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romantisme

- Dans les heures sombres de la journée, quand les troubles du temps pèsent sur moi comme un cauchemar; dit l'empereur, et que le monde s'adonne autour de moi à l'infidélité, à la perfidie et à la trahison, alors mes pensées volent vers toi, tu es ma consolation. Tu n'es que clarté. Quand je suis auprès de toi il me semble que je comprends le cours du monde, que je serais capable de percer à jour la perfidie et le mensonge et de plonger mon regard au plus profond du cœur de la trahison. Parfois, je t'appelle, je me sens perdu, tout seul, ma voix s'élève et t'appelle, mais personne ne l'entend, et toi, tu ne viens pas. Pourquoi ne viens-tu pas ? Qu'est-ce qui te retient quand je t'appelle ? Qu'est-ce qui t'entrave ?

Il n'obtint pas de réponse.

Auteur: Perutz Leo

Info: La nuit sous le pont de pierre. Paroles de l'empereur à l'endroit de celle dont il est tombé amoureux (et réciproquement) suite à l'échange d'un unique regard.

[ passion ] [ réconfort ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pulsion

- Tu pourrais m'en parler, de l'amour ?
J'ai pensé à Schopenhauer. L'instinct sexuel qui se grime en romance à l'eau de rose. Les serments sous la lune et les promesses d'une voix tremblante... Tout ça : cache-misère, trompe-couillon pour camoufler la hideur d'un coït bref, moite et violent... Reproduction de l'espèce !... Survie biologique oblige ! Rien d'autre !... Le reste ? Vernis ! Cinéma ! Perlimpinpin ! L'amûr ! Ah l'amûr ! Plein la bouche de l'amûr, qui sert à pas voir comment s'engluent les vits dans les oignes... Tout ça, vaste esclafferie... L'amour s'en va par les gogues avec les glaires épongées au papier toilette que la rombière, s'en tamponnant le coquillard, sentimentalise la larme à l'oeil... Mais tout ça, ce nihilisme schopenhauerien duquel je me sentais si proche, je devais le taire. Ca vexe la petite princesse qui sommeille en chaque femme.

Auteur: Guyard Alain

Info: La zonzon, p. 122

[ romantisme ] [ illusion ] [ femmes-hommes ]

 

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musique

Martha Argerich parle mieux que personne de Chopin. Martha Argerich nous restitue Chopin dans sa vérité : viril, dur, net, et d'autant plus profond : on abandonne les mièvreries, les effleurements maniérés du clavier, les effusions au miel, les tempi languides, les déhanchements outrés et autres chichis de chochottes aux pianistes pour coiffeurs sensibles, décorateurs de vitrines ou visagistes, on laisse les effets de rubato à la pédale aux pianistes pour pédales ! [...] Les qui veulent de la sucrerie et du larmoyant, du Chopin sanglotant et dégoulinant de mélasse, faites pas chier ! Vous nous laissez entre mélomanes avertis, et vous, vous courez vous scotcher devant votre télé : chance ! c'est Jacques Chancel ! Vous avez remarqué qu'au Grand Echiquier, il y a toujours, toujours, toujours un pianiste virtuose ou prétendu tel, en smoking blanc, larges revers de satin blanc pailleté, pattes d'ef et noeud pap géant qui massacre allègrement un nocturne ou un prélude de Chopin, le noie sous le sirop d'orgeat, le sucre candi, la guimauve, la chantilly, l'interprète, ce nocturne ou ce prélude, comme s'il s'agissait de l'arrangement d'un tube balnéaire de l'été ? Tout ce que vous aimez !

Auteur: Léger Jack-Alain

Info: Zanzaro circus : Windows du passé surgies de l'oubli

[ classique ] [ romantisme ]

 

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fondation de la psychanalyse

[…] le système de Freud lui-même transcendait les notions de "maladie" et de "soin" et se préoccupait plus d’une méthode de "salut" de l’homme que d’une simple thérapeutique à l’usage de malades mentaux. […] De quelle nature était le "mouvement psychanalytique" fondé par Freud ? Quelle était sa vision de l’homme futur ? Sur quel dogme avait-il fondé son mouvement ?
Freud a répondu très clairement à ces questions par la phrase suivante : "Là où était l’Id, sera l’Ego*." Son but était la domination par la raison des passions irrationnelles et inconscientes. Il fallait que dans la mesure de ses possibilités, l’homme se libérât du pouvoir de l’inconscient. Il fallait que l’homme devînt conscient des forces inconscientes qui l’habitaient, afin de les contrôler et de les dominer. Le but de Freud était d’atteindre à la connaissance optimale de la vérité, qui est connaissance de la réalité. […] Bien que Freud représentât le point culminant du rationalisme occidental, il dut son génie d’avoir dépassé l’aspect faussement rationnel et superficiellement optimiste du rationalisme, et d’avoir créé une synthèse avec le romantisme, le mouvement même qui, au XIXe siècle, par son intérêt et son souci du côté affectif et irrationnel de l’homme, s’opposa au rationalisme.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "Bouddhisme Zen et psychanalyse", pages 90-91. *Selon le modèle Id = instinct, Ego = réalité, Superego = moralité

[ objectifs ] [ énantiodromie ] [ triade ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

questions

Peut-on être sûr que d'autres ne sont pas venus avant nous pour détruire l'état primitif du mythe indigène ? Peut-on être sûr que les indigènes ne se moquent pas de nous en racontant des sornettes ? Bronislaw Malinowski pensait avoir découvert un peuple dans les îles Trobriant qui n'avait pas encore compris le lien entre les rapports sexuels et l'accouchement. Lorsqu'il leur demanda comment les enfants étaient conçus, ils lui fournirent une structure mythique élaborée mettant en évidence une intervention céleste. Stupéfait, Malinowski objecta que ce n'était pas comme ça que ça se passait et leur donna à la place la version si populaire en Occident aujourd'hui - incluant une période de gestation de neuf mois. "Impossible", répondirent les Mélanésiens. "Ne voyez-vous pas cette femme là-bas avec son enfant de six mois ? Son mari est en voyage prolongé sur une autre île depuis deux ans." Est-il plus vraisemblable que les Mélanésiens ignorent tout de l'engendrement des enfants ou alors se moquaient-ils gentiment de Malinowski ? Si un étranger aux allures et comportement bizarres venait dans ma ville et me demandait d'où viennent les bébés, je serais certainement tenté de lui parler de cigognes et de choux. Les homme clairvoyants sont partout les mêmes. Individuellement, ils sont aussi intelligents que nous.

Auteur: Sagan Carl

Info: Broca's Brain: Reflections on the Romance of Science Réflexions sur le romantisme de la science

[ communication ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

petite différence narcissique

Dans tous les domaines où prévalaient autrefois l'intelligence, le bon sens, l'esprit critique et constructeur, c'est par quelque singularité facilement accessible à la sensibilité bourgeoise qu'un homme se fait maintenant apprécier. Dans son milieu, on ne juge plus guère un individu sur ses capacités professionnelles, sur ses talents d'organisateur ou sur ses vertus familiales, mais sur des nuances de son tempérament, des aptitudes mineures et exquises, des préférences artistiques. On le classera avantageusement parmi ses pairs s'il a en tête quelque marotte littéraire, si on lui connaît des goûts délicats [...]. Qu'un général en chef ou un ministre soit médiocre dans ses fonctions, il ne lui en sera pas tenu rigueur. " Un être inouï, formidable, dira-t-on. Vous savez qu'il joue de l'accordéon ? " Et sur cela seulement qu'il joue de l'accordéon ou qu'il prend de la coco ou qu'il est inverti, on le tiendra pour un homme de génie. Mais d'un autre ministre ayant tous les talents et toutes les vertus convenables dans son emploi, on dira en haussant les épaules qu'il est un " con et un emmerdeur " s'il n'a pas en lui ce coin de marécage poétique qui fait aujourd'hui le prix d'un homme. Pour un bourgeois qui veut être considéré dans son monde, la grande affaire est de passer pour un original. 

Auteur: Aymé Marcel

Info:

[ singularité creuse ] [ romantisme ] [ apparences ] [ mondantés ] [ superficialité bourgeoise ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

romantisme

Eté, j'ai cherché trop longtemps A lutter contre votre grâce ; Ce soir, mon coeur est consentant, Je suis voluptueuse et lasse. Je vais près des obscurs lilas, Dans l'ombre du marronnier tendre, Comme une âme qui dit "Voilà, Mon coeur ne veut plus se défendre." Tout m'ensorcelle, tout me nuit, La nue est légère et tremblante, Le désir, sur la douce nuit, Glisse comme une barque lente, Un train passe, brûlant plaisir, Sa voix transperce l'atmosphère, Les nerfs brisés l'on veut mourir, Pourtant l'on veut vivre. Que faire ? Ah ! Je voudrais qu'un jeune coeur Fût ce soir près de mon épaule, Il respirerait ma langueur Plus romantique que le saule. Je lui dirais : "Ce n'est pas vous, C'est toute la nuit qui me tente, C'est elle qui me fait le cou D'une colombe haletante. "Vous n'êtes qu'un adolescent, C'est à la nuit que je dévoile Mon coeur qui fond, l'or de mon sang, Et mon corps triste jusqu'aux moelles. "Tous les arbres sont sensuels, Toute la nuit est désarmée, Et ses sanglots continuels Montent dans le ciel de fumée... "Voyez comme l'air est fleuri. Ne dites rien, je ne réclame Que vous, que vos regards meurtris, Soyez une âme qui se pâme, Une bouche pleine de cris, Et pleurez, mon enfant chéri..."

Auteur: Noailles Anna de

Info:

[ poème ]

 
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Ajouté à la BD par GAIOTTINO

pornographie

Serena Joy serre mes mains comme si c'était elle et non pas moi, qui se faisait baiser, comme si elle trouvait la chose agréable, ou douloureuse, et le Commandant baise, à un rythme régulier de pas cadencé une, deux, sans relâche, comme un robinet qui goutte. Il est absorbé, comme un homme qui fredonne sous la douche sans se rendre compte qu'il fredonne; comme un homme qui a d'autres choses en tête. C'est comme s'il était ailleurs à attendre de jouir, tout en tambourinant des doigts sur une table. Il y a une impatience dans sa cadence à présent. Mais n'est-ce pas le rêve érotique de tout homme ? Deux femmes à la fois ? C'est ce que l'on disait. Excitait, disait-on. Ce qui se passe dans cette chambre sous le baldaquin argenté de Serena n'a rien d'excitant. Cela n'a aucun rapport avec la passion, ni l'amour, ni le romantisme, ni avec aucune des autres idées qui nous servaient à nous émoustiller. Cela n'a rien à voir avec le désir sexuel, du moins pour moi, et certainement pas pour Serena. Le désir et l'orgasme ne sont plus considérés nécessaires ; ils ne seraient qu'un symptôme de frivolité, comme des jarretelles tape-à-l'oeil, ou des grains de beauté : distractions superflues pour des écervelés. Démodées. Cela paraît étrange que les femmes aient jadis consacré tant de temps et d'énergie à s'informer de ces choses, à y penser, à s'en inquiéter, à écrire à leur propos. Il est tellement évident que ce sont des divertissements.

Auteur: Atwood Margaret

Info: la Servante Ecarlate

[ pensée-de-femme ] [ femme objet ] [ spectatrice ]

 

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revanche

22 novembre. - Comment m'atteindre moi-même ? Que suis-je, au long de tant d'heures contradictoires, vides ou brusquement envahies d'un tel tohu-bohu de sensations et d'idées, plates à en mourir ou passionnées jusqu'au rouge ?

Je hais la religion où le hasard m'a fait naître. Cette haine est mon épine dorsale, mon seul tonique. Dussé-je n'avoir plus d'autre raison d'être, je voudrais que celle-ci pût me suffire. Je hais cette religion pour ses mensonges, sa férocité, sa stupidité, ses victoires, toujours frauduleuses et aussi pour tout le mal qu'elle m'a fait. J'étais debout, en bon équilibre sur mes pieds, plein de sève et de confiance. Mais je me suis souvenu de la construction catholique. J'ai eu la candeur de vouloir édifier ma destinée sur ce fallacieux échafaudage. Je ne suis pas de bois creux comme tous ces religionnaires. Je pèse mon franc poids d'homme. Le système s'est écroulé sous moi et me voilà par terre, les membres disloqués, infirme peut-être pour le reste de ma vie. Mais ma haine me sera une béquille.

Je suis cet estropié qui cherche sa vengeance et qui est parvenu à se refaire au moins une règle : travailler à cette vengeance obstinément, envers et contre tout. Je suis aussi infiniment malheureux. Dans cette ville saumâtre et chafouine, j'endure un exil des sens et de l'esprit qui s'aggrave chaque jour. J'ai encore eu des projets de fuite. Je sais qu'ils sont vains. Anne-Marie n'entrera jamais dans ma vie et cependant, elle la domine !

Auteur: Rebatet Lucien

Info: les deux étendards (1952, 1312 p., Gallimard) p. 738

[ hargne ] [ colère ] [ interrogation ] [ romantisme ]

 
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philosophie

Je l’ai fait précéder de la question de savoir si le penseur gnostique voulait vraiment être Dieu ou si l’assurance de sa volonté n’était pas elle aussi une duperie. Le "Chant nocturne" [de Nietzsche] semble admettre la duperie – le penseur ne veut pas être Dieu, il lui faut l’être pour des raisons rebelles à tout examen. Face à cette seconde assurance, dépassant la première, surgit la question : devons-nous l’accepter ? Devons-nous considérer comme achevé le jeu des duperies ? Je ne le crois pas. Poursuivons le jeu et demandons-nous si le "Chant nocturne" ne serait pas lui aussi un masque. Gardons en mémoire que Nietzsche avoue connaître son exclusion et en souffrir ; retournons son aveu contre lui et posons la question suivante : celui qui perçoit sa situation comme un désordre irrémédiable de l’âme doit-il vraiment faire de nécessité vertu en érigeant cette condition en une image rectrice humaine ? Ses manques justifient-ils qu’il se livre à des danses dionysiaques en portant des masques ? Demandons-nous, avec la brutalité à laquelle l’époque nous contraint, si nous ne voulons pas en être les victimes, s’il n’eût pas plutôt eu l’obligation de se taire ? Et si sa plainte était plus qu’un masque, si elle était sincère, s’il souffrait de son état, ne se tairait-il pas ? Or Nietzsche ne se tait pas du tout ; et son éloquence est la preuve contraignante que sa plainte se situait seulement dans le domaine de sa compréhension empathique mais que, se dressant contre Dieu, il ne la laissait pas toucher au cœur de son existence, la preuve qu’elle n’était pas sincère, qu’elle était un masque. 

Auteur: Voegelin Eric

Info: Dans "Science, politique et gnose", trad. de l'allemand par Marc de Launay, Bayard, Paris, 2004, pages 45-46

[ pose de circonstance ] [ romantisme ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson