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révélation

Elle pourrait, à ce stade des choses, reconnaître de tels signaux, comme on dit de l'épileptique - une odeur, une couleur, une  pure et pénétrante appogiature annonçant sa crise. Par la suite, c'est seulement ce signal, vraiment obscène, cette annonce séculaire, et jamais ce qui s'est révélé pendant l'attaque, ce dont il se souvient. Oedipa se demandait si, à la fin de tout ça (pour autant que ça se termine), il ne lui resterait pas, à elle aussi, que des souvenirs compilés d'indices, d'annonces, de renseignements, mais jamais la vérité centrale elle-même, qui doit chaque fois être trop lumineuse pour que sa mémoire puisse la retenir ; qui doit toujours s'enflammer, détruisant son propre message de façon irréversible, laissant un vide surexposé lorsque le monde ordinaire revient. 

Auteur: Pynchon Thomas

Info: The Crying of Lot 49

[ crise ] [ essence du rien ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

censure

En plus d'un documentaire, les séances sont également pourvues d'une bande d'actualités. Le public ne semble guère goûter la propagande qui lui est servie si on en croit cette note des Renseignements généraux: "Au cours du passage d'un film d'actualités, dans le cinéma Marbeuf à Paris, représentant les bombardements de Londres, des murmures de protestation fusèrent dans la salle. Par contre, des applaudissements se firent entendre au moment où l'on passait les résultats des raids de la R.A.F sur Berlin." Seulement les démonstrations du public n'enchantent pas les occupants qui vont leur faire comprendre tout de suite ce qui est interdit: "A la sortie du cinéma, les états-civils des spectateurs furent relevés par des fonctionnaires de police allemande et la salle fut fermée par les autorités d'Occupation."

Auteur: Leteux Christine

Info: Continental films : Cinéma français sous contrôle allemand

[ pouvoir ] [ opinion manipulée ] [ menace ] [ ww2 ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pénitencier

Toutes ces caves de torture étaient un mythe, du perlimpinpin moyenâgeux, dont nous n'avions absolument pas besoin, puisque la Prison intérieure centrale des renseignements de l'URSS, qui occupait l'immeuble de cinq étages de l'ex-hôtel, ex-compagnie de cargos Caucase et Mercure, dans la cour du 2, rue Loubianka, et reliée au bâtiment principal par un passage, permettait d'assurer le cycle complet de la sécurité nationale, depuis le travail préparatoire des agents jusqu'à l'arrestation du figurant, depuis le début de l'instruction jusqu'aux aveux complets de l'inculpé, depuis le procès par la Commission spéciale auprès du ministre, la COS, jusqu'à l'exécution du condamné, le tout sans mettre le nez dehors une seule fois. Tout se passait dans un lieu unique! Le rêve du technocrate, le but inaccessible du technicien: une production sans déchets, en circuit fermé, un intestin qui se digère lui-même.

Auteur: Vaïner Gueorgui

Info: L'Evangile du bourreau

[ goulag ]

 

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responsabilité

D'après des renseignements dignes de foi, on vient de découvrir les traces d'une organisation ayant jusqu'ici échappé aux recherches. Cette organisation se proposait de délivrer l'humanité du joug bienfaisant de l'État.

Délivrer l'humanité ! C'est extraordinaire à quel point les instincts criminels sont vivaces chez l'homme. Je le dis sciemment : CRIMINELS. La liberté et le crime sont aussi intimement liés que, si vous voulez, le mouvement d'un avion et sa vitesse. Si la vitesse de l'avion est nulle, il reste immobile, et si la liberté de l'homme est nulle, il ne commet pas de crime. C'est clair. Le seul moyen de délivrer l'homme du crime, c'est de le délivrer de la liberté.

Et à peine venons-nous de l'en délivrer (à peine est bien le mot quand on songe à l'âge du monde), que quelques misérables esprits arriérés...

Auteur: Zamiatine Evgueni

Info: Nous autres, Note 7, page 45

[ bipolarité ] [ indépendance ] [ collectivisme ] [ gauche-droite ]

 

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police politique

La Stasi était l'armée interne qui permettait au gouvernement de garder le pouvoir. Son rôle était de tout savoir sur tout le monde, par tous les moyens. Elle savait qui vous avait rendu visite, qui vous téléphonait et si votre femme vous trompait. C'était une bureaucratie métastasiée dans la société est-allemande : ouvertement ou secrètement, des indicateurs renseignaient la Stasi sur leurs compagnons et amis dans toutes les écoles, toutes les usines, tous les immeubles résidentiels et tous les cafés. Obsédée par les détails, la Stasi n'a absolument pas vu venir l'effondrement du communisme, qui allait entraîner l'effondrement du pays. Entre 1989 et 1990, elle a été complètement retournée : unité d'espionnage staliniste un jour, musée le lendemain. En quarante années d'existence, la quantité de renseignements récoltés par la Stasi était aussi volumineuse que les archives historiques de toute l'Allemagne depuis le Moyen-Age. Disposés les uns à côté des autres, les dossiers de la Stasi seraient étendus sur cent quatre-vingts kilomètres. 

Auteur: Funder Anna

Info: Stasiland, page 16

[ pouvoir ] [ conservation ] [ état policier ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

justification pour absence

Je n'ai pu vous prévenir. J'ai été à Roswell pour le week-end et des Extra-terrestres m'ont enlevés. Je n'avais plus aucun contrôle sur mes mouvements. Ensuite j'ai été admis dans un hôpital psychiatrique et ils ne me permirent aucun appel extérieur. Ensuite ils m'ont relâché mais la police secrète s'en est mêlée et ne m'a pas permis de parler avec quiconque, craignant que je sois en possession de renseignements sensibles... (De 3 a 7 jours d'absence.) Mais je ne serai probablement pas la demain - ou peut-être plus jamais - car depuis que la secrète a compris que je vous avait dit tout ça ils ont décidé de me mettre en détention dans un endroit discret... ils voudront probablement me faire changer d'identité, de vie, d'endroit, etc.. De manière à ce que cette info plus que super top secrète (les aliens sont parmi nous) ne puisse sortir. Simplement parce que le monde ne peux encaisser psychologiquement une pareille nouvelle actuellement. Risque de paniques, hystéries, etc... (Un congé définitif, quoi...)

Auteur: Internet

Info:

[ humour ] [ provocation ]

 

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dieu universel

Sous le règne de la glorieuse dynastie, à l'époque où l'Égypte devint un empire mondial, vers 1375 av. J.-C., un jeune pharaon qui se fit d'abord, comme son père, appeler Amenhotep (Amenhotep IV) et qui plus tard transforma son nom, en même temps que bien d'autres choses encore, monta sur le trône. Ce roi entreprit d'imposer à ses sujets une nouvelle religion qui allait à l'encontre aussi bien de leurs traditions millénaires que de leurs us familiaux. Il s'agissait d'un rigoureux monothéisme, première tentative de ce genre dans l'histoire pour autant que nous sachions. Avec la croyance en un seul dieu naquit aussi, chose inévitable, l'intolérance religieuse demeurée jusque-là, et restée longtemps encore après, étrangère à l'Antiquité. Mais le règne d'Amenhotep ne dura que dix-sept ans ; très peu de temps après sa mort, survenue en 1358, la nouvelle religion fut proscrite et la mémoire du roi hérétique, honnie. C'est aux ruines de la nouvelle résidence qu'il avait édifiée et consacrée à son dieu, et aussi à des inscriptions tombales, que nous devons les quelques renseignements parvenus jusqu'à nous touchant ce souverain.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, page 28

[ religion égyptienne ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

école

La multiplication des manuels et des cours oraux dans notre enseignement est l'un des plus sûrs indices de notre décadence littéraire. On dit railleusement que ceux qui sont impuissants à aider leurs élèves dans la lecture des ouvrages transcendants écrivent des manuels, ou, du moins, utilisent les manuels écrits par leurs collègues afin de suppléer à leur incompétence. On pourrait définir un manuel : une invention pédagogique pour faire entrer quelque chose dans la tête de ceux qui ne savent pas suffisamment lire pour apprendre plus activement. Les causeries qui se donnent habituellement en classe ne valent pas mieux. Quand les maîtres ne savent plus comment s'y prendre pour lire en commun avec leurs élèves, ils leur adressent une causerie. Les manuels et les vulgarisations de toutes sortes sont écrits pour ceux qui ne savent pas lire ou qui cherchent dans la lecture que des renseignements. En tant que maîtres inanimés, ces livres s'assimilent aux répétiteurs de second ordre qui les ont écrits. Animé ou non, le répétiteur s'efforce d'inculquer des connaissances à ses élèves sans exiger d'eux une activité trop grande ou trop industrieuse. L'art d'enseigner de ces répétiteurs est celui qui exige le moins, chez l'étudiant, de l'art d'apprendre. Ils saturent l'esprit au lieu de l'éclairer. Leur succès se mesure aux capacités d'absorption [sic] de l'éponge.

Auteur: Adler Mortimer J.

Info: Comment lire les grands auteurs, trad. Louis-Alexandre Bélisle, p.72, Le Club des Grands Auteurs, 1964

[ pléthore ] [ ennui ]

 

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science-fiction

- Je vais vous éclairer gratis sur le mode de communication des Wankh. C'est un peuple particulier, absolument unique. Leur cerveau fonctionne par impulsions. Ils voient en impulsions, pensent en impulsions. Pour parler, ils s'expriment par des impulsions, des sonorités formées d'un grand nombre de vibrations qui concourent toutes à faire une phrase. Chaque idéogramme correspond à une harmonique, c'est-à-dire une unité de signification. Aussi, le déchiffrement du wankh est-il affaire de divination autant que de logique. Il faut traduire un idéogramme par un élément signifiant complet. Les Hommes-Wankh eux-mêmes hésitent parfois. Bon... Passons à votre document. Laissez-moi regarder. La première harmonique... hem ! Remarquez cette crête. Elle représente généralement une équivalence, une identité. Un carré ayant cet aspect, ombré à droite, peut vouloir dire "vérité" ou "perception vérifiée" ou "situation" ou, peut-être, "état actuel du cosmos". Quant à ces signes... je ne sais pas. Ces hachures... ce doit être une personne qui parle. Comme elles sont en bas, l'accord est dans les graves. Il semblerait que... oui, ce petit crochet indique une volonté positive. Ces symboles... hem ! Ce sont des organisateurs qui précisent l'ordre et soulignent les autres éléments. Mais je ne les comprends pas. Je peux seulement deviner le sens global. Quelque chose comme : "Je tiens à signaler que les conditions sont "identiques" ou "inchangées". Ou bien : "Une personne tient à spécifier que le cosmos est stable". Quelque chose dans ce genre. Êtes-vous sûrs qu'il s'agit bien de renseignements concernant un trésor caché ?

Auteur: Vance Jack

Info: Le Cycle de Tschai, n°2 : le Wankh

[ communication ]

 

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homme-animal

- Dieu est grand ! répondit le mendiant. Mais qu’importe les affaires. Il y a tant de joie dans l’existence. Tu ne connais pas l’histoire des élections ?

- Non, je ne lis jamais les journaux.

- Celle-là n’était pas dans les journaux. C’est quelqu’un qui me l’a racontée.

- Alors je t’écoute.

- Eh bien ! Cela s’est passé il y a quelque temps dans un petit village de Basse-Égypte, pendant les élections pour le maire. Quand les employés du gouvernement ouvrirent les ruines, ils s’aperçurent que la majorité des bulletins de vote portaient le nom de Barghout. Les employés du gouvernement ne connaissaient pas ce nom-là ; il n’était sur la liste d’aucun parti. Affolés, ils allèrent aux renseignements et furent sidérés d’apprendre que Barghout était le nom d’un âne très estimé pour sa sagesse dans tout le village. Presque tous les habitants avaient voté pour lui. Qu’est-ce que tu penses de cette histoire ?

Gohar respira avec allégresse ; il était ravi. "Ils sont ignorants et illettrés, pensa-t-il, pourtant ils viennent de faire la chose la plus intelligente que le monde ait connue depuis qu’il y a des élections." Le comportement de ces paysans perdus au fond de leur village était le témoignage réconfortant sans lequel la vie deviendrait impossible. Gohar était anéanti d’admiration. La nature de sa joie était si pénétrante qu’il resta un moment épouvanté à regarder le mendiant. Un milan vint se poser sur la chaussée, à quelques pas d’eux, fureta du bec à la recherche de quelque pourriture, ne trouva rien et reprit son vol.

- Admirable ! s’exclama Gohar. Et comment se termine l’histoire ?

- Certainement il ne fut pas élu. Tu penses bien, un âne à quatre pattes ! Ce qu’ils voulaient, en haut lieu, c’était un âne à deux pattes.

Auteur: Cossery Albert

Info: Mendiants et orgueilleux

[ conte ] [ humour ]

 

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