Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 7
Temps de recherche: 0.0518s

croyance

La superstition est inhérente à l'homme. Si l'on veut la bannir complètement, elle se réfugie dans les plis et les recoins les plus singuliers de l'âme, d'où elle sort pour reparaître tout à coup lorsqu'on se croit le plus sûr de soi.

Auteur: Goethe Johann Wolfgang von

Info: Maximes et réflexions, Première partie, trad. Sigismond Sklower, p.16, Brockhaus et Avenarius, 1842

[ inconscient ] [ refoulement ] [ analogie ] [ intelligence ] [ déduction ]

 

Commentaires: 0

espérance

Mais espérons que nos maux seront suspendus si nous ne cessons pas d'espérer. Le soleil chaque jour se cache pour reparaître à nos yeux; et souvent un moment du ciel le plus obscurci par les nuages forme le ciel le plus beau et le plus serein.

Auteur: Guarini Gian Battista

Info:

[ contraste ]

 

Commentaires: 0

danse

D'abord la valse, où deux êtres qui ne sont point époux, et qui même ne s'aiment point secrètement, joignent leurs corps. Respirant leurs tiédeurs intimes et leurs souffles inconnus, ils s'engagent dans un tourbillon qui les laisse de temps en temps reparaître aux yeux de leurs proches parents.

Auteur: Hervieux Paul

Info: La bêtise parisienne, éditions Charavay frères, 1884, p. 201

[ rencontre ] [ femmes-hommes ]

 

Commentaires: 0

être humain

L'homme n'est plus au centre de la vie. Il n'est plus cette fleur du monde entier qui s'est employé lentement à le former et me mûrir. Il est mêlé à toutes choses, au même plan que toutes choses il est parcelle d'infini ni plus ni moins importante que les autres parcelles d'infini. La terre passe dans les arbres, les arbres dans les fruits, les fruits dans l'homme ou l'animal, l'homme et l'animal dans la terre, la circulation de la vie entraîne et brasse un univers confus où des formes surgissent une seconde pour engloutir et reparaître, déborder les unes sur les autres, palpiter et se pénétrer dans un balancement de flot. L'homme ignore s'il n'était pas hier l'outil avec lequel il fait surgir de la matière la forme qu'il sera peut-être demain.

Auteur: Faure Elie

Info: Histoire de l'art. L'art médiéval

[ dérisoire ] [ perdu ] [ éphémère ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

santé

Je suis (au point de vue médical), il paraît, beaucoup de choses différentes, bien qu’à vrai dire on n’ait jamais su très exactement quoi. Mais je suis surtout et indiscutablement très asthmatique. Asthme de foins d’abord, mon asthme est devenu assez vite un asthme d’été, puis un asthme de presque toute l’année. Et à la suite de repas trop copieux, il s’est compliqué d’un état d’apparence asthmatique mais d’origine, m’a-t-on dit, intestinale et gastrique qui est aujourd’hui depuis longtemps enrayé, bien qu’il soit prêt à reparaître à la moindre imprudence. Je fais un repas par 24 heures (et entre parenthèses je me permets de vous demander si au point de vue ration d’entretien vous trouvez ce repas suffisant pour vingt-quatre heures : deux œufs à la crème, une aile entière de poulet rôti, trois croissants, un plat de pommes de terre ou frites, du raisin, du café, une bouteille de bière) et pendant l’intervalle des vingt-quatre heures la seule chose que je prends est en me couchant un quart de verre d’eau de Vichy (neuf ou dix heures après mon repas). Si je prends un verre entier je suis réveillé par de l’oppression ; à plus forte raison si au lieu de l’eau de Vichy c’est un aliment.

Auteur: Proust Marcel

Info: Lettre (qui ne fut jamais expédiée) à Georges Linossier, août/septembre 1904

[ régime alimentaire ] [ jeûne intermittent ] [ indigestion ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

dramaturge

Un génie est un accusé.

Tant qu’Eschyle vécut, il fut contesté. On le contesta, puis on le persécuta, progression naturelle. Selon l’habitude athénienne, on démura sa vie privée ; on le noircit, on le calomnia. Une femme qu’il avait aimée, Planesia, sœur de Chrysilla, maîtresse de Périclès, s’est déshonorée devant l’avenir par les outrages qu’elle adressa à Eschyle publiquement. On lui supposa des amours contre nature ; on lui trouva, comme à Shakespeare, un lord Southampton. Sa popularité fut battue en brèche. On lui imputait à crime tout, jusqu’à sa bonne grâce envers les jeunes poètes qui lui offraient respectueusement leurs premières couronnes ; il est curieux de voir ce reproche reparaître toujours ; Pezay et Saint-Lambert le répètent au dix-huitième siècle :



 Pourquoi, Voltaire, à ces auteurs

Qui t’adressent des vers flatteurs,

Répondre, en toutes les missives,

Par des louanges excessives ?



Eschyle, vivant, fut une sorte de cible publique à toutes les haines. Jeunes, on lui préféra les anciens, Thespis et Phrynichus ; vieux, on lui préféra les nouveaux, Sophocle et Euripide. Enfin, il fut traduit devant l’aréopage, et, selon Suidas, parce que le théâtre s’était écroulé pendant une de ses pièces, selon Elien, parce qu’il avait blasphémé, ou, ce qui est la même chose, raconté les arcanes d’Eleusis, il fut exilé, il mourut en exil.



Alors l’orateur Lycurgue s’écria : Il faut élever à Eschyle une statue de bronze.

Athènes, qui avait chassé l’homme, éleva la statue.

Ainsi Shakespeare, mort, entra dans l’oubli ; Eschyle, dans la gloire.

Auteur: Hugo Victor

Info: William Shakespeare

[ Grèce antique ] [ visionnaire ] [ tête de Turc ] [ bouc émissaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Bandini

architecture

Si la civilisation française fut durable, c'est à la pierre qu'elle le dut : le bois d'Europe nordique, le stuc italien, la brique anglaise ou flamande, le béton soviétique sont des matériaux fragiles dont la vieillesse sans patine est précoce et dont les ruines informes auront depuis longtemps disparu que nos édifices seront encore debout. Issus des carrières molles ou dures, roches, marbres, monolithes ou agglomérés forment de surprenantes variétés. Lorsqu'il est question d'une de nos villes, lorsqu'on nous parle d'une de nos provinces, nous pensons d'abord à leur visage de pierre. Truffeau des villages troglodytes de la Loire, murs tendres où la renaissance sculpta ses motifs italiens, murs de l'Anjou et de Touraine, verdâtres comme le teint des héroïnes Balzaciennes. Craies ponctuées de noirs silex, riverains de la Seine, plongeant sous la Manche pour reparaître à Douvres. Doux calcaires du Valois et du Soissonnais. Enfin les produits des vieux massifs cristallins, sombres villages de l'Armorique, noirs étables du Massif central, couleur de pierre à aiguiser. Plaques de schiste des toits d'Auvergne. Mica des entablements alpins scintillants au soleil, gâlets roulés des maisons du Rhône, orgues et tables de lave de la Limagne débités en murs d'enceinte, en donjons incurvés, en abbayes verticales. 

L'histoire de notre art ne s'explique que par là, depuis les maladroits alignements d'Armor jusqu'aux pierres de belle hache, débitées à la scie lisse, de cette île de France qui exportait sa chair pour bâtir les cathédrales anglaises ou les résidences américaines. (Les carrières Buttes Chaumont où les voyous d'Eugène Sue ne se nomment-elles pas les carrières d'Amérique ?) Les noms de leurs pierres sont bien de chez nous : le vergelet, la lamarde, le saint-leu, le conflans.

La France, coin de l'Europe. Pierre d'encoignure, pierre d'attente, pierre de touche. La France, ossature et squelette de l'extrême occident. C'est pourquoi notre fonds national est rude, avare, de grain serré, d'un génie enclin à la résistance et à la pétrification. Matériau résistant au feuilletage superficiel des gelées, pierre éprouvée qui a fait son unité, qui a jeté son eau, comme disent les carriers. Chair bien jointoyée et équarrie.

Profitons de la disette actuelle de ciment, de l'absence de cette hideuse boue durcie, de cette substance plastique sans forme, couleur ni nationalité qu'est le béton.

Auteur: Morand Paul

Info: Chroniques 1931-1954 (2001, 651 p., Grasset, p.371)

[ géographie hexagonale ] [ beauté ] [ type de construction ]

 
Commentaires: 2