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clarté

Il faudrait un interrupteur pour éteindre les villes, le soir à heure dite tout le pays serait plongé dans le noir comme lorsqu'on éteint la lumière dans la chambre des enfants en leur souhaitant bonne nuit et qu'au plafond sont révélées les étoiles phosphorescentes invisibles en journée. À neuf heures bonsoir, comme disait l'allumeur de réverbères, la nuit serait rendue à la nuit. Mais la consigne a changé. Le monde reste allumé jour et nuit. Il n'y a plus ni repos, ni noir, ni silence et quelque chose même en dormant dans la tête continue de grésiller.

Auteur: Collongues Anne

Info: Ce qui nous sépare

[ incessante ] [ mégapole ] [ artificielle ] [ pollution lumineuse ]

 

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toubibs

Je hais les médecins. Les généralistes en général, et les spécialistes spécialement. Pour la distance olympienne qu'ils mettent entre eux et leur patients - Oh, le joli mot -, pour cette assurance imbécile, affichée comme une force, alors qu'elle n'est qu'un bouclier à la faiblesse de leur science. Je déteste leur jargon, élaboré pour impressionner et réduire au silence ceux dont ils vivent, afin de mieux pouvoir les vampiriser. J'aborrhe enfin l'écriture, rendue soigneusement illisible aux profanes par ces zélateurs hypocrites d'Hippocrate, de qui le fameux serment sert d'alibi à toutes les dérobades et à toutes les arrogances.

Auteur: Réouven René

Info: Ne dites jamais 33, cité in Noirs scalpels de Martin Winckler

[ dénigrés ] [ arrogants ] [ pédants ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

démocratie participative

Changer les habitudes pour changer les mentalités. Soit une technique de conditionnement et de manipulation foncièrement comportementaliste. Quel que soit l’objectif, face à une population rendue méfiante par l’expérience, vis-à-vis de toute innovation imposée par l’autorité, pratiquez le fait accompli. Changez plus ou moins subrepticement ses conditions de vie afin qu’elle s’y fasse. Qu’elle s’adapte de gré ou de force. Puis noyez-là sous un déluge de mots et d’images destinés à lui faire croire que vous n’avez fait que suivre ses desiderata - parfaitement justifiés et raisonnables - et qu’avec ce déluge de propagande, vous ne faites que "lui donner la parole".

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/retour_a_grenopolis.pdf

[ parodie ] [ manipulation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

vacherie

Non, décidément, Barrès se retient trop. Il sera malade quelque jour. Sa sincérité contenue fera péter sa peau. Il mourra d'une conviction rentrée, étouffera de civilisation comme d'autres d'un manque d'air. Des sensations courtes rendues par des phrases brèves. Est-ce neuf, ce qu'il dit ? Il adore la tranche des manuels classiques. Quand on a dit : "Il n'y a rien.", une fois, une seule, n'est-ce pas suffisant ? Restent les apparences, les belles et variées apparences qui composent un Univers bien assez réel pour notre petite vie jusqu'à notre petite et proche mort. Barrès, mon ami, déboutonnez-vous : vous sentez le concentré. On étouffe chez vous ! Aérez !

Auteur: Renard Jules

Info: Journal

[ écrivain-sur-écrivain ] [ coincé ]

 

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déclarations d'amour

Je sortais du lit, ma chère, quand votre lettre me fut rendue, il était cinq heures du matin. On donnera La Prude le vendredi de la semaine prochaine, c'est-à-dire le 15 décembre. Venez, ma chère, et soyez mon juge. je voudrais que votre frère put la voir. Venez avec tous vos amis et toute votre famille. Mais je me flatte de vous embrasser avant que n'arrive ce grand jour de divertissements. je vous aime, ma chère, plus que toutes les comédies, et plus que toute autre consolation. ( ... ) Je vous embrasse mille fois. Mon âme embrasse la vôtre, mon vit et mon coeur sont amoureux de vous. J'embrasse votre gentil cul et toute votre adorable personne.

Auteur: Voltaire

Info: à Marie-Louise Denis 7 décembre 1747

 

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homme-animal

Car les loups, à part dans les fables, ne se vengent pas des bergers, et c'est du fait de leur panique que les brebis dérochent: parce qu'elles sont incapables de se défendre face au loup, de lutter ou fuir intelligemment comme le faisaient très bien leurs ancêtres les mouflons sauvages. Et si elles sont folles de terreur face au loup, au point de sauter dans le vide, c'est parce que les bergers les ont rendues inoffensives depuis des milliers d'années, par la domestication, pour pouvoir plus facilement les diriger, les tondre, et les manger. De sorte que haïr le loup lorsque des brebis sautent dans le précipice, c'est oublier dans cette affaire la responsabilité des hommes qui les ont désarmées pour leur propre intérêt.

Auteur: Morizot Baptiste

Info:

[ abrutissement ] [ élevage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

enfant

La légende raconte comment une femme rendue folle par la mort de son enfant, son cadavre encore serré dans ses bras, se mit en quête du Bouddha pour apprendre de lui la raison de son malheur. Avec compassion, le regard perdu dans le vide, tout désir éteint en lui, flottant déjà dans le grand néant où chaque douleur s'apaise, l'homme saint contempla la jeune mère et il l'interrogea : ne savait-elle pas que tout ce qui naît doit un jour mourir et que donnant le jour à son enfant, elle le promettait déjà à la nuit du tombeau ? La légende raconte qu'apaisée, la mère abandonna le petit cadavre aux flammes du bûcher et qu'elle se rendit ensuite à la grande clarté toujours vive de la vérité.

Auteur: Forest Philippe

Info: Sarinagara, p 91

[ deuil ] [ accepter ] [ résignation ]

 

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absurde

Il existe peu de choses aussi hilarantes que les appréciations rendues par les administrations étatiques lorsqu'il s'agit de jauger - à fin de subvention - un fait artistique. Leurs explications, à mettre en miroir avec les justifications des artistes créateurs, sont subordonnées à des règlements que des pions appliquent scrupuleusement afin de ne pas prêter le flanc au moindre risque de se faire blâmer. Et peut-être virer. Nous avons là le canevas principal des rapports humains au sein des hiérarchies de sociétés, toutes devenues de fait soviétoïdes. L'ombre portée du groupe conditionne le comportement de l'individu. Ainsi astucieusement mise en scène, toute véritable " sincérité " ou " vérité " artistique, donnera lieu à de désopilants échanges lorsqu'un fonctionnaire viendra à y être confronté. Et surtout : à en parler.

Auteur: Mg

Info: 14 juin 2014

[ beaux-arts ] [ officialité ] [ humour ] [ objectivité institutionnelle ]

 
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rupture

Je suis une presque vieille femme abandonnée, bafouée, je pleure comme une enfant dans le noir, j'ai peur de continuer à avancer seule, j'ai peur de mourir seule,
J’ai donné les clefs de ma vie à cet homme rencontré trente ans plus tôt, il me les a rendues, mais je ne sais plus m’en servir.J'ai honte de souffrir ainsi, face à toi qui a tant perdu, un mari, un fils, ton pays, ta famille...Et pourtant je souffre, je suis une boule de feu vivante, mes mains tremblent, je ne dors plus, je ne sais plus qui je suis, je n'ai plus la mémoire de qui j'ai été. En partant ainsi, sans un mot, cet homme m'a rendue étrangère à trente ans de ma vie.

Auteur: Chami-Kettani Yasmine

Info: Médée chérie, Actes Sud, 2019; p. 88

[ souffrance ] [ séparation ]

 

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rupture historique

Le vrai moyen âge, pour nous, s’étend du règne de Charlemagne au début du XIVe siècle ; à cette dernière date commence une nouvelle décadence qui, à travers des étapes diverses, ira en s’accentuant jusqu’à nous. C’est là qu’est le véritable point de départ de la crise moderne : c’est le commencement de la désagrégation de la "Chrétienté", à laquelle s’identifiait essentiellement la civilisation occidentale du moyen âge ; c’est, en même temps que la fin du régime féodal, assez étroitement solidaire de cette même "Chrétienté", l’origine de la constitution des "nationalités". Il faut donc faire remonter l’époque moderne près de deux siècles plus tôt qu’on ne le fait d’ordinaire ; la Renaissance et la Réforme sont surtout des résultantes, et elles n’ont été rendues possibles que par la décadence préalable…

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne"

[ européenne ] [ transition ]

 

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