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cigarettes

Avec toutes les allumettes que j'ai grattées pour embraser des bouts de mégots ou inaugurer une cigarette fraîche roulée, je crois que des bergers cévenols ou bien de jeunes vachers lozériens un peu habiles de leur dix doigts pourraient sans peine, l'hiver à la veillée, confectionner des centaines de tour Eiffel modèles réduits qui feraient ensuite la fortune des magasins de curiosités de Saint Flour. Je crois même, s'ils voulaient bien unir leurs efforts, qu'ils pourraient réaliser une maquette grandeur nature de la tour Eiffel et l'installer alors à la Bourboule où des curistes bronchitiques et déplumés en auraient aussitôt le souffle coupé pour de vrai.

Auteur: Autin-Grenier Pierre

Info: Toute une vie bien ratée

[ fumer ] [ humour ]

 

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rencontre

J'ai tendu mon passeport au Libanais. Confiance absolue. Et pas le choix non plus. Sam m'avait décrit son chauffeur comme un prince. La soixantaine, bel homme, grand, mince, le visage anguleux, cheveux gris, moustache et cicatrice ancienne, du coin de la bouche à la tempe droite. C'est elle que j'ai vue en premier. Puis sa main tendue. Son sourire. Et cet accent roulé, qui ourle les phrases en modulant la dernière voyelle. Il y a des hommes comme ça. Au premier regard, au premier contact de peau, quelque chose est scellé. Cela n'a pas de nom, pas de raison, pas d'existence. C'est l'instinct qui murmure de marcher dans ses pas.

Auteur: Chalandon Sorj

Info: Le quatrième mur, p 120

[ première impression ] [ rassurante ]

 

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égoïsme

Un pêcheur, le pantalon roulé autour des mollets et la vareuse à l'épaule, gravissait la rue escarpée qui relie le quai au village. Tel un miracle de pourpre et d'argent, de sa main pendait un bouquet de perches de mer écarlates, de daurades argentées et de fins serrans qu'on aurait dit découpés dans de la soie.
Un gamin déguenillé s'approcha de lui, tendant la main et détournant le visage, dans l'attitude d'un mendiant. L'homme eut un mouvement négatif de la tête. Non. Non. Non. Et je sentis soudain une bouffée de haine à l'égard de ce passant anonyme qui répétait - à l'image des rebuffades que je venais de connaître - le geste dur et impitoyable du refus.

Auteur: Serpa Enrique

Info: Contrebande

[ insensibilité ]

 

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souffrance

J’étais tranquille, et il m’a secoué,

Il m’a saisi par la nuque et m’a brisé,

Il a tiré sur moi comme à un but,

Ses traits m’environnent de toutes parts ;

Il me perce les reins sans pitié,

Il répand ma bile sur la terre.

Il me fait brèche sur brèche,

Il fond sur moi comme un guerrier.

J’ai cousu un sac sur ma peau ;

J’ai roulé ma tête dans la poussière.

Les pleurs ont altéré mon visage ;

L’ombre de la mort est sur mes paupières.

Je n’ai pourtant commis aucune violence.

Et ma prière fut toujours pure.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Job, 16, 12-17

[ incompréhension ] [ injustice ] [ créature-créateur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

torture

Deux gardes m’ont conduite dans une grand pièce au bout du couloir. Avant le début de l’interrogatoire, ils m’ont braqué une puissante lampe sur les yeux. A toutes les questions, j’ai juste répondu : "je ne sais pas." L’un deux a déchiré l’arrière de ma robe et, quand le premier coup a cinglé mon dos, j’ai eu l’impression qu’une lame souple me tailladait la chair. Un cri m’a échappé mais, quand les autres coups se sont abattus à intervalles réguliers, j’ai pu me préparer. Le plus insupportable était l’indignité de tout cela. Je suis revenue à moi dans le silence de ma cellule sombre, la joue contre le sol dur, et j’ai roulé sur le dos pour laisser la fraîcheur du ciment apaiser ma douleur.

Auteur: Ghahremani Zohreh

Info: Un ciel de coquelicots

[ interrogatoire ]

 

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jalousie

tu avais son doigt dans sa chatte,

elle a dit.

non, j’ai répondu, ça touche juste

le bord.

eh bien, ça donne l’impression que tu avais ton

doigt dans sa chatte, elle

a dit.

non, j’ai répondu, il était à l’extérieur.



d’un coup elle a déchiré la photo

en mille morceaux.



o pour l’amour du ciel,

Annie, pourquoi t’as fait ça ?

s’est exclamé tout le monde dans la

pièce.

Annie a couru dans ma salle de bains et

claqué la porte.



quelqu’un a roulé un joint et on

l’a fait

circuler.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " doigt"

[ femmes-hommes ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

décor transalpin

Paysage toscan, agréable et noble. Les blés en herbe sont éblouissants de fraîcheur ; au-dessus d'eux s'ordonnent des files d'ormeaux chargés de vignes, bordant la rigole qui les arrose. La campagne est un verger que les eaux aménagées viennent fertiliser. On voit ces eaux venir abondamment des montagnes et se tordre bleues et limpides sur leur lit trop large de cailloux roulés. Partout des traces de prospérité. Le versant des montagnes est piqué de mille petits points blancs ; ce sont des maisons de campagne et de plaisance ; elles sont là chacune dans son bouquet de châtaigniers, d'oliviers et de pins. On voit des marques de goût, de bien-être dans celles qu'on aperçoit en passant ; les fermes elles-mêmes ont un portique au rez-de-chaussée ou au premier étage pour prendre le frais du soir.

Auteur: Taine Hippolyte

Info: Voyage en Italie

[ terres cultivées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

symbole déclencheur

Les svastikas

Dans une ville d'Extrême-Orient, on a l'habitude d'indiquer les restaurants végétariens par des svastikas rouges – signes qui, depuis la nuit des temps, symbolisent l'ardeur du Soleil et la force vitale. Cela facilite grandement la vie d'un végétarien dans une ville qu'il ne connaît pas – il lui suffit de lever la tête et de se diriger vers ce signe. Et là, on sert du curry de légumes (très nombreuses variétés), des "pakoras", des samoussas, des légumes à la sauce Korma, des pilafs, des boulettes et aussi – ce que j'aime le plus – des galettes d'algues sèches roulées et farcies de riz.

Au bout de quelques jours, je suis conditionnée comme le chien de Pavlov – à la vue d'un svastika, je commence à saliver.

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Les Pérégrins, p. 307

[ réflexe conditionné ] [ nourriture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lombrics

Les vers de terre sont des pharaons aveugles. Ils prennent le temps de vive, souverains d’eux-mêmes et maîtres de leur horloge biologique. Fuyant la lumière, ils sillonnent lentement leur royaume, se rétractant et s’allongeant comme des accordéons. Ils ne risquent pas de s’étouffer : ils respirent par la peau. Pour ne manquer de rien, ils entreposent leurs propres déjections et les réingèrent après fermentation. L’hiver, ils hibernent, roulés en boule dans une léthargie profonde. L’été, ils fuient la chaleur et se regroupent dans des chambres au frais, descendant plus profond à mesure que la température du sol augmente. Ils discutaillent en laissant passer la sécheresse. À leur mort au bout de deux ou trois ans, lorsqu’ils comparaissent devant Osiris qui pèse les cœurs, ils sont les champions : ils en possèdent cinq.

Auteur: Koenig Gaspard

Info: Humus

 

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Ajouté à la BD par miguel

paysage

Paysage toscan, agréable et noble. Les blés en herbe sont éblouissants de fraîcheur ; au-dessus d'eux s'ordonnent des files d'ormeaux chargés de vignes, bordant la rigole qui les arrose. La campagne est un verger que les eaux aménagées viennent fertiliser. On voit ces eaux venir abondamment des montagnes et se tordre bleues et limpides sur leur lit trop large de cailloux roulés. Partout des traces de prospérité. Le versant des montagnes est piqué de mille petits points blancs ; ce sont des maisons de campagne et de plaisance ; elles sont là chacune dans son bouquet de châtaigniers, d'oliviers et de pins. On voit des marques de goût, de bien-être dans celles qu'on aperçoit en passant ; les fermes elles-mêmes ont un portique au rez-de-chaussée ou au premier étage pour prendre le frais du soir.

Auteur: Taine Hippolyte

Info: Voyage en Italie

[ décor ]

 

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