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lecture

Une romancière confiait à un ami : "Ne le dites pas, mais j'aime surtout les vingt premières pages d'un roman et les vingt dernières ; pour l'intervalle, je le refais moi-même en y rêvant dessus."

Auteur: Guitton Jean

Info: Le travail intellectuel

[ imagination ] [ tronquée ]

 

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création

Mon amie romancière Ann Patchett compare l'écriture à l'élaboration d'un soufflé, et c'est exactement comme ça que ça se passe en ce qui me concerne: tandis qu'on écrit, on ajoute de l'information comme du blanc d'oeuf à la pâte. Et ça finit par monter.

Auteur: Tartt Donna

Info: Interview Bibliobs

[ digression ] [ littérature ] [ écrire ]

 

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femmes-hommes

[...] dans au moins neuf cas sur dix, les femmes écrivains [...] se projettent volontiers dans une héroïne qu'elles parent de toutes les vertus possibles et imaginables, avec, en prime, un physique de rêve. Une romancière souhaite inconsciemment mener la même existence, accomplir les mêmes actes, rencontrer le grand amour extraordinaire, et tout à l'avenant. C'est sur ça que sont bâtis la plupart des romans féminins.

Auteur: Marinina Alexandra

Info: Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain, p.326, Seuil,Points n°1239

[ femmes-par-femmes ] [ écriture ]

 

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écriture

Être romancière est, en réalité, une activité assez bizarre, je dirais presque excentrique. Elle consiste à passer une quantité de temps énorme, deux ans, ou trois, ou peu importe combien, enfermée seule dans un coin de ta maison, à inventer des mensonges. Autrement dit, à inventer un Russe roux qui n’existe pas, chaussé de souliers vernis qui n’existent pas, qui ouvre une porte en bois de noyer renforcée d’une barre de fer qui n’existe pas. Et c’est à imaginer ce genre d’âneries que tu consacres le meilleur de ton existence.

Auteur: Montero Rosa

Info: Le danger de ne pas être folle

[ égoïste ] [ passe-temps ] [ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

idiome naturel

A cette époque, j'avais déjà acquis certaines convictions sur la littérature : elle "voulait dire" quelques chose, et cette signification était liée à la compétence linguistique, à cette "loi d'airain" que Chomsky définit comme "les intuitions du locuteur de langue maternelle". ("Toi, tu sais vraiment parler anglais", me répétait ma mère, admirative, lorsque nous discutions littérature). C'est sans doute la raison pour laquelle je me suis lancée dans les études de linguistique en entrant à la fac ; l'idée d'étudier la littérature ne m'effleurait même pas. Je croyais dur comme fer que l'inspiration et la matière première dont on tirait les meilleurs romans provenaient uniquement de la vie, pas de la  littérature.

Moi qui aspirais à devenir romancière, je devais donc veiller à ne pas lire de romans.

Auteur: Batuman Elif

Info:

[ pensée source ] [ écriture ] [ première main ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sérendipité

La fonction de bibliothèque est fondée sur un malentendu, à savoir qu’on irait à la bibliothèque pour chercher un livre dont on connaît le titre. […] mais il n’y a rien de plus révélateur et de plus passionnant que d’explorer des rayons […] et de trouver à côté du livre qu’on était allé chercher un autre livre qu’on ne cherchait pas et qui se révèle être fondamental (Umberto Eco, De Biblioteca - L'échoppe- 1986).

Ainsi je me souviens très bien que, cherchant un livre de Gary, j’ai découvert Sylvie Germain. C’était à la librairie Compagnie, dans cet antre magnifique occupé par Mme Josette Vial. Une autre fois, voulant racheter un exemplaire des Maximes, mon œil rencontra non le noble patronyme du duc de La Rochefoucauld, mais le nom aquatique de la romancière Linda Lê. La chose advint cette fois-ci à la Terrasse de Gutenberg à l’heure de la fermeture, dans cette belle librairie du faubourg Saint-Antoine tenue par une autre Circé, Michelle Farradou.

Auteur: Ladjali Cécile

Info: Ma bibliothèque : Lire, écrire, transmettre

[ littérature ] [ citation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

Stephen Paddock, le papy du futur ?
La tuerie de Las Vegas préfigure peut-être une nouvelle criminalité, celle des vieux et des malades qui n’ont rien à perdre dans une société du tout juridique où la morale n’a plus d’effet.
Stephen Craig Paddock, le tueur de Las Vegas, était trop vieux, trop riche, trop indifférent à la religion, à la politique - et même aux armes à feu - pour que son geste soit intelligible selon les grilles d’interprétation ordinaires. Et loin d’être un fou ou un être isolé, il était "normal", il avait une famille et une fiancée. Il n’avait d’ailleurs pas le moindre antécédent judiciaire. Angoissée par cette absence de sens, la presse chercha dans ses gènes l’explication de son massacre : son père avait été un gangster. Mais cette hypothèse loufoque ne satisfit personne. On prêta très peu d’attention au fait qu’il choisit de tuer des jeunes gens qui écoutaient un concert de musique country, celle que l’affreux retraité adorait. Des jeunes, donc, auxquels il aurait pu s’identifier. Comme si, au crépuscule de sa vie, il regrettait tant de quitter ses joies et ses délices qu’il en devint hargneux et envieux au point de vouloir éliminer ceux qui avaient devant eux de longues décennies pour en profiter.
Peut-être avait-il choisi d’en finir avec sa propre existence, ne supportant pas la vieillesse ou une maladie grave. Mais avant, Paddock voulait assouvir sa haine envers les jeunes bienheureux.
Cette hypothèse serait terrifiante si on la prenait non pas comme l’explication de l’acte isolé d’un homme mais comme une nouvelle manière d’appréhender nos rapports aux normes. En effet, que se passerait-il si la seule contrainte que nous ressentions était celle de la loi, si nous nous détachions complètement de celle de la morale ? Celle-ci était la grande obsession de la romancière américaine Patricia Highsmith. Dans son roman Ripley s’amuse, elle avait imaginé les comportements d’un homme, au bord de la mort, à qui l’on proposait de tuer pour sauver sa famille de la misère.
Bien sûr, la plupart de ceux qui arrivent à la fin de leur vie ne commettent pas des actes aussi graves, même si ces derniers restent impunis, parce que des contraintes morales les en empêchent justement.
Mais notre société ne cesse de saper ce rapport que nous entretenons avec la morale.
Depuis quelques décennies, l’Etat cherche à régler l’ensemble de nos comportements, ceux qui atteignent les autres, mais aussi ceux qui ne portent atteinte qu’à nous-mêmes, et cela commence de plus en plus tôt dans la vie. Il est vrai que les instances dites intermédiaires, comme la famille, l’école ou le travail, sont si fragilisées qu’elles peinent à imposer des normes. Désormais, ces institutions semblent incapables de fonctionner sans que les comportements, y compris les plus anodins, soient réglés par le droit. Ce nouveau travers de nos sociétés n’a-t-il pas comme conséquence l’incroyable cynisme que l’on peut attribuer à Paddock ? Ce travers permet, en effet, d’éviter les comportements antisociaux les plus graves, seulement si l’on risque d’être pris et puni.
Dans un tel monde, le groupe le plus redouté serait celui constitué par les personnes très âgées ou très malades, celles qui n’ont plus rien à perdre, et non plus par les jeunes. Complètement indifférentes à leur réputation post-mortem, elles formeraient des bandes se livrant aux pires turpitudes et suscitant la peur autour d’elles. Leur cynisme sera tel qu’elles devront être l’objet d’une surveillance constante et envahissante.
Des dispositifs techniques de contrôle viendront combler l’absence de sentiment de culpabilité des citoyens, celui-ci n’étant plus intérieur mais extérieur. Sauf à faire marche arrière sur cette bêtise qu’est le tout juridique, sauf à redonner du pouvoir aux instances intermédiaires, lesquelles devront être repensées à leur tour.
Mais quels efforts ne serions-nous pas prêts à faire pour éviter que des tueries comme celles de Sin City (Frank Miller et Robert Rodriguez, 2005), la ville du vice et du péché, ne deviennent aussi banales que les divorces ou les vols ? Pour empêcher que des salauds comme Paddock ne deviennent demain le type le plus courant du papy.

Auteur: Iacub Marcela

Info: Le nouvel observateur, 6 octobre 2017, 18:56

[ normalisation ] [ désenchantement ] [ tueur de masse ] [ amoralité ]

 

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