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création

Rimbaud jouait plus serré. Il voulait plus fort que Verlaine être la poésie personnellement, c'est-à-dire à l'exclusion de tout autre : car à cette condition seulement il pouvait espérer qu'il apaiserait la vieille dans le puits intérieur, permettrait qu'elle prenne un peu de repos, les doigts noirs enfin abandonnés, la main ouverte, ne trafiquant point, caressante comme l'est toujours la chair qui dort. La vieille au dedans pour se consoler, s'endormir, avait besoin que le fils fût le meilleur, autant dire le seul, et n'eût point de maîtres.

Auteur: Michon Pierre

Info: Rimbaud le fils

[ motivation ]

 

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éloge

Mais il faudrait citer toute la pièce : les Effarés. C'est une oeuvre parfaite, une admirable chanson de gueux. M. Rimbaud, qui n'avait pas vingt ans, lorsqu'il disparut sans avoir jamais fait imprimer un seul de ses vers, enfant sublime et voyou, est perdu pour tous ceux qui le connurent avant nos terribles désastres. A-t-il eu honte de rester dans un pays diminué ? M. Vanier l'éditeur des décadenticulets, prétend que ce poète mort jeune dirige une usine en Amérique ; un autre, qu'il est cocher de cab à Londres.

Auteur: Champsaur Félicien

Info: Tendances Nouvelles

[ poésie ] [ mystère ]

 

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art pictural

Il y avait un livre que Picasso lisait, à cette époque. Le recueil de Rimbaud, Une saison en enfer. Un passage de ce texte lui avait enfoncé un doigt au creux du coeur, et ne l'avait plus quitté: "Un soir, j'ai assis la beauté sur mes genoux. Et je l'ai trouvée amère. Et je l'ai injuriée. " (...)

Lorsqu'il pensait au beau, il était dévoré de colère, d'envie de tordre les choses en tous sens. (...)

Le jeune génie de la peinture était si violemment obnubilé par le beau qu'il en venait paradoxalement à ne plus pouvoir le supporter.

Auteur: Maha Harada

Info: La toile du paradis, p. 141

[ romanesque ]

 

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éloge

Je fus frappé, entre autres témoignages, par un texte de J.M.G. Le Clézio qui écrivait : "On ne peut pas ne pas lire Céline. Un jour ou l'autre on y vient, parce que c'est ainsi, parce qu'il est là et qu'on ne peut l'ignorer. La littérature française contemporaine passe par lui, comme elle passe par Rimbaud, par Kafka et par Joyce." Il faisait, lui aussi, un sort particulier à "l'extraordinaire Mort à Crédit" et allait jusqu'à conclure - c'est la formule, étonnante de sa part, qui avait été retenue pour titre de l'article dans le journal : "Comment peut-on écrire autrement ?"

Auteur: Godard Henri

Info: À travers Céline, la littérature

[ Gaule ]

 

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création

Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant.

Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit – et le suprême Savant ! Car il arrive à l'inconnu ! Puisqu'il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu'aucun ! Il arrive [...] 

Auteur: Rimbaud Arthur

Info: "Lettre à Paul Demeny" 15 mai 1871 (extrait) : le voyant, Encyclopædia Universalis [en ligne]

[ quête ] [ poésie ] [ écriture ]

 

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poème

Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.

Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C'est l'olive pâmée, et la flûte câline ;
C'est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !

Auteur: Rimbaud Arthur

Info: Sonnet du Trou du Cul. Allusion à sa relation avec Verlaine

[ sodomie ] [ anus ]

 

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volonté de puissance

Je vis assis, tel qu’un ange aux mains d’un barbier,
Empoignant une chope à fortes cannelures,
L’hypogastre et le col cambrés, une Gambier
Aux dents, sous l’air gonflé d’impalpables voilures.

Tels que les excréments chauds d’un vieux colombier,
Mille Rêves en moi font de douces brûlures :
Puis par instants mon cœur triste est comme un aubier
Qu’ensanglante l’or jeune et sombre des coulures.

Puis, quand j’ai ravalé mes rêves avec soin,
Je me tourne, ayant bu trente ou quarante chopes,
Et me recueille, pour lâcher l’âcre besoin :

Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,
Je pisse vers les cieux bruns, très haut et très loin,
Avec l’assentiment des grands héliotropes.

Auteur: Rimbaud Arthur

Info: "Oraison du soir"

[ mélancolie ] [ envoyer chier ] [ chic ] [ vulgaire ] [ picole ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ardeur

La colère serait-elle ce démon à deux faces, qui détruit et ravit ? Elle peut être aussi une planche de salut. Noire, froide, clastique… la colère sous toutes ses formes renvoie l'homme à ce qu'il y a de plus abyssal en lui. Ou de plus irréductible. Au bout du compte, peut-être que la colère, loin de perdre celui qui ne peut la museler, le sauve, le protège, l'aide à résister aux séductions de la sagesse dans ce qu'elle peut avoir de lénifiant, elle demande qu'on ait recours à elle, comme à un moyen de survie. "J'en appelle à ton dégoût de tout et de tous, ta perpétuelle colère contre toute chose", écrivait Verlaine à Rimbaud.

Auteur: Lê Linda

Info: Toutes les colères du monde, pp. 122-123

[ moteur ] [ irritation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

coup de grâce

Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d’or, au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les brises du matin. J’ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J’ai essayé d’inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues.

J’ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs ! Une belle gloire d’artiste et de conteur emportée !

Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan !

 

Auteur: Rimbaud Arthur

Info: Quand je pense qu’on veut panthéoniser le piéton considérable, l'enterrer une seconde fois ! Qui plus est avec Verlaine qui l’a révolvérisé et dont il se moque éperdument dans les vierges folles.!

[ épitaphe ] [ résignation ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

question

J’écrirai pour venger ma race. Faisait écho au cri de Rimbaud : "Je suis de race inférieure de toute éternité." J’avais 22 ans. J’étais étudiante en lettres dans une faculté de province, parmi des filles et des garçons pour beaucoup issus de la bourgeoisie locale. Je pensais orgueilleusement et naïvement qu’écrire des livres, devenir écrivain, au bout d’une lignée de paysans sans terre, d’ouvriers et de petits commerçants, de gens méprisés pour leurs manières, leur accent, leur inculture, suffirait à réparer l’injustice sociale de la naissance. Qu’une victoire individuelle effaçait des siècles de domination et de pauvreté, dans une illusion que l’école avait déjà entretenue en moi avec ma réussite scolaire. En quoi ma réalisation personnelle aurait-elle pu racheter quoi que ce soit des humiliations et des offenses subies ?"

Auteur: Ernaux Annie

Info:

[ compensation sociale ] [ écriture ] [ chimère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel