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colonialisme

Moi, Burnum Burnum, noble de l'antique Australie, je prends ici possession de l'Angleterre au nom du peuple aborigène. En colonisant ce territoire, nous ne souhaitons pas vous faire de mal, peuple natif de l'Angleterre. Nous sommes venus pour vous apporter de bonnes manières, le raffinement et la possibilité d'un Koompartoo, d'un nouveau départ. Dorénavant, un visage aborigène apparaîtra sur vos pièces de monnaie et sur vos timbres pour signifier notre souveraineté sur ce domaine. Pour les plus intelligents d'entre vous, nous apportons la langue complexe des Pitjantjajara ; nous vous apprendrons comment trouver une relation spirituelle avec la terre, et comment trouver de la nourriture dans le bush.
Nous n'avons pas pour intention de prendre comme souvenir et de préserver les têtes de 2000 d'entre vous, ni d'exhiber en public le squelette de votre Altesse royale, comme vous l'aviez fait à notre reine [sic] Truganini pendant 80 ans. Nous n'avons pas non plus pour intention d'empoisonner vos points d'eau, de mettre de la strychnine dans votre farine, ni de vous faire connaître des drogues hautement toxiques.
Sur la base de notre culture vieille de 50 000 ans, nous reconnaissons la nécessité de préserver la race blanche, qui a un intérêt historique, mais nous aurons peut-être envie de nous livrer à des expériences en mesurant la taille de vos crânes pour évaluer votre intelligence. Nous promettons de ne pas stériliser vos femmes, et de ne pas enlever vos enfants à leurs familles. [...]

Auteur: Burnum Burnum

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[ revanche ]

 

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théorie des discours

Dans les discours, la place de la vérité qui anime le discours, en étant son origine, est exclue du circuit d’échange intersubjectif, elle ne peut être que mi-dite. La production ne fait jamais retour sur la vérité subjective ou, pour le dire en d’autres termes, la jouissance ne peut jamais être complète. L’insatisfaction subjective est de structure. Dans ce dispositif, deux solutions s’ouvrent au sujet pour tenter de résoudre cette impasse de satisfaction. Il peut se plaindre à l’Autre de ce "monde si mal fait" qui empêche la jouissance, c’est ce que l’on retrouve dans toutes les sociétés régies par une incarnation totale de l’Autre, les sociétés déistes ou royales qui ont constitué l’âge ancien et l’âge classique. Il peut aussi tenter de remédier à l’impasse par la construction d’un savoir qui serait censé apporter la solution, c’est ce que propose la croyance en la science et en son progrès, c’est le moteur de l’âge moderne.

Les discours construisent l’inadéquation du sujet à son objet de jouissance, l’objet (a), l’unique trouvaille de Lacan ainsi qu’il l’affirmait. Ce qui meut alors le sujet, c’est la dimension du fantasme [...]. La castration ne veut pas dire autre chose. Il n’y a pas de souverain-bien qui comblerait le sujet. [...]

Il en va tout autrement dans les parlottes. Dans ce cadre l’objet conjoint au sujet et il y a croyance en une complétude possible par l’objet. La coupure inscrite au cœur du fantasme disparaît.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 166-167

[ différences ] [ psychanalyse ] [ post-modernité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

La gazelle est en mer.
Dieu sait comment, mais elle est là.
Immobile sur les lames bleues des vagues, dans une attitude royale, comme tout en haut d'une dune.
Elle se tourne pour regarder Farid, ses cornes, luisantes, annelés, ne bougent pas.
C'est un animal courageux et fier, elle a des pattes fines, des muscles nerveux et une bande noire sur son dos qui frémit quand le danger approche.
C'est la plus belle décoration du désert.
Elle a une ouïe qui perce le silence, des yeux merveilleux; des cornées transparentes et ces fameuses pupilles brillantes qui voient les aigles dans le ciel, les lycaons cachés dans les buissons.
Pendant la période de sécheresse estivale, quand tous les animaux quittent les régions désertiques et les steppes brûlées, la gazelle reste fidèle aux lieux qui sont les siens, et souvent sa chair nourrit les grands carnivores qui mourraient s'il en était autrement.
Elle court d'une manière un peu comique, presque sans toucher le sable.
Elle laisse un sillage de traces, aussi petites et rondes que des pièces de monnaie.
Elle est très rapide, elle doit l'être si elle veut survivre.
De temps en temps, elle s'arrête et elle regarde derrière elle, comme le font les enfants, et cette curiosité peut lui être fatale.
Saisie à la gorge, la gazelle ne se débat pas.
Elle se laisse entraîner et mettre à mort.
Les poètes arabes ont chanté pour elle, ils ont élevé son regard innocent au sommet de la beauté du monde.

Auteur: Mazzantini Margaret

Info: La mer le matin

[ nature ]

 

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métropole

Cité de marchands et de banquiers accourus de toutes part pour les quatre foires, Florentins et Lucquois, Vénitiens et Génois, Souabes et Alémaniques, les facteurs des Médicis comme ceux des Fugger – Gadaigne le proverbialement riche comme Klebeerger le proverbialement libéral. Cité de fabricants et d’inventeurs, ceux qui (deux piémontais de Cherasco, Turquetti et Nariz, associés à des Français, Vauzelles, et précisément en 1536) établissement à Lyon la soierie, installent des métiers, attirent des ouvriers. Cité royale, Lyon, où la cour tient son état des semaines durant : la cour, armée pittoresque, cirque ambulant de courtisans à cheval, de grandes dames en chariots, de valets et de bouffons, d’animaux de selle et de bât, qui précisément en janvier 1536 envahit la presqu’île d’entre Saône et Rhône, y campe bruyamment :

"Lyon c’est ville entre toutes cités

Pleine de gens, de richesse et d’avoir...

Car l’on y peut des grandes choses voir,

Le Roi, la Reine, Evêques, Cardinaux,

Les trois Enfants, les Seigneurs principaux

Ayant crédit envers ce puissant Roi." [Boyssoné, Les Trois centuries de Maistre Jehan de Boyssoné, dr régent à Tholoze, II, XX, 133]

Tout ce monde excursionne de Crémieu à Saint-Chef et à Montbrison au printemps, de Valence à Avignon pendant l’automne ; mais le Conseil reste à Lyon avec ses gens de lettres – à Lyon, cité des livres, aux cent presses en action, aux imprimeurs actifs contrôlés de près par leurs riches commanditaires ; et de leurs officines un flot de papier s’épand [...].

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, pages 41-42

[ renaissance ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

chicane

"La vérité sur l'administration de la justice. Cet ouvrage présente particulièrement la vérité sur le jugement de Moreau, pour l'exactitude de l'histoire de France, et pour répondre à la brochure de M. Lecourbe, intitulée : Opinion sur la conspiration de Moreau, Pichegru et autres. Ma défense avec des motifs urgens pour désigner des juges à la place de la Haute-Cour, à l'effet de juger une prise à partie contre la Cour royale de Paris, et juger surtout MM. Lecourbe, Thuriot et Séguier, et pour désigner aussi une autre Cour royale à la place de celle de Paris, à l'effet de juger les causes de ceux qui l'ont prise à partie. Quelques idées très-simples pour une nouvelle organisation judiciaire. Par J.B. SELVES, ancien magistrat, ex-législateur fructidorisé." (*)

J'ai cru devoir recopier ce long titre tout entier, parce que je ne connois pas de titre au monde qui soit plus propre à rendre une analyse inutile, à tenir lieu d'une table de chapitres bien complète, et à donner une exacte idée du style et des formes de l'auteur. Il ne fallait pas moins, à la vérité, pour le sommaire d'une simple requête de 472 pages, in-8°, que M. Selves a judicieusement subdivisée en trois points, et dont toutes les parties sont d'ailleurs en raison proportionnelle du volume démesuré de l'ouvrage. Il n'y a pas un mot qui ne soit polysyllabe, quand la synonymie l'a permis, pas une phrase qui n'occupe une page, pas une période qui n'en couvre quatre, et où la pensée, bonne ou mauvaise, fausse ou vraie, utile ou ridicule qui en fait le fond, ne soit délayée, dénaturée, atténuée, effacée, au point de devenir méconnoissable, et de se perdre dans l'expression, sans rien laisser à l'esprit.

Auteur: Nodier Charles

Info: in "Mélanges de littérature et de critique" - disponible sur Gallica - le verbe "fructidoriser" fait référence au coup d'état du 18 fructidor an V, et aux sanctions endurées par les partisans de Pichegru (ne m'en demandez pas plus !)

[ éreintement ] [ prolixité ] [ vanité ] [ vacherie ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

prémonition

Même phénomène dans les hallucinations télépathiques, et, par exemple, dans ce songe raconté par un ami de M. Romanes, membre de la Société royale de Londres : "J’eus, dit-il, un rêve très intense qui me fit une grande impression, si bien que j’en parlai à ma femme à mon réveil ; je craignais que nous ne reçussions de mauvaises nouvelles sous peu. Je m’imaginai que j’étais assis dans le salon, près d’une table, en train de lire, quand une vieille dame parut tout à coup, assise de l’autre côté, près de la table. Elle ne parla ni ne remua, mais me regarda fixement, et je la regardai de même pendant vingt minutes au moins. Je fus très frappé de son aspect : elle avait des cheveux blancs, des sourcils très noirs et un regard pénétrant. Je ne la reconnus pas du tout et je pensai que c’était une étrangère. Mon attention fut attirée du côté de la porte, qui s’ouvrit et ma tante entra, et, voyant cette vieille dame et moi qui nous regardions l’un l’autre, elle s’écria fort surprise, et sur un ton de reproche : - "John ! ne sais-tu donc pas qui c’est ?" - et sans me laisser le temps de répondre, me dit : - "Mais c’est ta grand’mère !" - Là-dessus, l’esprit qui était venu me visiter se leva de sa chaise et disparut. A ce moment-là, je m’éveillai. L’impression fut telle que je pris un carnet et notai ce rêve étrange, persuadé que c’était un présage de mauvaises nouvelles… Un soir, je reçus une lettre de mon père, m’annonçant la mort subite de ma grand’mère, qui a eu lieu la nuit même de mon rêve et à la même heure, dix heures et demie."

Auteur: Paulhan Frédéric

Info: Les hallucinations véridiques et la suggestion mentale, Revue des Deux Mondes tome 114, 1892, p. 93

[ songe ] [ témoignage ]

 

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généalogie

La propre source, c’est ce que chaque femme et chaque homme au monde reçoit en héritage par sa naissance, avec son nom propre, sans l’avoir en commun avec qui que ce soit d’autre. Qui que vous soyez, vous êtes né quelque part, de parents nés eux aussi quelque part. Ce quelque part n’est pas seulement un lieu géographique ni une histoire familiale : c’est une langue, une provenance spirituelle, une sagesse ascendante. Que vous le sachiez ou pas, qui que vous soyez votre origine est royale. La femme de ménage algérienne la plus démunie a sa propre source royale. L’ouvrier breton le plus harassé aussi. Le petit commerçant chinois endetté aussi. La prostituée albanaise aussi, comme l’Inuit alcoolisé, le Tibétain exilé, le Malais esclavagisé, le mendiant roumain, le Corse anachorète, le Juif haineux de soi…



Accéder à sa propre source n’est pas compliqué en soi. La méthode en est d’autant plus simple qu’elle n’a pas varié depuis des siècles. Commencez par méditer votre histoire familiale. Elle a été refoulée, occultée, envenimée ? Vos propres parents furent des monstres qui cherchèrent à vous détruire parce qu’eux-mêmes aussitôt nés furent écrabouillés ? Remontez plus haut, toujours plus haut, écoutez, parlez, questionnez, lisez surtout, partez à la recherche de  d’où vous venez, ce là qui est moins un lieu qu’un lien, un invisible ombilic tramé de mots, ce là où vos ancêtres vous attendent pour vous rajeunir.



Cela n’est pas compliqué, mais cela n’est pas facile. Ressusciter en pensée ne va pas de soi. Les obstacles se dressent avec autant de pugnacité que les portes dérobées s’ouvrent sans prévenir. Puis, une fois retrouvée votre propre source, rien ne peut vous empêcher de vous pâmer dans l’onde du fleuve jusque vers la mer que chérissent les hommes libres, de vous intéresser à toutes les autres cultures, d’apprendre tous les autres savoirs.

Auteur: Zagdanski Stéphane

Info: 17 janvier 2022 https://lundi.am/A-quoi-comparer-cela

[ interrogation ] [ rencontre ] [ singularités ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

responsabilité royale

Pierre le Cruel se conduit de plus en plus en tyran au sens détestable que lui donne le Moyen Âge, féru du Policraticus de Jean de Salisbury. Composé vers 1159 par ce secrétaire de Thomas Becket, fameux archevêque de Canterbury à qui sa longue opposition politique au roi d'Angleterre Henri II Plantagenêt avait fini par coûter la vie, en 1170, ce chef-d'œuvre de la philosophie politique médiévale décrit et dénonce le pouvoir tyrannique des souverains régnant par la contrainte et ouvre même la voie aux conditions de leur élimination physique : le Policraticus fonde ainsi toute l'intense réflexion du Moyen Âge occidental sur le tyrannicide. Certes, cédant sans doute à la même tendance de recul des idées démocratiques qui marque, en Occident, à la fin du XIIIe siècle et la première moitié du siècle suivant, la Monarchie castillane en pleine consolidation, sous le règne d'Alphonse XI (1312-1350), s'était dotée des moyens intellectuels de faire contre-feu à la doctrine de résistance au prince, notamment en déduisant du De regimine principum de Gilles de Rome, penseur tout aussi prestigieux mais plus récent, les principes contraires de l'inviolabilité du roi et de sa légitimité héréditaire. Mais, foncièrement, c'est à la construction de l'État moderne, tel que l'incarnait Alphonse XI, qu'oeuvre un tel renforcement de la pensée monarchiste, non pas à la justification de l'action autoritaire, violente et arbitraire d'un Pierre Ier de Castille. Au moment où s'ouvre le conflit armé auquel sera associé Du Guesclin, cela fait déjà bien longtemps que la réputation d'injustice de Pierre a mis à mal sa légitimité et préparé les justifications théoriques de sa déposition, qui font leur miel de toutes les réflexions récentes sur le "bien commun", le bon gouvernement et le tyrannicide. À cette justification théorique, Pedro Lopez de Ayala apportera d'ailleurs la contribution la plus éminente et la plus neuve, dans les lignes de son Libro rimado del Palacio, inspiré de Gilles de Rome et composé au plus fort de la lutte [...].

Auteur: Lassabatère Thierry

Info: Du Guesclin

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

histoire d'amour

Noble espagnole, Inés de Castro 1320 - 1355, émigre au Portugal en 1340 pour suivre Constance de Castille, l'épouse du prince Pierre de Portugal, dont elle est dame de compagnie. Le prince tombe rapidement amoureux fou d'elle, au point de négliger sa femme, ce qui a pour effet de rapprocher du trône les nobles castillans (le propre frère d'Inés devient l'ami et le confident du prince), et de favoriser l'émergence d'un parti dit des Castro à la cour royale portugaise.
Le roi Alphonse IV de Portugal, père de Pierre, désapprouve l'influence d'Inés et de sa famille sur son fils mais décide d'attendre que leur passion s'éteigne d'elle-même. Cette passion restera néanmoins forte et constante, malgré la désapprobation royale. Inés est exilée en Castille.
Après la mort de la princesse Constance en 1345, Inés revient d'exil, pendant que le roi cherche en vain à remarier son fils, celui-ci refusant tout projet d'union matrimoniale. Dans le même temps, le fils légitime de Pierre, (le futur roi Ferdinand Ier) est un garçon chétif et frêle alors que les quatre enfants illégitimes de Pierre et d'Inés prospèrent au désespoir de la noblesse portugaise inquiète de l'influence du parti des Castro sur Pierre.
Après plusieurs tentatives pour séparer le couple, et soucieux de l'éventualité de voir le Prince Pierre prendre parti dans la crise politique castillane, le roi ordonne l'exécution d'Inés. Pêro Coelho, Álvaro Gonçalves et Diogo Lopes Pacheco sont désignés pour cela et partent pour le monastère de Santa Clara à Coimbra, où réside Inés, et la tuent le 7 janvier 1355. À cette nouvelle, Pierre se rebelle contre son père et engage le pays dans une courte guerre civile.
Quelques temps après être devenu roi du Portugal en 1357, Pierre annonce au pays, par la proclamation de Cantanhede qu'il a secrètement épousé Inés, faisant ainsi d'elle la reine de Portugal. La parole du roi, confirmée par quelques témoins de son entourage, est alors, et reste de nos jours, la seule preuve de ce mariage. Toutefois les enfants de cette union s'en trouvent de ce fait reconnus comme légitimes, ce qui peut avoir constitué le motif principal d'une telle proclamation.
Selon la légende, il fait déterrer le corps d'Inés, la fait revêtir d'un manteau de pourpre. Assise sur le trône de la reine, Inés est couronnée et Pierre oblige tous les grands du royaume à lui baiser la main. Il fait poursuivre les trois assassins d'Inés ; deux d'entre eux sont capturés et mis à mort. Les bourreaux leur arrachent le coeur, à l'un par la poitrine et à l'autre par le dos, ils sont ensuite brûlés.

Auteur: Wkipedia

Info:

 

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géopolitique

En 1050 av. J.-C., les Zhou, originaires de l’ouest de la Chine (actuelle province du Shanxi), renversent la première dynastie chinoise des Shang. Tout en restant très proches, culturellement, de leurs prédécesseurs, les Zhou instaurent un système de contrôle de leur nouveau territoire différent de celui de la dynastie des Shang. Alors que l’État-domaine des Shang ne s’étendait guère au-delà de quelques centaines de kilomètres autour de leur dernière capitale Anyang, les Zhou mettent en place un système de fiefs qui leur permet d’asseoir leur pouvoir sur un territoire beaucoup plus vaste.  [...]

Les princes auxquels sont octroyés les premiers fiefs sont des membres proches de la famille royale. Plus tard, d’autres fiefs seront octroyés aux chefs des familles ayant combattu aux côtés des Zhou, mais qui ne porteront pas le même nom que la famille régnante. Une hiérarchie de cinq titres nobiliaires est instaurée. Le rang de chacun est lié au nombre de générations d’ancêtres Zhou auxquelles ils peuvent rendre un culte. Seul le roi (wang) a le privilège de célébrer le culte de l’ancêtre divin, fondateur de la dynastie. [...]

Le contrôle exercé par la dynastie des Zhou sur les fiefs octroyés se relâche progressivement. Ce relâchement se fait d’abord sentir dans les territoires les plus éloignés du domaine royal. Les liens familiaux entre le clan des Zhou et les seigneurs feudataires sont de plus en plus ténus. [...]

Sans cesse obligés de faire appel à l’aide des seigneurs feudataires pour résister aux agressions des peuples nomades, les Zhou se trouvent rapidement à la merci des plus puissants d’entre eux. [...]

Alors que les fiefs étaient accordés par le roi Zhou en récompense, ils deviennent, rapidement, possessions héréditaires des familles des seigneurs feudataires. Le chef de la dynastie des Zhou a cessé d’être la source unique et sacrée du pouvoir, chaque famille possède désormais sa propre légitimité. [...]

De nouvelles principautés, situées aux marches du vieux berceau de la civilisation chinoise et beaucoup plu vaste que les anciens fiefs, montent en puissance, à l’instar des principautés de Wu [...], de Chu [...], de Yue [...] ou de Qin [...]. [...]

L’enrichissement des principautés et la montée en puissance de certaines d’entre elles, joints à la chute de prestige de la dynastie des Zhou, favorisent la multiplication des conflits. La guerre, désormais, domine les affaires de l’État. Il ne s’agit plus uniquement de lutter contre les incursions barbares, mais d’attaquer et de se défendre contre les principautés voisines dans un processus continu d’absorption et d’expansion qui se poursuit jusqu’à l’unification de l’empire, en 221 av. J.-C. De 722 à 453 av. J.-C., le nombre de principautés passe de 150 à 12.

Auteur: Niquet Valérié

Info: Introduction à "L'art de la guerre" de Sun Zi, éditions de la Martinière, 2022, pages 12 à 14

[ historique ] [ orient ]

 
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