Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 186
Temps de recherche: 0.0421s

société

Il est remarquable, d'autre part, que des écrivains politiques d'aussi grand renom que Harrington, Montesquieu et Rousseau aient, chacun selon son point de vue et son tour d'esprit particulier, répété la même thèse : l'élection est de nature aristocratique, alors que le tirage au sort est la procédure de sélection démocratique. Non seulement le tirage au sort n'avait pas disparu de l'horizon théorique lorsque le gouvernement représentatif fut inventé, mais il y avait aussi une doctrine communément reçue parmi les autorités intellectuelles sur les propriétés comparées du sort et de l'élection. L'expérience des républiques antérieures confirmait en outre cette doctrine, même si ses fondements demeuraient obscurs.

Auteur: Manin Bernard

Info: Principes du gouvernement représentatif

[ élites ]

 

Commentaires: 0

indépendance

L'ennui ne me fait aucune peur. Il y a morsure plus douloureuse : le chagrin de ne pas partager avec un être aimé la beauté des moments vécus. La solitude : ce que les autres perdent à n'être pas auprès de celui qui l'éprouve. A Paris, avant le départ, on me mettait en garde. L'ennui constituerait mon ennemi mortifère ! J'en crèverais ! J'écoutais poliment. Les gens qui parlaient ainsi avaient le sentiment de constituer à eux seuls une distraction formidable. "Réduit à moi seul, je me nourris, il est vrai, de ma propre substance, mais elle ne s'épuise pas..." écrit Rousseau dans les Rêveries.

Auteur: Tesson Sylvain

Info: Dans les forêts de Sibérie

[ liberté ] [ isolement ]

 

Commentaires: 0

précurseur

Il a donc fallu arriver jusqu'à notre époque pour rendre justice à Jean-Jacques Rousseau aéronaute. Aujourd'hui l'énigme du "Nouveau Dédale" compte parmi celles qui suscitent le plus la curiosité des chercheurs : le prodigieux essor de la navigation aérienne en est la cause. Et ceci fait plus que jamais regretter que le malencontreux Lomet ait cru pouvoir abréger de larges portions de l'original, qu'il a réduit en deux endroits à des résumés d'autant plus affligeants qu'ils font bien percevoir l'extrême intérêt des textes disparus. Particulièrement fâcheuse est la mutilation du passage où Jean-Jacques, après avoir justifié son titre, expliquait apparemment le détail du mécanisme qu'il avait inventé.

Auteur: Duhem Jules

Info: "Une Théorie inédite de la Locomotion aérienne", in "Mercure de France", n.897, 1er novembre 1935

[ histoire des sciences ] [ aviation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

philosophes

Un homme exceptionnel : Jean-Jacques Rousseau, allait réaliser, à l’état naissant et dans tous les domaines, l’individu moderne. Sa plus belle œuvre, ce ne sont pas ses idées ou ses romans, c’est lui-même. Le livre décisif n’est pas le Contrat social, qui s’apparente au fond aux constructions théologiques du passé, mais les Confessions où le moi ose enfin prendre la parole. On m’objectera, douze cents ans plus tôt, celles de saint Augustin : mais c’est le témoignage unique d’un moi proclamé haïssable. Et si l’individu Montaigne mérite ce titre encore plus que Jean-Jacques, ce lointain prototype n’a pas été tiré en série parce que sans doute trop difficile à reproduire.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 268

[ individualisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

renoncement

Je me suis débattu longtemps aussi violemment que vainement. Sans adresse, sans art, sans dissimulation, sans prudence, franc, ouvert, impatient, emporté, je n’ai fait en me débattant que m’enlacer davantage et leur donner incessamment de nouvelles prises qu’ils n’ont eu garde de négliger. Sentant enfin tous mes efforts inutiles et me tourmentant à pure perte j’ai pris le seul parti qui me restait à prendre, celui de me soumettre à ma destinée sans plus regimber contre la nécessité. J’ai trouvé dans cette résignation le dédommagement de tous mes maux par la tranquillité qu’elle me procure et qui ne pouvait s’allier avec le travail continuel d’une résistance aussi pénible qu’infructueuse.

Auteur: Rousseau Jean-Jacques

Info: Les Rêveries du promeneur solitaire

[ vieillir ] [ fuite ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

écriture

Ayant donc formé le projet de décrire l'état habituel de mon âme dans la plus étrange position où se puisse jamais trouver un mortel, je n'ai vu nulle part manière plus simple et plus sûre d'exécuter cette entreprise que de tenir un registre fidèle de mes promenades solitaires et des rêveries qui les remplissent quand je laisse ma tête entièrement libre, et mes idées suivre leur pente sans résistance et sans gêne. Ces heures de solitude et de méditation sont les seules de la journée où je sois pleinement moi et à moi sans diversion, sans obstacle, et où je puisse véritablement dire ce que la nature a voulu.

Auteur: Rousseau Jean-Jacques

Info: Les Rêveries du promeneur solitaire

[ vadrouilles imaginatives ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

lecture

Il y a, je crois, plus d'idées réelles dans les Confessions de Rousseau que dans son Émile ; et il est rare que l'on lise des Mémoires sans en tirer quelque chose. Si vous me demandiez ce qu'il faut lire pour connaître l'homme, je conseillerais plutôt de lire Balzac ou Stendhal, qui ont recueilli et enchâssé tant de paroles échappées, que La Rochefoucauld lui-même, qui s'étudie à répéter la même chanson. Encore va-t-il jusqu'au bout de son refrain ; mais ceux qui l'ont connu entendirent sans doute des chansons plus libres. Faites attention à ceci que le vrai observateur semble toujours distrait ; c'est qu'il guette l'imprévisible chant du merle.

Auteur: Alain

Info: Propos I, Bibliothèque de la Pléiade, nrf Gallimard 1956, 21 juillet 1921 p.258

[ quête ] [ réflexivité ] [ affût ] [ attention flottante ]

 

Commentaires: 0

récompense

La semaine des prix littéraires est, à mon avis, un phénomène de l’histoire des mœurs à notre époque, qui s’apparente au sweepstake ou au Tour de France cycliste. On en voit émerger des livres dont les rapports avec la littérature de qualité sont si fragiles qu’ils défient presque l’examen. Ce sont ces rapports-là qu’il nous faut rechercher cependant, puisque telle est la tâche à laquelle nous nous appliquons de notre mieux toutes les semaines. Il faut avouer que, de ce point de vue, la lecture des romans dont on parle ces jours-ci, dans le petit monde des coulisses de l’édition, inspire un peu de mélancolie, et de lassitude encore plus !

Auteur: Rousseaux André

Info: Cité par Bernard Grasset dans Lettre à André Gillon sur les conditions du succès en librairie, 1951

[ médiocrité ] [ critique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe-sur-philosophe

Je n'aime pas Nietzsche parce qu'il aime la contemplation de la douleur, parce qu'il érige la vanité en devoir, parce que les hommes qu'il admire le plus sont des conquérants, dont la gloire repose sur l'habileté à faire mourir des hommes. Mais je pense que l'argument ultime contre sa philosophie, comme contre toute éthique déplaisante mais intérieurement cohérente, ne réside pas dans un appel aux faits, mais dans un appel aux émotions. Nietzsche méprise l'amour universel ; je le ressens comme la force motrice de tout ce que je désire en ce qui concerne le monde. Ses partisans ont eu leur heure de gloire, mais nous pouvons espérer qu'elle touche rapidement à sa fin.

Auteur: Russell Bertrand

Info: A History of Western Philosophy (1945), Book Three. La philosophie moderne, deuxième partie. De Rousseau à nos jours, Ch : XXV, Nietzsche, p. 767

[ dénigrement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

lumières

On se souvient du fameux sujet du baccalauréat invitant à commenter l'aphorisme de Goethe : "Avec Voltaire, c'est le monde ancien qui finit, et avec Rousseau, c'est un monde nouveau qui commence."
S'il est indéniable que Rousseau ouvre le chemin de la modernité en déchargeant Dieu de la responsabilité du mal et en la faisant reposer sur les épaules des hommes, privant la notion de "mal physique" de tout sens, il ne faut pas renvoyer pour autant Voltaire chez les Anciens mais le projeter au contraire chez les postmodernes, qui préfèrent regarder la contingence en face plutôt que de s'abandonner aux consolations factices des explications rationalisantes. Voilà pourquoi peut-être l'Amérique, réagissant au tsunami asiatique, fut voltairienne.

Auteur: Dupuy Jean-Pierre

Info: Petite Métaphysique des tsunamis, Seuil 2005, p.49

[ littérature ] [ renaissance ]

 

Commentaires: 0