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coopération

La notion de coopétition désigne l'association de comportements stratégiques de coopération et de compétition (concurrence) simultanés de la part de deux ou plusieurs entreprises. Cette notion provient du travail de deux auteurs américains : Nalebuff et Brandenburger - coopération Cette logique de coopétition est présente dans le concept d'écosystème d'affaires et explique comment deux entreprises bien que concurrentes puissent être également partenaires. Par exemple, en novembre 2005, IBM et Oracle, bien que rivales dans plusieurs secteurs d'activités, ont établi un partenariat afin de capter le marché des ERP pour PME (middle market). Oracle va profiter du réseau de distribution d'IBM tandis que les ingénieurs commerciaux d'IBM pourront profiter d'un transfert de compétences. Par exemple aussi, lorsque deux associations à but non lucratif présentent chacune un dossier pour répondre à un appel à candidature afin d'obtenir un financement public, et qu'elles s'informent ouvertement de leurs intentions en publiant leur projet sur le web, elle adoptent une approche coopétitive. Cela favorise la compétition transparente, l'émulation de nouvelles démarches, l'intelligence collective, l'émergence de communautés de pratiques.

Auteur: Internet

Info: Wikipedia

[ alliance ]

 

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science-fiction

Telle une immense lésion purulente, la jungle gisait exposée sous l’hélicoptère à cabine ouverte. De massifs bouquets de gymnospermes géants s'étendaient sur les toits des bâtiments submergés dont ils gommaient les contours blancs rectangulaires. Çà et là, un vieux château d'eau en béton jaillissait du bourbier, les restes d'une jetée de fortune flottaient près d'un immeuble de bureaux en ruines, envahis d'acacias au feuillage touffu et de tamaris fleuris. D'étroits cours d'eau, changés en tunnels de lumière verte par des voûtes végétales, s'écartaient en sinuant des grandes lagunes et finissaient par rejoindre les chenaux larges de six cents mètres qui parcouraient les anciennes banlieues. La vase recouvrait tout, s'agglomérait en de gigantesques bancs contre un viaduc de chemin de fer ou une suite d'immeubles en arc de cercle, se déversait à travers une arcade engloutie tel le contenu fétide de quelque moderne Cloaca Maxima. La plupart des petits lacs en étaient désormais emplis, disques de boue jaune recouverts de moisissures d'où émergeait un enchevêtrement touffu de formes végétales rivales - jardins murés d'un Éden aliéné.

Auteur: Ballard James Graham

Info: Le monde englouti

[ réchauffement ]

 

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éternel-temporel

Entre la démocratie et le christianisme il y a une mutuelle défiance, une antipathie réciproque fondée sur des aspirations inverses, sur une manière opposée de concevoir la vie humaine. Non seulement l’Eglise et la religion ont, aux yeux des démocrates, le tort de personnifier le principe d’autorité, mais en enseignant aux hommes que le but de leur existence n’est pas sur cette terre, le christianisme a, pour l’extrême démocratie, le défaut d’apprendre aux peuples à supporter les souffrances et les injustices de ce monde, et, par là même, de les détourner des novateurs qui leur promettent la félicité ici-bas avec le règne terrestre de l’égalité et de la justice. Aux yeux de la démocratie radicale, la religion est une rivale dont elle refuse de tolérer la concurrence. La Révolution ne prétend à rien moins qu’à remplacer les vieux cultes et à en tenir lieu. Aussi est-ce bien une guerre de religion, une guerre de doctrines qu’elle fait au christianisme, et cette guerre au christianisme, elle la poursuit avec les procédés tour à tour violents et hypocrites propres à toutes les luttes de ce genre.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, page XIV-XV

[ politique ] [ incompatibilité ] [ opposition ] [ antagonisme ] [ idéologies ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

idiomes illogiques

La philosophie analytique, en d'autres termes, peut très occasionnellement produire des résultats pratiques probants de nature négative. Dans quelques cas elle peut montrer qu'il y a trop d'incohérence et d'inconsistance dans une position donnée pour qu'une personne raisonnable puisse continuer de la défendre. Mais elle ne peut jamais établir l'acceptabilité rationnelle d'une position particulière au cas où les positions alternatives rivales disponibles ont une portée et un champ d'application suffisants et où leurs partisans sont prêts à payer le prix nécessaire pour en garantir la cohérence et la consistance. D'où la saveur particulière d'une si grande partie de la production analytique contemporaine - par des auteurs moins philosophiquement conscients d'eux-mêmes que Rorty ou Lewis - travaux où on voit alterner des passages argumentaires usant des techniques logiques et sémantiques les plus sophistiquées afin de garantir une rigueur maximale, avec des passages qui semblent ne rien faire de plus que bricoler ensemble un agrégat de préférences arbitraires vaguement liées ; la philosophie analytique contemporaine présente un partenariat étrange entre un langage profondément redevable à Frege et Carnap et un langage dérivé des formes les plus simples des esprits existentialistes.

Auteur: MacIntyre Alasdair Chalmers

Info: After Virtue : A Study in Moral Theory

[ vingtième siècle ] [ cénacles ] [ philosophes entre eux ] [ linguistique quantitative ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science des sentiments

Cette fascination projetée, si l'on peut dire, par les Don Juan sur les Elvire, - pour rappeler le symbole immortel qu'en a donné Molière - a été bien souvent signalée et aussi souvent déplorée. Elle demeure un problème encore insoluble. Quelques-uns veulent y voir un pendant féminin de cette folie masculine qu'un misanthrope humoriste a nommée le rédemptorisme, le désir de racheter les courtisanes par l'amour. D'autres y diagnostiquent une simple vanité. En se faisant adorer par un libertin, une honnête femme n'a-t-elle pas l'orgueil de l'emporter sur d'innombrables rivales et de celles que sa vertu lui rend le plus haïssables ? Peut-être tiendrions-nous le mot de cette énigme, en admettant qu'il existe comme une loi de saturation. Nous n'avons qu'une capacité limitée de recevoir des impressions d'un certain ordre. Cette capacité une fois comblée, c'est en nous une impuissance d'admettre des impressions identiques et un irrésistible besoin d'impressions contraires. Un petit fait corrobore cette hypothèse : cet attrait du libertin ne commence, chez les honnêtes femmes, que vers la trentième année et lorsque la vie vertueuse leur a donné tout ce qu'elle comporte de joies un peu sévères.

Auteur: Bourget Paul Charles Joseph

Info: in "Un coeur de femme", éd. Alphonse Lemerre, p. 33

[ séduction ] [ femmes-par-homme ] [ référence littéraire ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

unicité

Il n’y a rien de plus précieux à penser que la réalité ; or, celle-ci ne fait qu’une avec sa propre identité ; donc la parole philosophique qui rend le mieux la réalité est celle qui exprime le mieux son identité : à savoir la tautologie. Par ce syllogisme je ne prétends évidemment pas établir que le discours philosophique se réduit au discours tautologique. La brièveté même de la tautologie interdit de le penser […] comme elle interdit de toute façon de parler de "discours tautologique", - sinon toute la philosophie du monde se résumerait à la formule selon laquelle A est A (je ne suis d’ailleurs pas très loin de le penser, mais cela est une autre affaire.) Je veux seulement suggérer que le discours philosophique le plus fort est d’inspiration tautologique et que tout discours philosophique tenu à partir de l’inspiration contraire, c’est-à-dire de l’intuition dualiste, est plus faible. On pourrait ainsi imaginer un arbre généalogique des philosophes scindé dès le début en deux branches rivales et inconciliables : celle qui commence avec Parménide, pour la lignée légitime, et celle qui commence avec Platon, pour la lignée bâtarde.

Auteur: Rosset Clément

Info: "Le démon de l'identité" in L'école du réel, page 346

[ historique ] [ matérialisme-idéalisme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

destin

Mais pas seulement cela : quelque chose d’autre encore, quelque chose de plus acharné, de plus puissant que le fantôme d’un roi décapité, plus puissant même que celui d’une jeune morte, la huguenote à qui l’on avait refusé de reposer en terre chrétienne, pour laquelle il avait fait élever à l’écart, dans le vallon détrempé, le mausolée solitaire, dont, contre sa volonté, on l’avait séparé dans la mort, conquise un soir d’opéra, séduite, amenée là de son plat pays nordique, enlevée à sa ville de canaux, de diamantaires, d’armateurs, de drapiers, confinée dans un château perdu, bâti dans un pays perdu, à des centaines de kilomètres de toute mer, installée contre leur gré au milieu de demi-sauvages, d’une famille de paysans affublés de titres, de particules dédorées, engrossée par un étalon, puis abandonnée, solitaire, entourée de ces rustres hostiles et dévots, délaissée non pas au profit d’une rivale, une simple femme, mais de quelque chose contre quoi aucune femme ne pouvait lutter, ni même aucun homme, quelque chose qui pendant des années allait broyer aussi bien les enfants que les êtres faits, mettre sens dessus dessous une ville d’abord, puis un royaume, puis un continent tout entier…

Auteur: Simon Claude

Info: Les Géorgiques p 169

[ non-vie ] [ guerre ] [ déreliction ] [ déracinement ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

parisianisme TV

Il n'aimait pas la télévision en général, encore moins les émissions politiques qu’elle regardait avec assiduité, considérant probablement que cela faisait partie de son travail, mais "C Politique" lui inspirait une aversion particulière, et le plongeait invariablement dans le désespoir. Tous ces gens réunis à l’écran, le présentateur malicieux, l’historien chauve, l’enquêtrice aguichante lui apparaissaient comme autant de marionnettes maléfiques, il n’arrivait pas à se persuader que ces gens vivaient comme lui, respiraient comme lui, qu’ils appartenaient au même monde, à la même réalité que lui. Il y avait aussi une sorte de préposée aux interviews dans la sinistre bande, et c’était probablement à elle que s’identifiait Indy, enfin qu’elle essayait de s’identifier, la plupart du temps elle devait plutôt s’enivrer d’humiliation en assistant à la prestation télévisuelle hebdomadaire de celle qu’elle ne pouvait même pas considérer comme sa rivale, tant elle planait à des hauteurs médiatiques qui lui demeureraient à jamais inaccessibles, tant elle lui rappelait à chaque instant qu’elle n’était qu’une journaliste ratée, appartenant à la presse écrite qui plus est. C’était peut-être la pire de toutes avec son air concerné, son autosatisfaction, son évidente conscience de son appartenance au camp du bien, sa promptitude à s’aplatir devant n’importe quel VIP du même camp. Indy partageait toutes ces caractéristiques, l’autosatisfaction en moins – forcément.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Anéantir, p.370

[ hiérarchie ] [ cénacles ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

éloge

Immortelle présence et nécessité de J.-S. Bach: On ne peut parler de sa jeunesse ni de la force: il est de tous les âges, et toutes les puissances de la musique sont en lui. Jean-Sébastien Bach est notre Père Éternel. Il est le Fiat Musice du monde sonore. En tout art, de hauts génies dominent sur les autres, et semblent l'emporter sur toute beauté rivale: ainsi Shakespeare et Racine, Aristophane et Virgile, Goethe et Stendhal, Rembrandt ou Goya. Mais Bach me donne l'idée qu'il est plus grand, plus puissant, plus beau, plus étendu en musique, plus musical enfin qu'aucun autre artiste souverain dans son art propre. Et même la vertu de Bach est telle qu'il domine sur tous les artistes, en quelque art que ce soit, et non pas seulement dans le sien. Ni en poésie, ni en peinture, ni dans le statuaire, aucun homme n'égale Bach par la puissance et la beauté, la grâce de l'âme et la profondeur de l'esprit. L'équilibre de l'oeuvre et du sentiment est sans exemple. Bach révèle l'intelligence au coeur et pénètre d'amour toute l'intelligence. Il est plus parfait dans son propos que tous les autres artistes dans le leur. Bach est la vie rachetée du néant par l'harmonie et la sérénité pensante. Tout ordre et toute émotion en lui: dans cet art incomparable, le coeur et l'esprit s'accomplissent l'un par l'autre.

Auteur: Suarès André

Info: Pages, Paris, éditions du Pavois, 1948, p. 257

[ culture ] [ chef-d'oeuvre ] [ classique ]

 

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règles

Le mythe de l'âge d'or : La race simple de l'âge d'or, dépourvue de toute science, vivait sans autre guide que l'instinct de Nature. Car quel besoin avait-on de la grammaire quand il n'y avait qu'une langue et qu'on ne demandait rien d'autre à la parole que de se faire comprendre ? Quelle aurait été l'utilité de la dialectique quand il n'y avait pas de lutte entre opinions rivales ? Quelle aurait été la place de la rhétorique quand nul ne cherchait chicane à autrui ? À quoi bon la jurisprudence en l'absence de mauvaises moeurs, d'où sont nées, sans nul doute, les bonnes lois ? Puis on était trop religieux pour scruter avec une curiosité impie les arcanes de la Nature, la dimension des astres, leurs mouvements, leurs influences, et les ressorts cachés du monde ; on estimait sacrilège qu'un mortel cherche à savoir au-dessus de sa condition. Quant à s'enquérir de ce qui est au-delà du ciel, cette démence ne venait même pas à l'esprit. Cependant, à mesure que disparaissait la pureté de l'âge d'or, les arts, comme je l'ai dit, furent d'abord inventés par de mauvais génies, mais en petit nombre et eurent peu d'adeptes. Ensuite, la superstition des Chaldéens et l'oisive frivolité des Grecs en ajoutèrent une multitude qui devinrent des tortures pour l'esprit, à telle enseigne que la grammaire à elle seule suffit bien à faire le supplice de toute une vie.

Auteur: Érasme

Info: Éloge de la Folie, <p.39>

[ normes ] [ prison ]

 

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