Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 11
Temps de recherche: 0.027s

pédagogie

L'être est ce devant quoi toutes les rhétoriques échouent. L'être n'est pas là pour être enveloppé de connaissances mais pour créer et ce avec toute l'angoisse et tout le risque que cela suppose.

Auteur: Bédard Jean

Info: Comenius ou combattre la pauvreté par l'éducation de tous, p.22, Liber, 2005

[ liberté ]

 

Commentaires: 0

millénarisme

Joachim de Flore, lui, plus pétulant, plus aimable, croit fermement aux novations. C’est un chercheur de nouveau. Un consolateur du genre humain. Un balayeur de l’ennui, une vraie entreprise de balayage, un trust de camions-aspirateurs. Il nous console de nos nuits. Il a arrangé un découpage de l’Histoire par périodes, et s’il n’y avait pas de possibilités rhétoriques de découpage, l’Histoire n’existerait pas dans sa fonction de conjuration morcelée de nos castrations.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 231

[ progrès ] [ avenir ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

erreur terminologique

Ça me décourage lorsque certains de mes collègues vantent leur athéisme privé (c'est leur droit, bien sûr, et à bien des égards mes propres doutes aussi) comme une panacée pour le progrès humain contre une caricature de "religion", érigée en homme de paille à des fins rhétoriques... Si ces collègues veulent combattre la superstition, l'irrationalisme, le philistinisme, l'ignorance, le dogme, et une foule d'autres insultes à l'intellect humain, alors que Dieu les bénisse - mais n'appelez pas cet ennemi "religion".

Auteur: Gould Stephen Jay

Info: Rocks of Ages. The Two False Paths of Irenics (pp. 209–210). The Ballantine Publishing Group. New York, New York, USA. 1999

[ croyances ] [ sciences ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

disparités

L'inégalité est vraie de fait pour la seule raison qu'elle est vraie de droit, elle est réelle pour la seule raison qu'elle est nécessaire. Ce que l'idéologie égalitaire voudrait dépeindre comme un état de justice, serait au contraire, d'un point de vue plus élevé et à l'abri des rhétoriques humanitaires, un état d'injustice. C'est une chose qu'Aristote et Cicéron avaient déjà reconnue. Imposer l'inégalité veut dire transcender la quantité, veut dire admettre la qualité. C'est ici que se distinguent nettement les concepts d'individu et de personne.

Auteur: Evola Julius

Info: Les Hommes au milieu des ruines

[ dissemblances ] [ indispensables ] [ inévitables ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

dépaysement

La subversion était l'une des fonctions principales de l'ethnographie tant dans l'Antiquité classique que dans l'Antiquité tardive : il s'agissait d'amener les lecteurs à voir sous un autre jour les représentations dominantes de leur société, à mettre en question des sujets considérés comme indiscutables, sans leur faire pour autant épouser unilatéralement les opinions de l'historien... Discuter de l'inconnu pouvait ébranler l'esprit, le dégager des entraves du familier et de l'attendu. L'émerveillement et la surprise étaient des moyens rhétoriques communs pour exprimer de "nouvelles" idées. L'étranger devenait ainsi pour l'auteur une opportunité d'élaborer des versions alternatives de sa propre société et de ses idéaux.

Auteur: Kaldellis Anthonis

Info: Le discours ethnographique à Byzance : continuité et rupture, p. 24

[ point de vue ] [ relatif ]

 

Commentaires: 0

discours scientifique

Sous les frasques rhétoriques de Feyerabend se dissimule un thème redoutable et sérieux : l’obsession humaine de trouver des vérités absolues. Bien que cela puisse être un but noble, cela mène souvent à la tyrannie. Feyerabend a attaqué la science non pas parce qu’il croyait qu’elle n’est pas réellement plus valide que l’astrologie ou la religion. C’est plutôt le contraire, il a attaqué la science parce qu’il a reconnu – et cela l’horrifia –la vaste supériorité de la science sur les autres modes de connaissance. Ses objections contre la science étaient morales et politiques plutôt qu’épistémologiques. Il craignait que la science, précisément à cause de son énorme pouvoir, puisse devenir une force totalitaire qui écrase tous ses rivaux.

Auteur: Horgan John

Info:

[ remise en cause ] [ esprit critique ] [ rationalisme inquiétant ] [ effrayante efficacité ] [ philosophie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

prolétariat

Les membres des classes populaires ne s'intéressent qu'assez peu aux théories et aux mouvements intellectuels; ils ne sont pas spécialement en quête de promotion sociale ou de réussite financière, mais ils s'intéressent toujours aux "gens". Ils partagent la passion du romancier pour les nuances des comportements individuels et les impondérables des relations humaines, non pas pour en faire la théorie, mais pour le plaisir d'en parler: "Quelle drôle de fille!" - "Tu te rends compte, dire un truc pareil!" - "Qu'est-ce qu'elle a bien pu vouloir dire?". L'anecdote la plus banale est contée sur le mode dramatique, avec une abondance de fioritures rhétoriques, de détails annexes et de modulations vocales. Les membres des classes populaires n'ont pas seulement le goût de la narration mais aussi celui du jugement à l'emporte-pièce; et ce n'est pas la finesse qui leur fait défaut.

Auteur: Hoggart Richard

Info: La culture du pauvre

[ altruisme ] [ simplicité ]

 

Commentaires: 0

ergotage

Le préjugé qui consiste à croire que toute qualification initiatique implique une mentalité "jnânique", et par conséquent une aptitude naturelle à la spéculation, est d’autant plus contradictoire que la majorité de ceux qui sont doués pour la spiritualité ont une nature faite pour la voie de l’amour et non pour celle de la connaissance ; le dit préjugé s’explique toutefois, hormis les aberrations d’un amour-propre disproportionné, par une prédisposition naturelle à la ratiocination, et il n’est point abusif de dire que l’un des caractères distinctifs de l’Occidental est qu’il "pense" trop ; en fait, il déploie tout son être dans la faculté mentale qui est devenue excessivement active et différenciée, d’où son monstrueux génie inventif et son illusion d’être supérieur aux autres hommes ; la civilisation moderne reflète fidèlement cette hypertrophie du cerveau européen. Le préjugé de croire que toute vérité entraîne l’obligation d’en faire un jeu de la "pensée", c’est-à-dire de la passer au crible de quelques habitudes mentales, devient encore plus gênant lorsqu’il n’est que le fruit d’une déformation scolaire ; un des caractères les plus frappants du monde actuel est la multitude de ceux qui, sans être doués par la nature d’une intelligence tant soit peu supérieure,se croient obligés de faire semblant de penser à tout propos, en revêtant leur inintelligence d’une phraséologie apprise, en quoi ils atteignent souvent une habileté comparable à celle d’un prestidigitateur ; la sottise, ainsi dissimulée sous un fatras d’artifices rhétoriques et avancés avec un aplomb aussi irresponsable qu’imperturbable, est volontiers prise pour de l’"intelligence", voir de la "richesse" intellectuelle, conformément à la conception médiocre et toute quantitative de la "culture".

Auteur: Schuon Frithjof

Info: "L'oeil du coeur", pages 84-85

[ branlette intellectuelle ] [ unilatéralité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

société techno-scientifique-marchande

Dans le nouvel esprit des catastrophes, il n’y a rien à craindre pourvu qu’on s’adapte. Nous voici face au nouvel avatar de la raison catastrophique, raison qui nous trouve toujours de bonnes raisons de tirer parti du pire. Aussi pandémique soit-elle, la résilience n’est pourtant pas une simple rhétorique. C’est avant tout une technologie du consentement dont la finalité est d’amener les populations en situation de désastre à consentir au et par le “progrès” technique ; à consentir aux nuisances en rendant incontournable, voire nécessaire, le fait de “vivre avec” le désastre ; à consentir à la participation à travers la cogestion des dégâts avec les pouvoirs publics ; à consentir encore à l’ignorance en désapprenant à être affecté, en renonçant à notre santé notamment, notre désir de vérité aussi ; à consentir, enfin, à devenir les cobayes de conditions de vie dégradées induites par le désastre. […]

C’est pourquoi la cogestion avec les populations rendues optimistes par la grâce de la joie agissante constitue un pilier des rhétoriques de résilience. Elle participe de l’élaboration du consentement au désastre et à ses suites. Il s’agit de donner naissance à un micro-entrepreneuriat des décombres. Car en transformant les victimes en acteurs, le statut même de victime est dilué dans la cogestion des dégâts, tandis que celui du désastre l’est dans la promesse de l’avènement d’un “nouveau départ” garanti par la résilience et fondé sur l’adaptation-soumission. Naît ainsi la confusion entre l’accomplissement du sujet et les nécessités que lui impose sa survie en milieu catastrophique. […]

Enquêter sur les déterminants de la survie pour mieux la paramétrer et en élaborer les outils thérapeutiques en conséquence : voilà l’activité scrupuleusement menée par les “techno-bigots” de la résilience, cette métaphysique étatique du malheur. Non seulement cela revient-il à ne jamais condamner les causes qui poussent de plus en plus de gens à être engloutis dans ce qui n’est plus qu’une survie, mais cela concourt-il aussi à sa planification plutôt qu’à vivifier le désir de prendre de la distance vis-à-vis de la condition de survivant. Seule l’émancipation, consistant précisément à aller à l’encontre de l’identification du sujet à cette condition, peut mettre fin à la dangereuse entreprise de désocialisation de la catastrophe et de la réalité du malheur – usurpation visant à les soustraire à toute forme d’explication sociale tout en les exhortant à marcher d’un pas unifié derrière l’appel à l’endurance – pour enfin cesser de faire du désastre le pendant inéluctable du progrès au point d’en faire sa source. En finir avec la perpétuation du mythe d’un malheur vertueux rendant inapte toute tentative de s’y opposer.

Auteur: Ribault Thierry

Info: "En réponse aux résiliothérapeutes et leur métaphysique du malheur", Socialter n°48 octobre-novembre 2021

[ déresponsabilisation ] [ endoctrinement ] [ malléabilité ] [ psychothérapie instrument du pouvoir ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

enfance

Puis je pensai à ma grand-mère. Elle croyait aux fantômes, souvent ils lui rendaient visite. La maison se trouvait dans un vieux verger au bout du village. Elle racontait ses visions tranquillement comme quelque chose de naturel. Les fantômes venaient tant le jour que la nuit, entraient simplement par la porte et la surprenaient dans ses activités quotidiennes à la ferme ou dans sa cuisine. Ils avaient l’air humain, mais étaient faits dans une substance plus légère, souvent ils ressemblaient à quelqu’un de la famille. Tout le monde croyait à ses histoires. Moi aussi. […]

"Il est passé par là, s’est arrêté ici, a ouvert le tiroir, a fait sonner les cuillères, mais n’a rien dérangé." J’adorais son sens du concret Ces événements avaient toujours leur temps et leur endroit propres. "Il était six heures, je venais de me réveiller, je m’étais assise sur le lit. Mais il est venu de l’alcôve, pas du couloir." Ces témoignages étaient totalement désintéressés, ne voulaient rien prouver ni rien promettre. J’y crois encore. Jamais depuis ce temps-là je ne fus confronté à des signes si simples et si directs. Face à l’extraordinaire, son seul compromis était de ponctuer ses récits de "qu’est-ce que j’ai eu peur" spontanés et rhétoriques. Car on ne voyait aucune peur. Ça sonnait plutôt comme "qu’est-ce que j’ai été surprise", "oh là là". Venant du passé, sa famille et ses amis ne faisaient rien d’autre que de lui rendre visite. Ils s’attardaient un peu à la fenêtre ou à côté du buffet blanc, puis repartaient, laissant derrière eux la porte entrouverte qu’il fallait refermer à cause des courants d’air. […]

Puis un jour, ma grand-mère décéda. Je me réveillai dans la pièce voisine de la sienne, et les tantes qui la veillaient me dirent : "Tu n’as plus ta grand-mère." Je l’aimais et cela me rendit triste. Elle était maintenant allongée, droite, le visage grave et sévère. J’étais près d’elle et regardais. Dans le silence de la matinée, j’entendais mes tantes s’affairer quelque part derrière moi, une matinée ordinaire de plus dans une maison à la campagne, et je sentis que cette mort, que peut-être même la mort, était quelque chose de, comment dire, un peu surfait. Je sentais que ma grand-mère n’était absente qu’un peu, quelle s’était discrètement faufilée hors de cette chambre et de ce monde pour aller dans un endroit pas très loin, quelle avait seulement rejoint ceux qui lui rendaient visite et que, si elle le voulait, elle viendrait comme eux avant. C’est-à-dire que je savais qu’elle était vivante. Seulement, elle n’avait pas pu prendre avec elle la silhouette qui reposait maintenant dans son lit. Elle n’en avait certainement pas besoin.

Auteur: Stasiuk Andrzej

Info: Dukla

[ grand-maman ] [ surnaturel ] [ mémé ] [ mamie ]

 
Commentaires: 7
Ajouté à la BD par miguel