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fondation de la psychanalyse

[…] le système de Freud lui-même transcendait les notions de "maladie" et de "soin" et se préoccupait plus d’une méthode de "salut" de l’homme que d’une simple thérapeutique à l’usage de malades mentaux. […] De quelle nature était le "mouvement psychanalytique" fondé par Freud ? Quelle était sa vision de l’homme futur ? Sur quel dogme avait-il fondé son mouvement ?
Freud a répondu très clairement à ces questions par la phrase suivante : "Là où était l’Id, sera l’Ego*." Son but était la domination par la raison des passions irrationnelles et inconscientes. Il fallait que dans la mesure de ses possibilités, l’homme se libérât du pouvoir de l’inconscient. Il fallait que l’homme devînt conscient des forces inconscientes qui l’habitaient, afin de les contrôler et de les dominer. Le but de Freud était d’atteindre à la connaissance optimale de la vérité, qui est connaissance de la réalité. […] Bien que Freud représentât le point culminant du rationalisme occidental, il dut son génie d’avoir dépassé l’aspect faussement rationnel et superficiellement optimiste du rationalisme, et d’avoir créé une synthèse avec le romantisme, le mouvement même qui, au XIXe siècle, par son intérêt et son souci du côté affectif et irrationnel de l’homme, s’opposa au rationalisme.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "Bouddhisme Zen et psychanalyse", pages 90-91. *Selon le modèle Id = instinct, Ego = réalité, Superego = moralité

[ objectifs ] [ énantiodromie ] [ triade ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cosmologie

C’est au fond la même métaphysique qui gouverne la théorie de la forme artistique depuis le romantisme : la métaphysique bourgeoise de la totalité. [...]

Cette théorie sert d’idéologie de base à tout ce qu’on a pu dire du poétique (la psychanalyse elle-même n’y échappe pas) : ambiguïté, polysémie, polyvalence, polyphonie de sens – il s’agit toujours d’une irradiation du signifié, d’une simultanéité de significations. [...]

Densité sémantique du langage, richesse d’information, etc. : le poète "libère" toutes sortes de virtualités [...]. Tout ce mythe joue sur une antériorité "sauvage", préconceptuelle, sur une virginité du sens. [...] il s’agit de découvrir "les secrètes correspondances qui existaient entre les choses".

Théorie "géniale" et romantique, cette vision trouve aujourd’hui paradoxalement à se réécrire en termes informatiques. La "richesse" polyphonique peut se dire en termes de "surcroît d’information". Au niveau du signifié : la poésie de Pétrarque constitue un capital immense d’information sur l’amour (Umberto Eco). Au niveau du signifiant : un certain type de désordre, de rupture, de négation de l’ordre habituel et prévisible du langage accroissent le taux d’information du message. [...]

Ainsi, l’imaginaire sémiologique concilie très bien la polyphonie romantique avec la description quantique.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 340 à 342

[ cybernétique ] [ transformation ] [ transposition moderne ] [ plurivocité ] [ observateur ordonnant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

questions

Peut-on être sûr que d'autres ne sont pas venus avant nous pour détruire l'état primitif du mythe indigène ? Peut-on être sûr que les indigènes ne se moquent pas de nous en racontant des sornettes ? Bronislaw Malinowski pensait avoir découvert un peuple dans les îles Trobriant qui n'avait pas encore compris le lien entre les rapports sexuels et l'accouchement. Lorsqu'il leur demanda comment les enfants étaient conçus, ils lui fournirent une structure mythique élaborée mettant en évidence une intervention céleste. Stupéfait, Malinowski objecta que ce n'était pas comme ça que ça se passait et leur donna à la place la version si populaire en Occident aujourd'hui - incluant une période de gestation de neuf mois. "Impossible", répondirent les Mélanésiens. "Ne voyez-vous pas cette femme là-bas avec son enfant de six mois ? Son mari est en voyage prolongé sur une autre île depuis deux ans." Est-il plus vraisemblable que les Mélanésiens ignorent tout de l'engendrement des enfants ou alors se moquaient-ils gentiment de Malinowski ? Si un étranger aux allures et comportement bizarres venait dans ma ville et me demandait d'où viennent les bébés, je serais certainement tenté de lui parler de cigognes et de choux. Les homme clairvoyants sont partout les mêmes. Individuellement, ils sont aussi intelligents que nous.

Auteur: Sagan Carl

Info: Broca's Brain: Reflections on the Romance of Science Réflexions sur le romantisme de la science

[ communication ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Tout comme son sentimentalisme est profondément bourgeois et plébéien, mais son irrationalisme réactionnaire, sa philosophie morale contient également une contradiction interne : d'une part, elle est saturée de caractéristiques fortement plébéiennes, mais d'autre part, elle contient le germe d'un nouvel aristocratisme. Le concept de "belle âme" présuppose la dissolution complète de la kalokagathia* et implique la spiritualisation parfaite de toutes les valeurs humaines, mais il implique également l'application de critères esthétiques à la morale et est lié à l'idée que les valeurs morales sont un don de la nature. Elle signifie la reconnaissance d'une noblesse d'âme à laquelle chacun a droit par nature, mais dans laquelle les droits de naissance irrationnels sont remplacés par une qualité tout aussi irrationnelle de génie moral. La voie de la "beauté spirituelle" de Rousseau conduit, d'une part, à des personnages comme le Mychkine de Dostoïevski, qui est un saint sous les traits d'un épileptique et d'un idiot, d'autre part, à l'idéal d'une perfection morale individuelle qui ne connaît pas la responsabilité sociale et n'aspire pas à être utile à la société. Goethe, l'Olympien, qui ne pense qu'à sa propre perfection spirituelle, est un disciple de Rousseau au même titre que le jeune libre penseur qui a écrit Werther. 


Auteur: Hauser Arnold

Info: Histoire sociale de l'art, volume 3 : Rococo, classicisme et romantisme *dans la littérature grecque antique, forme abrégée de kalos kai agathos qui signifie littéralement "bel et bon"

[ post-lumières ] [ littérature ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

petite différence narcissique

Dans tous les domaines où prévalaient autrefois l'intelligence, le bon sens, l'esprit critique et constructeur, c'est par quelque singularité facilement accessible à la sensibilité bourgeoise qu'un homme se fait maintenant apprécier. Dans son milieu, on ne juge plus guère un individu sur ses capacités professionnelles, sur ses talents d'organisateur ou sur ses vertus familiales, mais sur des nuances de son tempérament, des aptitudes mineures et exquises, des préférences artistiques. On le classera avantageusement parmi ses pairs s'il a en tête quelque marotte littéraire, si on lui connaît des goûts délicats [...]. Qu'un général en chef ou un ministre soit médiocre dans ses fonctions, il ne lui en sera pas tenu rigueur. " Un être inouï, formidable, dira-t-on. Vous savez qu'il joue de l'accordéon ? " Et sur cela seulement qu'il joue de l'accordéon ou qu'il prend de la coco ou qu'il est inverti, on le tiendra pour un homme de génie. Mais d'un autre ministre ayant tous les talents et toutes les vertus convenables dans son emploi, on dira en haussant les épaules qu'il est un " con et un emmerdeur " s'il n'a pas en lui ce coin de marécage poétique qui fait aujourd'hui le prix d'un homme. Pour un bourgeois qui veut être considéré dans son monde, la grande affaire est de passer pour un original. 

Auteur: Aymé Marcel

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[ singularité creuse ] [ romantisme ] [ apparences ] [ mondantés ] [ superficialité bourgeoise ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

romantisme

Eté, j'ai cherché trop longtemps A lutter contre votre grâce ; Ce soir, mon coeur est consentant, Je suis voluptueuse et lasse. Je vais près des obscurs lilas, Dans l'ombre du marronnier tendre, Comme une âme qui dit "Voilà, Mon coeur ne veut plus se défendre." Tout m'ensorcelle, tout me nuit, La nue est légère et tremblante, Le désir, sur la douce nuit, Glisse comme une barque lente, Un train passe, brûlant plaisir, Sa voix transperce l'atmosphère, Les nerfs brisés l'on veut mourir, Pourtant l'on veut vivre. Que faire ? Ah ! Je voudrais qu'un jeune coeur Fût ce soir près de mon épaule, Il respirerait ma langueur Plus romantique que le saule. Je lui dirais : "Ce n'est pas vous, C'est toute la nuit qui me tente, C'est elle qui me fait le cou D'une colombe haletante. "Vous n'êtes qu'un adolescent, C'est à la nuit que je dévoile Mon coeur qui fond, l'or de mon sang, Et mon corps triste jusqu'aux moelles. "Tous les arbres sont sensuels, Toute la nuit est désarmée, Et ses sanglots continuels Montent dans le ciel de fumée... "Voyez comme l'air est fleuri. Ne dites rien, je ne réclame Que vous, que vos regards meurtris, Soyez une âme qui se pâme, Une bouche pleine de cris, Et pleurez, mon enfant chéri..."

Auteur: Noailles Anna de

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[ poème ]

 
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Ajouté à la BD par GAIOTTINO

fixation amoureuse

[…] l’amant veut la possession exclusive de la personne qu’il désire, il veut exercer une puissance non moins exclusive sur son âme que sur son corps, il veut être aimé d’elle à l’exclusion de tout autre, habiter et dominer cette âme comme ce qu’il y aurait de suprême et de plus désirable pour elle. Si l’on songe que tout ceci ne revient à rien de moins que d’exclure le reste du monde de la jouissance d’un bien et d’un bonheur précieux : que l’amant vise à l’appauvrissement et à la privation de tous les autres concurrents et ne demande qu’à devenir le dragon de son trésor, le "conquérant", l’exploiteur le plus dénué de scrupules et le plus égoïste ; et qu’enfin aux yeux de l’amant même le monde entier paraît indifférent, décoloré, sans valeur et qu’il est prêt à tout sacrifier, à troubler n’importe quel ordre, à fouler au pied tout autre intérêt ; on aura de quoi s’étonner que cette cupidité et cette injustice sauvages de l’amour sexuel aient pu être glorifiées et divinisées à ce degré, ainsi que cela s’est fait à n’importe quelle époque, que même l’on soit allé jusqu’à tirer de cette sorte d’amour la notion de l’amour en tant que le contraire de l’égoïsme, alors qu’il s’agit peut-être de l’expression la plus désinvolte de ce dernier.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Le gai savoir

[ passion ] [ romantisme ] [ égocentrisme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

fausse légende

Me suis pris ce matin à user du Web pour regarder de plus près cette histoire sur Bach et son fameux contrepoint "Seigneur je suis devant ton trône", musique fréquemment présentée comme les "Dernières paroles" du musicien qui a probablement développé le plus puissant et complexe système musical de la musique tonale.
J'ai donc appris que cette partition (BWV 668) avait d'abord pour titre : "Quand nous sommes dans l'extrême détresse". En juillet 1750, Bach quasi aveugle et pressentant sa fin, la reprit et changea le titre en "Seigneur...".
Ce qui permet de se dégager du romantisme parfois béat qui a fortement soutenu cette légende et ramener ceci à un réalisme plus froid. Celui d'une musique austère et cérébrale, parangon de l'esprit allemand, comme l'affirmait Wagner (je crois bien). Car Wagner ne faisait qu'affirmer.
En matière de dernières paroles musicales, les préludes posthumes de Francisco Tarrega me semblent plus adaptés à ce genre de mythe. Beaux, romantiques, lents... et publiés après la mort de leur auteur.
Mais mes mômes au sortir de leurs lits, la chatte qui "souffle" Merlin notre chien exubérant venu jeter un oeil sur ses petits chatons mis au jour hier, me font entrevoir que tout ceci est bien futile devant la luxuriance et l'immense explosivité de la vie qui jaillit de manière discontinue.

Auteur: Mg

Info: 31 mai 2014

[ mort ] [ musique ]

 
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vingtième-siècle

Dans un livre remarquable intitulé Rites of Spring: La Grande Guerre et la Naissance de l'Âge Moderne, l'historien Modris Eksteins analyse le métabolisme de la sentimentalité qui souscrit à l'utilisation de la culpabilité de Keynes comme instrument de politique. Eksteins montre comment la sentimentalité et une sorte d'extravagance "faiseuse de mythe" marquent les points de contact entre la culture d'avant-garde et le totalitarisme bourgeonnant. C'était particulièrement vrai en Allemagne, le pays qui avait lancé avec enthousiasme le programme radical de l'avant-garde. L'Angleterre, au contraire, était une puissance conservatrice. Là où l'Allemagne a commencé la guerre pour transformer le monde, l'Angleterre a combattu pour préserver un monde et la culture qui le définissait.
Une différence essentielle réside dans l'esthétisation de la vie: le traitement de la vie, c'est-à-dire comme une oeuvre d'art dépourvue de réalité humaine. Sur le continent, comme le disait l'historien Carl Schorske dans son étude classique de la fin de siècle à Vienne, "la culture moraliste usuelle de la bourgeoisie européenne était... À la fois recouverte, et minée, par une culture sentimentale amorale." Cette révolution de la sensibilité devint crise de moralité - que le romancier Hermann Broch nomma "vide de valeurs" - ce qui a rapidement précipité vers une crise de la vie culturelle et politique libérale. "Narcissisme et hypertrophie de la vie du sentiment en furent la conséquence", a écrit Schorske.

Auteur: Kimball Roger

Info:

[ romantisme ] [ guerre ] [ déclic ] [ occident ] [ décadence ] [ historique ]

 
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intraduisible

Je vous propose de savourer avec moi le mot allemand "Sehnsucht".
Un mot doux et presque mélodieux, même pour une oreille française, un mot qui cache un état d'âme 100 % allemand, donc quasiment intraduisible. Faisons une tentative quand même : "Sehnsucht", c'est à la fois le désir ardent qui se dirait en allemand "brennendes Verlangen", l'attente passionnée, mais ça, c'est plutôt "leidenschaftliches Warten" ; la nostalgie : "Nostalgie" ou "Heimweh" et puis aussi la langueur, "Schmachten" , et l'impatience, "Ungeduld". Tous ces états d'âme passionnels résonnent en allemand dans ce seul mot de "Sehnsucht" ! Un terme bien complexe donc, qui se compose du verbe "sehnen" - désirer ardemment, aspirer à quelque chose et du substantif "Sucht" - passion, démangeaison, toxicomanie, nous avons donc affaire à une passion, une toxicomanie de l'action de désirer !
Goethe disait : "Seul celui qui connaît la 'Sehnsucht', sait combien je souffre." - "Nur wer die Sehnsucht kennt, weiß, was ich leide." Car la "Sehnsucht" est aussi liée à la souffrance ! Celui qui l'éprouve ressent la mélancolique douleur de désirer passionnément, langoureusement, impatiemment quelque chose d'absent, voire de très éloigné. L'amant qui se fait attendre, par exemple. Un allemand peut aussi ressentir la langoureuse "Sehnsucht" de partir au loin, dans un pays merveilleux mais inaccessible. Résumons, le sentiment de la "Sehnsucht" est une nostalgie tournée vers le futur et mêlée d'avance d'un regret pénible : que l'objet désiré donc l'amant reste inaccessible ou qu'un objectif comme le pays lointain soit inatteignable.

Auteur: Wohlfahrt Bettina

Info:

[ langage ] [ précision ] [ vocabulaire ] [ romantisme ]

 

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