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rencontre

Si un tableau se fraie vraiment un chemin jusqu'à ton cœur et change ta façon de voir, de penser et de ressentir, tu ne te dis pas "oh, j'adore cette œuvre parce qu'elle est universelle", "J'adore cette œuvre parce qu'elle parle à toute l'humanité". Ce n'est pas la raison qui fait aimer une œuvre d'art. C'est plutôt un chuchotement secret provenant des ruelles. Psst, toi, hé gamin, oui, toi. Un bout de doigt qui glisse sur la photo fanée.

Auteur: Tartt Donna

Info: Le Chardonneret

[ beaux-arts ] [ émotion ] [ résonance ]

 

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mégapole

Rickshaw qui cahote sur le pavage en brique des ruelles étroites et jonchées de bouse de vache. Au dessus de moi, cerfs volants déchirés pris dans l'enchevêtrement des fils électriques sur lesquels sont alignés en rangs serrés, des pigeons gris. De chaque côté, des maisons qui se pressent les unes contre les autres pour avoir chacune pignon sur rue et qui donnent l impression d étouffer tant elles sont étroites; des balcons aux arabesques de fer forgé où flottent des saris en train de sécher.

Auteur: Pankaj Mishra

Info: Une terrasse sur le Gange

[ Inde ] [ bidonville ]

 

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Asie

Chandni Chowk est l'âme de l'Inde, [...]. C'est le foyer des hindous et des musulmans, des sikhs et des chrétiens. C'est le symbole de l'harmonie religieuse.
(...)
Voyez-vous Chandni Chowk, Gopal Das ? [...] Ne cherchez pas à repérer les bâtiments, les gens, les ruelles ou les échoppes. Dites-moi si vous voyez Chandni Chowk dans sa globalité, ou du moins si vous l'entendez ? Ecoutez attentivement, les klaxons, les hoquets des scooters, le ronronnement des moteurs, et vous les entendrez vous appeler. Rickshawalas, mendiants, marchands de fruits, vendeurs de fleurs, paanvalas, chaivalas, prostituées, chiffonniers ! Castes répertoriées, tribus répertoriés, autres basses castes, musulmans ! Tailleurs, barbiers, masseurs, teinturiers !

Auteur: Sujit Saraf

Info: Le Trône du paon, Grasset, p.554 et 685

[ ville ] [ centre ] [ marché ]

 

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décor

A travers ses ruelles et sentiers, on voyait sous des huttes, diverses divinités dont ses habitants étaient adeptes. On rencontrait aussi de petits indicatifs, montrant la direction du couvent de telle ou telle divinité, ce qui lui conférait un visage singulier. Gbèdossou était dirigé de main de maître par le souverain Hwénusu. Son palais situé au centre du village avait lui aussi un aspect hors du commun. Il était décoré de précieux objets d'art, d'amulettes sacrées, de crânes et ossements de divers animaux sauvages, incarnant la puissance royale. Des emblèmes et récades de toute la lignée royale soigneusement entretenus et accrochés aux murs du palais, témoignaient combien le peuple de Gbèdossou était rattaché a son passé.

Auteur: Wassi A. Sanni

Info: Gbèdossou

[ communauté ] [ tradition ]

 

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caput mundi

Les traits qui marquent la physionomie matérielle de la Rome impériale se heurtent en oppositions qui seraient irréductibles sans les harmoniques de l'Histoire et de la vie.

D'une part, le chiffre considérable de sa population comme la grandeur architecturale et la beauté marmoréenne de ses édifices publics l'apparentent aux grandes métropoles de l'Occident contemporain.

D'autre part, l'entassement auquel elle condamnait ses multitudes sur un terrain inégal et sur une aire restreinte par la nature et par les hommes, l'étranglement de ses ruelles enchevêtrées, la pénurie de ses services édilitaires, les embarras périlleux de sa circulation la rapprochent de ces villes médiévales qu'ont dépeintes les chroniqueurs et dont certaines cités musulmanes ont conservé jusqu'à nous le pittoresque tour à tour séduisant et sordide, les difformités imprévues et le grouillement anarchique...

Auteur: Carcopino Jérôme

Info: La vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'Empire. In "La ville, ses maisons et sa police", chapitre du volume paru aux éditions "Hachette" en 1939

[ La Ville aux Sept Collines ] [ capitale ] [ Italie ] [ centre du monde ]

 
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Portugal

J'aime Lisbonne aux ruelles détrempées, dégringolant vers le Tage dans un charivari de voitures, de linges humides, de ferronnerie rouillée. J'aime Lisbonne, tachetée de couleurs ocres et rouges, aux poumons noircis par les gris insaisissables du ciel, de l'eau, des rues. J'aime Lisbonne, solitaire en ses palmiers brunis par le soleil, Lisbonne aux murs vérolés, Lisbonne des antennes paraboliques sur les balcons défoncés. J'aime le Musée d'Art Antique mais plus que tout j'aime les nuages au-dessus des façades, le petit peuple lisboète sous le chapiteau céleste, les joueurs d'échecs à deux pas du Cimetière des Plaisirs, les travailleurs austères et impeccables qui se croisent sans se connaître, le parc Edouard VII dont la serre aux essences exotiques de l'Estufia fria et quente finit par disparaître derrière des allées aux essences péruviennes, australiennes, chinoises, dans une jungle de poche où voyager rime avec rester immobile.

Auteur: Le Blanc Guillaume

Info: Lisbonne au coeur

[ ville ]

 

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lecture

Pour supporter l'épreuve, j'ai apporté quelques classiques. Je suis sous le ciel de Tunisie et je plonge dans les ruelles de Saint-Pétersbourg, qui sont aussi tortueuses que l'âme de Raskolnikov. Pour mémoire, le héros de Crime et Châtiment est un étudiant qui sèche les cours parce qu'il est fauché. Comme il n'y avait pas de McDo au XIXème siècle, il n'a pas de petit boulot non plus. C'est un jeune homme intelligent et exalté, à la mégalomanie fiévreuse.
Son indigence blesse son narcissisme et comme il est cinglé, il décide d'assassiner une vieille usurière méchante pour lui piquer son bas de laine. Il légitime son geste en l'enrobant d'alibis existentiels retors. La justification du crime est un des thèmes du roman. Raskolnikov prépare son sale coup, je suis emporté par la puissance narrative de Dostoïevski et la sono de la piscine crache "Vas-y Francky, c'est bon, vas-y Francky, c'est bon, bon, bon".

Auteur: Blanc-Gras Julien

Info: Touriste

[ musique ] [ tube ] [ littérature ]

 
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yémen

Il n'est pas dans tout l’orient de grande cité qui puisse donner une idée de Sanaa. Ni le Caire, au bord du désert que surveille le sphinx. Ni Damas, reine de Syrie, molle et subtile, noyée dans son verger géant. Ni Jérusalem, bloc compact de voûtes, d'arceaux, de ruelles, d'exaltation, de haine et d'amour. 

Sanaa, au milieu de la coupe prodigieuse de pierre et de lave que ferment les djébels yéménites, se dresse isolée du monde et près du ciel. Flanquée de donjons ronds et pesants, cernée par d'épaisses enceintes crénelées, elle est vaste, solide, bâtie en force et tranquillité. Elle semble issue du sol même, toute posée dans sa forme, sa fierté et sa sobre noblesse. Ainsi que le haut plateau qui la soutient, Sanaa porte le sceau de la fable et de la vie en même temps. 

Elle est féodale sans vestige de mort, elle est orientale avec ordre, ampleur el fermeté. Elle bruit, elle respire alors qu'elle pourrait être vide et servir de témoin au passé, comme les villes fascinantes qu'on exhume des sables. On ne voit pas un Occidental dans ses larges rues et pourtant elle est organisée, elle est propre, elle est civilisée dans son dessin profond. Pareille à l'arène héroïque qui l'a conçue, Sanaa s'élève comme un mythe animé.

Auteur: Kessel Joseph

Info: Fortune carrée

[ cités arabes ] [ comparées ]

 

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cité imaginaire

À Smeraldina, ville aquatique, un réseau de canaux et un réseau de rues se superposent et se recoupent.

Pour aller d’un endroit à un autre tu as toujours le choix entre le parcours terrestre et le parcours en barque : et comme la ligne la plus courte entre deux points à Smeraldina n'est pas une droite mais un zigzag qui se ramifie en variantes tortueuses, les voies qui s’ouvrent à chaque passant ne sont pas seulement au nombre de deux, mais il y en a beaucoup, et elles augmentent encore si on alterne des trajets en barque et des parcours à pied sec.

Ainsi l’ennui de parcourir tous les jours les mêmes rues est-il épargné aux habitants de Smeraldina. Et ce n'est pas tout : le réseau des voies de communication n'est pas disposé sur un seul niveau, mais il suit des escaliers qui montent et qui descendent, des galeries, des ponts en dos d’âne, des voies suspendues. En combinant les segments des différents trajets surélevés ou à la surface, chaque habitant se donne chaque jour le plaisir d’un nouvel itinéraire pour aller dans les mêmes endroits. À Smeraldina les vies les plus monotones et les plus tranquilles s’écoulent sans se répéter.

C’est à de plus grandes restrictions que s’exposent, ici comme ailleurs, les vies secrètes et aventureuses. Les chats de Smeraldina, les voleurs, les amants clandestins empruntent des chemins plus élevés et moins continus, sautant d’un toit à l’autre, se laissant tomber d’une terrasse sur un balcon, évitant les gouttières d’un pas de funambule. Plus bas, les rats courent dans l’obscurité des cloaques, à la queue leu leu, en compagnie des conspirateurs et des contrebandiers : ils passent la tête par les bouches d’égout et les grilles des caniveaux, ils se faufilent par les interstices et les ruelles, et traînent d’une cachette à l’autre des croûtes de fromage, des denrées prohibées, des barils de poudre à canon, ils traversent la densité de la ville trouée par l’éventail des galeries souterraines.

Un plan de Smeraldina devrait comprendre, indiqués avec des encres de couleurs différentes, tous ces tracés, solides et liquides, évidents et cachés. Il est plus difficile de fixer sur la carte les voies des hirondelles, qui fendent l’air par-dessus les toits, précipitent le long de paraboles invisibles avec leurs ailes tendues, s’écartent pour avaler un moustique, remontent en spirale en frôlant un pinacle, surplombent de chaque point de leur sentier d’air tous les points de la ville.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles. La ville et les échanges

[ tridimensionnelle ]

 

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cité imaginaire

A Eudoxia, qui s'étend de haut en bas, avec des ruelles sinueuses, des escaliers, des impasses, des taudis, un tapis est conservé sur lequel on peut contempler la véritable forme de la ville. À première vue, rien ne semble moins ressembler à Eudoxia que le dessin du tapis, ordonné en figures symétriques qui répètent leurs motifs le long de lignes droites et circulaires, tissées avec des aiguilles de couleurs vives, dont on peut suivre l'alternance des trames tout au long de la chaîne. Mais si vous vous arrêtez pour le regarder attentivement, vous vous persuadez qu'à chaque détail du tapis correspond une place dans la ville, et que toutes les choses contenues dans la ville sont incluses dans le dessin, disposées selon leurs véritables relations, qui échappent à votre œil distrait par l'agitation du fourmillement de la cohue. Toute la confusion d'Eudoxia, le braiement des mules, les taches de noir de fumée, l'odeur du poisson, c'est ce qui apparaît dans la perspective partielle que vous saisissez ; mais le tapis prouve qu'il existe un point à partir duquel la ville montre ses véritables proportions, le modèle géométrique impliqué dans chacun de ses plus petits détails.

Il est facile de se perdre dans Eudoxia : mais si l'on se concentre pour regarder le tapis, on reconnaît le chemin que l'on cherchait dans un fil cramoisi, indigo ou amarante qui, par un long virage, nous conduit dans une enceinte violette qui est notre véritable point d'arrivée. Chaque habitant d'Eudoxia compare à l'ordre immobile du tapis sa propre image de la ville, sa propre angoisse, et chacun peut trouver caché parmi les arabesques une réponse, l'histoire de sa vie, les tournants du destin.

Un oracle a été interrogé sur la relation mystérieuse entre deux objets aussi différents que le tapis et la ville. L'un des deux objets, - fut la réponse, - a la forme que les dieux ont donnée au ciel étoilé et aux orbites sur lesquelles tournent les mondes ; l'autre en est un reflet approximatif, comme toute œuvre humaine.

Les augures étaient depuis longtemps certains que le dessin harmonieux du tapis était d'origine divine ; c'est dans ce sens que l'oracle a été interprété, sans donner lieu à controverse. Mais de la même manière, on peut tirer la conclusion inverse : que la véritable carte de l'univers est la ville d'Eudoxia telle qu'elle est, une tache qui s'étend sans forme, avec des rues toutes en zigzag, des maisons qui s'effondrent les unes sur les autres dans la poussière, des incendies, des cris dans le noir.

Auteur: Calvino Italo

Info:

[ fractale ] [ reflet solipsiste ]

 

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