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Grèce antique

On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants. C'était des gens honnêtes et, comme les autres, riant avec leurs amis ; et, quand ils se sont divertis à faire leurs lois et leurs politiques, ils l'ont fait en se jouant ; c'était la partie la moins philosophique et la moins sérieuse de leur vie... S'ils ont écrit de la politique, c'était comme pour régler un hôpital de fous ; et s'ils ont fait semblant d'en parler comme d'une grande chose, c'est qu'ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensaient être rois et empereurs. Ils entrent dans leurs principes, pour modeler leur folie au moins mal qu'il se peut.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l'esprit

[ pensée ] [ historique ]

 

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écriture

Je n’ai pas regardé, comme on l’enseigne à la Sorbonne, si ce que j’écrivais ressemblait à du Pascal ou à du Marmontel, à du Juvénal ou à du Paul-Louis Courier, à Saint-Simon ou à Sainte-Beuve, je n’ai eu ni le respect des tropes, ni la peur des néologismes, je n’ai point observé l’ordre nestorien pour accumuler les preuves.

J’ai pris des morceaux de ma vie, et je les ai cousus aux morceaux de la vie des autres, riant quand l’envie m’en venait, grinçant des dents quand des souvenirs d’humiliation me grattaient la chair sur les os – comme la viande sur un manche de côtelette tandis que le sang pisse sous le couteau. 

Auteur: Vallès jules

Info: Dans "L'Insurgé", Librairie générale française, 1986, page 44

[ autobiographique ] [ originalité ] [ autodidacte ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nostalgie

O jeune lecteur, qui que tu sois... (mais quel âge avez-vous, s'il vous plaît ? Mettons vingt-trois ans à la Saint-Sylvestre ; c'est à prendre ou à laisser, et je crois vous traiter en ami...)...
O jeune lecteur, si tu es condamné à vieillir !... si ton front riant doit se voiler un jour de cheveux empruntés - et je compatis à ton malheur, fussent-ils ajustés avec plus d'art que la perruque galante d'un académicien de Tombouctou - si quelque souvenir du jeune âge trouve encore place alors dans ton cerveau refroidi... rêve, rêve souvent à ta première maîtresse - il n'y a point de passe-temps plus doux - Mais garde-toi bien de la revoir !

Auteur: Nodier Charles

Info: In "Histoire du Roi de Bohème et de ses sept châteaux", éd. Plasma, p. 500-501

[ passage du temps ] [ 2ème personne du singulier ] [ adresse ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

fascination

Au bout d'un moment, comme la douleur s'apaisait, il rouvrit les yeux. Le fleuve mesurait quatre cents mètres de large ici, grande balafre lumineuse entre les levées. Il semblait presque lisse, scintillant au soleil tel une nappe de crème ou de soie délavée, mais Kit, une fois accoutumé à la luminosité, vit que la surface était semée de creux et de bosses plutôt que lisse et qu'elle bougeait lentement, imperceptiblement, devant lui.
Rasali avança d'un pas et il sursauta. "Je suis désolé, dit-il en riant. J'ai passé combien de temps à la contempler ? En fait... je ne me rendais pas compte.
- Personne ne se rend compte." Le regard de la femme trahissait un certain amusement.

Auteur: Kij Johnson

Info: Un pont sur la brume

[ absorbé ] [ contemplation ] [ science-fiction ]

 

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philosophie antique

On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants. C'étaient des gens honnêtes et comme les autres, riant avec leurs amis. Et quand ils se sont divertis à faire leurs lois et leurs politiques ils l'ont fait en se jouant. C'était la partie la moins philosophe et la moins sérieuse de leur vie; la plus philosophe était de vivre simplement et tranquillement. S'ils ont écrit de politique c'était comme pour régler un hôpital de fous. Et s'ils ont fait semblant d'en parler comme d'une grande chose c'est qu'ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensaient être rois et empereurs. Ils entrent dans leurs principes pour modérer leur folie au moins mal qu'il se pouvait.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 331-533

[ portrait ] [ distractions ] [ importance secondaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

risquer

La langue darrène possède un mot pour définir l'attirance pour le danger : esui. C'est l'esui qui pousse les guerriers à se lancer dans des batailles désespérées et à mourir en riant. Ou les femmes à se jeter dans les bras d'amants qui ne sont pas pour elles, des hommes qui feraient de mauvais pères, et des femmes leurs ennemies. Le terme semnite le plus approchant est soif, si l'on comprend les variantes que sont la soif de sang et la rage de vivre, même si ces derniers sens ne rendent pas bien compte de la définition première d'esui : gloire, et folie. Tout ce qui est insensé, irrationnel, incertain ; mais sans esui, la vie ne présenterait aucun intérêt.

Auteur: N. K. Jemisin

Info: La trilogie de l'héritage, tome 1 : Les Cent Mille Royaumes

[ tenter ] [ intraduisible ] [ héroïsme ]

 

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visage

Les yeux profonds, trop profonds, avaient un regard à la fois trouble et fixe de somnambule. Ils me rappelaient un puits dont j'avais lu l'histoire. Ce puits se trouvait dans un vieux château et avait près de mille ans. On y jetait un caillou et on attendait. Au bout d'un certain temps, las d'attendre, on y renonçait en riant et juste comme on s'apprêtait à partir, un léger floc vous parvenait du fond du puits, si ténu, si lointain qu'on n'aurait jamais pu croire la chose possible.
Ses yeux avaient cette profondeur-là et, de plus, ils étaient sans expression, sans âme... des yeux capables de regarder sans ciller un empalé hurler sous le soleil brûlant tandis que le bourreau lui arrache les paupières.

Auteur: Chandler Raymond

Info: Adieu, ma jolie, Folio policier p.156-157

[ littérature ] [ oeil ] [ profondeur ] [ abysse ]

 

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hilares

Il faisait nuit. Il n'y avait que du silence autour de leurs corps maigres. Assis sur la grande place, Salim et Jonathan regardaient une page. Les émojis riaient sur la page rose, des larmes sortaient de leurs yeux. Deux émojis rebondissaient. Leurs mouvements, leurs corps, les émotions qu'ils exprimaient, leur taille, toute leur vie venait de chiffres, de lettres écrits sur sur des pages. Les émojis accomplissaient leur mission. Chaque pixel de chaque émoji représentait la perfection de la réussite. Ils ne faisaient que réussir. Les émojis réussissaient sans calme, sans colère, sans fatigue. Jonathan actualisait la page du site des blagues. Il montrait son écran à Salim. Jonathan activa la fonction commentaires pour mal-voyants, le téléphone prononça les mots : Visage riant aux larmes.

Auteur: Vazquez Laura

Info: La semaine perpétuelle

[ téléphones portables ] [ gags ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

communisme

Kim Il-sung a créé la société la plus anticonsumériste du XXe siècle. Partout ailleurs en Asie, les marchés abondent où grouillent chalands et marchandises. Pas en Corée du Nord. Les boutiques les plus célèbres du pays se trouvent à Pyongyang et portent l'appellation riante "Grand Magasin n°1" et "Grand Magasin n°2". Les marchandises qu'ils proposent sont aussi affriolantes que leur nom. Lorsque je les ai visités en 2005, au cours d'un séjour à Pyongyang, j'ai vu des bicyclettes chinoises au rez-de-chaussée, mais je n'ai pas réussi à savoir si elles étaient à vendre ou bien seulement en exposition pour impressionner les étrangers. Dans les années quatre-vingt-dix, des visiteurs ont remarqué des fruits et des légumes en plastique, exhibés sans doute pour épater les "touristes", spécialistes du lèche-vitrine.

Auteur: Demick Barbara

Info: Vies ordinaires en Corée du nord

[ dictature ] [ terreur ]

 

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expectative

Le service funéraire se termina et le prêtre déclara que les proches pouvaient faire leurs adieux à la défunte. Tout le monde s‘avança aussitôt, et une queue se forma.

Anna Alexandrovna détestait les queues. Elle disait qu’elle avait passé la moitié de sa vie à faire la queue, pour acheter du pain, du lait, des pommes de terre, du savon, des billets, pour recevoir des lettres, et elle avait même mis au point une façon de se protéger : elle se récitait des vers. Elle disait en riant qu’avec ces files d’attente incontournables, le système soviétique lui avait permis d’entraîner sa mémoire. Elle n’avait sans doute jamais pensé que lors de son dernier jour sur cette terre, on ferait une telle queue pour la voir.

Auteur: Oulitskaïa Ludmila

Info: Le chapiteau vert, p 414

[ passe-temps ]

 

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Ajouté à la BD par miguel