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rapports humains

Je ne me retournai qu'une seule fois. Juste pour apercevoir le perron de la maison, juste pour voir si l'un d'eux aurait aimé me dire adieu, ou à l’an prochain… Juste pour voir si comme toujours, mon départ n'avait permis qu'à déclencher les hostilités à mon encontre. Ça devait jaser, chacun leur tour, tout cela entrecoupé de fous rires, ou plutôt faux rires. Le dîner de faux-culs pouvait enfin vivre son heure la plus croustillante. Entre fabulation, fantasme, mensonge et médisance, j'étais certainement rhabillée pour l'année à suivre.

Auteur: Loly PK

Info: Rencontre à contre-sens: Et si c'était une évidence...

[ départ ] [ groupe ] [ cancans ]

 

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vieillir

"Tu viens de Tabuthal, paraît-il. Le ciel doit y être très différent."

Jalila acquiesça. Une brève vision flamba en elle. Là-haut, par les nuits les plus claires, les plus froides, on se sentait entourée d'étoiles. Malgré la passion que lui inspiraient à présent la fétidité et les surprises de la côte, quelque chose lui manquait toujours. Une "impression" autant qu'un lieu, car le théâtre de son enfance lui semblerait sans doute sinistre et isolé, si elle y retournait. Sa nostalgie s'expliquait certainement par la sensation de perdre son enfance.

Auteur: MacLeod Ian R.

Info: Poumon vert

[ spleen ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

aveugle

C'est alors qu'un instinct (...) m'a fait changer de direction. Je me suis mis à regarder de plus près. Non pas plus près des choses mais plus près de moi. A regarder de l'intérieur, vers l'intérieur, au lieu de m'obstiner à suivre le mouvement de la vue physique vers le dehors. Cessant de mendier aux passants le soleil, je me retournai d'un coup et je le vis de nouveau: il éclatait dans ma tête, dans ma poitrine, paisible, fidèle. Il avait gardé intacte sa flamme joyeuse: montant de moi, sa chaleur venait battre contre mon front. Je le reconnus, soudain amusé, je le cherchais au-dehors quand il m'attendait chez moi.

Auteur: Lusseyran Jacques

Info: Et la lumière fut, p. 26

[ non-voyant ]

 

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déracinement

Ma déception a dû être évidente. Les Occidentaux ont une tendance inhérente à se servir du reste du monde pour réfléchir à leurs propres problèmes. Andareus n'était pas un "bon sauvage" stigmatisant les défauts de notre civilisation. Il était plutôt plus moderne que moi: il parlait couramment le jargon de l'informatique et de l'électronique. Ses valeurs étaient probablement très proches des miennes, et son attachement au monde traditionnel aussi extérieur que le mien. Il le considérait depuis le confort d'un bungalow moderne et climatisé de Kalimantan, juste par romantisme peu-être. Son implacable lucidité sur lui-même me retournait le couteau dans la plaie.
"Vous voyez. Ce n'est qu'en partant à l'étranger que j'ai appris à apprécier nos anciennes coutumes."

Auteur: Barley Nigel

Info: L'Anthropologie n'est pas un sport dangereux, p.183-184

[ comprendre ] [ recul ] [ émigration ]

 

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sagesse

Un homme un peu simple d'esprit cherchait à attraper son ombre. Mais, lorsqu'il avançait d'un pas, elle avançait aussi. S'il courait, elle courait. Et, lorsqu'il se retournait, il la voyait qui le poursuivait. Cette scène cocasse se déroulait sur la Grand-Place d'un village.
Et toutes les personnes assemblées riaient de le voir faire;
Mais un homme qui passait par là s'arrêta, fit un geste pour capter leur attention, et leur dit :
- Si vous riez de ce simple d'esprit, riez aussi de vous-mêmes, car vous êtes pareil à lui. Sans cesse vous poursuivez des ombres qui s'enfuient : honneurs, richesses, beauté, pouvoirs... Jamais vous n'avez le cœur en paix !
Les rires cessèrent et l'homme passa son chemin.

Auteur: Krylov Ivan Andreïevitch

Info: L'Ombre et l'Homme, fables (V, 12)

[ histoire courte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Sahara

Chaque soir, leurs lèvres saignantes cherchaient la fraîcheur des puits, la boue saumâtre des rivières alcalines. Puis, la nuit froide les enserrait, brisait leurs membres et leur souffle, mettait un poids sur leur nuque. Il n'y avait pas de fin à la liberté, elle était vaste comme l'étendue de la terre, belle et cruelle comme la lumière, douce comme les yeux de l'eau. Chaque jour, à la première aube, les hommes libres retournaient vers leur demeure, vers le sud, là où personne d'autre ne savait vivre. Chaque jour, avec les mêmes gestes, ils effaçaient les traces de leurs feux, ils enterraient leurs excréments. Tournés vers le désert, ils faisaient leur prière sans paroles. Ils s'en allaient, comme dans un rêve, ils disparaissaient.

Auteur: Le Clézio Jean-Marie

Info: Désert

[ aridité ] [ frugalité ]

 

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faconde

Ce gars-là, il parlait comme un livre, il causait comme on respire, j'aime autant vous dire qu'il n'était pas du genre à avoir souvent la langue qui fourchait, à devoir la tourner sept fois dans un sens ou sept fois dans l'autre avant de s'exprimer, tout le monde s'arrêtait pour l'écouter et s'il avait fait de la politique il serait ministre à l'heure qu'il est, je crois même que quand il commençait à raconter quelque chose il ne savait pas exactement ce qu'il allait dire, souvent il devait se mettre pour le seul plaisir de parler et l'histoire suivait tout naturellement, dans la foulée, quelle éloquence il avait et quel bagou, et futé comme un singe avec ça, il ne fallait jamais lui expliquer deux fois de quoi il retournait...

Auteur: Émond Paul

Info: La danse du fumiste

[ improvisation ] [ enfumer ]

 

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avilissement

Je retournai chez moi avec la sensation d'une solitude absolue. Généralement, cette sensation d'être seul au monde s'accompagne chez moi d'un orgueilleux sentiment de supériorité : je méprise les hommes, je les vois sales, laids, incapables, avides, grossiers, mesquins ; ma solitude ne m'effraie pas, elle est pour ainsi dire olympienne. Mais ce jour-là, comme à d'autres moments semblables, ma solitude était la conséquence de ce qu'il y avait de pire en moi, de mes bassesses. Dans ces cas-là, je sens que le monde est méprisable, mais je comprends que moi aussi je fais partie de ce monde ; dans ces moments-là, je suis envahi d'une fureur d'anéantissement, je me laisse caresser par la tentation du suicide, je me soûle, je recherche les prostituées. Et je ressens une certaine satisfaction à éprouver ma propre bassesse et à admettre que je ne suis pas meilleur que les monstres répugnants qui m'entourent.

Auteur: Sabato Ernesto

Info: Le tunnel, chapitre XXI

[ projection ] [ jouissance ] [ déchéance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

épidémie

Bientôt éclata un effroyable fléau, un mal abominable qui dévastait tout. Il emportait chaque jour d'innombrables victimes, et attaquait brusquement chacun dans son logis. L'une après l'autre, à la suite, il envahissait les maisons du vulgaire tremblant. Alors, pris d'horreur, tous de s'enfuir, d'éviter la contagion, de jeter indignement à la voirie leurs parents : comme si, avec le moribond atteint de la peste, on pouvait aussi mettre à la porte la mort elle-même. Et par toute la ville, dans les rues, gisaient, non plus des corps, mais des cadavres innombrables de malheureux, qui imploraient la pitié des passants en contemplant mutuellement leur infortune. Personne ne se retournait, si ce n'est pour s'enrichir par la cruauté. Personne ne s'empressait, a la pensée qu'un malheur semblable le menaçait. Personne ne faisait pour autrui ce qu'il eût voulu qu'on fît pour lui. C'en est au point que l'on croit la fin du monde arrivée.

Auteur: Saint Ponce

Info: biographie de Saint Cyprien, l'hypothèse privilégiée aujourd'hui étant celle d'une épidémie de variole à Carthage

[ historique ] [ maladie ] [ panique ]

 

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silence

Je retournai dans le cabinet de toilette, ouvris la fenêtre et m'y penchai. La nuit était belle, froide et claire. Au-dessous de moi, j'apercevais les herbes folles du fossé et ses murs de pierres brutes recouvertes de lierre ; au-delà s'étendaient ce qui avait dû être autrefois des jardins à la française et dont les pelouses, à présent abandonnées aux vaches, séparaient d'anciennes allées qui allaient se perdre dans l'ombre des arbres. Un petit bâtiment rond comme les tours jumelles gardiennes du pont qui franchissait le fossé se dressait, isolé, devant moi, parmi les herbes et je compris à sa forme que ce devait être un colombier ; une balançoire d'enfant pendait non loin, au bout d'une seule corde, l'autre était cassé.

Une mélancolie indéfinissable enveloppait ce décor silencieux comme dans les lieux d'où les rires et la vie se sont enfuis et où des spectres accoudés comme moi dans l'ombre de vieux murs couvent leurs regrets et leurs chagrins.

Auteur: Du Maurier Daphné

Info: Le bouc émissaire

[ abandon ] [ décor ] [ obscurité ]

 

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