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agir

A vrai dire, ce qui englobe la totalité de l’expérience humaine ne relève pas de l’intellect, mais du vouloir dans le sens premier du mot. L’intellect peut poser toutes sortes de questions – et c’est même son droit le plus strict -, mais c’est trop lui demander que d’en attendre une réponse définitive, car ce n’est pas dans sa nature. La réponse gît profondément ensevelie dans le fondement même de notre être. Le faire éclater en plein jour requiert la plus fondamentale secousse de la volonté. Cela accompli, les portes de la perception s’ouvrent et une nouvelle vision se présente, jusqu’à ce jour jamais imaginée. L’intellect propose mais ce n’est pas lui qui dispose.

Auteur: Suzuki Daisetz Téitaro

Info: Dans "Bouddhisme Zen et psychanalyse", page 55

[ vie psychique ] [ superposition des grilles de lecture ] [ fonctionnement opératoire ] [ bouger ]

 

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hermétisme

Toute naissance requiert la mort de ce qui la précédait, et il en est ainsi ici. Le Prophète a dit : "Vous devez mourir avant de mourir !" Corbin écrit : "Car il ne suffit pas de mourir pour quitter ce monde. On peut mourir et y rester à jamais. Il faut être vivant pour le quitter, ou plutôt, être vivant c'est cela." Cette mort au monde de l'Absence est une naissance à la Présence du Monde et se produit par une sorte d'inversion ; c'est un processus de retournement. Dans cet épanouissement, ce triomphe de l'ésotérique, l'âme trouve qu'elle était étrangère au monde dans lequel elle vivait, et qu'elle est maintenant rentrée chez elle.

Auteur: Cheetham Tom

Info: L'envers du monde

[ deuxième naissance ] [ initiatique ]

 

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écologie

Si 59 quintaux de riz et 59 quintaux de céréales d'hiver sont récoltés sur un champ d'un hectare tel que l'un de ceux-ci, le champ pourra alors nourrir cinquante à cent personnes, chacune investissant une moyenne de moins d'une heure de travail par jour. Mais si le champ était mis en pâturage ou si le grain devait nourrir le bétail, il ne pourrait nourrir que cinq personnes à l'hectare. La viande devient un aliment de luxe quand sa production requiert de la terre qui pourrait fournir directement les aliments à la consommation humaine. Ceci a été démontré clairement et définitivement. Chacun devrait réfléchir sérieusement aux difficultés qu'il cause en s'offrant une nourriture aussi chèrement produite.

Auteur: Fukuoka Masanobu

Info: La révolution d'un seul brin de paille : Une introduction à l'agriculture sauvage

[ sagesse végétarienne ]

 
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complexité

Dans sa fonction cognitive, le langage dépend très peu du système grammatical, parce que la définition de notre expérience est dans une relation complémentaire avec les opérations métalinguistiques - l'aspect cognitif du langage, non seulement admet mais requiert, l'interprétation au moyen d'autre codes, par recodage, c'est à dire la traduction. L'hypothèse de données cognitives ineffables ou intraduisibles serait une contradiction dans les termes. Mais, dans les plaisanteries, les rêves, la magie, bref dans ce qu'on peut appeler la mythologie linguistique de tous les jours et par-dessus tout dans la poésie, les catégories grammaticales ont une teneur sémantique élevée. Dans ces conditions la question de la traduction se complique et prête à beaucoup plus de discussions.

Auteur: Jakobson Roman Ossipovitch

Info: Essais de linguistique générale, Tome 1 : Les fondations du langage

[ communication ] [ vocabulaire ] [ sens ] [ interprétation ] [ archétypes ] [ transposition ] [ récursivité ]

 

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lire

Le lecteur Modèle n'a pas à se représenter tous les lieux et les individus mentionnés par le roman. Il suffit qu'il fasse semblant de croire les connaître. Au Lecteur Modèle, on ne demande pas seulement de faire preuve d'une flexibilité et d'une superficialité énorme, on requiert aussi de lui une immense bonne volonté.

Si le Lecteur Modèle se comporte ainsi, il jouira de l'histoire. Sinon, il sera condamné à une recherche encyclopédique éternelle. Il se peut qu'il y ait certains lecteurs pour se demander combien d'habitants comptait Saint-Ouen-les-Toits, ou comment s'appelait le grand-père de Charles Bovary. Mais de tels lecteurs méticuleux ne seraient pas le Lecteur Modèle. Ils sont à la recherche de monde maximaux, alors que le genre narratif ne survit qu'en jouant sur de petits mondes.  

Auteur: Eco Umberto

Info: Les limites de l'interprétation, p 232

[ abandon ] [ plaisir ] [ crédulité nécessaire ] [ délassement ] [ lecture ] [ acceptation ]

 

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vie opératoire

La dépression a deux causes fondamentales. Primo : une importante perte de plaisir dans la relation du bébé avec sa mère. Si nous acceptons l’hypothèse qu’une bonne gratification orale, complète et enrichissante, requiert environ trois ans d’allaitement satisfaisant au sein, nous comprenons sans peine pourquoi à notre époque tant de gens sont si vulnérables aux accès dépressifs. Secundo : l’enfant n’a pas le droit de s’insurger contre la frustration ; ses manifestations de colère, de révolte sont aussitôt sanctionnées par des punitions. Rien d’étonnant alors si le désir s’étiole peu à peu et si l’enfant perd sa faculté de combattre pour ce dont il a envie. Vous n’avez qu’à observer le comportement moutonnier des foules d’aujourd’hui et vous aurez tout de suite compris : la tendance dépressive est tout simplement un trait de notre civilisation.

Auteur: Lowen Alexander

Info: Dans "La dépression nerveuse et le corps", page 144

[ soumission ] [ répression ]

 

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création du besoin

L’individu dit moderne ne produit pas ce qu’il mange et porte, il le consomme. Au fil des décennies, la distance entre la production et l’individu s’est creusée qualitativement – produits de plus en plus sophistiqués que je ne peux pas fabriquer – et quantitativement – lieux de production hors de vue. Le développement de la société dite de consommation est à proportion de cette distance, qui en s’accroissant multiplie les biens dont l’acquisition requiert de l’argent, multiplies les gestes d’achat.

Dans ce processus personne n’a voulu la consommation. Les marchands n’ont pas voulu la consommation mais le profit. Les marchands sujets au “profitisme” ont travaillé à l’extension du domaine marchand et donc de la consommation. Le supposé consommateur n’a pas voulu les supermarchés. Je n’ai pas souvenir, en 1987, d’avoir croisé beaucoup d’humains suppliant qu’on invente la montre connectée avant que le manque ne les tue. Nous n’avons rien demandé. De ce récit s’infère la tâche de combattre, non le consumérisme, mais le profitisme, ou le “marchandisme”, dont la modalité moderne s’appelle le capitalisme.

Auteur: Bégaudeau François

Info: "Pourquoi je ne consomme pas", Socialter n°48, octobre-novembre 2021

[ délégation des compétences ] [ gavage ]

 

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sémiotique

... quasi-esprit est un objet qui, de quelque point de vue qu'il soit examiné, doit évidemment avoir, comme toute autre chose, des qualités particulières susceptibles d'être constatées. (The Basis of Pragmaticism, 1906, variante on Quasi-mind)

Je désespère presque de dire clairement ce que j'entends par "quasi-esprit", mais je vais essayer. Une pensée n'est pas en elle-même dans un esprit ou un quasi-esprit (quasi-mind). Je dis cela dans le même sens que je pourrais dire que le Droit et la Vérité resteront ce qu'ils sont bien qu'ils n'aient pas été incarnés, et que rien ne fut jamais juste ou vrai. Mais une pensée, pour accéder à quelque mode actif d’existence, doit être incarnée dans un signe. Une pensée est une variété particulière de signe*. Toute pensée est nécessairement une sorte de dialogue, un appel du moi momentané vers un moi supposé meilleur de l'immédiat et de l'avenir général. Maintenant comme toute pensée requiert un mental, alors tout signe, même externe à tous les esprits, doit être constatation d'un quasi esprit. Le quasi-esprit est lui-même un signe, un signe que l'on peut constater.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Letters to Lady Welby, 1906 "I almost despair of making clear what I mean by a “quasi-mind;” But I will try." *Phrase qui peut être appréhendée comme affirmation de l'interprétant en tant qu'incarnation singulière, plus précisément comme secondéité médium

[ inférence ] [ trace ] [ marque ] [ raisonnement ] [ algorithme ] [ néologisme ] [ eidos ] [ tiercité non reformulée ] [ miroir ]

 
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art pictural

Plus que toute autre forme artistique, la photographie requiert d’être froid et dépassionné. (…)

Le traumatisme et la souffrance sont les fondements de l’art. J’y crois. Mais confronté à la tragédie, un peintre spécialisé dans les fresques ou dans les aquarelles peut vivre ce moment en être humain et redevenir artiste après. Face à la mort d’un être cher, un sculpteur ou un portraitiste peut d’abord souffrir, faire son deuil, guérir – puis créer. La plupart des artistes traversent l’existence de cette manière. Ils peuvent avoir des réactions normales face aux vicissitudes de l’expérience humaine. Ils peuvent traverser le monde avec compassion et camaraderie.

Ils peuvent créer plus tard. En dehors, ailleurs, au-delà.

Mais la photo est immédiate. Elle n’offre pas le luxe du temps. Confronté au sang, à la mort ou au changement, un photographe n’a pas d’autre choix que de saisir son appareil. L’artiste vient en premier, l’être humain en second. La photo est la captation neutre des événements, la chronique du sublime comme de l’effroyable. La nécessité veut que ce travail soit effectué sans émotion, sans attache, sans amour.

Auteur: Abby Geni

Info: Farallon Islands

[ distanciation ] [ froideur ]

 

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sentiment extrême

Que vous veut-on, quand on vous dit : "Je t'aime" ? La déclaration ne déclare guère ce qu'elle déclare. Pas même si elle est de l'offre ou de la demande. La magie de la formule ne tient pas à son sens, mais à son élocution. Sans dire ce qu'elle requiert, elle l'exige, tout simplement. "Je t'aime" est une clé, un mot de passe.

Qui exprime sa flamme se confère des droits. L'amour a l'étrange vertu de légitimer ce qui se trame en son nom. De l'ardeur à la caresse, il n'a rien à justifier, du dépit à la violence, non plus. Ce que vous veut qui vous aime est sans recours. L'amour ne s'autorise que de lui-même.

Et à quoi s'expose-t-on quand on aime ?

Au pire, évidemment ! De l'autre comme de soi.

L'amour invite à souffrir autant qu'à faire souffrir. Il anoblit ce qu'on subit comme ce qu'on fait subir. L'amour contente pour autant qu'il aveugle. Il pare de noblesse nos plus grandes faiblesses. En son nom tout peut se faire.

En son nom, tout se fait.

Est-ce folie d'aimer ?

Auteur: Lavie Jean-Claude

Info: L'amour est un crime parfait

[ risques ] [ sordide ] [ relations ] [ annexion ]

 

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