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accouplement

D’un air calme et attentif, comme pour une besogne sérieuse, elle s’était avancée. Le soin qu’elle y mettait fonçait le noir de ses yeux, entr’ouvrait ses lèvres rouges, dans sa face immobile. Elle dut lever le bras d’un grand geste, elle saisit à pleine main le membre du taureau, qu’elle redressa. Et lui, quand il se sentit au bord, ramassé dans sa force, il pénétra d’un seul tour de reins, à fond. Puis, il ressortit. C’était fait : le coup de plantoir qui enfonce une graine. Solide, avec la fertilité impassible de la terre qu’on ensemence, la vache avait reçu, sans un mouvement, ce jet fécondant du mâle. Elle n’avait même pas frémi dans la secousse. Lui, déjà, était retombé, ébranlant de nouveau le sol.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 15 : La Terre

[ saillie ] [ reproduction ]

 
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bigamie

Sa femme devenait énorme, un tas à remuer ; et elle nourrissait, elle avait toujours Laure pendue aux tétines ; tandis que l’autre, la petite belle-sœur, sentait bon la chair jeune, de gorge aussi élastique et ferme que les pis d’une génisse. D’ailleurs, il ne crachait pas plus sur l’une que sur l’autre : ça lui en ferait deux, une molle et une dure, chacune agréable dans son genre. Il était assez bon coq pour deux poules, il rêvait une vie de pacha, soigné, caressé, gorgé de jouissance. Pourquoi n’aurait-il pas épousé les deux sœurs, si elles y consentaient ? Un vrai moyen de resserrer l’amitié et d’éviter le partage des biens, dont il s’épouvantait, comme si on l’avait menacé de lui couper un membre !

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 15 : La Terre

[ calcul ] [ avarice ]

 

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déchéance physique

L’heure était passée où le cric lui donnait des couleurs. Il ne pouvait plus se taper sur le torse, et crâner, en disant que le sacré chien l’engraissait ; car sa vilaine graisse jaune des premières années avait fondu, et il tournait au sécot, il se plombait, avec des tons verts de macchabée pourrissant dans une mare. L’appétit, lui aussi, était rasé. Peu à peu, il n’avait plus eu de goût pour le pain, il en était même arrivé à cracher sur le fricot. On aurait pu lui servir la ratatouille la mieux accommodée, son estomac se barrait, ses dents molles refusaient de mâcher. Pour se soutenir, il lui fallait sa chopine d’eau-de-vie par jour ; c’était sa ration, son manger et son boire, la seule nourriture qu’il digérât.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 7 : L'Assommoir

[ alcoolisme ] [ portrait ]

 

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capitalisme

Mais, madame, personne ne vit plus de la terre... L'ancienne fortune domaniale est une forme caduque de la richesse, qui a cessé d'avoir sa raison d'être. Elle était la stagnation même de l'argent, dont nous avons décuplé la valeur, en le jetant dans la circulation, et par le papier-monnaie, et par les titres de toutes sortes, commerciaux et financiers. C'est ainsi que le monde va être renouvelé, car rien n'était possible sans l'argent, l'argent liquide qui coule, qui pénètre partout, ni les applications de la science, ni la paix finale, universelle... Oh ! la fortune domaniale ! elle est allée rejoindre les pataches. On meurt avec un million de terres, on vit avec le quart de ce capital placé dans de bonnes affaires, à quinze, vingt et même trente pour cent.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 18 : L'Argent

[ fric ]

 

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au revoir

Une certitude affreuse lui avait serré le cœur tout d’un coup : Pauline allait mourir, peut-être ne passerait-elle pas la nuit. […]
Cependant, la nuit se termina sans catastrophe. Deux journées passèrent encore. Mais, à présent, il y avait entre eux un nouveau lien, la mort toujours présente. Elle ne faisait plus aucune allusion à la gravité de son état, elle trouvait la force de sourire ; lui-même parvenait à feindre une tranquillité parfaite, un espoir de la voir se lever d’une heure à l’autre ; et, pourtant, chez elle comme chez lui, tout se disait adieu, continuellement, dans la caresse plus longue de leurs regards qui se rencontraient. La nuit surtout, lorsqu’il veillait près d’elle, ils finissaient l’un et l’autre par s’entendre penser, la menace de l’éternelle séparation attendrissait jusqu’à leur silence. Rien n’était d’une douceur si cruelle, jamais ils n’avaient senti leurs êtres se confondre à ce point.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 12 : La Joie de vivre

[ mort ] [ séparation définitive ]

 

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autodidacte

D’abord, elle n’avait pas compris, rebutée par les mots techniques qu’il lui fallait chercher dans le dictionnaire. Devinant ensuite la nécessité d’une méthode, elle s’était acharnée sur l’Anatomie descriptive, avant de passer au Traité de physiologie. Alors, cette enfant de quatorze ans apprit, comme dans un devoir, ce que l’on cache aux vierges jusqu’à la nuit des noces. Elle feuilletait les planches de l’Anatomie, ces planches superbes d’une réalité saignante ; elle s’arrêtait à chacun des organes, pénétrait les plus secrets, ceux dont on a fait la honte de l’homme et de la femme ; et elle n’avait pas de honte, elle était sérieuse, allant des organes qui donnent la vie aux organes qui la règlent, emportée et sauvée des idées charnelles par son amour de la santé. La découverte lente de cette machine humaine l’emplissait d’admiration. Elle lisait cela passionnément, jamais les contes de fées, ni Robinson, autrefois, ne lui avaient ainsi élargi l’intelligence.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 12 : La Joie de vivre

[ lecture ]

 

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vingtième-siècle

L'autorité littéraire de l'entre-deux-guerres est celle des grands romans symphoniques. (…) … ces fresques sociales réunissent dans des intrigues compliquées des centaines de personnages qui portent le destin d'une époque. Le prix Nobel récompense les grands romanciers réalistes, Ivan Bounine et Sinclair Lewis, et, dans le même esprit, les auteurs de sagas : Thomas Mann pour "Les Buddenbrook", Galsworthy pour "Les Forsyte", Romain Rolland pour "Jean-Christophe", Roger Martin du Gard pour "Les Thibault". En France, où la mode est née avec "Les Rougon-Macquart", auxquels répondent d'une manière différente les sept tomes d’"À la recherche du temps perdu", Georges Duhamel suit la même voie en publiant le cycle "Vie et aventures de Salavin". De moindres dimensions,, mais tout aussi ambitieux et touffus, quelques autres romans viennent renforcer cette image d'une littérature complexe qui surprend les mouvements profonds de l'Histoire par l'intermédiaire d'une narration. Aragon publie "Les Cloches de Bâle" et "Les Beaux quartiers", Malraux "La Condition humaine", Mauriac "Le Nœud de vipères", Bernanos, le "Journal d'un curé de campagne".

Auteur: Tanase Virgil

Info: Saint-Exupéry, 2188, Folio biographies n° 100, p. 202

[ historique ] [ France ]

 

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superstitions

Dans la certitude de sa fin prochaine, il ne sortait pas d’une pièce, ne fermait pas un livre, ne se servait pas d’un objet, sans croire que c’était son dernier acte, qu’il ne reverrait ni l’objet, ni le livre, ni la pièce ; et il avait alors contracté l’habitude d’un continuel adieu aux choses, un besoin maladif de reprendre les choses, de les voir encore. Cela se mêlait à des idées de symétrie : trois pas à gauche et trois pas à droite ; les meubles, aux deux côtés d’une cheminée ou d’une porte touchés chacun un nombre égal de fois ; sans compter qu’il y avait, au fond, l’idée superstitieuse qu’un certain nombre d’attouchements, cinq et sept par exemple, distribués d’une façon particulière, empêchaient l’adieu d’être définitif. Malgré sa vive intelligence, sa négation du surnaturel, il pratiquait avec une docilité de brute cette religion imbécile, qu’il dissimulait comme une maladie honteuse. C’était la revanche du détraquement nerveux, chez le pessimiste et le positiviste, qui déclarait croire uniquement au fait, à l’expérience.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 12 : La Joie de vivre

[ rationalistes ] [ paradoxe ]

 

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spéculation financière

Le voilà parti, il emporte le tableau dans sa voiture, il le promène chez ses amateurs, parmi lesquels il a répandu la nouvelle qu’il venait de découvrir un peintre extraordinaire. Un de ceux-ci finit par mordre et demande le prix. - Cinq mille. - Comment ! cinq mille ! le tableau d’un inconnu, vous vous moquez de moi ! — Écoutez, je vous propose une affaire : je vous le vends cinq mille et je vous signe l’engagement de le reprendre à six mille dans un an, s’il a cessé de vous plaire. — Du coup, l’amateur est tenté : que risque-t-il ? bon placement au fond, et il achète. Alors, Naudet ne perd pas de temps, il en case de la sorte neuf ou dix dans l’année. La vanité se mêle à l’espoir du gain, les prix montent, une cote s’établit, si bien que, lorsqu’il retourne chez son amateur, celui-ci, au lieu de rendre le tableau, en paie un autre huit mille. Et la hausse va toujours son train, et la peinture n’est plus qu’un terrain louche, des mines d’or aux buttes Montmartre, lancées par des banquiers, et autour desquelles on se bat à coups de billets de banque !

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 14 : L'Oeuvre

[ beaux-arts ] [ mécanisme ]

 

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femmes-hommes

Georges était venu ; et, comme si la barre d’appui lui eût paru trop courte, il prit Nana par la taille, il appuya la tête à son épaule. Le temps avait brusquement changé, un ciel pur se creusait, tandis qu’une lune ronde éclairait la campagne d’une nappe d’or. C’était une paix souveraine, un élargissement du vallon s’ouvrant sur l’immensité de la plaine, où les arbres faisaient des îlots d’ombre, dans le lac immobile des clartés. Et Nana s’attendrissait, se sentait redevenir petite. Pour sûr, elle avait rêvé des nuits pareilles, à une époque de sa vie qu’elle ne se rappelait plus. Tout ce qui lui arrivait depuis sa descente de wagon, cette campagne si grande, ces herbes qui sentaient fort, cette maison, ces légumes, tout ça la bouleversait, au point qu’elle croyait avoir quitté Paris depuis vingt ans. Son existence d’hier était loin. Elle éprouvait des choses qu’elle ne savait pas. Georges, cependant, lui mettait sur le cou de petits baisers câlins, ce qui augmentait son trouble. D’une main hésitante, elle le repoussait comme un enfant dont la tendresse fatigue, et elle répétait qu’il fallait partir. Lui, ne disait pas non ; tout à l’heure, il partirait tout à l’heure.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 9 : Nana

[ femme-par-homme ] [ envoûtée ] [ dépaysée ]

 
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