Livre des morts tibétain je tendais vers un acosmisme radical (gnostique) ; c’est pourquoi j’ai (inconsciemment, c’est-à-dire par l’effet de ma volonté) correctement déconstruit le Livre des morts comme peu de gens l’ont fait. Très vite, des choses impossibles ont commencé à arriver ; je me suis retrouvé dans le genre d’univers métastatique en pâte à modeler que je décrivais dans mes livres.

C’est de la gnose ésotérique au degré le plus élevé. Nous ne vivons pas dans un univers réel. C’est un rêve. Mais qui ne réagit pas ouvertement à nos croyances (nos peurs et aspirations, notre vision du monde/idéologie). Sa réaction est retardée, randomisée. Pour s’en rendre maître, il faut absolument bénéficier des conditions sine qua non (sagesse, idéologie pragmatique, etc.), savoir formuler les bonnes hypothèses, en faire une évaluation juste.

Nous devons changer de "sillon" afin d’améliorer notre condition.

Auteur: Dick Philip K.

Info: L’Exégèse vol.2 (trad. Hélène Collon)

[ intentionnalité ] [ performatif ] [ responsabilité individuelle ] [ monde intermédiaire ]

 
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souffrance

[...] dans l’organisation de la moelle épinière on trouve des neurones et des axones de la douleur au même niveau, à la même place, à certains étages qui est celle où, à d’autres étages, certains neurones, certains axones, liés essentiellement à la motricité tonique, se rencontrent.

Aussi bien, la douleur ne doit-elle pas être purement et simplement prise dans le registre des réactions sensorielles. Je dirai que ce que nous ont montré les incidences physiologiques, ce que la chirurgie de la douleur nous montre, c’est qu’il n’y a pas là quelque chose de simple qui puisse être considéré simplement comme une qualité de la réaction sensorielle, et que le caractère complexe - si l’on peut dire - intermédiaire entre l’afférent et l’efférent de la douleur, est quelque chose qui nous est suggéré par les résultats - il faut bien le dire - surprenants de telle ou telle section qui permet la conservation de la notion de douleur dans certaines affections internes - spécialement dans les affections cancéreuses - avec en même temps, la suppression, la levée, si l’on peut dire, d’une certaine qualité subjective qui en fait à proprement parler le caractère insupportable.

Bref, aussi bien ceci - qui est encore de l’ordre d’une exploration physiologique moderne qui ne nous permet pas encore de bien pleinement les articuler - ceci n’est que quelque chose où je vous prie de voir la suggestion que peut-être nous devons concevoir la douleur comme quelque chose qui dans l’ordre d’existence, est peut-être comme un champ qui s’ouvre, précisément, à la limite où il n’y a pas la possibilité pour l’être de se mouvoir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VII", L'éthique, 16 décembre 1959

[ excès ] [ inadéquation matérielle ] [ définie ]

 

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cité imaginaire

À quatre-vingts milles sous le vent dominant, l'homme atteint la ville d'Euphemia, où les marchands de sept nations se rencontrent à chaque solstice et équinoxe. Le bateau qui y accoste avec une cargaison de gingembre et de bambou reprendra la mer sa cale pleine de pistaches et de graines de pavot, et la caravane qui vient de décharger des sacs de noix de muscade et de zibeline empile déjà ses ballots dans des rouleaux de mousseline dorée pour le voyage de retour. Mais ce qui vous pousse à remonter des fleuves et à traverser des déserts pour arriver jusqu'ici, ce n'est pas seulement l'échange de marchandises qu'on trouve toujours pareilles dans tous les bazars à l'intérieur et à l'extérieur de l'empire du Grand Kan, éparpillées à vos pieds sur les mêmes nattes jaunes, à l'ombre des mêmes tentes à mouches, proposées avec les mêmes réductions de prix mensongères. Non seulement on vient à Euphemia pour acheter et vendre, mais aussi parce que la nuit, près des feux qui entourent le marché, assis sur des sacs ou des tonneaux, ou allongés sur des piles de tapis, à chaque mot que l'on prononce - comme "loup", "sœur", "trésor caché", "bataille", "gale", "amoureux" - chacun raconte son histoire de loups, de sœurs, de trésors, de gale, d'amoureux, de batailles. Et tu sais qu'au cours du long voyage qui t'attend, lorsque pour rester éveillé au bercement du chameau ou de la jonque tu commenceras à repenser à tous tes souvenirs un par un, ton loup sera devenu un autre loup, ta sœur une autre sœur, tes batailles d'autres batailles, au retour d'Euphémie, la ville où les souvenirs s'échangent à chaque solstice et à chaque équinoxe.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ commercante ]

 

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