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pouvoir
Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer
Auteur:
Orwell George
Années: 1903 - 1950
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
1984
[
vocabulaire
]
guerre
Nous nous battrons en France. Nous nous battrons sur les mers et les océans. Nous nous battrons avec une confiance croissante et une force croissante dans les airs. Nous défendrons notre île, quel qu'en soit le prix. Nous nous battrons sur les plages. Nous nous battrons sur les terrains de débarquement. Nous nous battrons dans les champs, et dans les rues, nous nous battrons dans les montagnes. Nous ne nous rendrons jamais !
Auteur:
Churchill Winston
Années: 1874 - 1965
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: politique
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
discours à la BBC du 4 juin 1940, après la défaite en France et l'évacuation de Dunkerque. Selon le Doyen de Canterbury, Churchill aurait ajouté hors micro : Et nous les frapperons à la tête avec des bouteilles de bière, car c'est là tout ce que nous possédons vraiment
[
totale
]
réflexion
Notre élément, c'est l'éternelle immaturité. Ce que nous pensons ou sentons aujourd'hui sera fatalement une sottise pour nos arrière-petits-enfants. Mieux vaudrait donc accepter dans tout cela dès maintenant la part de sottise que révélera l'avenir. Et cette force qui vous contraint à vous définir trop tôt n'est pas, comme vous le pensez, d'origine entièrement humaine. Nous nous rendrons compte bientôt que le plus important n'est plus de mourir pour des idées, des styles, des thèses, des slogans, des croyances, ni de s'enfermer en eux et de se bloquer, mais bien de reculer un peu et de prendre ses distances avec tout ce qui nous arrive.
Auteur:
Gombrowicz Witold
Années: 1904 - 1969
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Pologne
Info:
Ferdydurke
[
existence
]
[
méditation
]
fuite en avant
Je crois qu'en cherchant de nouvelles voies de pensée créative, nous aboutirons aussi à un conservatisme existentiel. Il vaut la peine de s'interroger sans cesse : Où sont nos racines les plus profondes ? Nous sommes, semble-t-il, des primates catarrhiniens de l'Ancien Monde, de brillants animaux émergents, définis génétiquement par nos origines uniques, bénis par notre nouveau génie biologique et en sécurité dans notre patrie si nous souhaitons qu'il en soit ainsi. Que signifie tout cela ? Voici ce que cela signifie : Dans la mesure où nous dépendons de prothèses pour nous maintenir en vie et maintenir la biosphère en vie, nous rendrons tout fragile. Si nous bannissons le reste de la vie, nous appauvrirons notre propre espèce pour toujours. Et si nous abandonnons notre nature génétique à la rationalité assistée par la machine, ainsi que notre éthique, nos arts et le sens même de notre existence... tout ça par cette habitude de discourir inconsidérément au nom du progrès, en nous imaginant être des dieux et absous de notre héritage ancestral, nous ne serons plus rien.
Auteur:
Wilson Edward Osborne
Années: 1929 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: biologiste, entomologiste et myrmécologue. Fondateur de la sociobiologie
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Consilience : L'unité de la connaissance
poème
Ouvre ton écorce, arbre,
Prends-moi dans ton écorce...
Les jours ont passé un par un,
Les jours ont passé deux par deux,
Nous nous sommes nourris d'amour,
Et de souffrance et de deuil.
M'ont déjà fatigué
Les jours amples ou étroits,
M'ont déjà fatigué
Coupables et innocents,
M'ont déjà fatigué
Cette tristesse rare
Et ces malheureuses nostalgies.
Alors, ouvre ton écorce, arbre,
Prends-moi dans ton écorce !
Prends-moi dans ton écorce,
En ce siècle sans fleurs ;
Je vais me fondre en toi
Comme un petit printemps,
Comme un chagrin secret,
Au fond de tes feuilles,
Je brillerai même triste
Et entrerai dans un profond sommeil.
Et que les vents viennent,
M'arrachent de tes mains,
Moi, je m'éveillerai, mon arbre,
Nous tonnerons ensemble.
Moi, je serai poussé avec toi,
Moi, je me courberai avec toi,
Et de l'emprise des vents
Je me délivrerai avec toi.
Et une nuit secrète,
Quand tous dormiront,
Je te répéterai des paroles magiques ;
Nous irons tout doucement
Nous nous lèverons en tapinois
Et rendrons insomniaque
Celle qui dort.
Dans son rêve,
Un arbre ensorcelé
Prendra forme humaine ;
Il soufflera tout bas,
Et d'une langue humaine,
Comme une merveilleuse légende,
Il lui confiera
Un immense amour perdu,
Et une infinie nostalgie...
Auteur:
Tavoian Razmig
Années: 1940 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - Arménie
Info:
trad. Louise Kiffer
[
nature
]
[
symbiose
]
discours scientifique
Laisse donc là cette Science,
Laisse là cette outrecuidance,
Garde toy bien de ce poison,
Conserve entiere ta raison,
Que ta vertu soit toute tienne,
Et qu’aprez tout il te souvienne
Qu’en un bon Livre il est escript
Bien heureux les pauvres d’esprit.
Que toute la sagesse humaine
Est aussy folle qu’elle est vaine :
Et que si nos premiers Parens
Fussent demeurez ignorans
Sans donner au diable creance,
Nous serions tous dans l’innocence…
Non, je n’ayme point ceste estude
Qui promet une certitude,
Et ne donne que fiction
Qu’erreur, et que presomption ;
En un mot, je hay la Science :
Mais j’ayme la belle Ignorance ;
J’ayme ceste divinité
Qui me donne la liberté
De tout penser et de tout dire…
La debonnaire conscience,
La simple et facile creance,
Sont les plus communes vertus,
Dont les sujets sont revestus.
Ils ne cognoissent point le vice,
Ils vivent sans nul artifice,
Et dans leur sagesse occupez
Ils endurent d’estre trompez.
L’impie et perfide heresie
Vient elle de leur fantaisie ?
Les troubles et les factions
Sont ce de leurs inventions ?
Non, non, par leurs obeissances,
Ils recognoissent les Puissances,
Qui disposent de leur destin,
Et vont tousjours leur grand chemin…
Ce peu suffit, comme je pense,
À te faire aymer l’ignorance
Et rejetter de ton esprit
Ce que les Docteurs ont escript
Pour le tourment de qui se fie
À leur vaine philosophie.
Quittant donc là tous ces fatras
Allons, d’Alibray, de ce pas
Avec Lambert et Benserrade
Chez le Bon-Puis faire grillade ;
C’est là que par un art divin
Dans une bouteille de vin
Nous estoufferons la memoire
De la science et de la gloire,
Et que nous rendrons triomphans
Et l’ignorance et les enfans.
Auteur:
Le Pailleur Jacques
Années: 16??-1654
Epoque – Courant religieux: Renaissance
Sexe: H
Profession et précisions: mathématicien, poète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
A Monsieur d’Alibray, pour reponse à plusieurs sonnets qu’il luy avoit envoyez par lesquels il luy demandoit son sentiment de l’opinion de Galilée touchant le mouvement de la terre
[
religion
]
[
relativisation
]
[
mise à distance
]
[
imaginaire
]
[
simplicité
]