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métanoïa

Mais ce qui arriva, ce fut comme si je me retrouvais en un théologien qui démontre l'absence de Dieu. Non pas avec là crainte de l'idée même mais le sachant comme un fait.  Ca te  semble absurde ?

"Non".

C'est un sentiment que je ne puis te transmettre. Voilà une chose à laquelle je croyais profondément, implicitement... et tout est faux, ce n'est pas vrai...  et c'est moi qui l'ai démontré'. Il ouvrit la bouche pour dire qu'il comprenait parfaitement ce qu'elle voulait dire, qu'il avait ressenti les mêmes choses qu'elle. Mais il s'arrêta, car cette empathie les séparait au lieu de les unir, et il ne pouvait pas le lui dire

Auteur: Chiang Ted

Info: La tour de Babylone, L'Enfer, quand Dieu n'est pas présent

[ renversement ] [ vertige ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-hommes

À toujours préférer les femmes, je suis sans doute injuste envers les hommes. Mais c'est votre faute, les garçons, après tout. Vous étiez trop, vous étiez partout. Au lycée, à l'armée, en prison, dans tous les métiers que j'ai traversés, vous étiez toujours là, il n'y en avait que pour vous, avec vos egos dilatés, vos gueules inachevées et vos jeux puérils de pouvoir. Et c'est sous forme de petites filles du Dimanche, d'élèves du Cours Secondaire, d'AFATs et de WACs, de visiteuses et de passantes que je retrouvais avec soulagement l'autre espèce, celle que j'avais découverte dès l'école, cette autre race: cela avait la peau douce, une voix comme de la musique et à part les chats, rien n'était plus agréable à regarder...

Auteur: Marker Chris

Info: Immemory

[ hommes-par-hommes ]

 

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projet de vie

Et voilà, à 65 ans passés, je me retrouvais à la recherche de ma première maison. Je me rappelais que mon père avait pratiquement hypothéqué sa vie entière pour l’achat d’une maison. Il me disait : "Tu vois, je paie pendant toute mon existence pour avoir une maison et quand je mourrai, elle te reviendra. Toi, tu feras pareil, et quand tu mourras, tu légueras ta maison à ton fils. Ce qui fera deux maisons. Et puis ton fils…"
Le processus me paraissait d’une extrême lenteur : maison par maison, mort par mort. Dix générations, dix maisons. Et ensuite, il suffirait d’une seule personne pour les perdre au jeu, ou y foutre le feu avec une allumette avant de se précipiter dans la rue les couilles dans un panier de fruits.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Hollywood", trad. Michel Lederer, Le livre de poche, page 57

[ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

contemplation

Je me promenais au bord de l'océan et je regardais le coucher du soleil. Je me suis arrêtée. C'était beau. Non, tout à coup, ça n'avait plus rien à voir avec ce qu'on appelle beau. C'était singulier. J'étais comme plongée dans une réalité tout à fait autre. tout est devenu étonnamment calme en moi et je sentais une force intérieure si grande... une liberté. Je ne savais plus rien et, en même temps, je savais tout. Je ne m'appartenais plus et, en même temps, j'étais moi-même comme jamais encore je ne l'avais été. Une vague de silence m'a inondée. J'ai frissonné. Un frisson de joie et, en même temps, un frisson de crainte. Comme si je retrouvais quelque chose de connu alors que j'étais en face de l'inconnu. Puis j'ai entendu quelqu'un dire: " C'est magnifique, n'est-ce pas ? ". J'ai prêté l'oreille et, sur l'instant, tout était fini.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info:

[ . ]

 

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hypersensibilité

Mais c'étaient surtout les images imperceptibles de mon esprit, les rares syllabes que je prononçais qui me faisaient peur. Il suffisait d'une pensée que je ne parvenais pas même à fixer, d'un simple frétillement de signification violacé, un hiéroglyphe vert de mon cerveau, pour que le malaise réapparaisse et que la panique croisse en moi. Qu'en certains recoins de la maison revinssent des ombres trop drues, humides, avec leurs murmures, les mouvements rapides de masses sombres et j'étais saisie d'épouvante. Alors, je me surprenais à allumer et à éteindre mécaniquement la télévision, rien que pour me tenir compagnie, à chantonner une berceuse dans le dialecte de mon enfance, ou l'écuelle vide d'Otto près du réfrigérateur me causait une souffrance insupportable, ou bien, en proie à une somnolence immotivée, je me retrouvais étendue sur le divan, occupée à me caresser les bras non sans les marquer du tranchant de mes ongles.

Auteur: Ferrante Elena

Info: Les Jours de mon abandon

[ angoisse ] [ déclic ]

 

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église

Durant tant d'autres de ces voyages, s'était produit la même espèce d'émotion, toujours liée à un lieu religieux anodin, une petite chapelle, même modeste, même quelconque, pas même décorée, ou une crypte, et au fond je me suis dit que si je n'avais pas été un peu obnubilé par une sorte d'anticléricalisme qui était le nôtre à tous à un moment donné, en particulier les amis de gauche que j'avais à l'époque à Lausanne, j'aurais peut-être réfléchi qu'il y avait là quelque chose de beaucoup plus important que ce que j'aurais pu imaginer d'abord, qui était vraiment cette rencontre, inattendue souvent, inespérée, et pourtant... peut-être poursuivie en le cherchant, du sacré.

En longeant un verger - un verger d'amandiers, ou ailleurs de cognassiers -, en y pénétrant, en le traversant, je retrouvais la même émotion. Celle d'une construction ouverte, qui contiendrait l'infini. Avec, à chaque fois, le sentiment vraiment central du sacré.

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: La clarté Notre-Dame

[ appétence humaine ] [ spiritualité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gouvernante

Néanmoins, chaque fois qu’il y avait des enfants, je m’en faisais des amis. Ce n’était pas à dessein. Je me retrouvais soudain en train de les divertir... L’une de mes maîtresses apprécia ce talent, pourtant. Elle avait deux petites filles, de sept et cinq ans. Elle m’engagea comme femme de chambre. Pendant deux ou trois jours, tout alla bien. La Présidente de la Cuisine était une vieille Noire obèse qui avait été la nourrice du maître de maison et faisait, comme on dit, partie des meubles. Personne n’a plus de pouvoir que ces meubles de famille dans les vieilles dynasties sudistes. Peu importe qui vous engage, le meuble peut vous chasser. Il rôde dans la maison en donnant des ordres à tout le monde, à commencer par le patron. Il ne faut surtout pas se mettre Cynthia, Rhoda ou Beckey à dos. Si on n’arrive pas à s’entendre avec la présidente, impossible de garder sa place.

Auteur: Hurston Zora Neale

Info: Des pas dans la poussière

[ gens de maison ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

vertige

A 16 ans j'avais grand peur du vide... je fis, lors des vacances d'été, un camp d'alpinisme où je me retrouvais, seul ou à plusieurs avec des guides, dans des situations (grimper une paroi de 500 mètres, ou marcher sur une crête entre deux abysses) qui me contraignirent à dépasser ceci. Résultat plus de vertige et je pus dès lors me retrouver sur un toit au sommet d'un building et aller tranquillement au bord pour contempler les rues au bas. Habitude égale confiance.

Maintenant, vingt ans après, j'ai de nouveau peur. Je suis allé voir sur Internet, plein de personnes en parlent comme d'un problème d'oreille interne lié au 5 sens. C'est fort probable, mais je crois qu'il y a là encore plus simplement une peur de la mort trop proche, instinctive. Essayez de porter un chat au-dessus du vide. Je pense qu'il réagit à peu près avec la même conscience que nous. Une angoisse pragmatique.

Auteur: MG

Info: 2008

[ dépassement ] [ hauteur ] [ acrophobie ]

 

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défunte grand-mère

Je regardais Baba dans son lit. Son visage reposait sur l’oreiller blanc et diffusait une douce beauté. Je la retrouvais vivante dans chacun des plis. Là, au bord de sa bouche, les sourires et, dans l’arrondi plus marqué, les éclats de rire ; le trait profond qui traversait son front concentrait les inquiétudes ; les rides en aigrettes autour des yeux, les efforts. Et l’ourlet sur son menton venait de la moue qu’elle faisait quand je la contrariais. J’ai caressé ses traits figés sur sa peau froide. Il me semblait que je devais le faire. Une caresse pour une vie. Mes doigts parcouraient son visage et je pouvais sentir tout ce qu’elle avait été. Avec ma main, je lui disais Je prends. Elle me donnait sa droiture et sa fatigue, je lui disais Je prends. Son passé et ses blessures, je lui disais Je prends. Elle me donnait sa beauté et les rares joies arrachées à la vie. Je prenais. Son courage et sa vertu. Je prenais tout. C’était tout ce qui me restait. Longtemps ce serait mes seuls bagages.

Auteur: Roux Laurine

Info: Une immense sensation de calme

[ dépouille ] [ héritage ] [ grand-maman ] [ amour ] [ femme-par-femme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

dialogue de sourds

- L’oncle, j’ai une mauvaise nouvelle à vous apprendre…
M. Elie leva la tête vivement, écarquilla les yeux, montrant toutes ses prunelles pâles.
- Quoi donc ?
- Il y a une nouvelle dette dans la succession et quand elle sera payée, je n’aurai plus que deux mille francs.
M. de Coëtquidan respira. C’est une singulière façon de s’exprimer, propre à l’espèce des MM. de Coantré, que parler à un tiers de "mauvaise nouvelle", quand cette nouvelle n’est mauvaise que pour soi.
- A vrai dire, dit M. de Coantré, il n’est pas encore sûr qu’on paye. Il faut que je recherche dans mes papiers. Si par hasard je retrouvais…
- Hon, voilà Minine ! dit M. Elie. Il veut rentrer.
Il avait entendu miauler derrière la porte de la maison. Il se leva et alla ouvrir au chat, auquel il donna quelques morceaux, dépeçant bravement la viande avec ses doigts, à la marocaine.
- Oui, reprit M. de Coantré, il se peut que la trouvaille que j’avais faite de la lettre de M. d’Aumagne, qui, si elle avait été conçue en termes…
- Hon, Minine ! Vous voulez sortir ?
Le chat, en effet, était retourné vers la porte, et miaulait, pour sortir à présent. Ces chats de la maison Arago tenaient de l’homme : ils voulaient sans cesse être où ils n’étaient pas. Aussi M. de Coëtquidan, esclave passionné de leurs moindres désirs, était-il toujours à ouvrir une porte quelque part, et la phrase : "Il veut rentrer. Il veut sortir", avait même tourné à la scie entre Mme de Coantré, Léon et Mélanie. Remarquons, en passant, que M. de Coëtquidan disait vous aux chats, ce qui a assez grand air. Disait-on vous aux chats à la cour de Louis XIV ?

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Dans "Les Célibataires", éditions Grasset, Paris, 1934, pages 113-114

[ homme-animal ] [ indifférence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson