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minéraux

Je parle de pierres qui ont toujours couché dehors ou qui dorment dans leur gîte et la nuit des filons. Elles n'intéressent ni l'archéologue ni l'artiste ni le diamantaire. Personne n'en fit des palais, des statues, des bijoux; ou des digues, des remparts, des tombeaux. [...]
Je parle des pierres que rien n'altéra jamais que la violence des sévices tectoniques et la lente usure qui commença avec le temps, avec elles. Je parle des gemmes avant la taille, des pépites avant la fonte, du gel profond des cristaux avant l'intervention du lapidaire. [...]
Je parle des pierres plus âgées que la vie et qui demeurent après elle sur les planètes refroidies, quand elle eut la fortune d'y éclore. Je parle des pierres qui n'ont même pas à attendre la mort et qui n'ont rien à faire que laisser glisser sur leur surface le sable, l'averse ou le ressac, la tempête, le temps. [...]

Auteur: Caillois Roger

Info: Pierres

[ banalité ]

 

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plage

Gwenn, pilleuse d'épaves, allait à la marée glaner sur le sable jaune des vieux morceaux de bois blanchis et rongés par le sel, mille fois poncés par le ressac, en ramassait un, examinait sa forme à la lumière hivernale. On se foutait d'elle, qui vidait ses poches pleines de cailloux bizarres et de débris de verre tintinnabulant dans ses mains. Elle encombrait la table de la cuisine de pieuvres de bois mort alors qu'on prenait l'apéro au retour de la plage. Imaginez le tableau, des os de goélands, c'était cradingue, elle nous les mettait sous le nez, et les plumes avec, ça schlinguait la marée et c'était Bysance
Oh, petite fille de la mer, ma sirène aux cheveux d'or, aux yeux trempés dans le ciel défiant le Grand Astre, obstinée, espiègle, ma soeur des après-midi d'été, quand je te vois arpenter la grève blanche à marée basse, penchée sur le sable, ma complice des tapages nocturnes et des danses barbares, je viens te dire adieu.

Auteur: Bellec Hervé

Info: La nuit blanche

[ enfance ] [ eulogie ]

 

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nostalgie

Gwenn, pilleuse d'épaves, allait à la marée glaner sur le sable jaune des vieux morceaux de bois blanchis et rongés par le sel, mille fois poncés par le ressac, en ramassait un, examinait sa forme à la lumière hivernale. On se foutait d'elle, qui vidait ses poches pleines de cailloux bizarres et de débris de verre tintinnabulant dans ses mains. Elle encombrait la table de la cuisine de pieuvres de bois mort alors qu'on prenait l'apéro au retour de la plage. Imaginez le tableau, des os de goélands, c'était cradingue, elle nous les mettait sous le nez, et les plumes avec, ça schlinguait la marée et c'était Bysance

Oh, petite fille de la mer, ma sirène aux cheveux d'or, aux yeux trempés dans le ciel défiant le Grand Astre, obstinée, espiègle, ma sœur des après-midi d'été, quand je te vois arpenter la grève blanche à marée basse, penchée sur le sable, ma complice des tapages nocturnes et des danses barbares, je viens te dire adieu.

Auteur: Bellec Hervé

Info: La nuit blanche

[ enfance ] [ deuil ] [ copine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

Cette vision, indiscutable pour lui, antérieure même à toute raison, était que la littérature, comme tout art authentique, ne pouvait être que puissance de vie. Donc que le Livre, s'il existait, ne pouvait qu'incarner, avec la plus féroce intensité, la vie - et plus profondément qu'incarner, mot presque statique, la faire fulgurer, siffler, se découdre comme une peau, pour libérer, par éclat - par écart et petit bond, salto, vague haute déferlée, rouleau ou ressac - une coulée de sang pur, d'un rouge d'encre longue, que rien ne pouvait faire sécher, ni vent ni temps, ni le soleil au zénith. Rien, puisque le rythme capturé-relancé à chaque lecture, à chaque attaque de glotte placée au premier mot du premier vers, redéfroissait la totalité de la surface physique du son, lâchait au souffle toute la violence articulatoire des phonèmes briquetés et découplait, sur la page, la masse d'abord compacte des lettres aboutées, pour lui déplier à mesure, comme on offre à un enfant une plage, l'espace où s'architecture l'épars.

Auteur: Damasio Alain

Info: El Levir

[ écriture ] [ charnelle ] [ interprétée ]

 

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poème

Flic-flac,
Ravis des gamins s'éclaboussent
Dans les flaques
En mouillant leurs frimousses amusées
Sous l'ondée.
Les gouttes de pluie
Tambourinent à la fenêtre,
Chassant l'ennui,
Sans y paraître.
La mer clapotte,
Les bateaux dansent
Sur deux notes,
En cadence,
Au bord de l'anse.
Deux amoureux s'enlacent,
Et s'embrassent
Sous la pluie,
Ils ne sont qu'elle et lui,
Autour d'eux tout s'efface,
Ils ne voient plus le temps qui passe.
Au loin, sur le quai, les marins,
Tout de jaune vêtus,
De la pêche à peine revenus,
Se passent de mains en mains
Leur butin,
Puis iront se mettre à l'abri
Dans l'estaminet plein de bruit.
L'eau ruisselle le long des caniveaux,
Elle rattrapera plus loin la rivière,
Emportant par monts et par vaux,
Les débris de la terre,
Rinçant l'asphalte, en toute hâte.
Le ciel tout empanaché de gris
S'assortit à la mer.
Les mouettes poussant leurs cris
Suivent les vagues éphémères
Et accompagnent le ressac.
Flic-flac
Sous l'averse,
Qui toujours se déverse,
Le jour décline
Bientôt tout sera fondu
Confondu,
Entre la bruine
Et l'obscurité de la brune.

Auteur: Internet

Info: Contributrice Morgane

[ . ]

 

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nature

Non mais quelle chimie !

Penser que les vents ne sont pas porteurs d’infection,

Penser qu’il n’y a pas de tromperie au ressac couleur jade translucide de l’océan qui me caresse de sa poursuite amoureuse,

Penser que je peux sans crainte lui laisser me lécher le corps par toutes ses langues,

Penser qu’il ne menacera pas ma santé de toutes ces fièvres qui ont fait dépôt en lui,

Penser que son hygiène est indéfiniment assurée,

Penser que la gorgée d’eau prise au puits a vraiment bon goût,

Penser que les mûres ont un parfum juteusement sucré,

Penser que les pommes des vergers, les oranges des orangeraies, les melons, le raisin, les pêches, les prunes ne m’empoisonneront pas,

Penser que quand je me couche dans l’herbe je n’attraperai pas de maladie,

Même s’il y a de fortes chances pour que le plus petit brin d’herbe provienne de ce qui fut naguère contagion microbienne.



Puis voici que la Terre me terrorise par son calme sa patience

Tant elle fait naître de choses douces de matières corrompues,

Tant elle tourne innocemment sur son axe immaculé dans le défilé inexorable de ses cadavres infectieux,

Tant elle distille de vents exquis à partir d’infusions de puanteur fétide,

Tant elle renouvelle dans une totale indifférence la somptuaire prodigalité de ses moissons annuelles,

Tant elle offre de matières divines aux humains en échange de tant de déchets qu’elle reçoit d’eux en retour.

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", L'automne et ses ruisseaux, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 494-495

[ danger ] [ comestible ] [ risques ] [ bon-mauvais ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

son

Je suis le siège d'un acouphène d'aussi longtemps que je me souvienne. Il ne m'a jamais dérangé plus que ça et je touche du bois. S'il ne me perturbe pas c'est probablement parce que j'y suis habitué et aussi parce qu'il se situe quelque part autour des 17 khz en termes de fréquence. C'est à dire très haut, hyper aigu. Un peu comme ce qu'émettaient les premiers téléviseurs, dans une plage qui dérange en particulier les ados. De par sa location très "haute" dans ma tête, j'ai depuis le départ assimilé ce son à une forme de fil d'Ariane cosmique, un ressac océanique de source très lointaine. Avec l'âge j'en viens à imaginer une sorte de flux continu qui pourrait aboucher avec l'inconscient (la présence de mon acouphène varie) ou quelque dimension hors du champ de notre cognition standard.
Certains méditants font surgir ce genre d'acouphène en parvenant à devenir assez silencieux pour permettre à ce qu'ils appellent "leur silence intérieur" d'émerger. Il m'arrive de l'analyser ainsi, de mon petit cockpit perso.
Un séjour dans une chambre anéchoïque provoque des effets assez similaires - puisque les acouphènes apparaissent.
Les acouphènes sont parfois aussi utilisés comme "point fixe interne" chez certaines personnes ayant l'oreille absolue, ou se targuant de l'avoir, (car n'importe qui peut l'obtenir avec un peu de travail ). Au passage, cette idée d'oreille absolue, presque mystique, (existe t'il un absolu chez les êtres vivants ?) n'est rien d'autre, il me semble, que la volonté de voir quelque chose à la limite du surnaturel chez les autres.
Avec l'âge, je m'amuse à imaginer ce compagnon hyper aigu comme le point d'une élévation quasi inaccessible. Limite qui correspondrait à la partie la plus basse - donc très difficile à atteindre pour lui - accessible à mon ange gardien, lorsqu'il désire orienter mes rêves.

Auteur: Mg

Info: 20 octobre 2012

[ maladie ] [ mystique ] [ ésotérisme ]

 

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