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poète

Qu'est-ce qu'il y avait derrière le front pur de l'adolescent Rimbaud ? Derrière ces yeux, ces extraordinaires yeux bleus qu'il avait, des yeux bleu pervenche avec une bague bleu sombre autour de l'iris. Ce qu'il y avait, on le sait par les brouillons D'une Saison en enfer : la rage. Un tremblement de rage ! Il écrit dans le brouillon : "La rage du désespoir m'emporte contre tout : la nature, les objets, moi, que je voudrais déchirer !"

Pourquoi cette rage ? Tâchons de comprendre. Voyez-vous, c'est un garçon qui dit : puisque c'est comme ça ce qu'on appelle les réalités de la vie, puisque c'est d'une part fétide et d'autre part atroce, alors il faut jouer le jeu à fond ! Faut pas faire semblant ! Faut pas tricher cette abjection qui est la nôtre, il faut l'assumer à plein, il faut s'y rouler avec une espèce de défi, de passion noire et de provocation, et que le langage même s'emplisse de ce stupre à quoi se réduit notre condition.

Auteur: Guillemin Henri

Info: https://www.youtube.com/watch?v=uM7CQ65F6TU

[ vision du monde ] [ exaltation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cité imaginaire

A Ersilia, pour établir les relations qui régissent la vie de la cité, les habitants tendent des fils entre les bords des maisons, blancs ou noirs ou gris ou noir et blanc selon qu'ils marquent des relations de parenté, d'échange, d'autorité, de représentation. Lorsqu'il y a tellement de fils qu'on ne peut plus passer entre eux, les habitants partent : les maisons sont démantelées ; ne restent que les fils et les supports des fils. Du flanc d'une montagne, campés avec leurs biens domestiques, les réfugiés d'Ersilia regardent l'enchevêtrement de fils tendus et de perches qui s'élèvent dans la plaine. C'est toujours la ville d'Ersilia, et ils ne sont rien. Ils reconstruisent Ersilia ailleurs. Ils tissent avec les fils une figure similaire qu'ils voudraient plus compliquée et en même temps plus régulière que la précédente. Ainsi, en parcourant le territoire d'Ersilia, on rencontre les ruines de villes abandonnées, sans les murs qui ne durent pas, sans les os des morts que le vent fait rouler : des réseaux de relations complexes qui cherchent une forme...

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ mouvantes ossatures ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Personne, personne ne nous désunit.
Sur la même terre, sous le même ciel sans fin
Ta chair et la mienne ne font qu’un
Dans la vie, dans la mort aussi
Et au-delà, au-delà, beaucoup plus loin.

Personne, non, ne peut nous partager
En deux : tous deux sommes unis,
Sommes un seul et même être, aussi
Longtemps que la lune ira rouler
Son visage entre le nord et le midi.

Os du même os, pensée de la même pensée,
De mes mains le sang toujours et encore
Passe en tes mains, tantôt brûlant, tantôt glacé.
En nous deux un seul loup affamé
Dans une cage enfermé
Mord,
De vie affamé.

Qui tenterait de dérober
Tes épaules aux miennes collées ?
Les mêmes blancs pigeons
Volettent au-dessus de la même forêt
Et sous la même hache, d’un coup, tomberont.

Si l’on pouvait de nouveau
Séparer la terre des eaux !
Mes yeux sont sous tes paupières à toi,
Ma poitrine pour toi respire, cueille pour toi,
L’ange de la mort lui-même ne nous déliera.

Ni le pâle, ni l’épouvantable ange de la mort…

Auteur: Stancu Zaharia

Info: Personne, personne..., traduction française d'Aurel George Boeșteanu

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

transport

De nombreux manuels soulignent qu'aucun animal n'a développé de roues et citent ce fait comme un exemple d'une évolution souvent incapable de trouver la solution optimale à un problème d'ingénierie. Ce n'est pas un bon exemple. Même si la nature pouvait avoir fait évoluer un orignal sur des roues, elle aurait sûrement choisi de ne pas le faire. Les roues sont bonnes dans un monde avec des routes et des rails. Elles s'enlisent dans les terrains doux, glissants, raides, ou inégaux. Les jambes sont mieux. Les roues doivent pouvoir rouler le long d'un support ininterrompu et régulier, alors que les jambes peuvent se placer sur une série de points d'ancrage distincts, l'exemple extrême étant une échelle. Les jambes peuvent également être placées afin de minimiser les embardées ou pour passer les obstacles. Même aujourd'hui, alors que le monde est devenu un terrain de stationnement, seule une moitié environ des terres sur le globe est accessible aux véhicules à roues ou à chenilles, alors que la plupart des terres sont accessible aux véhicules avec des pieds: les animaux, véhicules conçus par la sélection naturelle.

Auteur: Pinker Steven

Info: Comment fonctionne l'esprit

[ évolution ]

 

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famille

J'ai pensé à leur rencontre. J'ai frotté mes parents comme du cuivre ancien pour en effacer le noir. Redressé leur têtes, aminci leurs corps, rallumé leurs yeux. Ils avaient dû s'aimer l'espace d'un instant, quand ils avaient tournoyé sous les lampions du 14 juillet, à moins qu'ils ne soient restés fixes pendant que le reste se mettait à tourner. Ton père était beau, avait dit ma mère, et il était doux, et il dansait comme un dieu. J'ai pensé à leur rencontre mille fois, le plus souvent la nuit, quand j'avais l'impression d'étouffer. Il fallait qu'ils se soient aimés, sinon quelle raison j'avais d'exister, moi, de respirer, de prendre la place d'un autre ? Mais alors, il était parti où, cet amour ? Je l'ai cherché sous mon lit, dans les murs froids, dans la forêt, dans les yeux de ma mère puis dans ceux d'autres femmes, et j'ai fini par comprendre qu'il s'était changé en pierre. Elle avait dû rouler quelque part, passer par le trou d'une poche, et peut-être même qu'ils l'avaient un peu cherchée, mais va-t'en retrouver une pierre dans la caillasse du monde.

Auteur: Andrea Jean-Baptiste

Info: Cent millions d'années et un jour

[ géniteurs ] [ ascendants directs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nuée ardente

Ceux qui ont passé la nuit dans les entrepôts du port et sur le rivage aperçoivent alors un mur incandescent rouler vers eux à une vitesse terrifiante.

Tout ce qui se trouve sur son passage est aussitôt englouti dans un bruit monstrueux. La terre vibre, comme sous le martèlement d’un immense troupeau de chevaux. Les habitants qui sont restés dans la ville se précipitent vers la mer, certains que dans l’eau ils seront à l’abri. (…)

Au port, les réfugiés voient le mur rougeoyant passer par-dessus les maisons, les engloutir, submerger la plage, avaler les hangars à bateaux, les entrepôts des commerçants. Quand la nuée atteint la mer, de gigantesques explosions projettent les ponces qui tapissent la surface avec une gerbe d’écume. Le feu se mélange à l’eau dans un bouillonnement intense et un bruit indescriptible, mais il n’y a plus personne pour l’entendre. D’épaisses colonnes de fumée grise, mélange de vapeur d’eau et de cendre, montent à l’assaut du ciel bleu, forment des nuages sombres où crépite la foudre.

Puis le silence retombe sur Herculanum, un silence étrange, profond, celui de la mort.

Auteur: Bordes Gilbert

Info: La dernière nuit de Pompéi

[ éruption ] [ volcanique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

épidémie

Ce qui aggrava le fléau, ce fut l'affluence des gens de la campagne dans la ville : ces réfugiés étaient particulièrement touchés. Comme ils n'avaient pas de maisons et qu'au fort de l'été ils vivaient dans des baraques où on étouffait, ils rendaient l'âme au milieu d'une affreuse confusion ; ils mouraient pêle-mêle et les cadavres s'entassaient les uns sur les autres ; on les voyait, moribonds, se rouler au milieu des rues et autour des fontaines pour s'y désaltérer. Les lieux sacrés où ils campaient étaient pleins de cadavres qu'on n'enlevait pas. La violence du mal était telle qu'on ne savait plus que devenir et que l'on perdait tout respect de ce qui est divin et respectable. Toutes les coutumes auparavant en vigueur pour les sépultures furent bouleversées. On inhumait comme on pouvait. Beaucoup avaient recours à d'inconvenantes sépultures, aussi bien manquait-on des objets nécessaires, depuis qu'on avait perdu tant de monde. Les uns déposaient leurs morts sur des bûchers qui ne leur appartenaient pas, devançant ceux qui les avaient construits, et y mettaient le feu ; d'autres, sur un bûcher déjà allumé, jetaient leurs morts par-dessus les autres cadavres et s'enfuyaient.

Auteur: Thucydide

Info: Histoire de la guerre du Péloponnèse, Livre II, Chapitre LII

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

autosatisfaction

Emilio se déshabilla et se mit sous la douche. Il aimait sentir l'eau sur son corps. Il aimait son corps. Il soulevait encore de la fonte un jour sur deux à la caserne. Il sortit de la baignoire, s'admira dans le miroir en pied vissé au dos de la porte de la salle de bains. Ses muscles et sa bite étaient toujours plus impressionnants dans la glace, même si, Dieu sait, il n'avait pas besoin de ça pour être impressionnant. Il avait gardé le physique qui lui avait valu le titre de Monsieur New-York, vingt-deux ans plus tôt, aussi bien que pouvait le faire un homme de quarante-huit ans. Quatre-vingt de tour de taille, cent-dix-neuf de tour de poitrine, le biceps à quarante-cinq en contraction et la queue à vingt-deux cinq, fluctuant entre vingt et vingt-cinq. Il connaissait des gars tout en muscles qui avaient des zobs comme son petit orteil. Ça manquait pas. Lui, non. Il était monté comme un âne. Il se massa le sexe pour le faire durcir, raidit ses muscles, fit jouer ses biceps, regarda ses cuisses onduler sur l'ordre de son cerveau. Il fit rouler ses pectoraux sous la peau et son érection s'intensifia : au moins vingt-cinq centimètres.

Auteur: Price Richard

Info: Les seigneurs

[ ego ] [ image ]

 

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nocturne

Dans la cabine il fait de plus en plus chaud. Je dors en tenue d'Adam. Ce frêle navire qui nous garde et nous transporte sur ces abîmes incommensurables n'arrête pas de tanguer et de rouler, par toutes les fenêtres et les portes souffle un vent d'une grande douceur, dans un coin bourdonne le ventilateur - et on a pourtant l'impression d'être aux bains russes...

Parfois, je me représente moi-même en train de dormir, étendu dans cette cabine, sans défense, dénué de pensée et de conscience, perdu dans l'océan. Comme c'est merveilleux et terrifiant, comme c'est bon ! Je dors, nous dormons tous, exceptés ces deux ou trois individus privés de sommeil, silencieux, immobiles, qui sont de quart et veillent sur nous là-bas, là-haut ; nous dormons, et la nuit, éternelle, immuable, est la même qu'il y a des milliers d'années ! La nuit, d'une beauté indicible, et je ne saurais dire pourquoi - essentielle - brille au-dessus de l'océan et conduit ses astres qui lancent des feux de pierres précieuses, tandis que le vent, véritable respiration divine de ce monde merveilleux et incompréhensible, entre par les fenêtres et les portes, entre dans nos âmes ouvertes avec confiance à cette nuit, et à toute la pureté céleste de ce souffle.

Auteur: Bounine Ivan Alex

Info: Coup de soleil et autres nouvelles

[ maritime ] [ songe ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Dans le même temps, les mains peuvent vagabonder sur la poitrine, douce ou velue, vers les petits renflements des mamelons qu'elles peuvent faire doucement rouler entre les doigts, vers le ventre, vers les cuisses, vers les fesses, vers les épaules. Everywhere. Toucher caresser se frotter sucer embrasser mordiller lécher se vautrer passer repasser se rouler se pourlécher.
Elle bascule. Le visage plonge dans les draps.
Pendant que la surface de la langue s'exerce à enrober le gland, les doigts peuvent courir le long de la verge, la soumettant à des pressions variées. Frôlements avec le plat des dernières phalanges ou solide empoignade. Dans le même temps, on s'abandonne à la danse des reins qui frémissent d'impatience. Pendant que la bouche et les mains s'affairent le suc se répand entre les cuisses et les cuisses se frottent l'une l'autre dans la délectation du plaisir donné et promis les hanches se déhanchent le dos louvoie et les seins se glissent dans l'entrejambe. Le corps tourne autour du pivot. Bel axe en vérité.
Elle a les yeux brillants, c'est sûr.
- Et l'assurance de faire mouche à chaque volte de la langue ! On est intimement certaine, dans cette sorte de création, du plaisir donné.
La voix se fait plus rapide.
- Je passe ainsi et ici mes lèvres sur le gland, sans y penser, c'est-à-dire sans le calculer, et le gémissement de l'embouché arrive à mes oreilles ravies. Et la moindre caresse appelle le gémissement et chaque caresse redouble le plaisir donné et chaque fois la bouche embouche sans la moindre hésitation et sans le plus petit calcul, avec la perfection des gestes semi-conscients.

Auteur: Cannone Belinda

Info: L'adieu à Stefan Zweig

[ fellation ] [ excitation ] [ sensualité ]

 

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