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Europe

L'Allemagne brûlait sombrement dans les cerveaux hardis. L'Allemagne était ici, là où se situait la lutte, elle se montrait là où des mains armées saisissaient sa persistance. Et tout ça rayonnait vivement, précisément là où les maniaques de son esprit risquaient sa dernière implémentation. L'Allemagne était à la frontière. Les articles de paix de Versailles nous disaient où l'Allemagne se situait.

Auteur: Salomon Ernst von

Info: Geächteten

[ historique ] [ vingtième siècle ] [ Hitler ]

 

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écologie

Les paysans savent à quelle vitesse leur trace s’efface. La terre est un outil de travail qui donne tant qu’on a la force de le faire. Il reconnaissait que les dégâts mécaniques risquaient de pourrir la vie, mais la nature (...) n’avait pas besoin qu’on la défende. Elle nous boufferait tout cru si on lui tournait le dos quelque temps.

Auteur: Varenne Antonin

Info: Battues

[ bon sens ] [ Gaïa ]

 

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vêtements

La vendeuse, une fille d'une vingtaine d'années au visage recouvert d'une épaisse couche de poudre et aux yeux fardés de mauve, la considérait d'un air méfiant. Ce jour-là, Razia portait une chemise d'homme sans col sur un pantalon brun extensible qui s'achevait malencontreusement avant le haut de ses chaussettes. La vendeuse jeta un rapide coup d’œil à ses propres vêtements, qu'elle lissa machinalement comme s'ils risquaient d'être contaminés par un terrible virus anti-mode.

Auteur: Ali Monica

Info: Sept Mers et Treize Rivières

[ femmes-entre-elles ]

 

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arbre

Désespoir des singes. Ce dernier nom fit sourire Robert. "Un pin du Chili, expliqua Lobb. À la drôle d'allure. Pas d'aiguilles, mais de gros piquants brillants partout sur les branches et aussi sur le tronc. En en regardant un qui poussait en Cornouailles, quelqu'un aurait dit que cet arbre devait faire le désespoir des singes qui se risquaient à l'escalader... des piquants acérés, à même de les blesser. C'est idiot, en fait, car il n'y a pas de singes au Chili. Mais on est comme ça là-bas en Angleterre : on met tous les pays lointains dans le même sac, et on mélange leurs plantes et leurs animaux. N'empêche, le nom, au moins, est une trouvaille".

Auteur: Chevalier Tracy

Info: À l'orée du verger

[ végétal ]

 

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monothéïsme

Il faudra attendre encore trois ou quatre siècles pour que ce messianisme se transforme en un explosif puissant, capable un jour d’être adopté par des non-Juifs, des Arabes qui sauront s’en servir.

Au 2e siècle avant J.C., le danger pour les Juifs ne venait plus de Babylone, mais des descendants d’Alexandre qui contrôlaient la Judée où leurs mœurs s’imposaient de plus en plus. Les Juifs ne risquaient plus cette fois d’être exilés à l’étranger, mais de disparaître sans avoir quitté leur terre, avalés et digérés par un vigoureux mouvement de mondialisation culturelle : l’hellénisme.

Devenir grecs, c’était pour ces Juifs subir l’exil d’eux-mêmes, à l’intérieur d’eux-mêmes.

En 175 avant J.C. Jérusalem fut transformée en ville grecque, ce qui déclencha une guerre civile atroce entre Juifs attachés aux traditions, et Juifs hellénisés favorables au mélange des cultures. À cette occasion, et pour la première fois, le martyre pour Dieu fut proposé aux Juifs comme un idéal – idéal qu’on retrouvera dans le Coran, appliqué aux Moudjahidin. Cette guerre ruina le pays, jusqu’à ce que Pompée s’empare de Jérusalem en 63 avant J.C. : la Judée perdit alors pour toujours son indépendance et passa sous administration étrangère.

Auteur: Michel Benoît

Info: Naissance du Coran: Aux origines de la violence

[ historique ] [ Islam ] [ fanatisme ] [ sacrifice ]

 

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prison

Ils hésitèrent tous les deux à l'entrée de la salle à manger. Il y avait deux files, toutes les deux très longues. Dans l'une se trouvaient tous les Blancs, et dans l'autre, tous les Noirs. Sans raison évidente, les deux groupes se séparaient ainsi devant le réfectoire. Personne ne leur avait demandé de se ranger par couleur, mais les détenus le faisaient de leur propre initiative. Par accord tacite entre Blancs et Noirs, les Blancs mangeaient de leur côté, les Noirs du leur. Ici ou là, on voyait un visage noir dans une file de Blancs et l'inverse dans l'autre groupe, mais il s'agissait la plupart du temps d'homosexuels qui allaient prendre leur repas avec leur homme. Il arrivait aussi qu'il s'agisse d'amis : des gens qui travaillaient au même endroit rentraient ensemble et décidaient de manger ensemble, mais c'était rare.
En général, les Noirs et les Blancs, même amis, se séparaient pour faire la queue au réfectoire. Se mettre dans la mauvaise file attirait trop l'attention. Les surveillants risquaient de se méprendre et de croire que ceux qui n'étaient pas avec des gens de leur couleur étaient homosexuels.

Pour éviter d'être l'objet de tels soupçons, les gens se séparaient sans tarder quand ils arrivaient en vue du réfectoire.

Auteur: Goines Donald

Info: Justice blanche, misère noire

[ Etats-Unis ] [ racisme ]

 

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interdictions

La Ville de Paris, qui n’a que de bonnes idées, s’apprête à proposer aux douze mille cafés, hôtels et restaurants de la capitale d’adopter le label "Établissement sans tabac". Proposer, c’est adopter. Soixante et un pour cent des personnes qui ne fréquentent jamais ni bars ni restaurants viennent de déclarer qu’elles s’y rendraient si elles ne risquaient pas d’y apercevoir un rond de fumée à l’horizon. C’est tout à fait comme si, du temps où les maisons closes existaient encore, on avait exigé que les prostituées en soient bannies afin que l’on puisse s’y rendre en famille, le dimanche, avec la grand-mère et les enfants en bas âge. [...] Purger l’homme de l’humain, toujours instable et dangereux, remplacer le concret incontrôlable par de l’abstrait programmé n’est plus un rêve mais un travail de chaque instant ; et d’autant plus drôle qu’il y a des sanctions à la clé : en même temps que le label "Établissement sans tabac", la Ville de Paris va en effet proposer des "stickers" comportant un numéro de téléphone que l’on pourra appeler si par hasard, dans ces établissements sans tabac, on a repéré un mégot écrasé, ou même peut-être entendu chuchoter le mot "cigarette". Ainsi, à la joie de respirer sans entraves, s’ajoutera le plaisir de dénoncer sans frein.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1746

[ totalitarisme du bien ] [ maternification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

résignation

(...) Une des propriétés les plus extraordinaires de la nature humaine qu'ait révélé cette période est la soumission. On a vu d'énormes files d'attente se constituer devant les lieux d'exécution et les victimes elles-même veillaient au bon ordre de ces files. On a vu des mères prévoyantes qui, sachant qu'il faudrait attendre l’exécution pendant une longue et chaude journée, apportaient des bouteilles d'eau et du pain pour leurs enfants. Des millions d'innocents, pressentant une arrestation prochaine, préparaient un paquet avec du linge et une serviette et faisaient à l'avance leurs adieux. (...) Et ce ne furent pas des dizaines de milliers, ni même des dizaines de millions, mais d'énormes masses humaines qui assistèrent sans broncher à l'extermination des innocents. Mais ils ne furent pas seulement des témoins résignés; quand il le fallait, ils votaient pour l'extermination, ils marquaient d'un murmure approbateur leur accord avec les assassinats collectifs. Cette extraordinaire soumission des hommes révéla quelque chose de neuf et d'inattendu. Bien sûr, il y eut la résistance, il y eut le courage et la ténacité des condamnés, il y eut des soulèvements, il y eut des sacrifices, quand, pour sauver un inconnu, des hommes risquaient leur vie et celle de leurs proches. Mais, malgré tout, la soumission massive reste un fait incontestable.(...)

Auteur: Grossman Vassili

Info: Vie et Destin, Extrait n°2 p. 280

[ ww2 ] [ fatalisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

Trois, et même quatre si l'on compte les Haush, très tôt disparus, quatre peuples minuscules – en tout une vingtaine de milliers d'individus – se partageaient la Terre de Feu avant l'arrivée des Blancs : les Alakalufs (ou Kaweskars), les Yaghans (ou Yamanas), les Onas (ou Selk'nams) et leurs proches cousins les Haush. Les deux premiers vivaient sur l'eau, nomadisant avec leurs canots à travers l'immense labyrinthe maritime, les Alakalufs au détroit de Magellan, dans les mers de Skyring et d'Otway et dans tout cet univers inconnu de fjords, de passes et de chenaux qui longe le Chili austral entre le glacier infranchissable du Hielo Patagonico et l'océan Pacifique, les Yaghans au canal de Beagle et dans les archipels du cap Horn. La terre ferme leur inspirait une telle terreur que jamais ils ne s'aventuraient au-delà des grèves étroites où ils campaient. En revanche, les Onas et les Haush risquaient rarement un orteil dans l'eau. C'étaient des terriens, des marcheurs, des chasseurs. Les Onas sillonnaient la grande île de leurs pas infatigables et les Haush se contentaient de la pointe extrême de la Terre de Feu, toujours inaccessible aujourd'hui, qui par le cap San Diego et le détroit de Le Maire fait face à l'île des
États où Jules Verne planta son phare imaginaire. Deux modes de vie radicalement différents et quatre peuples qui parlaient chacun leur langue, alors que Darwin, en 1834, les considérant avec mépris, jugeait qu'ils n'avaient pour tout langage que des cris inarticulés…

Auteur: Raspail Jean

Info: Adios Tierra del Fuego

[ aveugle ] [ sourd ]

 

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historique

Beaucoup s'imaginent que l'amour maternel est un sentiment humain naturel et automatique.
Rien de plus faux. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la plupart des femmes appartenant à la bourgeoisie occidentale plaçaient leurs enfants en nourrice et ne s'en occupaient plus.
Les paysannes n'étaient guère plus attentionnées. On emmaillotait les bébés dans des langes très serrés puis on les accrochait au mur pas trop loin de la cheminée afin qu'ils n'aient pas froid.
Le taux de mortalité infantile étant très élevé, les parents étaient fatalistes, sachant qu'il n'y avait qu'une chance sur deux pour que leurs enfants survivent jusqu'à l'adolescence. Ce n'est qu'au début du XXe siècle que les gouvernements ont compris l'intérêt économique, social et militaire de ce fameux "instinct maternel". En particulier lors de recensements de la population, car on s'aperçut alors du grand nombre d'enfants mal nourris, maltraités, battus. A la longue, les conséquences risquaient d'être lourdes pour l'avenir d'un pays. On développa l'information, la prévention, et, peu à peu, les progrès de la médecine en matière de maladies infantiles permirent d'affirmer que les parents pouvaient dorénavant s'investir affectivement dans leurs enfants sans crainte de les perdre prématurément. On mit donc à l'ordre du jour l'"instinct maternel".
Un nouveau marché naquit peu à peu : couches-culottes, biberons, laits maternisés, petits pots, jouets. Le mythe du Père Noël se répandit dans le monde.
Les industriels de l'enfance, au travers de multiples réclames, créèrent l'image de mères responsables, et le bonheur de l'enfant devint une sorte d'idéal moderne.
Paradoxalement, c'est au moment où l'amour maternel s'affiche, se revendique et s'épanouit, devenant le seul sentiment incontestable dans la société, que les enfants, une fois grands, reprochent constamment à leur mère de ne pas s'être suffisamment souciée d'eux. Et, plus tard, ils déversent... chez un psychanalyste leurs ressentiments et leurs rancoeurs envers leur génitrice.

Auteur: Werber Bernard

Info: L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu

[ parents ] [ enfants ] [ natalité ]

 

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